Cdte. Naiyeli
Respect diplomatique : 23 22/09/1021 ETU 02:03 |
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♰ APOSTATE Apostate. Voilà ce qu'elle était devenue. Balec, elle se porte bien mieux sans eux de toute manière ! Non ? À vrai dire, Naiyeli n'en savait pas grand chose, elle se sentait simplement désarçonnée par ce qui venait de se passer… Elle qui avait veillé, depuis sa plus tendre enfance, au maintien de son Église ainsi que de sa communauté et de son idéologie. C'était la fin de la course Baby. Plus d'iconoclastie, plus de chefs en blouse jaune et bleu. Ce qui aurait dû être une brûlure au fer rouge ressemblait d'avantage à une libération. Elle se sentait respirer à nouveau. Enfin ! Enfin ! Enfin la voilà libre. Ça faisait déjà plusieurs cycles qu'elle s'était mise ses responsables à dos. Elle ne supportait pas devoir travailler avec son mari, et les raisons invoquées par l'Iconoclastie pour attaquer le lagomorphe étaient fumeuses, tout au plus. Et dire qu'elle avait dû relayer ça à la Galaxie entière et passer pour une opportuniste de première catégorie, et pire encore ! On l'avait surtout obligé à prendre le lapin pour une merveilleuse enclume : « Ne vous en faites donc pas Madame, à force de lui marteler le crâne avec des arguments vaporeux, vous finirez bien par forger la lame qui fera avancer notre cause », avait-on osé lui débagouler. Quelque part, il fallait qu'elle le reconnaisse, elle y avait pris un malin plaisir. Elle ne pouvait s'empêcher de rigoler en pensant à ce tout petit être, il paraissait si mignon et doux, il n'avait tellement rien fait et il s'est fait prendre pour victime par l'ensemble du Secteur. L'Iconoclastie avaient décidé, pour leur part, de reprendre leur commerce : ils avaient goûté à la piraterie mais ça ne leur avait pas plu. Ils se voyaient plutôt autocrates, plutôt qu'anarchistes. Tant mieux, ça arrangeait les affaires de la jeune femme. Elle avait conservé une bonne poignée de planètes ainsi que l'intégralité des flottes brigandes construites depuis leur conversion. Son seul regret était de ne pas leur avoir dit combien ils n'allaient pas lui manquer. Ces ingrats ! Enfin… Tout ça c'est du passé, maintenant il faut se tourner vers le futur. Pour se changer les idées, elle alluma son holocom et choisit une chaîne de divertissement, aussitôt une notification l'avertit que le prix de l'abonnement avait augmenté de 2 leems, passant son prix de 16 à 18 leems. Ces truands de PinouFlix ! Mais elle ne pouvait pas se résilier à couper le cordon, sinon comment allait-elle apprendre le sort du jeune Molkov dans 1408 Leems pour Barakhan ? Sur NexTok ? Certainement pas ! Elle choisit une émission de zapping diffusant de courts extraits de vidéos d'actualité, arrangés dans un ordre supposés leur donner une profonde signification politique mais, elle était certaine, trouvait pour origine des gens qui devaient fumer une certaine quantité d'herbes médicinales. ET ZÉBARDI // tschrt // Ce soir, on déplore le décès d'une importante personnalité politique, qui n'a plus été relevante depuis au moins les années 980 // chrik // De nombreux pélerins se sont réunis en face de la Cathédrale Saint Song pour lui prêter un ultime hommage. // tkrt // Alexia Nilsen, Chirin, ces dirigeants d'antan qui ont disparu sans donner de nouvelles // tssrk // Mais où est donc passée Naiyeli ? Ce soir l'histoire de jeunes dévoués désavoués. // hrmhrm // Le cours économique de la C.H.O.M est en équilibre, à quand les nouvelles recettes ? // trmmmmm // Hé bé alors Lauricette, tu nous prépare quoi de bon ce soir ? - Abésa, sahalor, je vous ai concocté une MA-GNI-FIQUE soupe d'artichaut à l'ortolan. Çomme vous l'imaginez, il n'y a qu'une façon de le manger ma chère Présentine, c'est à mains nues : vous commencez par vous tamponner les joues avec, comme s'il s'agissait d'une poudreuse, puis vous lui sucez allègrement son trou de balle. Après cela vous venez placer une petite nappe en soie entre vous et la chandelle face à vous, et vous pouvez enfin croquer l'animal et profiter pleinement de tous ses arômes. Si la recette vous intéresse, vous pouvez toucher votre écran à cet emplacement pour la découvrir. C'en était un petit peu trop pour Naiyeli, elle ferma son holocom. Elle avait rendez-vous cet après-midi avec Laplajnudiste, un lapin qui avait élu domicile sur une des planètes que Naiyeli avait reprises à son (très) distant cousin Lapwaliste. Un équilibre entre humains et lapins avait fini par se créer sur ces planètes et l'harmonie semblait être revenue. D'ailleurs, la très riche famille de Mansikka, dont elle aurait pu être héritière si elle ne s'était pas fait déshériter, avait fourni de nombreuses voitures aux lapins, en guise de bonne foi mais surtout afin que ceux-ci puissent se rendre au travail et contribuer à l'économie globale en s'investissant 35 heures par semaine dans entreprise au lieu de passer leur journée à dormir et planter des carottes. Cet investissement avait déjà valu à leur société une progression de 0,36% au TAP40. Les lapins pouvaient donc être utiles, et en conséquence, les lois sur la ségrégation lapine furent radoucies, afin de pouvoir intégrer ces petits étrangers poilus. Mais malins comme pas deux, ceux-ci avaient déjà escamoté une entreprise de tuning de tacot, qu'ils revendaient à prix d'or sur les planètes possédées par Lapwaliste. Leur marque de fabrique était de floquer la portière gauche d'un emblème représentant trois carottes, pour le peuple lapin, et la droite avec le Blason de la Fraise, pour la famille Mansikka. Laplajnudiste était le patron de cette entreprise, il s'avança de trois pas et déplia une missive scellée avec le sceau de la Fraise. « Cheffe, je suis dans le regret de vous annoncer qu'on a des soucis. Votre famille m'a mandé, je me dois vous diffuser ce message, qui lit : Ma Très Chère, enfouissiez votre nez dans les affaires lapines. Leurs magnifiques épaves accusent une baisse de vente, cherchez en donc la cause voulez-vous ! Nos affaires en pâtissent et il ne fait aucun doute que leur sorte est responsable de ce sort. » Laplajnudiste en restait coi. Ses grand yeux ébahis vinrent chercher à tâtons ceux que Naiyeli, qui eut un rictus de gêne. L'instant d'après, quelque chose d'inattendu se produisit, l'on put voir s'aligner les sept cercles de l'enfer dans les yeux du petit lapin. Dies Irae ! Dans son petit costume noir aux tons mordorés, qui ne saillait pas d'un fil, il renversa de l'huile partout dans la très grande carrosserie, envoya valdinguer boulons et visseuses au travers des pare-brises. Non satisfait de ce saccage, il se dit que la prochaine étape logique était évidemment d'utiliser une disqueuse pour projeter des étincelles sur un bidon d'essence afin de foutre le feu à son entreprise. Satanés patrons, ils allaient bien voir ce qu'ils allaient bien voir ! Vive la Lapinie Libre. S'en suivit un mouvement de revendication sociale qui embrasa, littéralement, les planètes possédées par l'Iconoclastie. Les lapins revendiquaient désormais le droit d'exister, au même titre que tout humain, sur les terres qui sont devenues les leurs. Ils avaient été séparés de leurs familles, traînés jusqu'à l'autre bout du secteur dans le vain espoir que construire une vie meilleure, s'étaient fait trainer dans la boue par les humains, avant d'être menés de force au travail ; un travail qui d'ailleurs profitait entièrement aux humains. Et maintenant on leur demande de se laisser cracher dessus librement ? De fermer sa gueule quand on venait leur manquer de respect, alors qu'ils nettoyaient toute la merde à laquelle aucun humain n'osait venir toucher ? Qu'ils aillent donc manger de la salade, ces fumiers d'humains. Après tout, à force de leur marteler le crâne avec des justifications vaporeuses, vous finirez bien par forger la lame qui signera votre démise. En seule guise de réponse, l'Iconoclastie fit ce qu'elle savait faire de mieux : envoyer ses troupes militaires faire du désherbage : la mauvaise herbe ne pouvait subsister. Ils ne s'attendirent pas à ce que les populations, outrées par le sort réservé à leurs amis lapins, se révoltèrent en retour pour soutenir la cause. Il ne suffit que de quelques cycles pour que l'Église ne tombe. Si l'institution était tombée, ses racines étaient profondes et il ne faisait nul doute que les fervents serviteurs de Notre Seigneur s'étaient terrés en attendant de trouver un terreau plus fertile. Et pendant ce temps, qu'en était-il de notre jeune héroïne ? Harcelée par Laplajnudiste, Lebouliste ainsi que leur cousin Limproviste, elle choisit de s'exiler sur la planète de Sainte Eulalie, au sein du système 12. Elle s'y rendit sans aucun moyen de communication et elle comptait y terminer sa vie, sans plus jamais avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Que dire de Sainte Eulalie, si ce n'était que la planète résonnait au diapason de son nom ? La légende voulait qu'il y a de cela des milliers de cycles, une graine d'origine humaine y avait été plantée et ses terres naguère humides et inanes se transformèrent en jungle dense et épaisse. Les formes de vie y étaient… singulières. L'on pouvait parfois y croiser d'étrangers silures silencieuses et subtiles aux tons pers qui vagabondaient au gré du vent. La clairière du dégorgeoir était sise sur une vaste colline, à l'abri de toute civilisation humaine, même s'il arrivait parfois que l'on entende rugir, six pieds sous terre, les longues caravelles de foreuses qui minaient le diamant. Quelle triste réalisation que celle de se dire que notre espèce s'était logée dans les moindres aspérités de l'Univers pour y détruire ses richesses naturelles. Mais tel était Son Souhait. Il avait désiré la grandeur des Hommes et Il l'avait obtenue. Dans un crépitement assourdissant, le ciel s'embrasa et l'atmosphère se cavita. L'instant d'après, Naiyeli se retrouva le nez dans les asperges et sentit comme une odeur de fer empaler le fond de sa gorge. Elle s'évanouit. « Moins de vingt jours » avait-il hasardé, en guise de seule justification. ⤛ Satan ! Honni sois-tu ! Comment oses-tu t'arroger du droit divin ? Toi, misérable mortel, penses-tu réellement desservir notre Dieu, en le devançant dans Sa Grâce ? Ne nous dépeins pas ta fausse prophétie, car dans ma culture Dieu est synonyme d'Apocalypse. C'est d'ailleurs son chef-d'oeuvre, la pièce maitresse qui lui permet de nous maintenir, nous fidèles dévots, prostrés à ses pieds. Voilà que tu viens lui arracher la Grâce des mains et te vêtir de beaux prétextes. Dis vrai, hypocrite ! Ta langue de vipère ne me trompera pas. Le cavalier de l'Apocalypse, c'est toi. Toi, qui vient souiller sa création en dodelinant l'excuse des Klangs rebelles. ⤛ La communication se coupa abruptement. L'antenne-relais bricolée par Lapoliste venait de s'effondrer à dix lieues de là. Plus que jamais, Naiyeli se sentait isolée. Loin de sa famille, loin de son Église et loin de tous les repères qui l'avaient couvé jusque là, le monde extérieur se trouvait soudain si étrange. La dévote n'était pas un seul jour imaginée fouiller les poubelles pour y trouver à manger. Pourtant, ce soir-là, c'est ce qu'elle fit car elle était rescapée de guerre. En temps de guerre, le peuple vulgaire n'avait guère le loisir de choisir.
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Cdt. Deano
Respect diplomatique : 65 28/09/1021 ETU 01:15 |
Score : 1
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Les vaisseaux de Morco If et Stinger ont envahi l'ensemble de l'Ampire Klang, les leems sont définitivement réduits à 0. Les ressources sont vidées dans des Contrebandes surtaxées. Les révoltes et émeutes s'enchainent jusqu'à un inexorable déclin. La civilisation Klang n'est plus. Deano flotte dans l'espace, un morceau de ferraille planté dans le torse, du sang recouvre peu à peu sa visière. Vous m'avez... volé mes leems.. planètes... mais ... grâce aux Klangs ... je... j'ai percé le mystère... J'ai enfin... enfin compris -Fin de transmission-
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