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La guerre du secteur 9

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Cdt. Stephen Wurzel
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04/12/1013 ETU 01:17
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Trame sonore d'introduction suggérée:http://www.youtube.com/watch?v=YUuZpn_SUiw
Une fois les défenses planétaires de Mercurya brisée et les principales bases militaires détruites depuis l'orbite par les bombardements nucléaires massifs, la flotte républicaine se mit en orbite géostationnaire et prépara les troupes libriannes pour un invasion massive de toute la planète.
Croiseur Fregger Héraclès
Vaisseau de commandement de la flotte expéditionnaire librianne
- Monsieur, nous avons confirmation. La flotte est prête pour le largage.
Merci enseigne, se contenta de répondre le maréchal du ciel en se détournant des techniciens et sous-officier pour retourner avec le communicateur de bord à la main vers la verrière de la passerelle de l'Héraclès. L'amiral Holzer l'y attendait, de même que les principaux amiraux librians de la flotte expéditionnaire. Le grand amiral Wolf était absent, mort deux heures plus tôt quand son vaisseau amiral, le Pénégald avait été touché par un tir ionique en provenance de la planète.
- Ça va être l'heure messieurs! Nous allons clore cette guerre et détruire la planète-mère de notre ennemi. Après cela, les débris de la flotte impériale mercuryenne ne pourront pas arrêter l'invasion et la pacification de ce secteur.
Il se racla la gorge et activa le communicateur qu'il avait à la main, débutant d'une voix déterminée.
- Votre attention s'il vous plaît. Défenseurs de la république autoritaire librianne, ici le maréchal du ciel Dienes. Nous y sommes enfin. En ce jour, nous aurons l'honneur de venger tous nos frères et nos sœurs massacrés par les agressions aveugles et répétées des mercuryens. Aujourd'hui, dans la victoire ou dans la mort, toutes nos souffrances prennent fin. Je ne vous cache pas que nous sommes loin dans le dispositif de défense ennemi. Si l'un d'entre-vous a des doutes ou hésite à faire son devoir, qu'il se rappelle bien que si nous échouons, aucun d'entre-nous ne reverra jamais son foyer. Nous tiendrons bon, ou nous échouerons ensemble! Servez la république autoritaire librianne, servez l'humanité. Rien ne compte, que la victoire! Dienes terminé.
Il coupa la transmission et se retourna vers les sous-officiers sur le pont qui patientaient dans l'attente de ses instructions à communiquer à toute la flotte qui était prête au commandement fatidique.
- Enseigne, donnez l'ordre. L'armée républicaine passe à l'attaque.
La passerelle s'activant, l'ordre retransmis à toute la flotte, le maréchal du ciel se détourna et se rapprocha des grandes vitres sécurisées de la verrière, les hauts officiers et amiraux librians s'écartant au passage du second personnage du régime. L'homme prit place et croisa ses mains dans le dos alors que devant lui, des milliers et des milliers de chasseurs, de vaisseaux de transport et d'escadres kamikazes se détachaient de la flotte et piquaient vers la planète la plus fortifiée de tout le secteur 9.
Trame sonore et images d'archives suggérées: http://www.youtube.com/watch?v=IBiApd6b21A
Cdt. Stephen Wurzel
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04/12/1013 ETU 20:48
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Trame sonore suggérée: http://www.youtube.com/watch?v=H4hSkWmxHrA
Le maréchal du ciel Dienes descendit seul les marches sculptées séparant la passerelle du pont supérieur de l'Héraclès.
Il était perdu dans ses pensées, exténué par les événements récents, aussi regardait-il droit devant lui sans mot dire ni porter attention à ce qui se passait autour de lui.
Quelques sous-officiers arrivant dans sa direction en sens opposé s'écartèrent de son chemin, se mettant au garde à vous le dos contre la cloison.
Tant de choses pour la gloire de Libria se dit-il...
Il marcha ainsi quelques minutes et sans se rappeler le trajet pris, sortit soudain de ses pensées quand les portes vitrées de ses appartements s'ouvrirent, laissant apparaître ses quartiers qui avaient des allures de fumoir, décoré qu'ils étaient de boiseries, d’œuvres d'art, de fauteuils confortables.
Il entra d'un pas fatigué et se servit un verre d'un excellent whisky que le chancelier Wurzel lui avait offert pour lui souhaiter une bonne campagne.
En vidant son premier d'un trait, il sentit le poids de la croix de maréchal qu'il portait autour du coup et baissa la tête, rassemblant ses pensées. Il referma finalement la bouteille et la remit dans l'armoire à boissons. Il dégrafa ensuite cette croix d'honneur qu'il déposa sur son bureau de travail et s’assit finalement sur l'un des fauteuil, fermant les yeux un court instant.
---
Comment en était-on arrivés là? Qu'est-ce qui avait menée la république autoritaire librianne jusque dans ce lieu éloignée de ses propres territoires?
Le secteur 9 s'était développé petit à petit comme tous les autres jusqu'à ce qu'une faction radicale nommée Les Séparatistes, composée des commandants Tal Hajus, Naquinoeuil et Mercury, décident de prendre les mesures nécessaires pour devenir la puissance dominante de ce secteur. À eux trois, ils firent militairement main basse sur plus des deux tiers des planètes de leur secteur natal, laissant la dizaines d'autres commandants restant dans une plus ou moins généreuse pauvreté, pour certains, cloîtrés sur un seul monde assiégé.
Mais la soif de pouvoir et de conquête des commandants Mercury et Naquinoeuil ne pouvait s'épancher si facilement. Ils envoyèrent plusieurs vagues de vaisseaux en secteur 5, le secteur natal librian et attaquèrent convois et planètes, bombardant les villes, détruisant les vaisseaux, pillant et tuant. La république autoritaire librianne tint bon et repoussa les attaques mais d'autres vinrent et d'autres encore après elles.
Elle fit alors une allocution publique à l'assemblée galactique de Sagesse, offrant la paix. Exigeant que la somme des pertes subies soient remboursées et que les séparatistes s'engagent à ne plus troubler la paix du secteur 5, engagement qui devrait être assuré par les autres résidents du secteur 9 à travers leur entrée en guerre contre ces-derniers s'ils reniaient leur parole, la république autoritaire librianne était prête à faire table rase du passé.
Mais la rage des séparatistes était la plus forte. Faisant échouer les négociations en refusant tout dédommagement, tout engagement, tout compromis, ils raillèrent la république autoritaire librianne. Faibles! Dirent-ils. Lâches! Ajoutèrent-ils. À peine maîtres chez-vous, vous croyez nous effrayer, il n'en est rien!
Alors Libria, par l'entremise du plus illustre de ses fils, Stephen Wurzel, libéra le flot de sa propre colère. Une gigantesque flotte fut armée. On recruta à travers tout le secteur 5 et loin au delà. On força la main des partenaires politiques et économiques qui dépêchèrent des troupes fraîches et des ressources des quatre coins de Sagesse. Les civilisations satellites de la république autoritaire librianne envoyèrent de larges contingents de troupes étrangères pour garder les flancs de l'armée.
Quand ses forces furent prêtes, Libria vint en secteur 9. Les séparatistes se dressèrent contre elle et durant un cycle fatidique, les yeux de Sagesse furent braqués sur l'épicentre des combats les plus meurtriers qu'elle eût connue depuis les guerres pandoriennes. Enfin, Libria détruisit les forces ennemies à l'entrée de leur secteur et les repoussèrent, ces derniers se repliant en déroute.
Sécurisant le système 0 du secteur 9, Libria rongea son frein. Elle décida d'un commun accord avec ses partenaires qu'elle serait seule à poursuivre plus loin. Eredia garderait les lignes arrières et approvisionnerait l'armée. Les civilisations satellites restèrent en attente de nouveaux objectifs. Les séparatistes alors démoralisés, la division éroda leurs rangs.
Le commandant Tal Hajus annonça alors se distancer de ses anciens alliés et, pour éviter une humiliation publique, chargea la commandante Azalée, druidesse des arboricoles, de venir présenter une déclaration de paix sans conditions à l'assemblée galactique. Sous les pressions de ses alliés et tout particulièrement de celles de son plus proche ami, l'empereur Magnus, le chancelier Wurzel accepta cette reddition.
À partir de ce moment, Libria s'enfonça plus loin et plus vite dans le territoire ennemi qu'elle n'aurait pu l'espérer. La ''guerre éclair'' à la librianne permis de faire main basse sur de grandes quantité de matériel et de richesses prises aux séparatistes. Ce matériel neuf renforça l'armée qui poursuivit son avancée dans les terres, détruisant méthodiquement défenses planétaires, vaisseaux militaires et convois de ravitaillement ennemi.
Mais dès lors que les possessions planétaires augmentèrent, une question devint récurrente dans les conversations. Qu'en faire? Avant la guerre, le chancelier Wurzel avait offert à la commandant Azalée de prendre à sa charge ces mondes, les redistribuant comme il le faudrait par la suite. Étant une des figures les plus connues de ce secteur, aux yeux du chancelier cette tâche lui revenait tout naturellement. D'une voix mielleuse, elle le remercia alors de son offre, refusant avec une moue charmeuse en arguant de sa neutralité.
Le commandement librian dû alors trouver d'autres solutions. Abandonner ces mondes? Si cela avait été, les séparatistes en auraient profité pour reprendre aisément leurs possessions et même, encercler la flotte républicaine. Il sortit alors du commandement une idée intéressante. Proposer aux natifs du secteur 9 qui avaient souffert des spoliations des séparatistes, de leur rendre des mondes et d'en prendre la charge. En contrepartie, Libria ne demandait que leur respect de la passivité qu'ils avaient pour la majorité déjà promise envers elle et si possible, leur appui économique jusqu'à la fin du conflit. Certains jurèrent des deux conditions, d'autres seulement de la première. Mais tous furent inclus dans la redistribution des mondes qui eût alors lieu.
La guerre achevant, les commandants Tal Hajus et Azalée nourrirent du mécontentement quant-à cette situation. Où est notre part à nous? Se sont-ils plaints. Le commandement général librian fit alors savoir à leur émissaires qu'ils n'étaient ni l'un ni l'autre en positions d'exiger quoi que ce soit mais, que dans la générosité librianne, ils pourraient bénéficier d'un accroissement territorial s'ils acceptaient de participer à un plan de restructuration du secteur 9. Celui-ci, composé d'une dizaine de civilisations éclatées d'un bout à l'autre du secteur présentait de grandes difficultés de défense et d'approvisionnement. S'ils acceptaient ce plan de réorganisation en ''blocs de pouvoir distincts'', des planètes additionnelles leur serait accordés. Ils refusèrent en bloc allant plus loin et jusqu'à menacer d'entrer en guerre contre la république autoritaire librianne si leur demandes n'étaient pas satisfaites. Outrée de les voir bafouer leur serment de paix et dans le cas du commandant Tal Hajus, la reddition qu'il avait fait donné, Libria refusa de plier devant le chantage et mit en garde ceux-ci de pousser leur menaces à exécutions.
De dépit, le commandant Tal Hajus avec l'appui politique de la druidesse Azalée incita les commandants ayant bénéficié de l'appui librian à se révolter contre Libria et à la chasser par les armes. Ceux-ci refusèrent et Tal Hajus, s'avouant vaincu, ''partit pour les étoiles'' en abandonnant son empire au banditisme dans lequel il sombra.
La commandante Azalée annonça son retrait de la vie politique du secteur 9 prit ses distances par rapport au conseil des natifs du secteur qui fut maintenu à partir de ce moment par les commandants Han Xin, Kahoaliri, Finubar, San Hill et Razz Konshor.
Libria poursuivit son avancée, arrivant deux jours plus tard en orbite de Mercurya où elle se trouvait à présent...
Le maréchal du ciel Dienes ouvrit les yeux et se les frotta de la main. Il se leva du fauteuil où il était assis, ramassa la croix de maréchal sur son bureau qu'il se noua rapidement autour du cou et se dirigea vers les portes donnant sur le couloir. Arrivé à celles-ci, il s'arrêta un instant et inspira profondément.
Tant de choses pour la gloire de Libria...
Il passa sa main droite devant le système activant le mouvement des panneaux et les portes s'ouvrirent en sifflant. Dans le couloir, deux sous-officiers l'attendait, des ordres à la main à soumettre à sa signature.
Il fronça les sourcils et s'empara d'un premier ordre, en prenant connaissance en se dirigeant d'un pas rapide vers la passerelle avec les deux sous-officiers sur ses talons.
Cdt. Stephen Wurzel
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06/12/1013 ETU 02:34
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Trame sonore suggérée: http://www.youtube.com/watch?v=rNcAcvuUD-g
Planète Mercurya, capitale de l'empire mercuryen
Heure locale: 14:27
Les rues de la capitale étaient jonchées de corps calcinés. De chaque côté des avenues et bouchant entièrement les grandes artères, des lignes infinies de véhicules détruits, calcinés et brûlés par le feu nucléaire s'étalaient. Leur belle peinture rouge ou bleu avait été cuite et recuite par les flashs atomiques successifs.
Au milieu de ce charnier qui n'avait rien à envier aux visions les plus cauchemardesques de l'enfer, les malheureux survivants des combats qui duraient depuis plusieurs jours n'avaient d'autre récompense pour leur courage que le malheur de voir leurs souffrances se poursuivre.
- En avant les gars, le palais impérial est juste devant!!
Sur la voie centrale de ce qui avait jadis été la plus belle avenue de la planète, à l'intersection de l'Avenue Impériale et de la 92e rue est, plusieurs survivants de la 488 d’infanterie librianne progressaient difficilement, leurs positions pilonnées par les tirs d'un char de siège ennemi un peu plus loin.
Le lourd véhicule avait pris position dans les ruines d'une fontaine commémorative éclatée qui inondait maintenant la place, des monceaux de marbre et de bronze s'étalant tout autour et derrière lesquels des soldats mercuryens avaient pris position. Ses points d'arrimages solidement ancrés au milieu du marbre ruisselant, le char de siège lançait des rafales d'obus explosifs de 120mm qui fouillaient les décombres dans un bruit assourdissant, ne laissant que le feu et la mort comme carte de visite.
Derrière un véhicule civil calciné, deux hommes de l’infanterie librianne s'étaient momentanément abrités, l'un souffrant d'une grave blessure au bras.
- Laisse moi Andrew! Fou...Fout le camp de là je te dis!!
- Pas question Max, accroche-toi! On a des renforts qui arrivent, ils vont t'évacuer de là vite fait! On va s'e...
BAWM!
Un obus était tombé à moins de 10 mètres de là, pulvérisant deux véhicules et les hommes qui se trouvaient derrière un peu plus loin sur l'avenue, leurs hurlements se noyant dans le roulement des flammes.
- Tiens bon Max. Max..? MAX!!
Ce dernier gisait au sol, un éclat d'acier fiché à la base de son casque.
- Bande de salauds! Hurla le dénommé Andrew en sortant la tête et les épaules de derrière le véhicule, arrosant les positions ennemies de quelques rafales bien placées.
Un soldat mercuryen tomba, la visière de son casque explosant sous une grêle de balles perforantes. Ses collègues ripostèrent en visant la voiture derrière laquelle Andrew était accroupi. Ce dernier plongea, la carrosserie plombée de tir résistant tout de même aux balles.
Le caporal Stinger toussa à cause de la poussière et de la fumée, les larmes lui brouillant la vue. Son ami gisait par terre juste à côté de lui, le sang continuant de pisser de sa blessure au cou. Il enleva un de ses gants de combat et glissa un doigt à la base du cou de son copain. Son cœur battait toujours.
Accroche toi Max! Je vais te ramener tu m'entends!
Il saisit sa radio et la calibra sur le canal de secours.
- Ici le caporal de deuxième classe Andrew Stinger du 488 d’infanterie. Envoyez-moi des renforts à l'angl...
Un grondement assourdissant masqua le bruit alentour comme le signe d'une catastrophe à venir. Le caporal Stinger leva les yeux, repoussant son casque d'une main en cherchant l'origine du grondement.
À quelques deux kilomètres à l'est, perçant les nuages, la proue d'un croiseur Fregger librian en flammes piquait vers le sol depuis l'orbite de la planète, ses flancs se découvrant en flammes et percés d'impacts de tirs de bunkers orbitaux. Le vaisseau de guerre plongea à toute vitesse et s'écrasa sur des immeubles résidentiels, pulvérisant un quartier sous l'impact.
Il y eût un autre flash nucléaire sur la capitale et Andrew Stinger hurla, son cri se noyant en quelques secondes dans les parasites de sa radio.
Cdt. Stephen Wurzel
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11/12/1013 ETU 03:24
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Trame sonore suggérée: http://youtu.be/6xCCAs8iglY?t=3m46s
Le lieutenant Weber avait pu abaisser la visière de son casque à temps comme la moitié des hommes encore en vie du 488e corps d’infanterie librian. Tapis telle une bête au milieu des ruines, il gardait la tête baissée et les yeux résolument clos malgré la visière censée protéger des flashs nucléaires.
Enfin la lumière diminua et la vague de chaleur subite qui l'avait accompagnée se dissipa légèrement tout comme l'onde sonore assourdissante qui avait suivie l'explosion. Les grondements des tirs du char mercuryen pilonnant leur positions se firent entendre à nouveau, ne leur laissant pas une seconde de répit.
Le jeune lieutenant librian releva sa visière pour souffler un instant. Sous la pluie de débris que projetait chacun des obus du char en explosant, il jeta un regard par dessus son épaule.
Là où se trouvait un quartier résidentiel, seules quelques carcasses d'immeubles soufflées par l'explosion et la silhouette brisée d'un croiseur librian écrasé au milieu subsistaient. Un champignon atomique s'élevait des décombres, une lourde fumée noire s'en dégageant.
BAWM!
Ce tir là n'était pas passé loin. C'est du moins ce qu'il se dit en reportant son attention sur le char et les quelques soldats mercuryens encore en vie derrière les décombres de la fontaine plus loin sur la rue. Il activa son communicateur, regardant autour de lui en même temps pour confirmer la présence des hommes de sa compagnie encore en vie.
- Ok les gars, on va y aller! On va...
BAWM!
Les débris retombèrent, un casque parmi eux. Le lieutenant Weber déglutit et reprit en hurlant presque dans le communicateur.
- Je disais, dès la prochaine salve, la deuxième section arrose ces salopards et nous couvre. La première, avec moi! On va prendre cette position et ouvrir le chemin pour la division!
BAWM!
- On y va!!
Une douzaine d'hommes seulement s'élancèrent de derrière les voitures et les décombres calcinés en direction de la fontaine éclatée. Les autres sortirent quant-à eux la tête de derrière leur abris et vidèrent leur chargeur sur les positions ennemies, libérant une grêle de balles perforantes. Plusieurs soldats ennemis tombèrent, leurs armures de combat déchiquetées.
BWAM!
Le tir tomba au milieu des hommes qui chargeaient, en fauchant 5 sur les 12.
Le lieutenant Weber fut projeté sur le côté et atterrit sur le dos n'entendant plus rien. Il vit des hommes passer à côté de lui et le caporal Altmann s’agenouiller, ajuster l'arme antichar qu'il portait sous le bras et viser un point derrière lui. L'image du héros, se dit-il...
Il y eu un souffle et une chaleur subite et il vit le caporal Altmann tomber à terre puis se relever et foncer en avant. Sa compagnie complète passa près de lui, criant et agitant la main en se faisant signe d'avancer, continuant de tirer sur des cibles qu'il ne voyait pas.
Il ne voyait plus que le ciel bleu, où des vaisseaux et des trainées de fumée grises évoluaient à l'infini.
Puis un visage. Celui du caporal Altmann qui lui dit quelque chose. Il ne l'entendit pas. Tout était silencieux et étrangement calme. Le caporal s'agenouilla près de lui, le détaillant des yeux avec un air désespéré. Pourquoi? Il ne sentait rien pourtant. Il ne sentait rien pourtant...
Les derniers survivants du 488e corps d’infanterie avaient pris la place et poussés les derniers survivants mercuryens à se replier sur le palais impérial un kilomètre plus à l'est. L'assaut avait réussi. Le lieutenant Weber, lui, avait eu les deux jambes sectionnées par les éclats de l'obus qui était tombé tout près de lui. Les deux tympans explosés sous le coup, il vécu assez longtemps pour que ses hommes prennent position un peu plus loin.
Le caporal Altmann prit ses plaques ornées de l'aigle librian et ferma les yeux de l'officier avec qui il avait mangé et avait ri pendant huit ans. Il rejoignit ensuite le 488e, marchant comme un automate. Le lieutenant était mort, il commandait maintenant.
Le palais impérial était proche, c'en serait bientôt fini, d'une manière ou d'une autre. D'une manière ou d'une autre...
Cdt. Stephen Wurzel
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13/12/1013 ETU 01:27
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Trame sonore suggérée:http://youtu.be/86f_U_q4SFg?t=1m40s
Le sergent Altmann, récemment promu pour sa bravoure au combat, mena l'assaut en sortant de derrière les décombres de la statue commémorative où il s'était abrité.
- LE 488e AVEC MOI!
Autour d'eux, le monde était littéralement en feu. Mercurya, bombardée depuis de nombreux jours n'était plus qu'un charnier incandescent où les souffles nucléaires successifs et l'artillerie continuelle entretenaient le brasier.
Seul le palais impérial résistait aux mains d'une poignée de défenseurs. Et maintenant, 10 000 librians se lançaient à l'assaut, convergeant de tous côtés. Le 488e corps d’infanterie menant la charge de front en gravissant les escaliers rougeoyant à l'avant du bâtiment. Le sergent Altmann abattit un défenseur mercuryen d'à peine vingt ans et brailla ses ordres en gravissant les marches sous les balles qui lui sifflaient au dessus de la tête.
- Spencer, Volker, Braun, Dorner! À gauche! Arrosez-moi ces salopards!
- Augus, Daniels, Klaus, à droite! Nettoyez-moi ces positions! Lorenz, au lance-flamme!
Plusieurs douzaines de soldats et de gardes librians se lancèrent à l'assaut en hurlant, certains tombant sous les rafales des mitrailleuses mercuryennes.
Mais les librians passèrent. Les imposantes colonnes de marbre du palais impérial furent soudain noyées de flammes alors que le caporal Lorentz vida son arme sur celles-ci. Des hommes sortirent du brasier en hurlant, se jetant au sol en se tordant de douleur, essayant en vain d'éteindre les flammes en se roulant sur le granite incandescent.
Une grêle de balles leur tomba dessus alors que l'armée librianne les dépassaient déjà, mettant pied sous le porche massif du bâtiment impérial.
Les derniers défenseurs paniqués tentèrent alors de refermer les lourdes portes de bronze hautes comme deux hommes.
- KOLHER, ARRÊTEZ-LES!
Le caporal Kolher ajusta l'arme anti-char qu'il avait sous le bras et ouvrit le feu sur les portes qui se refermaient.
Il y eût une prodigieuse détonation qui souffla une demi-douzaine de librians trop proches, leurs armures de combats déchiquetées par l'explosion.
Mais les portes furent ré-ouvertes, le bronze rougi et la structure du bâtiment protestant par des grincements où les hurlements des soldats mercuryens à l'intérieur se mêlèrent.
Insensibles à la douleur et à la mort, les débris du 488e s'élancèrent par les portes dégagées du palais impérial, abbatant froidement tout homme encore en vie derrière les portes incandescentes.
Le sergent Altmann suivit comme un automate, pénétrant dans le grand hall où les immenses tapisseries brodées flambaient déjà. Des douzaines d'hommes le dépassèrent, investissant chaque pièce, chaque bureau, chaque chambre...
Des cris retentirent. Des bruits d'armes automatiques et des échanges de coups de feu emplirent les corridors. Des appels désespérés furent couverts par le roulement des flammes alors qu'une explosion secouait le deuxième étage. Des hurlements de femmes et d'enfants se firent entendre.
Le sergent Altmann resta figé sur place dans le hall alors que le palais impérial de Mercurya brûlait autour de lui.
Les pleurs isolées d'un enfant accompagnant le grondement des flammes.
Cdte. Aryakis
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23/12/1013 ETU 01:29
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Coa. the razor's edge
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23/12/1013 ETU 02:04
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Cdt. Stephen Wurzel
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11/01/1014 ETU 00:54
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Mercurya, ancienne capitale de l'empire Mercuryen, siège du pouvoir séparatiste et première place forte du secteur 9.
Heure locale: 07:27h
Les premières lueurs du matin éclairèrent faiblement la ville, perçant l'épais nuage de fumée et de poussières en suspension qui la recouvrait toujours.
Les plus gros foyers d'incendie s'étaient éteints, faute de combustible et mis à part quelques brasiers mineurs d'où des colonnes de fumée sporadiques s'élevaient toujours, la ville était calme et reposait, dévastée et en ruines. Meurtrie et silencieuse.
Devant le palais impérial de Mercurya dont l'aile droite s'était en partie effondrée au cours des combats, touchée par plusieurs tirs d'artillerie lourde, le sergent Altmann et une demi-douzaine d'hommes du 488e corps d’infanterie patientaient, adoptant un semblant de garde-à-vous. Ces hommes et les centaines d'autres qui les entouraient, assis ou affaissés contre les décombres faisaient partie des survivants des derniers combats pour prendre la capitale. Pour la plupart, ils n'avaient pas dormis depuis trois jours. Ivres de fatigues, ils n'avaient plus le cœur qu'à dormir. Mais l'heure n'était pas encore venue.
Une série de navettes traversèrent l'épaisse couche de fumée qui bloquait en partie le ciel et piquèrent vers la place en ruine devant le palais impérial, ralentissant à l'approche du sol. Quelques formations de chasseurs continuèrent à évoluer au dessus des têtes des soldats pendant que les navettes approchaient, escortant ces-dernières.
Quand elles se furent posées sur la place, leurs occupants en sortirent et se mirent en formation, créant un périmètre de sécurité autour de la place et ouvrant le chemin jusqu'aux portes du palais impérial en une haie d'honneur de mines patibulaires. La plupart faisant partie de la garde librianne, leurs uniformes noirs impeccables juraient avec la grisaille du décor et la poussière, recouvrant tout. En dernier, descendirent des navettes les amiraux Holzer et Stark et finalement, posant le pied en dernier sur le sol noirci, le maréchal du ciel Dienes lui-même.
Les trois hommes s'avancèrent vers le bâtiment impérial, sous l’œil attentif des hommes de la garde librianne et sous celui des centaines d'hommes des forces armées libriannes qui, le reconnaissant, se mirent en formation comme ils le pouvaient considérant l'état des formations militaires présentes, la plupart réduites au quart de leur effectifs initiaux.
Le maréchal du ciel Dienes s'arrêta finalement face au sergent Altmann qui le salua avec raideur, comme à l'entrainement.
- Sergent, on m'a dit que vous vous étiez illustré lors des ultimes heures de ce conflit? Félicitations.
Ce dernier hocha la tête. << Oui monsieur. Merci monsieur. >>
- Conduisez-moi à eux je vous prie.
Le sergent Altmann, le caporal Lorentz et le caporal Volker ouvrirent la marche, suivis de près par plusieurs hommes de la garde librianne et finalement, escortés par une douzaine de gardes additionnels, suivirent les amiraux librians.
Les portes brisées du palais impérial les menèrent jusque dans le grand hall dévasté par l'incendie. Des meubles brisés et calcinés gisaient tout autour, une épaisse couche de cendre recouvrant le sol et les débris ici aussi.
Le sergent Altmann les conduisirent par un des couloirs de l'aile gauche du bâtiment, passant devant des portes ouvrant sur des pièces emplis de soldats fatigués, de blessés mercuryens aussi. De femmes, d'enfants et de réfugiés des combats qui étaient venus chercher refuge au sein du bâtiment qui avait résisté aux plus durs bombardements. Le groupe de librians progressa jusque dans un des pavillon qui semblait avoir été épargné par les combats. Les débris et les cendres firent place aux tapis richement décorés et les meubles de qualité, rehaussés d'ornements métalliques mercuryen traditionnels remplacèrent les décombres.
Au bout d'un couloir, une dizaines d'hommes protégeaient la porte ouverte d'une pièce où d'autres librians étaient rassemblés, lourdement armés eux aussi.
Le sergent Altmann entra et se mit au garde-à-vous, le maréchal du ciel Dienes et les amiraux franchissant la porte à leur suite, s'immobilisant à l'entrée de la pièce, l'air impassibles.
Assis sur des chaises de fortune ou simplement par terre, leurs homologues séparatistes les attendaient. Des représentants du gouvernement de l'empereur Mercury et du domaine planétaire brigands du commandant Naquinoeuil étaient présents. Tous se levèrent lorsque les officiers librians entrèrent, affichant des mines fatiguées, décidés eux-aussi à en finir.
Dienes, sans les quitter des yeux, leva la main droite et l'amiral Holzer s'empressa de lui remettre les papier qui entérineraient la capitulation officielle des forces séparatistes. Il lui remit aussi un stylo doré.
Le maréchal du ciel avisa un bureau non loin et s'en approcha sous l’œil attentif de tous. Il ouvrit le document contenant les clauses de la capitulation et fit cliquer le stylo en l'ouvrant, le déposant près des lignes attendant d'êtres remplies. Il releva les yeux vers les officiers séparatistes résignés.
- Messieurs, finissons-en.
La guerre du secteur 9 était finie. D'une manière ou d'une autre, tous ceux qui avaient pris un parti opposé à Libria au cours de cette guerre y avaient laissés leur vies.

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