Alisa reparut à l’Assemblée en transmission holographique. Elle était vêtue tout de noir. Un brassard rouge au bras droit et l’étoile écarlate de son pendentif faisaient une éclaboussure sanglante sur le tissu de nuit.

Elle se racla la gorge et compta intérieurement jusqu’à trois pour se fondre dans le poème. Et de déclamer d’une voix juste, expressive, pleine d’accents d’espoir, de fierté, de gravité.

Un moment il n'y a rien. Puis il y a Adrastee.

"Mes excuses à Utopie...exprimer de la poésie pure au sens condensé et puissant nous a été très simple. Cependant j'ai peur que cela puisse être parfaitement incompréhensible pour les êtres n'existant que dans la réalité. Je vous laisse apprécier, dans tous les cas..."

Adrastee sort un disque de ses voiles, aussi simplement que l'on sortirait ses clés. Aussi grand qu'un plateau, des tonnes de perceptions mélangées sans aucun rapport les unes avec les autres vous assaillent...chuchotant et criant, brillant et obscur, ravissant et puant...le disque vous est complètement étranger, au plus haut point. En sortent les mots suivants :

Adrastee range prestement le disque, avant que celui-ci ne commence à expliquer l'onirimétaphysique du treizième cycle de non-vie à l'Assemblée.

"Encore désolée...aucun traducteur n'a été en mesure d'aider à passer les barrières de notre expression habituelle."

Entre nous, nous parlons toujours ainsi."

Un message apparut, la voix de Bon Clay lisant avec émotion le poème. Tellement d'émotion qu'on pouvait sentir la fierté

et l'honneur qu'el avait d'appartenir à ce Parti et de le diriger.