Des voix, des songes qui résonnent au cœur d'Eveil, tourbillonnant et s'entrelaçant sous une voute cosmique. Silenus regarde, Silenius se souvient. Des fantômes semblent hanter ces salles voutées, ils se mêlent aux vivants, témoins muets d'une frontière invisible. Où commencer où s’arrêter? Même un fou ne serait le dire, il ne reste juste qu'à approuver et accepter... et qui sait peut-être même chanter.

Silenus s'avance alors au milieu de cette salle immensément vide et se met à danser. Cabrioles et caracoles, battements et déboulés viennent agrémenter cette transe rythmée.

Rejoignez donc ce pantomime galactique, ondulez à travers cet espace et ce temps.D'abord murmure, ces mots devinrent tonnerre, s'entrechoquant dans un bruit assourdissant. Un sourire béat aux lèvres le Fou reprit alors la parole sans interrompre un seul instant son ballet solitaire.

Silenius ?...

Que ?... Où étiez vous donc passé ? Vous... Vous m'avez manqué ! Je vous pensais perdu...

Une voix, des mots semblant flotter dans un nuage de fumée, des souvenirs... Puis une deuxième, des souvenirs à nouveau, des images et des sons.

Un sourire ravi aux lèvres, Silenus ou Silenius, deux noms, deux visages, un être, se tourne vers ses deux interlocuteurs.

Ou étais-je? Oui perdu peut-être, l'espace nous écrase par sa vastitude. Il semble s'étaler sans fin, débouchant sur de multiples chemins. Où donner de la tête alors? Le pauvre petit arlequin que voici ne sait pas, non, il ne fait juste que présumer, et là encore la multitude vous effraie.

Le Fou secoua la tête dans une mimique mainte fois répétée, faisant tinter allégrement les grelots de son chapeau, puis il s'approcha en sautillant des deux commandants.

Le voyage et le savoir, la compréhension doit en découler. Le Fou posa alors son regard sur le commandant O'Reilly. Vous êtes un catalyseur cher ami, opérez le changement, rien n'est immuable, tout est mouvement. Puis ce tournant vers son homologue vampirique. Quelque chose en vous a changé... hum laissez-moi voir, ah oui cette magnifique balafre. Méfiez-vous des branches cher ami, et des barrages assurément, une retrouvaille familiale pourrait bien vous-être fatale.

Fort de son humour douteux le bouffon éclata d'un rire qui résonna à travers l'immense pièce circulaire, puis tournant le dos à ses compagnons il se dirigea à grandes enjambées vers la sortie, et un nouveau départ.