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Cdt. Tobias
Respect diplomatique : 23 26/02/310 ETU 12:49 |
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Score : 8
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"Il est dit qu'un jour, le feu ardent embrasera le ciel. Répandant sa lumière aux quatre coins du monde. Il est dit que le monde de jadis ne sera plus car la Lumière se fixera à jamais dans les sphères célestes. Et désormais ce qui était vivant contemplera la Création avec les yeux des Justes. Il est dit que l'âge de raison viendra." - Prophétie 458 - Codex Alpha L'embêtant avec les prophéties, c'est qu'on ne sait jamais quand elles arrivent. Il est probable que si la lumière était venue dès le début, lisez en des temps immémoriaux, les hommes seraient encore dotés de cet outil pratique qu'est la vue.. C'est le genre de problème qui survient quand on ne précise pas de fermer les yeux au moment où une météorite de taille respectable, embrase le ciel et ravage la terre sur plusieurs kilomètres de circonférence, répandant une importante quantité de phosphore incandescent dans l’atmosphère. L'embêtant aussi, quand une météorite de taille respectable s'écrase sur une planète c'est que l'explosion et ses répercutions durent certes un moment mais tôt ou tard, les extinctions allant de bon train, il faut bien se rendre à l'évidence que la prophétie avait vu juste mais qu’elle n’avait pas mentionné que la lumière ne durerait que le temps de la consommation du phosphore. Retour case départ : moins la destruction d’une bonne partie de l’écosystème de la planète Atrente et des séquels irrémédiables au niveau de l’oculaire pour les atrentéins. Mais une chose qu'aucune religions révélées de la planète, n'avait envisagé, c'est qu'une prophétie millénaire et oubliée de tous, avait un jour prévu le retour d'une créature abominable et tyrannique. Seule survivante de son espèce et dont l'instinct de survie était sans commune mesure. Tobias, car il fallait bien lui trouver un nom, comprit rapidement que l'heure était venue. Que le vieux caillou verdoyant sur lequel son vaisseau de roches en fusion et de gaz mortels s'était posé, était son nouvel Eden. Sa résurrection. Et bien que ces étranges créatures, court sur pattes et aveugles, lui inspirèrent dans un premier temps le dégout le plus total. Tobias se rendit vite compte que parmi les rares formes de vie ayant survécus à l'impact, l'homme, était bel et bien l'être le plus facile à comprendre, à assimiler, à subjuguer. Quand on y pense. Le plus embêtant quand on est aveugle, c'est d'entendre éternellement les grognements stridents et les commandements impérieux d'une créature venue d'outre-espace qui a la fâcheuse, l’irritante, l’atroce manie de vous convaincre qu'elle a toujours raison. Là, où il n’y avait que maisons en boues séchées et élevage de moutons, Le Grand Noir parvint à dresser une civilisation à son image. Une civilisation faite pour lui, sur mesure. Une civilisation à l’esprit unique : le sien. Une sorte de gigantesque joujou qui grouille, respire et suffoque. Et Tobias, les atrentéins, Atrente ne faisaient qu’un. Et un jour, les atrentéins découvrirent une balise relais. Quelque chose enfouis sous la terre depuis des éons. Celle-ci répondit à l’approche de l’homme, et se réactiva. La première chose que la balise du dire aux terra-formeurs fut quelque chose comme « Bonjour commandant. Il semblerait que mon cycle numérique ait besoin de se remettre à jour. Veuillez patienter »
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Cdt. Tobias
Respect diplomatique : 23 27/02/310 ETU 11:48 |
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Score : 6
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La navette avait fendu l’espace-temps. C’est étrange comme souvent un amas de coïncidences amène à des choses insoupçonnées. C’est ce que les hommes appellent le progrès : ah ! Quelle farce ! Qu’est ce que le progrès ? La maitrise de l’énergie ionique ? L’hyper-atomisation ? Le progrès n’est que politique. Les idées, les valeurs, elles, n’évoluent pas. Elles changent de propriétés tout au plus. Et quand une nouvelle idée se pointe, il faut s’y tenir jusqu’à ce qu’un nouvel olibriusse pète plus haut que les autres. Gigantesque. L’Assemblée d’Espoir trônait là, sur ce caillou nauséabond. Déimos Prime. Mais qu’en savais-je après tout ? Mes yeux ne me permettaient plus d’appréhender la réalité physique. Qu’y a-t-il dans l’espace pour un aveugle ? Le silence, le froid et le vide. Ah si j’avais été borgne ! Mais comment puis-je savoir à quoi ressemble l’espace si je suis aveugle me direz vous ? Tobias le sait lui. Tobias est mon guide. Il a parcouru l’espace infini depuis les fondements de l’univers. Tobias voit. Alors moi aussi. Et maintenant que fait il ? Et maintenant il rit. Il rit atrocement. Complainte des éveillés – Codex Oméga J’aime me rappeler cette chanson quand mon esprit s’égare. Et de toute manière, que je l’aime ou non, Tobias l’aime lui. La navette apponta sur l’aile 38. Pur choix fortuit. Il faut dire que les nombreux spatio-ports de l’Assemblée avait l’allure de tunnels sombres et misérables. L’aile 38, quand à elle, brillait. A mesure que l’Evangélion se rapprochait de l’esplanade de débarquement, les taudis, les rats, la vermine, les fonctionnaires galactiques au chômage se faisaient plus nets, plus concrets. C’est donc à ça que pouvait ressembler le siège de toute une galaxie ? Etrange. J’aurais vu ça plus… Solennel ? Mais Tobias rit. Alors il faut continuer, le baume au cœur. Vingt minutes de trajet en aéro-cargo pour atteindre le cœur de l’Assemblée : l’hémicycle. Cette station est plus grande que je ne l’avais imaginée. Et tout ce vide. Et cette crasse. Atrente me semble bien loin. Les portes d’airains s’ouvrirent mécaniquement. L’hémicycle semblait la dernière partie de l’Assemblée encore maintenue dans un semblant d’activité. Bonjour Commandant, vous n’apparaissez pas dans mon registre. Veuillez décliner votre identité. Le vieillard, portait une longue bure pourpre. Une capuche couvrait une grande partie de son visage. Seul ses yeux étaient réellement perceptibles. Des yeux bleus. Froids,Absents. Comme perdus dans l’horizon. Je suis Tobias. Représentant de la planète Atrente et de l’empire atrentéin. Vous êtes enregistrés. Et eux ? Est-ce là votre suite ? Oui. Nous sommes Ensemble.
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Cdt. Tobias
Respect diplomatique : 23 02/03/310 ETU 22:12 |
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Score : 3
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http://www.youtube.com/watch?v=r3WayEBr9-M Suffocant. L'air moite engorgeait le salon. Des peintures décrépies et aux tons blafards parsemaient les murs, le portrait typiquement atrentéin du père de famille au regard sévère, plein d’emphase était pendu gauchement près de la cheminée principale. L'holo-pianiste, était tombé sur le sol et répétait sans cesse les mêmes notes de musique. De riches tapisseries avaient été accrochées au mur, non loin des armoiries de la famille Xan-Xung. Une des plus riches d'Atrente, à ce qu'on disait. Le sol était jonché de détritus en tout genre. A vue d'oeil, la pièce devait faire 50 mètres de long. Sans doute une des salles d'apparat. La faible lueur nocturne pénétrait par intermittence, au gré des pales du système de ventilation. Au centre de la pièce, un divan Néo-Baroque de 5 mètres de long avait été éventré. Le duvet s'était répandu aux alentours. Une créature d'une douzaine de mètres de long, juchait fièrement sur ce mobilier vaincu. Machouillant énergiquement un dernier coussin récalcitrant. 228.465.193.784 C'était le nombre d'hommes entièrement dévoués à sa cause. Si on peut parler de cause. S'il on peut parler d'hommes... Joli palmarès quand on y pense. Une entreprise individualiste unique ! Mais Tobias hésitait. L'homme s'était révélé plus difficile à contrôler. Capable de modifier ses convictions les plus sincères, pour les tourner à son avantage. L'homme, en avait toujours fait ainsi. Mais Tobias ne le tolérait pas. L'énergie dépensée à remettre ces souillures sur le droit chemin était colossale. Alors il fallait désormais apprendre, comprendre et pourquoi-pas aimer, l'homme dans son intégralité. Tobias avait tout misé sur l'être humain. Et jusque à présent ça lui réussissait plutôt bien. Dieu vivant, Tobias avait un but : satisfaire les foules, accumuler les fidèles. Tobias avait recréé l'homme. Imperceptiblement bien sûr. Mais l'homme, ressemblait à Tobias, et Tobias ressemblait à l'homme. Et Tobias vu que cela était bon. Il posa les derniers restes du coussin. Les plumes flottant dans l’air, glissaient avec grâce sur son épaisse cuirasse noire. Le Grand Noir était impatient. Excité, comme il ne l’avait plus été depuis des éons. Et Tobias riait de plus belle.
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