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Cdt. Zux
Respect diplomatique : 563 24/10/307 ETU 17:34 |
Score : 19
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La Trinité du pouvoir Trahison Dans les jardins d'une ambassade. L'aube, Zux avait passé la nuit dans une salle isolée, inconfortablement endormi. Ses yeux s'habituent lentement au bleu pur de la voûte, il contemple le dégradé rouge et jaune apparaître à l'est, efforts d'un Soleil encore timide confronté à la brume matinale. La nature s'éveille de la torpeur de la nuit. Les rares fleurs sortent de leur quiétude pour s'épanouir. Seul le chant d'un rossignol ose fendre le silence en s'élevant dans les airs. Il marche calmement, s'ennivrant des douces odeurs du lever. Une étoile résiste encore dans le ciel à annoncer de sa pâle lueur sa présence ; en fait une planète, grouillante de vie, de milliards d'âmes. Un point déjà vaincu, comme un phare pour annoncer l'avènement du Soleil et qui n'en est que son fantôme. Des pensées défilent alors dans sa tête, sans logique ni ordre, bousculées par un cerveau encore endormi. Il profite de ces intants de répit, avant le retour des politiques, des responsabilités, des ennuis... Mais déjà des êtres vivants s'activent, des insectes rampent, galopent, explorent, combattent ou travaillent. Il s'amuse à observer des fourmis se tuant inlassablement à la tâche, pas si différentes que les humains pense-t-il, à l'exception près qu'elles le font naturellement, simplement, sans complexes ni complexité. Pourquoi les Hommes sont-il incapables de s'accorder tout en restant libre ? Il l'ignore. Mais c'est peut-être sa tâche de dirigeant... La pierre a un lourd secret, toujours cette pierre, elle revient sans cesse à ses pensées, pas une minute sans, comme si elle baignait dans l'univers tout entier, toujours présente. Une sombre rose s'incline face à son déclin, Deux hommes en armures d'apparats, richement décorées. Ils escortent une jeune femme en haillons, elle a les yeux livides, sombres. ils semblent vivre indépendament de la possédée, aucune expression sur son visage de marbre, souffrant et rigide. Les hommes marchent d'un pas sûr et fier. La faible femme est nerveuse et trébuchante. Les solides soldats marchent en cadence et avec ordre. La frêle humaine jette des regards inquiets aux alentours, prête à bondir. Les bourreaux la somme d'avancer. La haine envahit son territoire. Une bête lutte contre sa mortelle destinée, Zux croise son regard, implore les cieux, s'incline pour adorer la terre. L'innocence part, l'homme fort est soucieux, la sagesse lui enseigne ses tares. Une hésitation : la légèreté de l'aube porte-t-elle un attrait ? La robe déchiqueté suffit à l'enchanter. Le fou fait fi de son avenir imposé, Les deux armures mouvantes forment maintenant un mur qui salue le commandant. Tout en suspens. Un aigle planant. Aucun vent. Le silence. Les hommes se jaugent, la sorcière appelle sa vengeance. Un pas, deux pas, une dague, une trahison, un corps s'effondre. Un pas, une épée sort de son fourreau, deux pas, une épée salue sa délivrance, trois pas, la dague continue à accomplir sa sinistre destinée. L'épée libérée pleure son propriétaire. Le brave inconscient court à sa propre fin. Une armure à terre se saisit de sa hâche, une fine main la dérobe, le corps tombé voit sa chair broyée par sa propre arme. La haine coule à flot, la jeune femme fait gicler le sang souillant l'herbe innocente. Les os craquent cassés par le fer émoussé. Un râle finit de lui procurer l'extase. La main relâche sa prise sur l'arme fatale. La mort se joue d'eux, elle apporte son amour furieux, Elle s'approche de son sauveur, son regard ne le quitte plus. Zux est hypnotisé. La robe, maintenant tâchée de sang, flotte au rythme de pas devenus étrangement grâcieux. Une danse en l'honneur de la mort, une danse en l'honneur de la liberté, la vie tournoie autour de Zux. L'innocence quitte son corps, elle y injecte sa folie. Combattant férocement son ennemie éternelle, Les rayons perçent enfin, illuminant le couple maléfique. Elle se blottit contre son ombre pour y échapper. Deux corps gisent, afin que deux corps vivent. Deux corps enlacent la terre, deux corps s'étreignent. Une vie infligeant sa souffrance cruelle. Et elle chuchotant à l'oreille, comme un lourd secret extrait de la fange, Mon Seigneur. Et lui, répondant, comme une révélation dévorée par la peur, Mon Ange. Un vaisseau les emporte, loin de l'agitation croissante. La hache ensanglantée, en banière sur le corps conquis, trône sur les fleurs assujetties. Les tristes spectatrices du drame pleurent des larmes de rosée. Révélation Ange contemple le ciel, Ange songe, Un temple et un rituel, les yeux de sang se rongent. Les ruines de pierre, comme un défi se dressent face à la mer furieuse. L'orage incite les eaux à la colère. Le vent sifflant bute contre les côtes abruptes. L'océan déchainé s'élève au contact des roches de calcaire. Ange face à la mer, Ange louant le Seigneur, Ange lasse des guerres, Ange deversant sa fureur. L'homme s'interroge, réel pouvoir ou folie. Mais il faut le croire à ses pieds. Zux ne lâchait pas des yeux Ange qui participait à l'office. Qui est-elle ? Ce qu'elle prétend ? Pour les templiers réunis cela ne fait aucun doute. Que veut-elle ? Ses véritables intentions sont tout aussi sombres que l'abîme de ses yeux. Mais elle a les réponses qu'il recherche, et aussi... cette fragilité dissimulée, la rencontre des sentiments comme des éléments, haine, passion, folie, peur se déchainaient comme la foudre, la mer, le vent, la pluie. Dans ses pensées, la pierre luttait en vain. L'alchimie opérait dans son cœur. Les templiers entrent en guerre, l'inquisition opère. Jugement La salle est grandiose. Des colonnes de marbre corynthiennes de cent pieds de hauteur soutiennent un somptueux plafond peint, luisant de feuilles d'or. Des draperies représentant l'apocalypse -- ô comble de l'ironie -- s'étendent sur les murs, comme pour mieux accuser les méfaits des jugés. Le humble clergé et les valeureux chevaliers assistent au drame. Les riches parures croisent les solides armures. Les paroles se déversent des lèvres mouvantes d'Ange, le son se réverbère sur les pierres. L'écho bienveillant devient message divin. Ange porte une robe blanche immaculée. Ses cheveux ondulent sur ces épaules alors qu'elle serpente lentement sous la voûte. Sa beauté rayonne à en rendre jaloux les joyaux : un diadème de diamants, un collier d'or. Les hommes l'entourent, le respect émane de leur visage humblement soumis, la crainte les fait s'agenouiller à son passage. L'obéissance est totale envers cette mage faite de lumière et de sang. Ses paroles, faibles et passionnées se libère pourtant avec la force des furies. Les mots fantômatiques résonneront encore longtemps : « Les accusés seront remis à la justice divine.»
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Cdt. Zux
Respect diplomatique : 563 26/10/307 ETU 12:25 |
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Score : 8
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Un valet de la Trinité : Corruption Lieu : inconnu Époque : préhistorique Source : archive Dans une impasse sombre, des rats se jettent sur des détritus, un chat surveille la scène avec attention les surplombant grâce à l'escalier de secours, fait de ferrailles rouillées. La pluie qui a cessée fait refléter le ciel sur le sol humide. Les briques noires des bâtiments enferment ce mirage d'un mur infranchissable. Un homme aux aguets jette un rapide œil dans la ruelle, s'assure de ne pas avoir été suivi, et s'y introduit. Un autre, semblable au premier fait de même. Quelques instants plus tard ils ressortent, l'un s'est allégé de cinq cents grammes, l'autre d'autant. Quelques numéros, l'argent a transité. Trois mois plus tard, un guerre embrasa le monde. ________ Lieu : inconnu Époque : actuelle, date exacte non précisée Source : confidentielle La fête est grandiose, les citoyens célèbrent le jour où il ont pu se défaire du tyran sanguinaire. Le temps est au beau fixe. Les gamins slalomment dans la foule. Une agitation constante règne, la foire bat son plein. Des marchands crient pour attirer les badauds. La rue principale, pharaonique, est bondée de monde, un palais veille. Le gouvernement bienveillant apporte bonheur et prospérité à son peuple. À l'intérieur, des soldats côtoient des marchands, les uns fait de fer et de sang, les autres faits d'or et de perversité. Dans la salle la plus majestueuse, quelques mots sont échangés, des milliard de leems transitent des hommes d'or aux hommes de fer, les pièces d'or se transmutent en pièces de sang, la belle morale s'envole. Les réjouissances sont le miroir de leur propre chute, les démocrates tombent vers leur propre fin.
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Cdt. Zux
Respect diplomatique : 563 28/10/307 ETU 14:47 |
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Score : 6
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Tribulations. De la nature du réel pouvoir On veut la liberté aussi longtemps qu'on n'a pas la puissance ; mais si on a la puissance, on veut la suprématie. Friedrich Nietzsche La foule est oppressante et bruyante. La capitale galactique est en pleine effervescence, les changements de régime et de propriétaires ne semblent pas inquiéter les badauds qui s'activent. Le peuple a l'habitude, il a toujours vu les têtes défiler, parfois coupées. Un homme discret marche à contre sens, il porte un manteau noir, encapuchonné pour ne pas être reconnu. Une femme habillée d'une robe de mauvaise facture le suit à distance, en prenant bien soin de ne pas le perdre. Entre deux enseignes de luxe, une porte massive et sombre, sans aucune inscription. Les deux étrangers entrent à quelques minutes d'intervalles. À l'intérieur, encore quelques minutes pour s'habituer à la pénombre, on se rend compte que l'homme porte précieusement un objet enrobé dans un vieux tissu de lin. Ils s'observent, puis décident mutuellement de continuer, en silence. Un couloir sombre, ensuite une petite librairie, d'innombrables livres s'empilent le long des murs, la lumière redevient aveuglante, mais personne pour lire toute cette connaissance amassée. Le couple ne s'attarde pas, il passe derrière le comptoir et entre dans une autre salle sombre. Encore quelques mètres, quelques pièce et des milliers d'années de savoir plus tard, au détour d'une porte dérobée... Un homme apparaît la moitié du visage éclairé par la lumière rouge d'une lampe de chevet, l'autre laissant apparaître, dans l'ombre, une cicatrice menaçante, entrecoupée par un œil de verre. Un livre immense de cartes repose sur son bureau. Les deux invités attendent en silence, l'homme étudie. Encore quelques minutes. Cette rencontre a coûté sa fortune à l'étranger, il attendra. Enfin l'érudit daigne lever un œil, pas sur ces deux inconnus, mais l'objet caché, un sourire ravi, et il débarrasse le bureau. Toujours sans aucun mot, l'objet est soigneusement déposé sur la table, doucement, le tissus dévoile le trésor qu'il protégeait, un pierre. L'homme balafré se lève, revient avec un grimoire, il manie les pages faites d'enluminures d'or et de mystérieuses inscriptions, alors qu'il parcourt les gravures du minéral. Après plusieurs heures d'un silence receuilli, le verdict tombe, il lève les yeux et, chuchotant comme une menace, de peur de révéler un secret trop lourd à supporter pour le monde : « Tu chanteras parmi les anges » Elle rit doucement. Lui est impuissant.
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Cdt. Zux
Respect diplomatique : 563 03/11/307 ETU 01:02 |
Score : 9
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Un mirage : la guerre Elle ferme les yeux. Le vent la caresse. Ses sens frémissent. Ange s'éveille sous les cieux. Une lune éclaire de sa lumière argentée les champs de blés qui ondulent. Elle avance doucement, silencieuse. Sa main gauche glisse sur les épis. Sa main droite tient une croix qui luit. Un rubis de sang incrusté dans le bras gauche. Un diamant blanc pur orne le bras droit. Un saphir bleu ciel prend place au sommet. Une émeraude verte a pris position en bas. Elle ouvre les yeux. Le ciel est noir. Son cœur est en feu. Elle veut y croire. Elle s'assoit. La croix à bout de bras épouse une croix étoilée scintillant inlassablement dans les profondeurs du vide. Un instant en suspens, au centre de la croix, un homme de gravure dorée pointe son bras vers un cygne fait de ces joyaux stellaires. Ange se lève, elle a obtenu son vœu. Un songe pieu, un rêve secret s'achève. La femme de lumière et de sang a acquis sa puissance, la connaissance, elle connaît maintenant la route à suivre. Brusquement le ciel s'embrase, Ange est aveuglée. Des milliers de tonerres résonnent à ses oreilles en quelques secondes. Au-dessus de la quiétude des champs, la rage de la guerre opère sa sinistre destinée. Ses yeux malheureux ne tardent pas à être les témoins involontaires d'un mortel spectacle. Des milliers de boules de feu s'abattent des cieux illuminés par la bataille. Au contact du sol les vaisseaux échoués explosent. L'horizon se teinte déjà du rouge de l'enfer apporté de l'espace. Ange entend les cris de folie que la mort tait à jamais. En l'honneur des armes, sur sa joue une larme.
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