Denior était dans sa bibliothèque, entouré de tous ses objets familiers; Il aimait l'atmosphère sereine de ce lieu où chaque membre de sa famille venait se ressourcer depuis Denior le Grand, alors que le peuple euphorien vivait alors en Espérance.

L'installation dans la nouvelle Euphor s'était déroulée sans encombre et le peuple sortie de sa longue hibernation s'était bien acclimatée sur sa nouvelle planète. Elle ressemblait beaucoup à la première et déjà la technologie euphorienne faisait apparaître une grande place à la nature dès que cela s'avérait possible. Denior, prénommé ainsi en mémoire de son illustre ancêtre (cf archives béta 3) n'avait pourtant pas voulu reproduire la planète précédente à l'identique. Certains lieux ne pouvaient prendre place car leurs destinations étaient trop symboliques et il ne pouvait, au moins pour l'instant s'y associer.

Pourtant une voix intérieure, si forte chez les euphoriens et dans la famille régnante en particulier, lui soufflait que certains lieux devaient eux aussi renaître. Un voyage vers le passé semblait sans doute nécessaire. Mais il le redoutait tant il estimait la distance le séparant de celui qu'on lui dressait comme modèle lui paraissait infranchissable.

et pourtant, il le faudrait bien, un jour ou l'autre....

Les derniers soubresauts connus à l'Assemblée avaient monopolisé l'esprit du jeune Denior. Deux chefs d'état et non des moindres n'entendaient pas accepter les propositions de Briséis et s'affrontaient verbalement et à coups de lasers orbitaux.

Denior tentait une médiation et avait proposé une idée folle: se voir confier le Gouvernement, réduit à sa plus simple expression pour être un outil commun et non une arme au service d'un seul. Les moyens limités en ce monde des euphoriens appuyaient sa théorie. Les échanges étaient fructueux et il s'en réjouissait mais mesurait il vraiment l'audace et l'ampleur de son rôle s'il aboutissait. S'il n'était pas arrogant, le jeune Denior pêchait souvent par excès de confiance en ses capacités et son travers allait peut être l'entraîner vers des chemins difficiles.

La voix intérieure n'en était désormais que plus forte, l'accaparant de plus en plus. Il devrait bientôt céder et le rencontrer. Était il prêt à le faire, lui l'héritier alors que le fondateur avait tant fait jadis.....

De retour à son bureau, là où il aimait tant se ressourcer, Denior le jeune, se mit à réfléchir sur les derniers événements avec Jean Luc Picard.

Avait il bien agi? était il dans la ligne euphorienne?

Sans doute non, car au contraire de son lointain ancêtre, il n'hésitait pas à lancer des escadres kamikazes pour étendre l'empire à des planètes vierges. Mais il fallait bien accroître les ressources dans cette galaxie bien moins riche que ne le fut Espérance. Et la plupart du temsp, sinon à chaque fois les peuples avaient admis et apprécié cette "prise en charge". L'affaire d'Évangile le démontrait sans conteste.

Et puis, lui n'avait pas hérité de planètes. Denior le Grand, tant respecté avait c'est vrai hérité de deux empires grâce à ses compétences diplomatiques et ses valeurs humaines. La Prêtresse Prem Ahba et Edgar Figaro puis après Sirvaseline l'avait désigné comme successeur pour administré près de 600 planètes. Et son aura devint la plus importante d'Espérance, dépassant celle de Cesco Impérator. Mais il n'avait jamais conquis la moindre planète.

Son lointain héritier lui ne partageait pas cette chance et cet état d'esprit.

Pour faire triompher l'élu, il ne concevait que les missionnaires et les moines soldats. Il faudrait bien qu'il l'accepte. D'ailleurs il est là, nous pourrons en parler....

L'halo psionnique de Denior le Grand apparu devant le jeune Denior pour la première fois. Il avait déjà entendu sa voix mais jamais la confrontation "physique" n'avait eu lieu. Le doute, voir même la peur, pénétraient en lui.

L'ancêtre était tel que ses photos et archives le laissaient paraître, grand, plutot large d'épaules, quelques fines traces blanches parsemant ses cheveux geais. Des yeux perçants luisant d'esprit barraient son visage? Ce regard.....

Le jeune souverain avait du mal à le soutenir et il n'osait franchir le pas de la conversation.

Il le fit à sa place:

"Bonjour mon enfant. Enfin, ton coeur a laissé s'ouvrir les derniers barrages qui me permettent de venir à toi. Car bien évidemment, c'est toi par tes doutes et tes craintes qui me permet d'être présent et non l'inverse.

Tu crains en effet d'être incapable d'assumer l'héritage qui est le tien, celui des actarii.

Tu crois qu'en traçant ton propre chemin, en abordant les faits à ton seul prisme tu ne suis pas la ligne familiale et au delà de la satisfaction primaire de ton égoîsme, tu t'inquiètes en réalité de cet impudence.

Mais rassures toi, si rien n'est imposé dans le monde d'ici bas, rien n'est non plus laissé sans ordre et tes actions s'inscrivent forcément dans une logique contre laquelle tu ne peux rien mais dont ton intelligence et tes pouvoirs spirituels particuliers te permettront de comprendre le sens.

je perçois que tout ceci est encore hermétique pour toi mais nous avons du temps, beaucoup de temps devant nous.....