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Cdt. Acanith
Respect diplomatique : 109 06/11/307 ETU 21:24 |
Score : 5
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"Ce que vous appelez lâchement abomination n'est rien d'autre que le stade suivant de l'Evolution! Pleutres! Le langage des nucléotides est celui du Tout, et je le maîtrise! Je commande à la Vie!" Dernière déclaration d'Uwe Fidenschrick, généticien parjure, avant son emprisonnement à vie pour mutagénèse contraire à l'éthique sur sujet humain. -------___-___-_-_-___-__-__- Le crissement feutré des pas d'Otran dans la neige était le seul bruit qui venait troubler la quiétude vespérale, et une fois de plus ce dernier fut frappé par le silence oppressant qui semblait recouvrir la planète comme une chape de plomb. La nuit était sur le point de tomber. De longues heures qu'Otran progressait dans la forêt de Moork et pourtant il n'avait encore aperçu aucun animal. Les seuls êtres vivants étaient les arbres, mélange hétéroclite de feuillages persistants et d'essences dénudées, balançant au gré du vent leurs branches couvertes de neige. Ils semblaient se faire plus épais à mesure qu'Otran s'enfonçait dans le sous-bois, à moins que ce ne fût qu'une impression due à l'obscurité grandissante. Le sentier était visiblement peu emprunté et Otran, pour tout dire, ignorait sa destination. Il était parti de la clairière où le jeune serf avait été retrouvé. Hélas la récente tempête avait effacé toutes les traces et il progressait à l'aveuglette. Généralement, l'absence des signes de présence animale dans un lieu signifiait la proximité d'un prédateur. Otran faisait de fréquentes vérifications à l'aide de ses implants visuels, principalement dans l'infrarouge. Rien de concluant pour autant. Le lointain coucher de soleil nimba le ciel d'un halo mauve, épousant les imposantes circonvolutions des nuages menaçants. La lumière décrut encore. Otran était sur le point de faire demi-tour lorsqu'il prit conscience que les arbres s'éclaircissaient et que le terrain descendait. Le vent tourna et charria jusqu'à ses narines une horrible odeur de putréfaction. Intrigué, Otran accéléra le pas pour déboucher sur ce qu'il convenait de qualifier de charnier. Seul son entraînement lui permit de ne pas défaillir à la vue des corps démembrés, gisant dans des positions grotesques. Il venait de trouver où étaient les animaux de la forêt. Plusieurs lièvres, une variété locale de ce qui semblait être des daims... Tant de sang avait coulé que le sol en était rougi. Les cadavres s'amoncelaient dans une petite clairière qui formait comme une cuvette, une dépression par rapport aux environs. Et, au fond, presque cachée par un entrelacs de racines tordues surgissant de la terre, une cavité dont on devinait la présence plus qu'on ne la voyait. Redoublant de prudence, son arme à la main, Otran s'avança, son poids faisant craquer indistinctement les brindilles et les ossements des cadavres les plus anciens. De la cavité s'élevait l'odeur la plus violente, et les ténèbres y régnant étaient telles que même le recours à l'amplificateur photonique ne permit pas à Otran d'en observer l'intérieur. Il renonça alors -provisoirement- à chercher quelle monstrueuse bête avait pu y élire domicile. Son pied avait buté dans un objet léger et, baissant les yeux par réflexe, il posa le regard sur une main humaine, solitaire et sanguinolente, dont l'annulaire était orné d'une chevalière ouvragée, frappée d'un chêne d'argent décharné qui lui sembla vaguement familier...
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Cdt. Sigrid Al'Terhan
Respect diplomatique : 82 07/11/307 ETU 21:36 |
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Score : 1
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De profondes entailles parsemaient son corps immonde. A chaque pas de nouvelles branches d'un noir de jais et au tranchant redoutable s'enfonçaient dans sa chair maudite et frémissante. Par delà la cime des arbres, loin de la terre éventrée et stérile, les premier rayon du soleil frappait la contrée de brûlure incandescente. le vent quand à lui redoublait de puissance et faisait frémir les feuilles acérées des arbres au plus profon de la fôret de Dunsleid. Il l'avait présenti : déjà ses forces le quittaient. Il allait devoir se coucher et oublier. Oublier jusqu'à son prochain réveil, engendrant une fois encore, sous les regards perfides de la lune, une nouvelle ère de pourriture. Shhh...shhh... Son pas s'était soudainement ralenti. Son épuisement lui avait fait perdre l'odorat mais sa vue quand à elle n'avait rien perdu de sa vigueur. Shhhhhhh... Un homme. Le feuillage aux alentours venaient de bouger soudainement de toutes parts. L'Horreur répandait sa noirceur sur le charnier et dressait sa substance dégénérée face à son visiteur.
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