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Cdt. Sigrid Al'Terhan
Respect diplomatique : 82 28/10/307 ETU 14:39 |
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Score : 11
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Merci de ne pas poster. Topic réservé aux joueurs invités. Bonne lecture. Musique conseillée : http://www.radioblogclub.fr/open/132576/alien/Final%20Fantasy%20%28The%20Movie%29%20Official%20Suite Hurberland d'Azquebourg se réveilla en sursaut, de longues traînées de sueurs s'écoulaient dans un silence terrifiant le long de sa peau marquée par le temps. Sa respiration haletante emplissait la pièce, plongée dans la pénombre. Une aura d'extrême angoisse se répandait dans l'atmosphère : froide et pesante. Huberland se leva d'un pas mal assuré. L'unique fenêtre de la chambre était ouverte, laissant entrer le vent mortifiant des hivers du monde glaciaire d'Acta Purificata. Sous les reflets argentés de la lune, Hubertand se dirigea avec une volonté de fer rouillé vers la fenêtre frappant par saccade contre le mur sous le joug du vent. Une forêt d'arbres noirs aux troncs noueux et grotesques s'étandaient à perte de vue devant les yeux du vieil homme. Cette vision cauchemardesque ne sembla pas l'inquiéter plus que cela : à prêt tout il vivait depuis bientôt 30 ans dans cette vieille demeure de pierres froides. Cependant, alors que celui-ci venait de récupérer difficilement le battant gauche de la maudite fenêtre, une forme étrange se dessina parmis les premiers troncs noirs de la forêt. La forme était d'un aspect fort peu commun : une sorte de brouillard irisé, d'un aspect opaque aux contours noirs. Cette étrangeté se mouvait avec lenteur entre les arbres, dessinant de fins tourbillons de substance floue lors de son déplacement. Hubertand resta quelques minutes devant la fenêtre, statique, à regarder ce phénomène mystérieux. Le courant d'air devenait de plus en plus violent, et emplissait la chambre d'une zone de froideur glaçante. Le vieil homme s'empressa d'attraper la battant de la fenêtre et de le ramener vers lui. Un son indistinct emplit soudainement la pièce. D'abord quasi inaudible, le son s'intensifia. Hubertand du lâcher les deux battants et porter vivement ses mains à ses oreilles pour masquer ce bruit sourd qui semblait venir du tréfond de l'enfer. Hubertand finit par s'écrouler de douleur sur le plancher froid, recroquevillé en position foetale. Au bout de quelques secondes le bruit finit par se calmer et quelques dizaines de secondes plus tard celui-ci avait totalement disparu, laissant planer un silence lourd et anormal dans l'atmosphère. Hubertand le corps crispé et la chemise trempée par la sueur se releva péniblement. La fenêtre était grande ouverte mais le vieil homme ne le remarqua pas : Une masse grouillante et informe se dressait de toute son horrible substance face à lui.
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Cdt. Sigrid Al'Terhan
Respect diplomatique : 82 28/10/307 ETU 15:01 |
Score : 7
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Je ne dors plus. Mes rêves sont troubles et embrumés par des visions d'horreur qu'il m'est impossible de décrire tellement l'angoisse me sudmerge.Un notable porté disparu, des cris effroyables au beau milieu de la nuit et par dessus tout : cette mort mystérieuse, ce jeune serf effroyablement mutilé. Je ne peux imaginer la chose qui ait pu avoir commis une telle abomination. Margnac m'a formellement interdit de divulguer quoi que ce soit sur ces évenements. Ce meurte et cette disparition me rongent : combien de temps me faudra-t-il pour sombrer dans la démence ? Je suis une marionnette aux mains du Clergé... Ces Constentins bouffis d'orgueil règnent en maître et me cloisonnent moi, Baron d'Ishtaar dans mon propre chateau. La mort rôde et nous sommes tous suceptibles d'être la prochaine victime. Qu'advientra-t-il si un prêtre de l'Abbaye de Moork se faisait tuer ? Je suis quasi certain que la faute m'échoierait... Le bûcher sera ma pénitence pour n'avoir rien fait... Je ne peux accepter ça. Il est temps de montrer à ces moines rapaces qu'il me reste assez de puissance pour secouer leur fondation. Dès demain, j'enverrais un codex privé grâce à la console à ondes longues. Une aide extérieure est la seule issue pour résoudre ce problème. Le Clergé n'aura aucun droit d'action sur une nation étrangère : en tout cas il le faut... Extrait des mémoires du Baron d'Ossina, Livre 4, chapitre I, page 7.
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Cdt. Light Ezeckiel
Respect diplomatique : 594 28/10/307 ETU 19:50 |
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Score : 7
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Le lourd mastodonte, gigantesque paquebot spatial du métal le plus résistant teinté d'un rouge écarlate, se posa à quelques centaines de mètres d'un grand bourg, resté fort rural à première vue, étant donné son aspect pour moins moyennageux et la tenue des habitants qui déambulaient près de la porte de sortie du village. Le croiseur corsaire "Desperado" du détachement des Red Lynx de Celes venait de se poser, faisant doucement ciller les arbres noueux et décharnés près desquels il s'était posé, mettant à mal leurs racines. Profilé de manière aérodynamique, le croiseur, malgré son gabarit, était capable d'atteindre des vitesses de pointe en l'espace d'un clin d'oeil. Entièrement teint d'une couleur cuivrée, il ne comportait presque aucune ostentation, si ce n'est le dessin représentant un félin et le nom des Red Lynx figurant sur son flanc droit. Le sas s'ouvrit dans un chuintement de décompression, laissant descendre dans un bruissement mécanique les escaliers permettant à l'équipage de s'extraire du vaisseau après ce long voyage. Une seule silhouette sortit de l'appareil. Il s'agissait d'un jeune homme bien bâti à la stature légèrement développé, élancé et d'apparence très robuste. Il était vétu d'un uniforme noir sobre et sans ostentation, hormis la croix du Rosaire qui s'y trouvait incorporée à l'emplacement du coeur, à la manière d'une cible pour d'éventuels ennemis. De longs cheveux rouge sombre en bataille tombaient en mèches de chaque côté de son visage, et un bandeau noir dissimulait son oeil droit. Une véritable allure de capitaine pirate, correspondant assez involontairement à son grade de lieutenant et de chef de division. Il s'agissait là de l'homme chargé de coordonner et de diriger les Red Lynx, baptisé du nom de code "Rox". Scrutant d'un air suspicieux le paysage vétuste de son oeil vert, il laissa échapper un soupir, rajustant ses gants de cuir noir, et accorda un regard navré à ses bottes noires couvertes de pièces métalliques. Elles ne resteraient pas ainsi propres longtemps, avec toute cette boue. Pourquoi lui?... Il descendit les marches une à une, peu pressé de commencer les opérations, et finit par poser les pieds dans la mélasse en affichant une moue dégoûtée à l'entente du bruit liquide étouffé caractéristique émis par ses semelles à l'agonie. Cette mission s'annonçait salissante... Dans tous les sens du terme.
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Cdt. Sigrid Al'Terhan
Respect diplomatique : 82 28/10/307 ETU 20:26 |
Score : 8
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Cré non de dieuh ! R'garde là, la Bertha ! Par tous les Saints, c't un démon ! Fuyez ! fuyez ! C'est l'monstre ! Au loin. Par delà l'orée de la forêt de Dunsleid, un colosse d'acier, véritable monstre à la gueule fumante, descendait rapidement vers le sol glacé par l'interminable hiver. Après quelques minutes le titan atteignit le sol et s'immobilisa, seul restait aux vues de tous le dessus de son crâne qui défiait de par sa hauteur, l'abbaye de Moork. Le village quand à lui était en pleine ébullition. La populace apeurée courait en tout sens, scandant des passages bibliques et levant les bras vers le ciel. Toi misérable viens avec moi ! Toi aussi ! Mais mon seigneur ?! Ne discutez pas ! Je suis un représentant du Saint Ordre, contesteriez-vous la parole d'un représentant de Zön ? No..Non Monseigneur. Le moine aux traits durs et au regard d'acier s'avança sur un sentier boueux, accompagné de deux gardes grelotants de froid et de peur. La petite troupe arriva bientôt en vue de la mystérieuse apparition. Celle-ci ne bougeait pas et semblait avoir été vidée de tout flux vital. Monseigneur ? Est-ce une manifestation du... Le garde déglutit péniblement. Du Démon ? Le moine en bure bleue s'avança vers la masse d'acier froide et la toucha, il semblait plongé dans une intense réflexion. Gardes retournez au village et rassurez la population. Mais Monseigneur qu'est... Silence ! Ceci n'est rien, nous contrôlons la situation. Dites bien aux villageois que si la Dîme n'est pas duement versée ce soir à 20 heures, les retardataires seront châtiés comme il se doit. Bien Monseigneur ! "Seigneur, protège nous, toi qui guide chaque jours nos pas." Le moine resta un instant à contempler la masse d'acier, puis se dirigea vers le chemin boueux avec raideur et continua sa route vers l'abbaye de Moork.
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Cdt. Acanith
Respect diplomatique : 109 29/10/307 ETU 09:12 |
Score : 7
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La nuit était glaciale et Otran Yabaas rabattit son capuchon sur son visage alors qu'il atteignait, au terme de plusieurs heures de marche solitaire, le village d'Ossina. La silhouette sinistre du château baronnique se découpait sur le ciel nocturne, masquant l'éclat des étoiles et plongeant les ruelles dans une obscurité à peine dissipée par les torches archaïques disposées un peu partout. D'une pensée, Otran désactiva ses filtres de vision nocturne, craignant de se trahir en manifestant une étrange aptitude à se diriger dans le noir. Le village était peu engageant, et c'était la première fois qu'Otran était appelé sur une planète de stade médiéval. Le poids rassurant du pistolet à sa hanche droite n'était guère de trop. L'ambiance était extrêmement calme, oppressante même, et Otran se demanda s'il lui serait possible de trouver une taverne ouverte à cette heure de la nuit. L'aube était encore loin et il était fatigué. Mais seuls ses pas résonnant faiblement sur les grossiers pavés troublaient l'anormale quiétude nocturne. Otran se prit à espèrer un incident qui viendrait rompre cet angoissant silence. Son voeu fut exaucé lorsqu'un long hurlement s'éleva au loin. En réponse retentirent les claquements de plusieurs volets, des grincements plus ou moins proches qui, au moins, montrèrent à Otran que des êtres vivants subsistaient dans ce lieu. Ce qui fut confirmé quelques secondes plus tard lorsque plusieurs gardes sortirent de la pénombre pour l'encercler, lames brandies et visages peu amènes. L'hospitalité de ce type de communauté n'a jamais été vraiment réputée, pensa Otran, déglutissant avec difficulté. Le vent se leva, soufflant et sifflant. Pas un des hommes ne bougea, tenant Otran en respect de la pointe de leurs lances. -Bonsoir, Messieurs. Suis-je à Ossina? Ils allumèrent plusieurs torches, projetant sur la scène une lueur dansante. -Que viens-tu y faire, étranger? -Je suis un montagnard, Capitaine. Je viens aux nouvelles et... Celui qui avait parlé, visiblement le chef, approcha le tranchant de sa lame de la gorge d'Otran, qui s'interrompit brutalement. Les ombres jouèrent sur les traits rudes du Capitaine, accentuant l'hostilité de son expression. -Stupide. Sache que les nuits dans les montagnes sont assez froides pour transformer les yeux d'un homme en glace. C'est d'ailleurs le châtiment généralement réservé aux hommes tels que toi... Otran descendit discrètement sa main vers la crosse de son arme. Son geste n'échappa pas au garde qui le bouscula avec la hampe de sa lance. Il s'immobilisa. -Tu as de la chance. Le Baron nous a donné l'ordre de ramener l'étranger au château dès que possible. Alors remue-toi! Et ne refais rien de tel, ou il se pourrait que dans la confusion de la nuit j'outrepasse les ordres de mon Seigneur... Deux gardes vinrent encadrer Otran. Le Capitaine se mit en route, puis ses hommes et Otran qui n'aurait de toute façon pas pu aller ailleurs. Le vent redoubla de violence alors qu'ils s'engageaient sur le chemin escarpé menant au château. Et, dans un la nuit, s'éleva un autre cri à l'humanité plus que douteuse qui très vite se perdit parmi les hurlements des rafales glacées...
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Cdt. Light Ezeckiel
Respect diplomatique : 594 29/10/307 ETU 15:45 |
Score : 8
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Les hululements des oiseaux nocturnes résonnaient en écho dans la vaste plaine au creux de laquelle était implanté le bourg. L'horloge sonna les douze coups de minuits qui se répercutèrent dans la nuit étoilée sous la lueur bienveillante de la pleine lune d'argent qui lévitait au sein de la voûte céleste, éclairant de sa lumière blâfarde la bourgade moyennageuse. Les habitants étaient tous couchés depuis un moment, et le village n'était plus éclairé que par les torches fixées solidement aux parois des habitations. Un silence paisible régnait en maître absolu sur les contrées environnantes. Soudain, un violent éternuement vint briser le calme surnaturel qui dominait la nuit, engendrant aussitôt le décollage affolé de nombreux oiseaux, surpris dans leur sommeil confortable nichés dans les branches d'un arbre par cette soudaine exclamation involontairement. Un grognement agacé ne tarda pas à suivre, et le jeune capitaine corsaires surgit de derrière l'un des épais buissons, les cheveux et les habits parsemés d'innombrables brindilles. Des égratignures couvraient sa peau dénudée de part et d'autre, résultat direct de son saut impromptu dans les buissons épineux lorsqu'il avait entendu arriver une foule de villageois visiblement peu habitués à la technologie. Il s'était donc camouflé derière le buisson noir et dense, observant leur réaction. Ils observèrent longuement le Desperado, puis celui qui semblait mener la troupe armée de fourches, pelles et autres torches posa la main sur le flanc de l'appareil, restant imperturbable durant de longues minutes. Puis, au contact de l'acier par chance rapidement refroidi, il sembla soûlagé et décréta qu'il n'y avait rien à craindre de l'engin. S'il avait été au courant des motivations de celui qui en était descendu, il aurait sans nul doute paru moins détendu. L'on aurait été en droit de supposer qu'une fois les villageois rassérénés et retournés au village vaquer à leurs occupations, il serait sorti de la forêt danse et glaciale, composée d'arbres décharnés et noueux... Seulement, ce qu'il était impossible de savoir à l'avance, c'est que le jeune homme, aussitôt recroquevillé pour se dissimuler et adossé à un arbre au tronc solide, avait été plongé dans une douce et profonde torpeur et n'avait pas tardé à sombrer dans le sommeil le plus profond. Il ignorait tout ce qui s'était déroulé pendant son sommeil, comme de bien entendu, et dormait comme un bienheureux d'un sommeil sans rêve. C'est seulement une fois la nuit largement tombée qu'un branche épaisse s'était brisée quelques mètres au-dessus de lui et s'était abattue lourdement sur le sommet de son crâne, y imprégnant un bel hématome et offrant une belle migraine en guise de cadeau de réveil au jeune Rox. Il s'extirpa donc maladroitement du buisson derrière lequel il avait somnolé des heures durant, se redressant quand bien que mal, victime d'atroces courbatures. Il s'étira en bâillant, et observa du coin de l'oeil le village endormi. Il avait perdu du temps, mais pouvait désormais passer à l'action. Il se mit à longer la forêt, descendant vers le fond de la vallée, en direction du bourg. Il remarqua rapidement une abbaye plus qu'immense richement ouvragée au sommet de l'autre versant, d'où lui parvenaient les chants incompréhensibles des moines y logeant. Décidément, c'était plus que rural dans ces contrées... Ôtant la brindille qui s'était coincée entre deux de ses mèches écarlates, il entreprit de descendre jusqu'au bourg qu'on lui avait indiqué. La nuit était noire, mais pas aussi noire que les quelques feuilles subsistant sur les branches dénudées et à l'aspect tortueux des arbres séculaires de cette forêt. Le jeune homme n'aimait pas cette étendue sylvestre, bien qu'il soit à l'accoutumée en parfaite osmose avec la nature... Il aimait l'odeur de vie qu'elle dégageait, le contact avec l'origine de toute chose, les animaux de la forêt... Mais là, elle ne lui inspirait pas la moindre confiance, parvenant même à faire naître une légère appréhension au fond de l'esprit du jeune homme malgré sa force mentale. Elle exhalait une odeur de mort, et les créatures qu'il entendait s'y déplacer ne semblaient pas appartenir à la catégorie animale. Il descendit rapidement, peu désireux d'avoir affaire à l'un des êtres qui rôdait dans la forêt noire, bien que curieux de connaître le secret que recelait ce lieu duquel émanait une odeur de ténèbres écrasante. Il s'introduisit furtivement dans le village, soûlagé d'avoir pû quitter les parages du lieu duquel un fumet digne du souffre des limbes émanait et le serrait à la gorge, comme symbolisant un danger imminent. Décidément, il n'allait pas aimer cette mission...
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Cdt. Acanith
Respect diplomatique : 109 29/10/307 ETU 20:00 |
Score : 7
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"Comme vous l'aviez ordonné, Seigneur, voici l'étranger." Le feu crépitant dans la cheminée était la seule source de lumière -et de chaleur- de la pièce. Presque recroquevillé dans un profond fauteuil, le vieux Baron de Moork observait attentivement le visage d'Otran. "Merci, Capitaine. J'ose espérer que rien de tout ceci ne parviendra jusqu'aux oreilles des prêtres." Le Baron s'exprimait d'une voix douce, bien que voilée par l'inquiètude. -Mais, Seigneur... -N'ayez crainte, Capitaine. J'ai conscience de votre désir d'éviter tout blasphème, toutefois je suis persuadé que le contenu de cette bourse allégera les pêchés qui pèsent sur votre âme. Avec un sourire carnassier néanmoins tempéré d'un soupçon de peur, le Capitaine accepta des mains du Baron une bourse de cuir tintante. -Disposez, maintenant. Que Zön veille sur votre famille. Le Capitaine salua rapidement et quitta la pièce, refermant derrière lui la lourde porte de bois ancien. Le Baron se leva avec difficulté, s'approcha de la porte et mit en place les nombreux verrous qu'elle portait. Puis, avec un soupir de soulagement, il indiqua à Otran un fauteuil similaire au sien. -Asseyez-vous, cher ami. Je suis heureux que vous ayiez pu venir aussi vite. Le Baron fit un geste en direction d'une sculpture posée sur la cheminée. Aussitôt une douce lumière se répandit dans toute la pièce, provenant de brilleurs discrètement placés sur les murs de pierre sombre. -Vous avez là les seules lumières électriques à près de cent lieues à la ronde, si l'on excepte celles de l'Abbaye. -L'Académie m'a dépêché en urgence sur Acta Purificata. J'ai peur qu'avec le niveau technologique local, il me soit impossible d'accomplir grand chose... -Là n'est pas la question, Biochimiste. Nous sommes confrontés à un problème original... j'ai contacté Proculis principalement pour sa méfiance à l'égard de la religion et de ses représentants. L'information s'est relayée depuis l'Abbaye de Moork et une délégation inquisitoriale Aetherienne doit arriver d'un moment à l'autre... j'ai peur que notre champ d'action ne soit sérieusement limité à l'arrivée de ces fanatiques... -Parlez moi de ces disparitions, Baron. Pourrais-je voir les corps? -Je suis navré, Bioch... -Appelez -moi Otran. -Bien, Otran. Le corps - ce qu'il en restait- a été transporté à l'Abbaye pour le service funéraire... et l'exorcisme. Pour l'instant il y a eu deux victimes. Un jeune serf, qui visiblement était parti braconner dans la forêt... Il était en pièce, Otran. Déchiqueté. Une expression de terreur pure passa sur le visage du vieillard, vite remplacée par la lassitude qui semblait ne jamais le quitter. -Et l'autre? -Huberland d'Azquebourg. Un nobliaud local... dans les bonnes grâces du Clergé, j'en ai bien peur. Il n'est que porté disparu, mais ça ne veut pas dire grand chose sur une planète comme celle-ci. Toujours est-il que la populace est au bord de la panique, et, comme toujours, on note encore plus de ferveur religieuse chez les paysans... Le Baron toussa légèrement et s'essuya la bouche d'une main décharnée. -Ainsi vous pensez à un animal sauvage. -Pas un animal. Autre chose, Otran. Malgré mon isolement je suis un homme cultivé. Je sais pertinement ce qu'il est possible d'accomplir avec le génie technogénétique. Toutes les nations n'ont pas le scrupule de votre Académie dans ce domaine... S'il savait... Avez-vous connaissance d'agents potentiellement mutagènes dans les environs? Peut-être des gisements récemment découverts de métaux radioactifs ou... -Rien de tout cela, Otran. Mais un vaisseau spatial étranger s'est récemment posé à l'Est d'Ossina. Je vous avoue sans honte que j'ai eu la peur de ma vie, jeune homme. Ce type d'évènement n'est guère courant, et les rares vaisseaux que j'ai vus depuis cinquante ans sont des navettes civiles, pas des croiseurs de combat... -Un vaisseau, vous dîtes? -Je ne me suis pas approché. Les prêtres l'ont interdit, et en dépit de mon autorité féodale je reste subordonné, en pratique, aux Abbés de la Colline. Il était rouge sang, de taille relativement importante. Aucun de mes espions n'a accepté de s'en approcher. J'ai d'abord pensé que c'était vous, malgré mes consignes à propos de la discrétion. Le résultat de tout ceci a été que la méfiance des prêtres a encore augmenté. C'est pour cela que mes gardes vous ont arrêté. Je devais maintenir les apparences, comprennez-vous? Peu après l'arrivée du vaisseau a eu lieu la première disparition. Ce n'est qu'une question de temps avant que le peuple ne prenne les armes pour tuer son équipage. -Il est fort probable que les morts et le vaisseau aient un lien... Pour la première fois, le Baron sourit. -Confondriez-vous simultanéité et causalité? Otran se sentit bête. -Je ne suis sûr que d'une chose... c'est dans la forêt que se trouve la clef... Disant cela le vieil homme montra la fenêtre de verre archaïque, couverte de givre. Otran plissa les yeux et distingua, derrière la sombre forêt aux cimes couvertes de neige, l'Abbaye solitaire perchée sur une éminence et dominant la vallée de ses tourelles de pierre noire...
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Cdt. Sigrid Al'Terhan
Respect diplomatique : 82 29/10/307 ETU 21:14 |
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Score : 5
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Musique recommandée : http://www.radioblogclub.fr/open/147101/amon_tobin/Amon%20Tobin%20-%20Big%20Furry%20Head Shhhh... ... Shhhh... Sa respiration haletante couvrait de part sa force le bruit du vent qui pénétrait depuis l'aube des temps dans la forêt maudite de Dunsleid. A chacun de ses pas, des brindilles noires et horriblement tordues mais aussi des bouts d'os fissurés ça et là, craquaient sous son poids. Shhh... Un silence lourd et pesant accompagnait chacune de ses puissantes inspirations. Une abyme de noirceur se déployait devant ses multiples yeux : quasi aveugle celui-ci ne put réprimander un grognement lorsque son appareil auditif capta les faibles échos d'une pioche travaillant la terre durcie par les longues journées de gel. Ses hautes pattes osseuses, s'élancèrent avec un vélocité extraordinaire. Des formes effroyables parsemaient son champ de vision : aucun mot ne pourrait décrire ce que la nature décadente avait réussit à engendrer dans cette forêt dégénérée. Shhh... Shhh... Bientôt, l'odeur lui parvint : délicieuse mais pourtant si insupportable. L'orée était proche maintenant, il parvenait à voir les premiers rayons lunaires. Son rythme cardiaque s'accéléra alors soudainement. Shhh....Shhhee....Shheeu.... Ses nombreuses paupières s'ouvrirent brusquement, dévoilant une multitude d'yeux, d'un bleu abjecte. A quelques mètres, une forme encapuchonnée ramenait avec peine sa pioche tordue par la labeur.
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Cdt. Ezekiel
Respect diplomatique : 603 29/10/307 ETU 21:29 |
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Score : 9
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Le fanatisme pousse parfois à agir de façon inconsidérée. Il peut parfois aussi donner une vision extrêmement lucide des choses, selon le point de vue dans lequel on l'observe. Inquisiteur Maleus. Grimoire de l'Ordre. Chapitre V, Psaume 4. ___________________________________________________________________________________________ La nuit abattit ses griffes dans le calme relatif du village baronnique. Les lumières s'éteignirent. Les habitants rabattaient leurs volets en bois afin de se protéger du froid et des cauchemars de la nuit. La superstition naissait du moindre bruit étouffé, du moindre amoncellement de pénombre dans un recoin obscur. Un chien hurla à la mort lorsque la dernière bougie fut soufflée. Le ciel était chargé, la lune à moitié cachée par des nuages lourds et menaçants. Un filet bleu jaillit au travers de cette masse, fonçant à toute allure vers la colline de l'abbaye. La vitesse était telle qu'un disloquement de l'air faisait passer la navette pour une boule de feu. Le son suivit quelques instant plus tard. Grondement sourd et violent. A l'intérieur le pilote s'exclama : "Youou, d'puis l'temps qu'j'avais pô fait ça ! Et vl'a c'est d'ssus ! Tout le monde descend !" Le vaisseau s'était arrêté à une centaine de mettre de l'entrée de l'abbaye, le nez enfoncé dans la colline et laissant un profond sillage derrière lui. Le sas de décompression émit un chuintement et la passerelle s'ouvrit sur le pilote, âgé d'une soixantaine d'année. Il était revêtu d'une robe de bure noire de l'Inquisition, lacée à la taille par un cordon épais. Il était complètement chauve et dégoulinait de sueur à cause de l'excès d’adrénaline ressentie pendant son atterrissage. Il se tourna vers l'intérieur en lançant : "Ohé, tu te magnes gamin !" Il plaça ensuite ses mains sous son ventre rebondi et s'avança d'un pas lourd et décidé vers le chemin qui menait à l'abbaye constantine. Quelques instants plus tard, une grande silhouette noire et encapuchonnée sortit du vaisseau en piteux état. Tanguant légèrement, elle rejoignit le vieil inquisiteur sans dire un mot. Celui-ci lui parla alors de sa voix forte et nasillarde : « Ben j’espère qu’la bouffe gère au moins dans s’trou ! Pas qu’j’ai pas faim là! » Son compagnon se mura dans le silence et les deux inquisiteurs arrivèrent rapidement devant l’abbaye fortifiée des Constantins. « Rho ben mince, v’la un corps ! Faut pas l’laisser comme ça! » En effet, le cadavre d’un moine, encore tout sanglant, se trouvait à quelques pas de la porte. La chair était à moitié arrachée et il semblerait que ce soit la navette qui ai fait fuir le coupable, vu que le sang n’avait même pas coagulé. « Bon, j’vais faire un ch’tite messe alors. Après on frappe à la porte, on leur dit qu’y a un gonz qui s’est fait bouffé, on va voir l’abbé, et on go au mess! » L’illustre personnage se racla la gorge, toussa pendant une bonne minute, cracha par terre puis récita sa messe en fermant les yeux, les bras levés au ciel. « Et si nous sommes tous réunis autour de toi ce soir, euh... le mort, entouré de tes amis, ta femme, tes proches, ton avocat,ton banquier, ton architecte, ton conchierge... Ch'est pour te dire la sainte et claire parole de dieu. cette parole qui faisait dire à saint benoît de l'apostolat, que toute la jubilation du magnificat annonciateur de nos tentations est à l'immaculée miséricorde ce que l'allégresse du Saint Sépulcre est au jugement de nos béatitudes. Ou plus clairement pour tout le monde : Si habeas corpus tu cueme filii fluctuat nec mergitur amen! Au nom des cinq, euh... des douze apôtres, nous prions pour que la lumière divine de la bonté qui sommeille en chacun des Siens te trouve et te conduise auprès d’Elle... euh, de Lui ! Amen. » Le vieux sortit alors de sa transe puis sourit au cadavre . « Bien... Je vais maintenant procéder à une quête pour la paroisse... Des sous s'il vous plait, des sous pour la paroisse ! Dieu vous les rendra ! » L’homme sortit alors une bourse déjà bien pleine, puis fit semblant d’accepter des pièces et de les mettre dans sa bourse. L’inquisiteur dont le visage était caché par la capuche resta de marbre mais il tourna rapidement la tête lorsqu’il entendit la porte de l’abbaye grincer. Des gardes accouraient, rameutés par le vacarme. Les deux hommes furent rapidement encerclés et le vieux remis sa bourse dans sa robe avec un grand soupir. Les lances se pointèrent. Le chef prit la parole d’une voix tremblante, il avait assisté à l’arrivée de la navette et devait les prendre pour des sorciers. « Halte ! Déclinez votre identité ! » Le soldat remarqua alors le cadavre derrière les inquisiteurs. Son visage blêmit, puis déglutissant, il s’adressa à ses subordonnés. « Tuez les, ils ont assassinés Frère Dromos! » Les soldats se ruèrent sur les intrus. Pendant que le vieux se signait, son compagnon leva une main gantée de noir, d’un geste vif, exposant une bague reconnaissable aux rayons de lune. L’attaque cessa instantanément. Le vieil inquisiteur fit les yeux ronds en l’apercevant, il n’avait sans doute jusqu’à présent pas conscience de l’identité de la personne qui le suivait. Il se pensait le maître, il le pensait apprenti. Il était l’apprenti, il se tenait devant son maître. Il s’agenouilla rapidement, honteux... Le sergent s’inclina. « Pardonnez nous votre Altesse, nous ne savions pas... Veuillez me suivre je vous prie. Je vais vous conduire à l’abbé. » L’officier se tourna alors vers ses hommes. « Soldats ! Emmenez le corps à Frère Jacques, qu‘il le prépare pour son dernier sommeil. » La petite troupe prit alors la direction de l'abbaye. En passant le portique, la tête de l'homme mystérieux se tourna rapidement en direction d'un bruit soudain : un chaton était en train de jouer avec une pelote de laine à quelques mètres. La robe de l'inquisiteur ondula brièvement alors que la pauvre bête miaulait piteusement... L'inquisiteur avait-il frémit?
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Cdt. Sigrid Al'Terhan
Respect diplomatique : 82 30/10/307 ETU 11:17 |
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La pierre légérement teintée reflétait une faible lumière bleutée sur leur robes déséchées. La nuit avait déjà pris position sur Acta Purificata, plongeant une fois de plus le village D'Ossina et l'abbaye de Moork dans une torpeur funeste. Sur le paysage dévasté par l'hivers se dénotait une faible lueur au loin, par delà la forêt aux relents pestilenciels. Au sommet de la tour Est de l'abbaye, une fenêtre ouverte laissait deviner une activité humaine au milieux de ce chaos immonde. Monseigneur, avez-vous réellement confiance en ces moines inquisiteurs ? Frère Sinélius ! Leur présence a été requise sous l'ordre du Grand Clergé lui-même ! Ce n'est pas à nous de juger de leurs moeurs que j'avoue bien volontier différents des nôtres. Ils sont nos invités et je tiens à ce qu'ils soient traités en tant que tel ! Nous ne devons surtout pas attirer plus l'attention du Grand Clergé sur notre abbaye. Je comprends Monseigneur, mais peut-être devrions-nous garder une certaine distance avec eux... Sur ce point Frère Sinélius, je suis tout à fait d'accord : Je compte sur vous pour qu'aucun de nos moines ne parle avec ces deux inquisiteurs. Bien... Le Cardinal Passandal inspira longuement, tout en frottant avec ferveur le symbôle du Grand Zön, un serpent tordu en "S" avec deux barres parallèles le transperçant sur sa longueur. Frère Sinélius ? Oui Monseigneur ? Je compte sur vous pour éloigner l'Inquisition de notre abbaye : vous avez carte blanche. Mais n'oubliez pas qu'ils ont plein pouvoir ici. Je vous conseille de faire preuve de la plus grande discrétion. La lumière fut éteinte. Et l'obscurité d'une nuit sans lune reprit plein pouvoir sur ces terres désolées.
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