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Cdt. Zux
Respect diplomatique : 563 29/11/307 ETU 00:55 |
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Score : 15
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Elle les guide. Il pleut. Chaque pas est une victoire sur les éléments. Les pieds pataugent dans la boue et le sang. Les machettes fendent l'air et la végétation. Les souffles des hommes peinent à se faire entendre sous le vacarme de l'eau ruisselante. Le groupe croule sous le poids des armes. Éviter de marcher sur les corps qui s'ammoncellent rend la progression pénible. Elle les guide, frêle créature protégée par des hommes impuissants face à la nature. Ses cheveux collent à son visage triste, des yeux vides d'expression fixent effrontément sa destination. L'eau ruisselle sur son corps. Elle les guide, mais sait-elle où elle va ? Ses pensées se bousculent. Quelle sera la prochaine étape ? Parmi les larmes du ciel, une larme triste tombe. Un déluge s'abat, la vision se brouille, l'eau envahit, troublante, le monde. Une cellule, quatre mur, des milliers de pierres l'enferment. Des barreaux de fers l'emprisonnent. Elle est recroquevillée dans un coin, se balançant en avant et en arrière, désespérée, liberté... liberté... liberté... Le gardien passe à travers les barreaux un plateau avec une substance visqueuse. Rien à faire. Des joues creusées par la faim, des orbites creuses enferment des yeux sans espoirs, des doigts osseux plongent dans la nourriture qu'elle suce. Sans s'arrêter, liberté, liberté, liberté. Les cicatrices rapellent leur présence par une vive douleur. Ses genoux tremblent. Les murs se déplacent, l'espace devient de plus en plus restreint, elle étouffe, liberté. Liberté. La cellule se fait mouvante. Liberté, liberté... Les mots deviennent inaudibles. Chair brûlée. Odeur épouvantable. Vision d'horreur. Ennivrée par la fumée. Les flammes carresse joyeusement sa peau. Un homme veut la libérer du Démon, il ne sait pas ce qu'il dit, elle est l'envoyée de Dieu, les enfers seront sa punition. Mais le feu la dévore, ses jambes ne sont déjà plus que cendres, la chaleur l'envahit tel un tendre amant, elle se tord de douleur, crie à mort son plaisir déchu. L'espace alentour virevolte, se brouille. Réveil en sursaut. Haletante, la sueur dégouline sur ses mèches de cheveux gras, collées à son visages. Sa respiration saccadée contraste avec la quiétude de la pièce. À côté d'elle un homme dort... d'un sommeil éternel, hache plantée en plein cœur, son visage exprime pourtant le contentement d'un chasseur satisfait. Mais il n'était que la proie. Quelques minutes plus tard, l'eau coule abondamment, devient rouge alors qu'elle glisse le long de son corps souillé, elle se lave du sang versé, de la cruauté, sa peau exhibe sa pâleur à nouveau. Blanche comme la mort qui frappe. Quelques heures plus tard, un hologramme apparaît à l'Assemblée. Ange apparaît, ereintée, hagard. Zux dégurgite un verre surpris de la voir apparaître ainsi à l'assemblée. Elle maintient avec peine son corps, ses membres, ses yeux suivent des mouvements compulsifs et désordonnés, pourtant sa voix est sans embûches. « Pauvres mortels, Je croise la mort tous les jours, Je m'entretiens avec les âmes défuntes, La grande faucheuse est mon amour, Leurs esprits, de vengeance suintent. » Zux, craignant le pire, se fait tout petit sur son siège, son regard balaie la salle à la recherche d'une âme compatissante. Il finit par abaisser les yeux, pour s'apercevoir que ses genoux s'agitent nerveusement. « On apprend au paradis comme en enfer, Les âmes crient ou se terrent. » Seule dépasse sa tête de la table tout tassé qu'il est, il semble ridiculement petit. Que Zux soit un petit président, on le savait, qu'il soit incompétent, on le savait, on l'accusait aussi d'être démagogue, impulsif. Le voilà impuissant. « Mais il y en qui attendent leur heure, patientant tranquillement leur vengeance, Ô fantôme tempétant j'entends votre peur, Mais on admire ici la bonté de cette engeance. » Elle s'effondre. L'hologramme reste allumé sur la scène macabre. Zux est sans voix.
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Cdt. Zux
Respect diplomatique : 563 29/11/307 ETU 20:59 |
Score : 8
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Zux reste pétrifié, le regard perdu. Qu'a-t-elle voulu dire ? Aucune idée. Qui était l'homme mort ? Aucune idée. Il n'a pas bougé, toujours affaissé sur sa chaise, immobile, depuis qu'Ange est apparue. Avait-elle définitivement sombré ? Il le pensait. Pourtant ses mots étaient forts et sereins, s'était-elle décidée à lui donner les clefs de sa quête ? Il ne pouvait réagir, avant d'avoir ingurgité et compris, rien dans l'Assemblée ne le perturbait. Mais rien dans l'Assemblée n'a été perturbé par cet hologramme. Seul, Zux a été profondément bouleversé. Une chose était certaine, fini la politique, fini la diplomatie, sa quête allait reprendre, solitaire. Son esprit, par moment s'embrouille, par moment est étonnement clair. Son corps est oublié, inutile. Par instant des commandants étonnés passent à côté de lui, mais il ne manifeste aucune réaction, aucun mouvement. Ses pensées sont ailleurs, ses idées volent, libres, insaisissables, ou s'enterrent profondément, cachées, insondables. L'univers autour de lui n'existe plus, seul son but compte. La Quête ! Les fantôme ? Oui... Ça y est, il sait, il les connaît, lui aussi les a vus, lui aussi s'est cru maudit. Il s'en rappelle, ils ont hanté son esprit, il les croyait dangereux, ils ne faisaient qu'appeler à l'aide... l'engeance ? ... ses yeux s'écartent, ses pupilles se dilatent, son esprit se ranime, ses sourcils se relèvent... Mais ses paupières tombent lourdement, resté si longtemps sans bouger, il était assomé. Complêtement perdu, il attend la délivrance, une lueur, une explication, cela ne suffit pas. Mais son corps est devenu inerte. Ses idées deviennent néant. Les rêves d'Ange se déroule comme un film projeté sur ses paupières fermées.
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Cdt. Zux
Respect diplomatique : 563 01/12/307 ETU 01:23 |
Score : 7
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http://www.radioblogclub.fr/open/132572/demande_a_la_lune/Indochine%20-%20Jai%20Demande%20a%20la%20Lune Réveil. Une phrase perdue traverse son esprit : « Tu chanteras parmi les anges » Difficilement il ouvre les yeux, se raidit. La tristesse infinie se lit sur son visage. Le malheur impitoyable s'abat sur l'homme langui. Le désespoir cynique assome sa proie. Peu à peu, son corps emplit l'espace en s'étirant, il refait surface, analyse l'alentour. Il reste à observer, passif, l'activité insignifiante à travers la baie vitrée ou dans l'Assemblée. Songes encore. La nuit a envahit l'extérieur, de sa robe sombre elle enveloppe les hommes désespérés luttant avec leur feux pathétiques. La douceur noire s'étend impertubable sur ce monde. Mais, posée devant lui, elle le nargue, étrange, attirante, mystérieuse. D'un papier jauni par le temps, déchiré par la vieillesse, abimé par de dures caresses, meurtri violemment, la missive n'attend qu'à délivrer son poison des sens. Sur la feuille, une écriture profonde, d'un rouge foudroyant, dessine sa destinée. Parfois abrupte, l'incertitude y règne, ensuite douce, pour mieux torturer son amour, elle se déroule, en un long fil invisible et tout puissant, faisant craqué la pourriture plane sur laquelle elle se délie. Le Styx prend sa source éternelle dans l'encre écarlate, les mots se déversent à flots dans le cerveau embrouillé. Soudain, il se lève et part précipitemment. La lettre ayant commis son crime plane calmement, abandonnée. La brumeuse signification se révèle à ceux qui ont la curiosité de ramasser le papier. ________________________________________ Les anges divins se sont tus, Les fantômes les ont abattus. Les chants lumineux prennent fin, l'engeance maléfique ricanne, la vengeance veut assouvir sa faim, les fleurs vitales du passé se fânent. Fais qu'à nouveau elles resplendissent, afin que votre monde de voix s'emplisse. Ange ________________________________________ Plusieurs heures plus tard. Un furtif s'introduit silencieusement dans le royaume des fantômes. Un hologramme est transmis à l'Assemblée. Le fond étoilé s'étend, uniforme. Zux admire de dos, plongé dans ses divagations, à travers la verrière. Il parcourt la galaxie, à la recherche des fantômes, leurs bourreaux, leurs victimes. Les étoiles veillent, toujours, témoins silencieusement impuissantes des vies innassouvies. L'espace est calme et paisible, sourds aux cris de détresse, innondé par les pâles lumières des étoiles signifiant leur douleur vaine. Une planète imposante affiche fièrement la vie qu'elle porte. Les rayons de son Soleil envahissent ses terres verdoyantes, ses mers azurées et ses nuages cotonneux. Ici un cyclone tempétueux impose son humeur à la mer ; là des monts tentent de rejoindre les cieux, leur peine est l'enneigement éternel ; ailleurs un nuage de cendres, éjectées par un volcan impérial, exprime la colère de cette terre, pour apaiser celle des esprits. Zux se retourne et pose la question, celle qu'il sera amené à poser à tous en ce royaume : « Vos rêves vous hantent-ils ? »
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Cdte. Witch
Respect diplomatique : 2607 05/12/307 ETU 18:25 |
Score : 3
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Oui certains me hantent et reviennent... Comme ce visage d'enfant... Il me regarde en souriant, l'enfant brun aux yeux sombres, il me touche, il veut jouer. Et son visage sale et morveux s'approche comme pour un baiser... qui me répugne. Je me recule puis devant son rire, je tends ma joue, je l'accepte. Alors le visage vivant et expressif se fige... c'est un masque de cire, la cire qui ramollit et se déforme, le visage qui grimace et coule, la cire entraînant des particules de peinture, un visage qui se délète et fond... Derrière, une face écorchée et hurlante... L'ai-je croisé cet enfant ? Je n'en suis pas sûre. Mais l'horreur, dans notre Galaxie, certainement...
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Cdte. Witch
Respect diplomatique : 2607 08/12/307 ETU 20:08 |
Score : 11
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Une autre fois, Witch s’était réveillée en sursaut, un sursaut de tout le corps, un spasme de surprise et d’horreur. Elle s’aperçut aux draps froissés et à l’oreiller humide de larmes que ses rêves avaient été violents. Son souffle en était encore saccadé… Elle fit un effort pour se remémorer sa peur et quelques images lui parvinrent par flashs. Elle marchait dans un brouillard épais et filandreux. Les minuscules gouttelettes d’eau s’accrochaient à elle la faisant frissonner longuement. Elle entendait une voix murmurante et ne comprenait pas les mots… elle avançait dans la grisaille laiteuse et ne voyait aucun obstacle, aucun contour,…l’appel devenait de plus en plus audible et lui faisait presser le pas… les mots s’entendaient clairement et la voix était proche… Elle avait trébuché et était tombée. C’est là qu’elle s’était réveillée, nauséeuse et choquée. La voix… elle se souvenait des mots… Viens, Eléa, il faut que tu saches, il faut que tu viennes… La voix l’avait appelée par son prénom et les intonations ne lui étaient pas inconnues… Mais qui ? Witch s’ébroua et se passa lentement les mains sur le visage. La nuit prochaine, elle y retournerait…
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Cdt. Mickey Knox
Respect diplomatique : 869 09/12/307 ETU 17:41 |
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Score : 10
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Mickey se réveille une fois de plus en pleine nuit. Dans ses rêves agités, l’ex-taulard revoit les séquences décousues de sa vie névrotique. Il s’extirpe des draps sans rien dire, attrape sa bouteille d’eau et en boit une longue gorgée. Dans le silence pesant, il avance près de la fenêtre et contemple le jardin de sa résidence plongé dans des ténèbres que les faibles rayons de lune n’arrivent pas à percer. Au fur et à mesure, ses yeux s’habituent, et il commence à discerner les mouvements des branches oscillant par le vent, les déplacements hypnotiques des animaux nocturnes… Au travers de chacun d’eux, le Meneur des Esprits Libres revoit, dans son esprit embrumé par l’insomnie, des visages, hommes ou femmes…et rarement, très rarement Mallaury. Il reste debout de longs instants, immobile, fusionnant avec la nuit et se livrant entièrement à l’acceptation silencieuse de ses actes…ceux là même qu’il cache toute la journée, ceux là même qui le réveillent durant son sommeil… Là, sous le vaste pin, il revoit l’émeute à la prison et la mort de Wayne Gale, celui qui lui à tout appris sur le fonctionnement médiatique, ce connard de journaliste qui pensait dominer la situation… Dans l’ombre de ce lièvre détalant, il croit reconnaître ce flic, égorgé là-bas, sur cette grande ligne droite traversant ce désert à la chaleur de plomb…et dans le sillage du renard qui le poursuit, ne dirait-on pas cette mère de famille qui témoigna à son procès et dans l’œil de laquelle il planta son stylo ? Peut-être… Un vague sourire parcourt ses lèvres qui s’assèchent, et Mickey reprend une gorgée d’eau. Oui, tant de fantômes de son passé l’habitent encore…tant de sang dont le parfum capiteux m’emplit, tant de bruits, de hurlements qui retentissent à ses oreilles, tant de morts et de souffrances dont il ne peut se débarrasser. Pour elle. Seulement pour elle. Celle qui sut le précipiter nez à nez dans sa propre folie morbide, qui a extirpé ses névroses pour en faire le barbare qu’il est devenu. Qu’il fût, et contre lequel il lutte, jour après jour. Conscient de ce qu’il est, de ce qu’il aimerait être. Si loin, si proche. De lui, d’eux. De tout. Et d’elle. Mallaury, son plus grand fantôme. Oui, Zux, je suis hanté, chaque jour, à jamais, depuis le premier sang versé. Il sent la fatigue peser de plus en plus douloureusement sur ses paupières, et s’arrache à son point de vue pour regagner son lit. Il pose sa bouteille, entre dans les draps, et alors qu’il se retourne et ferme les yeux, il sait déjà qu’ils l’attendent tous, là, abrité de la lumière par la noirceur de son esprit, prêt à surgir dès qu’ils seront certains que les volets de son âme se scelleront pour quelques heures. Comme toutes les nuits.
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Cdte. Witch
Respect diplomatique : 2607 31/12/307 ETU 10:43 |
Score : 2
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La lumière laiteuse du petit matin lui fit penser à son rêve et à cette voix qui l’appelait. Elle ferma les yeux et se remémora l’étrange ambiance de ce paysage brumeux. Elle se revit marcher sur le chemin inégal avec précaution et lenteur. La voix se fit entendre… Viens…. Viens…. Le plus vite possible… Partout la brume qui estompe les couleurs et les formes et quelques squelettes d’arbres noirs et nus. Il me semblait apercevoir un visage que je ne connaissais pas dans les branchages mais il se défaisait aussitôt pour réapparaître un peu plus loin, un peu plus net mais tout aussi éphémère. Chaque fois que mon pas ralentissait, la voix reprenait : Viens ! Et ce visage qui semblait me précéder, m’ouvrir le passage, me guider, me montrer la direction à suivre… un visage d’homme plutôt jeune, un visage plein et spartiate, les yeux sans aucune expression et dont je ne voyais pas la couleur sous les paupières, des lèvres closes… La curiosité et un vague sentiment de « déjà vu » incompréhensible me poussaient à avancer d’un pas plus décidé. Il fallait que j’en aie le cœur net. La voix s’était tue. Je faisais apparemment ce qu’elle voulait. Quelques minutes plus tard, c’était presque en courant que j’amorçais le tournant du sentier… Il était là, debout en face de moi au pied d’un grand arbre noir. Vêtu de sombre, les cheveux sombres, le regard sombre, il me laissa avancer vers lui sans un geste. Tu es en retard ! En retard ? Comment ça en retard ? En retard par rapport à quoi ? M’attendait-il depuis longtemps ? Pourquoi moi ? J’ai fait aussi vite que j’ai pu. Tu es en retard, ce n’est pas bien d’être en retard. Moi, je ne suis jamais en retard ! Son insistance m’agaçait. Ses reproches étaient absurdes. Lui-même ne m’avait pas saluée alors qu’il m’avait guidée jusqu’à lui avec une certaine autorité naturelle. Je choisis de faire la sourde oreille et de ne pas répondre à sa polémique. Bonjour ! J’avais prononcé ce mot avec un petit sourire ironique. Il accusa le coup. Il soupira et me serra dans ses bras… Bonjour ! J’ai cru que tu ne viendrais pas, Eléa. Un peu surprise par cette étreinte, mon cœur battait plus vite et plus fort tout à coup et je n’avais pas vraiment envie de m’en dégager. Je fermais les yeux. Que voulait-il ? Qui était-il ? Quand Witch rouvrit les yeux, elle était dans son lit à elle, seule, et le soleil hivernal entrait par les vitres. Encore sous le choc de cette rencontre qu’elle ne comprenait pas, elle resta longtemps étendue à se demander où elle avait déjà vu ce visage. Mais elle ne réussit pas à s’en souvenir. Il allait falloir qu’elle y retourne… mais pas tout de suite !
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Cdte. Witch
Respect diplomatique : 2607 15/01/308 ETU 12:33 |
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Score : 4
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Au crépuscule, quand elle s’allongea pour dormir, le chat ronronnait contre elle, Witch ferma les yeux avec soulagement. La journée avait été dure… Elle se laissa couler dans les ténèbres du sommeil. Elle était dans ses bras et il l’avait appelé par son prénom, celui que peu de personnes employaient, seulement les proches… Elle se dégagea et le fixa longuement. Mais qui êtes-vous ? Pourquoi vouliez-vous que je vienne ? Tu ne me reconnais donc pas ? Il avait l’air à la fois triste et dur, désabusé, déçu par elle. Il se détourna et commença à s’éloigner. Elle eut un temps d’hésitation, se retourna, mais le sentier qu’elle avait suivi n’était plus visible. Seule la cape noire dansait en s’estompant petit à petit. Pas d’autre choix que de le suivre… et un désagréable sentiment d’abandon depuis qu’il l »avait lâchée. Elle essaya de maintenir une distance raisonnable entre elle et lui. L’inconnu ( ?) ne se retourna pas une seule fois durant le trajet. Iddiférence ? Suffisance ? Elle trébucha souvent, étouffant ses cris de surprise et de peur, mais elle ne pouvait pas quitter des yeux ce dos sombre à quelques pas devant elle. A un moment, il s’arrêta et d’un geste sûr, il dégagea une coulée de ronces, faisant apparaître une ouverture étroite sur un sombre boyau. Il l’invita à s’y engager et la suivit. Puis il reprit sa position de guide, sans un sourire, sans un mot. La progression fut plus aisée. Les yeux d’Eléa s’habituaient à l’obscurité régnante dans le boyau. Bientôt, elle distingua une lueur de plus en plus brillante au bout du tunnel. Quelques bruits lui parvenaient aussi. Ils débouchèrent sur un balcon surplombant une vaste salle où des gens s’agitaient, discutaient,… Elle faillit percuter l’inconnu quand il s’arrêta brusquement. Il se retourna vers elle. Voilà ! Fais ce que tu dois. Puis vers la salle… Moi, le gardien, je vous ai amené la sorcière, Eléa, ma promise… Elle vous donnera des nouvelles des vivants… Elle vous dira ce qu’est devenu le nouveau Monde. Eléa avait sursauté aux mots « ma promise ». Cet homme était-il Païkan ? Il ne ressemblait pas à l’adolescent qu’elle avait laissé en Espérance ! Mais elle n’eut pas le temps de réfléchir plus avant. Le « gardien », le visage toujours fermé la poussa vers l’escalier qui descendait à la salle commune. En dessous d’elle, des gens se pressaient, tendant des visages anxieux vers elle. On lui agrippa la cheville. Elle eut un sursaut de tout le corps qui la ramena suffocante et en sueur dans la réalité. Païkan ! Se pouvait-il qu’il soit devenu aussi froid ? Aussi dénué de sentiments ? Ou n’était-il comme ça que depuis qu’il était mort ? Ces gens étaient-ils ceux d’avant l’Apocalypse dont Thyen lui avait parlé ? Mais alors, elle allait peut-être y rencontrer sa mère ? Witch se laissa aller contre les oreillers et laissa ses yeux couler… Ce rêve était cruel et oppressant. Qu’attendait-on d’elle ? Pourquoi ces morts l’attendaient-ils avec autant d’empressement ? Je suis vivante… Je suis la femme d’Arwaan… J’attends un enfant… Je suis vivante… .................. hrp/ Si les noms des personnages vous disent quelque chose, c'est normal... Je les ai emprunté à une belle histoire d'amour ! Mais pour le reste, la narration est bien personnelle. Clin d'oeil à Barjavel et à un certain Stéphane^^...
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Cdte. Witch
Respect diplomatique : 2607 21/01/308 ETU 18:03 |
Score : 5
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La nuit suivante, Eléa avait peur de s’endormir. Elle n’avait pas envie de savoir… elle avait peur de ces gens dans le rêve. Même Païkan n’était plus le jeune et tendre amant de ses souvenirs… Un épais malaise l’avait accablée toute la journée. Mais elle avait eu beau résister longtemps, le sommeil l’avait finalement emportée sans qu’elle s’en rende compte. Elle marchait lentement dans la salle commune où les âmes erraient en s’écartant sur son passage, les yeux débordants de questions muettes. Eléa s’arrêta près d’une vieille femme qui, assise sur un banc, avait un sourire lointain. Ses cheveux argentés étaient nattés avec élégance. Sa peau était finement ridée. Elle inclina la tête à l’arrivée d’Eléa près d’elle. Bien le bonjour, Commandante. Je ne vous demanderai pas comment va le Nouveau Monde car je suis morte très âgée… et je sais bien que les êtres vivants qui le peuplent n’ont pas dû vraiment changer. Ils ne doivent pas être bien meilleurs ou pires que nous, si ? Les jeunes sont impétueux, fringants et fuyants les responsabilités de leurs actes… Les vieux, du sommet de leur expérience, sont butés et autoritaires… Hi hi hi… J’ai fait la liste de ceux dont j’aimerais avoir des nouvelles, mais rien ne presse, ma Belle, j’ai tout mon temps ! Eléa sentit un morceau de papier glisser dans le creux de la main. Elle fit un léger mouvement de tête à la vieille en signe d’acceptation et demanda d’une voix tremblante… Ma Dame, connaissez-vous Sarah, fille de Thyen ? Non… Nous n’avons pas le loisir d’aller partout et nous ne voyons pas tout le monde, ici, vous savez ? Mais je suis sûre que vous allez la trouver si vous en avez vraiment envie. La quête d’Eléa allait commencer. Le gardien ne la quittait pas des yeux du haut du balcon. Tout à coup, alors qu’elle s’éloignait du banc, elle fut agrippée par l’épaule et violemment retournée. Elle fit face avec surprise à une jeune femme dont les yeux rouges lançaient des éclairs de rage et dont l’accoutrement de cuir était plus que suggestif. Où est-il ? Où est-il ? La vieille s’interposa. Claudia, ma Chère, croyez-vous que cette jeune personne sache de qui vous parlez ? Calmez-vous et cessez de secouer cette pauvre enfant ! Claudia lâcha brusquement la sorcière qui avait bandé ses muscles en prévision d’un affrontement, et reprit dans un chuintement coléreux. Où est Requiem ? Où est ce vampire ? Requiem ? Si c’est celui que je connais, il vit à quelques encâblures de mes terres en Espoir, le Nouveau Monde. Voulez-vous que je lui transmette un message ? Mais elle n’eut pas la réponse… Rom avait sauté sur le lit, étonné que sa maîtresse, toujours si matinale, ne soit pas encore debout. Il lui lécha les paupières de sa langue râpeuse jusqu’à ce qu’elle se réveille. Requiem… Il faut que je lui … Il va me prendre pour une folle ! Argh ! Maudit rêve ! Maudit Païkan ! Maudite Claudia !!!
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