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Cdt. Light Ezeckiel
Respect diplomatique : 594 06/01/308 ETU 23:15 |
Score : 11
Détails
RP privé. Dark reposait dans l'obscurité la plus totale. Les ombres noires dansaient dans la pénombre, silencieux fantômes errant dans le calme silencieux et mordant qui régnait, faisant circuler des brises glaciales dans l'atmosphère de la pièce qui n'annonçait rien de bon. Seul le souffle inaudible de l'empereur, soulevant imperceptiblement son torse à écarts réguliers. Le temps semblait s'être arrêté dans cette salle du trône dont les sombres rideaux, tissé avec les fils les plus noirs, plongeaient Dark dans les ténèbres. Son royaume, l'obscurité... Les ombres dansaient autours de lui sans pour autant ôser l'approcher, comme si sa simple présence les repoussait. Il était leur seigneur, et un simple battement de cils de sa part suffirait à les renvoyer au néant absolu. Les yeux clos, la tête soutenue par le poing sur lequel reposait sa joue droite, il semblait profondément endormi, ses mèches corbeau étant faiblement soulevées par le souffle du vent qui parvenait à filtrer. Il s'était plongé de lui-même dans un sommeil paradoxal pour "voir la voie à suivre", comme il se plaisait à le dire lorsqu'on lui posait la question. Il ne parvenait plus à comprendre le sens qu'avait Espoir, ceux qui y vivaient et ce vers quoi se dirigeait la galaxie. Elle semblait inéluctablement vouée à sombrer dans les flammes de l'enfer, à être dévorée par la lave bouillonnante des limbes. Tout n'était plus que chaos, destruction et désolation... La loi de la jungle régnait en maître sur la galaxie, remettant l'ordre de puissance au goût du jour. Les poings avaient repris le pas sur la diplomatie, et vivre consistait à se nourrir des autres ou se faire dévorer. Il commençait à asphyxier, cette galaxie n'avait plus assez de vie en elle pour lui permettre de subsister. Aussi, il avait pris la décision de se plonger au plus profond de ses propres pensées, d'aller jusqu'à son âme et d'atteindre l'éveil pour anticiper le chemin à prendre. Généralement, les visions qui traversaient les songes qu'il faisait dans cet état étaient assez expressivement paradoxale, au point qu'elles n'avaient rien de commun avec l'univers réel mais revêtaient toujours une apparence lui livrant un indice sur ce qu'il devait faire. Cette fois-ci, il s'était retrouvé au beau milieu d'un désert aride. Pourtant, le soleil n'était pas au rendez-vous, voilé par les nuages sombres rassemblés formant une masse compacte au sein de la voûte céleste. Une tempête de sable secouait la zone, masquant l'horizon et empêchant les yeux de voir plus loin qu'une demi-dizaine de mètres. Dark progressait dans cet environnement hostile sans vraiment savoir pourquoi, ses pas le faisant avancer vers une destination précise, bien qu'il ne sache pas encore de quoi il s'agissait. Ses pas le menaient assurément vers la connaissance de ce qu'il recherchait, de ce qu'il devrait faire s'il voulait à la fois vivre encore ici-bas et redonner vie à la galaxie. Ses pas s'arrêtèrent brusquement, l'arrêtant face à un monument mythologique et biblique. Il éleva les yeux pour tenter de deviner le sommet de cette construction inachevée. Un édifice dont il savait désormais le nom, information surgie au creux de son esprit. La tour de Babel. Les hommes avaient construit l'édifice pour tenter d'atteindre les hauts cieux, et avaient chaque jour un peu plus espérer voir enfin le monde qu'ils attendaient derrière les nuages. La colère divine s'abattit alors sur ceux qui avaient voulu s'élever jusqu'à un monde qui n'était pas le leur, divisant les hommes en leur imposant la barrière des langues qui les sépara plus que jamais. Soufflé par la présence de la construction, Dark passa sa main gantée sur la surface rocheuse. Retirant son gant sombre, il l'effleura une seconde fois, frémissant en sentant la sensation graveleuse sous ses doigts. Une forte énergie mystique émanait du bâtiment... Sans savoir pourquoi, il sentit une force étrangère s'immiscer en lui, lui souffler de la laisser faire parce qu'elle le guiderait vers la vérité recherchée. Il s'abandonna donc à cette sensation de vague à l'âme et sombra, ses yeux opalins se voilant d'un reflet terne. Il reprit conscience de lui-même des temps incalculables plus tard. Le vent cinglait son visage, faisait voleter ses mèches sombres ayant perdu tout ordre. Les bourrasques surpuissantes le percutaient avec la violence de coups de poings rageurs, le martelant douloureusement. Pourtant, la souffrance ne le prenait curieusement pas. De là où il était, il pouvait voir le monde entier. Il resta ébahi un moment, réalisant qu'il se trouvait au sommet de l'édifice, et que ses ailes noires aux interminables plumes de jais battaient lentement dans son dos. Il plissa le regard pour voir au loin au travers de la tempête, danse de sable et de vent. Il finit par distinguer une lueur à l'horizon dans cet océan sombre. Un point lumineux dans la noirceur que provoquait le voile recouvrant le ciel. Il découvrait au loin le contour d'une cité mécanique qui semblait prospérer. Ce fût alors qu'une série de flashs douloureux emportèrent son esprit dans un torrent de douleur. Deus Ex Machina. Dieu est Machine. Il s'éveilla en sursaut, trempé de la sueur qui imprégnait son corps. Il remarqua que l'or dont était composé son trône avait été broyé au niveau de l'accoudoir gauche, et remarqua les bris dorés qu'il serrait dans sa paume. Il soupira, soûlagé du mal qui l'avait emporté. Il ne pût s'empêcher de faire refléter son regard dans l'ivoire poli de l'une des sculptures qui entouraient son siège. Comme il s'y était attendu, il découvrait désormais un reflet argent, légèrement chromé, dans son regard opalin. Il devinait maintenant les plans d'appareils révolutionnaires, le pouvoir de la technologie, la puissance que renfermaient certaines armes qu'il pourrait désormais bâtir. Lui, le bras armé de Dieu allait recourir à la puissance de la mécanique pour faire triompher la justice? Oui... Car Dieu est machine. Il était encore à demi en transe lorsqu'un prêtre ondin qu'il n'identifia pas vint lui annoncer l'approche de vaisseaux de guerre adverses. Un demi-sourire empli d'arrogance fendit ses lèvres. Il lança, l'air suffisant: Faites le marteau de Thor tomber.
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