Rendilion flânait dans les cursives de l'Assemblée, éternel reveur, errant de l'hypothétique Monde Parfait.

Le calme de la soirée tombante, cédant la place rapidement à une nuit douce et étoilée, était propice à ses longues balades pensives, habituels moments de récupération du jeune survivant.

La Grande catastrophe était encore présente, fossoyeuse de la vie anciennement merveilleuse devenue chaotique et triste.

Le retour aux sources avait été bénéfique tant la descente aux Enfers avait été rapide et horrible.

Déception, trahison, éloignement, lui l'éternal sentimental n'avait pas été épargné par les coups durs de la vie.

Bien sûr, toutes ces mésaventures étaient loin maintenant.

Bien sûr, les décisions s'enchainent et la vie reprend son cours.

Mais il manquait quelque chose à Rendilion.

Une présence qui, chaque jour qu'il vivrait, lui apporterait l'envie de vivre la journée naissante pour pouvoir profiter le lendamin encore de la beauté d'une vie passée aux côtés d'un être aimé.

Sa vie était remplie de mouvements, de décisions et d'actions mais elle lui paraissait VIDE.

Rendilion flânait, nonchalant et rêveur, nageant avec allégresse dans l’Amour le plus parfait au plus haut point qu’il eut été possible d’aller.

Il traversait les immenses salles poussiéreuses de ce qu’étaient antérieurement un lieu de réunion et de convivialité où l’accueil des nouveaux Commandants était au moins aussi bon que le niveau des joutes verbales que l’on pouvait suivre quotidiennement entre des grands noms respectés.

A demi éveillé, à moitié endormi, il pensait à ses précédents coups de cœur, les voyant comme des paliers qui ont fait de lui ce qu’il est, en mettant sur un piédestal son mariage avec Rosa.

Butant sur un obstacle tout droit dressé, ce qui eut l’effet de le sortir de son rêve éveillé, il eut l’espoir rapide de rencontrer une âme qui vive.

Vivante était l’âme du balayeur en face de lui, qui les yeux à moitié ouvert et mâchouillant sans cesse son morceau de bois, semblait sortir tout droit d’un temps ancien et révolu.

Reniflant bruyamment, il contourna Rendilion sans mot dire.

Réveillé pour de bon par cette apparition étrange et effrayante, il prit la direction d’une galaxie éloignée décidé à avouer ses sentiments.

Triste jour, vent cinglant, obscurité omniprésente, éclaircie improbable.

Décor mortel pour un promeneur à la dérive, sans faim ni envie.

Pour toute activité des bruissements, faibles et insidieux.

Rien de joyeux dans ce monde cloisonné ; tout se passe dans la Pénombre où fourmillent rats et complots ; vampires et trahisons.

L’ennui était au moins aussi grand que l’amertume ; les Corneilles tant appréciés lui tournent le dos sans bruit ni explications, les Corbeaux se font silencieux.

Tout le monde dans le même panier : Les Elfes feignent la mort, les nains la sincérité.

L’Ordre connaît quelques arrivants extra Espoir, envieux de connaissances et de prise de contact. Largués dans les Tavernes où tout se joue, il prenne place sur des tables poussiéreuses en espérant croiser âme qui vive.

Les noms circulent, les informations avec. C’est à qui pourra tirer de plus loin en premier, fier d’être le créateur de chaotiques évènements.

Insipides et inintéressants, les Jeunes font tout de même sourire, comme cette Expatriée parvenue à racheter à sa mère ses possessions sans qu’elle s’en aperçoive.

Peu de perpectives, Espoirs fuyant.

Comment y croire ?