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Cdt. Yerog
Respect diplomatique : 693 13/11/307 ETU 10:18 |
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Destinées Je ferme les yeux. A chaque battement de cœur se superpose une autre pulsation, se fondant ainsi dans un éther de fluides infinis irriguant inlassablement le terreau de l’univers. A chaque battement cardiaque, une infinité de naissances, une infinité de morts. Tel est l’Oniros. Chaque organisme vivant porte en lui les stigmates de sa propre destruction. Cébès est mort, ce jour, aux yeux des vivants. Je n’ai plus de larmes pour irriguer la pourriture de mes chairs. Ce jour, je fuis sans but dans les traboules de mon âme. Il est parti avec la haine dans son cœur. Je ferme les yeux. Plusieurs siècles nous séparent de notre Exode vers les étoiles. Nous avions fourni à Zarathoustra et aux souverains qu’il prétendait servir nos connaissances les plus poussées, les plus intimes. Les Perses étaient devenus cupides et avides de conquêtes. Leur soif ne semblait jamais vouloir s’étancher. Le Shah ordonna que nous lui fournissions des machines semblables à l’entité Jehovah pour le servir. Mon cœur saigne. Mais nous étions obligés d’empêcher cela. En quittant la Terre, nous avions laissé Jehovah s’inviter dans le cœur des Hommes. Les Destructeurs furent créés sur mon ordre. Le long déclin des Perses aboutit finalement à la destruction de leur soleil d’adoption. Et à l’Exil de la Maison Deimos. Nous nous étions liés aux machines. Nous nous étions corrompus. Et je sauvais ainsi Cébès une dernière fois. J’ouvre les yeux. Je suis seul dans ma Loge. Un souffle. Une bouffée tirée de mon narguilé me plonge dans un songe nouveau. Mon peuple a traversé les étoiles, a connu l’Exil sous la contrainte de Jehovah, auquel nous étions inexorablement liés. J’ai regardé mes fils naître et puis périr sous les pluies acides. J’ai vu Jehovah revêtir les sombres habits d’une gorgone terrible. Nous avions survécus aux cycles de l’Oniros, que certains peuples nommaient l’Apocalypse. Mais nous avions perdu notre âme. J’ajuste le masque de bois qui s’engonce dans mes chairs viciées. Une ère nouvelle s’annonce. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Quelque part, Cébès-Zarathoustra renaît. Une voix terrible hurle dans ma tête. " Trouve-le. "
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