Intense et vibrant, bref mais comme sortant d’une éternité de silence, faible mais sortant du néant elle paraît si forte, si brusque. Cette note est connue depuis longtemps de tous les musiciens, là d’où il vient ou l’appelle le fë, la note qui est à la fois l’épilogue de la fin et le prologue du commencement. Les maîtres des ondes racontent son histoire dans leur langue de vents et de corde, selon eux, nul ne peut maîtriser l’art de la Stratiomusique sans savoir la faire naître ou la contrôler, car elle évoque à la fois le terme et l’ouverture, soit la fin et le début de l’Univers, l’apparition des galaxies – la création

Le Maestro – car c’est son nom depuis qu’il en a reçu le titre des mains du Mufä stratiorchestrum – ne joue pas cette note par hasard, il la joue car c’est la fin d’un temps et le début d’un autre – son temps

Différent cette fois – long et langoureux – c’est la Daïe. Il évoque à lui seul la gelée et le feu, l’ouragan et l’accalmie, il est la dualité. Mais loin de ce manichéisme, il est dévoile par son emphase, l’inévitable changement, nul n’est noir ou blanc et même les philosophes attachés à l’académie de la Stratriobase n’ont jamais réussi à trancher sur le sujet. Les plantes peuvent devenir poussière, les terres font surgir les arbres, la nuit devient jour et l’ennemi d’autrefois devient l’ami d’aujourd’hui

Nouveau encore – à son arrivée réponde celle des auditeurs – ceux que le Maestro a choisi – ceux qui constitueront son orchestre. Cuivres tranchants et bois de marbre, vents de tempête et cordes de calmes, le Maestro ne les a pas choisit au hasard. Il les a tous pris – un par un – et là sans parler à chacun, leur a joué un son encore nouveau de sa composition – jamais entendu par nul autre mortel

Le Maestro est désormais celui qui tend les mains vers l’avant – qui les bouge et fais démarrer les musiciens. Le Maestro est celui qui joue la musique, car la musique comme l’univers, est ordre

Les deux groupes s’avancent – ceux qui viennent du son de Dö, amateurs de ballets langoureux et de danses fortes, habitués à rentrer dans de vives musiques, ils sont prêts ; les autres préfèrent rester dans les tumultes de l’inconstance et de l’insaisissable, à la couleur des bougies, ils préfèrent l’arrière musique silencieuse, et se tiennent au service du chef d’orchestre

Le Maestro lève la tête, sourie, puis se retourne, puis se ravise, revient sur l’estrade, lève la main

Monsieur,

Je ne sais de quelle manière vous accueillir.

Il est apparent que vous avez tenté une forme de discussion, je n'ai néanmoins pas le plaisir de bien comprendre le but de votre élocution, si tant est que c'est une élocution.

Il est aisé de comprendre que vos intentions "musicales" vont vous emmener à vous entourer.

J'ai le plaisir de vous annoncer que je ne suis que très peu amoureux de cet art, et que vos menaces à peine voilées ont le bon côté d'être drapées d'un simulacre novateur.

Vous n'êtes pas le premier arrivant inconnu qui, mystérieux et compris que de ceux qui vont l'aider, se prépare à chambouler la galaxie.

Je vous souhaite plus de chance que vos prédécesseurs; des changements, il y en a eu, mais ceux qui les ont engendré n'ont pas survécu longtemps..

C'est merveilleux, la galaxie a enfin son acceuilleur officiel de nouveaux commandants. Une sorte de portier bavard qui se croit investi du devoir de tempérer l'ardeur de la jeunesse galactique au nom d'un passé pesant.

Eh bien moi je dis non: bienvenu mister Maestro, je te souhaite bonne chance pour convertir la galaxie a ton art! N'écoute rien ni personne d'autre que toi meme, car chacun a son agenda secret.

VIVE LA MUSIQUE ET SON NOUVEAU PROPHETE!

tsouin tsouin

Monsieur au prénom imprononçable,

Si le fait de saluer tout nouvel arrivant vous gène, allez donc réviser vos règles de courtoisie.

Je ne reviendrai pas sur mon accueil; l'ayant expliqué à Monsieur Maestro, je reste dans l'expectative car son message était volontairement flou.

Soyez confiant à l'extrême et aveugle au maximum si vous le voulez, mais ne reprochez pas aux autres de ne pas être comme vous.

En parlant de courtoisie, évitez donc de caser les gens sans les connaitre, ça vous évitera des ennuis regrettables.

Il serait peut être préférable d'essayer de comprendre les mots employés par les autres avant d'en utiliser d'autres sans savoir de quoi on parle.

Je ne vous salue pas, Monsieur.

Monsieur Cendrillon, zut pardon, Rendilion, mille excuses, donc je disais.

Je te demande publiquement de bien vouloir excuser mon message précédent, j'étai pour tout te dire, en train de cuver la monumentale cuite d'hier et mon conseiller Shivit a vite fait de me rappeler à la bienséance ce matin au réveil, qui fut difficile et citrate-de-betaïné.

Quand a monsieur Arkan underground avec son piano-lance-BHA, il ne s'agit pas de toute évidence, d'un nouveau venu...

Voilou, je vous laisse donc messieurs je rentre changer de corps car je panse que le foie de celui ci va bientot lacher.

Le Chef d'Orchestre vous salue

Mes salutations, commandante.

Mon nom n'a pas d'importance, je ne suis que l'un des serviteurs du Maestro, et je ferai office d'intermédiare aussi longtemps qu'il consentira dialoguer avec vous. Je suis conscient que le fait qu'il n'ait daigné vous contacter lui même peut sembler être une insulte à votre rang, mais je vous prie de ne pas vous formaliser, peu nombreux sont ceux qui ont le privilège d'entendre le son de sa voix.

Je vous contacte donc sur sa demande parce que vous êtes l'un des représentants d'une coalition qui l'intéresse de par sa valeur.

Le Maestro est incontestablement l'homme le plus puissant de l'Univers à ce jour, et il a décidé de prendre le contrôle de chaque galaxie. Il souhaite vous en informer car il attend de votre coalition qu'elle se soumette à ses ordres.

J'imagine déja votre réaction en lisant ces mots, cependant je vous invite à y réfléchir sérieusement. Un refus de votre part serait sans doute très mal vécu par le Maestro. Sachez néanmoins que malgré les apparences, le Chef d'Orchestre est quelqu'un de bon. Aussi, soyez certain qu'en échange de vos loyaux services, il saura se montrer extrêmement reconnaissant. Vous trouverez toujours chez le Maestro une oreille attentive et bienveillante, et vous pourrez en cas de problème toujours compter sur le soutien de ses sbires dont l'efficacité n'est plus à prouver.

Avant de conclure, comprenez que le Maestro n'est pas le genre de personnage que l'on peut se permettre de faire languir pendant des cycles, aussi il serait de bon ton de répondre assez rapidement... Sans pour autant virer dans la précipitation, cela va de soi.

Mes respects.

Il faut reconnaitre du mérite au Maestro. Sa musique est envoutante, et finalement nous n'avons rien à lui reprocher. Il faut le laisser s'exprimer. Monsieur, en tout cas soyez le bienvenu.