Nous avons lu les interventions et exprimé nos raisons. L'USS-6 a autorisé certains des nôtres à rejoindre la Coalition Renaissance. Ceci afin de faire comprendre au Commandant Luc555 que nous sommes loin d'être des crétins finis.

Le Conseil de la Résistance a décidé de se dissoudre ainsi que la Nation dont il était l'émanation démocratique.

Nous refusons de vivre dans une Galaxie où une entité quelconque se jouerait de nous, à sa volonté au petit déjeuner, au déjeuner puis au dîner.

L'USS-6 a réussi à établir dans son Secteur une paix durable en procédant à des redistributions de ressources, de planètes et en instaurant un climat propice à la diplomatie.

En l'occurence, nous avons fait plus que la Commandante Galya qui ne cesse de faire germer la zizanie tout en nous racontant l'histoire d'un danger très très très très très lointain. Ces travaux furent réalisés parce que nous avions pris nos responsabilités et décidé de privilégier la vie commune.

L'ingérence de cette commandante dans la vie politique est le germe de nombreux problèmes et son silence coupable ne nous incite en aucune façon à accéder à ses desiderata subis, soudains, brusques, inexpliqués, ingérables et profondément ...

Nous prononcerons donc sous peu la dissolution de notre Nation. Nous passerons les prochaines heures à envoyer des messages de remerciements à ceux qui nous ont aidé, appuyé, conseillé ou ... supporté.

Nous laissons les inconstants et les faibles se satisfaire des délires de la Commandante Galya. Nous laissons aussi cette Galaxie aux mains des abrutis pensant que la Poésie peut se salir dans la politique quotidienne ...

L'une des Commandantes proche de nous a tenté de nous convaincre de ne pas abandonner car le Conseil de la Résistance était devenu une force importante dans le Secteur et cette Galaxie. C'est parce que nous sommes devenus cela que nous préférons prononcer notre déchéance. Il y aurait eu sous peu des décisions à prendre : la destruction de Galya ou, a contrario, la mise à son service d'une flotte de guerre conséquente et dangereuse.

Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes plus que des esprits avides de guerre, plus que des restes d'activistes boutonneux ... Nous sommes capables de créer, d'espérer et de suivre la voie de la Raison.

En conséquence, le Conseil de la Résistance se contentera, dans les prochains jours de gérer les affaires courantes.

Hé bien, votre susceptibilité vous aura poussé bien loin…

Je ne partage pas votre vision manichéenne, mais cela ne m’empêche pas de regretter votre départ.

Je vous souhaite la paix.

C'est effectivement un mélange de résignation et de désespoir de voir que le travail effectué ne compte pas. Le Conseil de la Résistance ne souhaite pas devenir un instrument jetable : nous avons porté trop de soin à bâtir pour accepter que tout puisse être remise en cause à tout moment.

I

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles

La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,

Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles ...

- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie

Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir;

Voici plus de mille ans que sa douce folie

Murmure sa romance à la brise du soir.

Le vent baise ses seins et déploie en corolle

Ses grands voiles bercés mollement par les eaux;

Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,

Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle;

Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,

Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile:

- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

II

O pâle Ophélia! belle comme la neige!

Oui, tu mourus, enfant, par un fleuve emporté!

- C'est que les vents tombant des grands monts de Norwège

T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté;

C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,

A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits;

Que ton coeur écoutait le chant de la Nature

Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits;

C'est que la voix des mers folles, immense râle,

Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux;

C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,

Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux!

Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre Folle!

Tu te fondais à lui comme une neige au feu:

Tes grandes visions étranglaient ta parole

- Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu!

III

- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles

Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,

Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,

La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

Grande résolution de Zux : parler en poêmes...

Je n'en suis pas certaine, Galya ... L'avenir que vous me laissez est de devenir votre bourreau ou votre sicaire. Les deux solutions ne plaisent guère au Conseil de la Résistance.

L'USS-6 avait pour objectif de devenir une partie intégrante de cette Galaxie ! Nous avions annoncé notre naissance, nous avions officialisé notre action et nos buts.

Je considère comme un échec personnel de ne pas avoir pu montrer que nous comptions, comme groupe, comme Coalition. Comme Représentante de cette Union Sectorielle, je pensais avoir fait état du sérieux de nos objectifs et de notre volonté d'être !

Vos invitations envoyées à nos membres ne fut que la preuve d'un échec que je n'ai pas pu prévoir et que j'aurais dû estimer comme réel.

Cette faute ne peut raisonablement pas être pardonnée. Elle ne peut se laver que par l'oubli de notre Civilisation.