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Crépuscule

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Cdt. Corbeau noir.
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21/10/308 ETU 16:54
Ce(tte) commandant(e) soutient Apocalypsis.
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Merci de ne pas poster sans mp préalable de ma part! ^^
«Nous sommes des êtres vaniteux. De par notre essence même, nous nous pensons capable de chambouler l'Univers. Bien pire encore, nous nous pensons capable de le transformer à notre image. C'est de là que naissent les conflits, terreaux des civilisations, des Hommes et de l'avenir. Mais avons nous raison? Sommes nous réellement maitres de notre destin? Pouvons nous décider de ce que nous allons faire? Et si c'était plutôt l'Univers lui-même qui se jouait de nous?» Arabas de l'Ombre
Les sensations se bousculaient. Il fallait remettre de l'ordre dans tout ça, faire un tri, organiser ces alertes physiologiques afin de ne pas encombrer son esprit embrumé. Une sensation à la fois. D'abord, il avait ressenti la chaleur. Sèche, rugueuse, mordante, impitoyable. Elle l'entourait totalement mais cette sensation atteignait son paroxysme de douleur sur le visage car cette chaleur le brûlait même.
Ensuite, la soif. La gorge sèche et enrouée, la langue gonflée et pâteuse et les yeux qui ont du mal à s'ouvrir car complètement irrités. Cela tenaillait le ventre et l'empêchait de réfléchir correctement.
Et enfin, une terrible douleur. Une de celle qui vriller l'esprit, qui fait battre le cœur si fort que le crâne ne semble être qu'un simple tambour. Il devait rester coucher, son corps le lui hurlait, mais en même temps, il devait savoir. Il devait voir ce qu'il y avait autour de lui, dans quel état était son corps et surtout, si Fleur de Lune était toujours accroché à sa ceinture.
Il essaya de bouger la main pour voir au niveau de sa ceinture mais son corps refusa de bouger et à la place, une douleur le fit grogner. Il sentit alors un mouvement. Oui, il avait ressenti un mouvement d'air sur sa droite et désormais, en se concentrant, il pouvait entendre une respiration profonde et régulière ainsi qu'un... Battement de cœur. Un être humain?
Pourtant, l'autre ne sembla pas s'approcher encore. Était-il prisonnier? Ou bien était-ce un quelconque docteur qui venait l'observer de loin? A moins que cela ne soit une personne se demandant s'il était mort? De toute façon, autant tenter à nouveau de bouger, c'était cela qui avait fait réagir la personne d'à coté.
Cette fois-ci, Corbeau tenta de se mettre sur le coté pour voir si seul son bras lui faisait mal. Il prit une grande inspiration et tenta de se rouler pour pouvoir ensuite s'appuyer avec le reste du corps et ainsi se lever d'une traite. Mais alors qu'il se préparait à rouler sur le coté, deux mains vinrent lui entourer les épaules et une voix grave lui dit calmement :
« Maitre. Vous ne devriez pas bouger... »
Maitre? Qui donc pouvait l'appeler comme ça? Il avait toujours refusé les nombreuses demandes du Conseil de rétablir l'esclavage au nom des « profits énormes » que cela pourrait réaliser. Et il avait aussi fait en sorte de supprimer cette pratique sur l'ensemble des mondes conquis par l'Empire. Alors qui pouvait bien l'appeler ainsi? Sa voix ne semblait pas être agressive ou menaçante. Rien dans le ton ne trahissait un quelconque énervement mais plutôt une forme d'inquiétude. Et de compassion aussi. Cette personne ou plutôt cet homme s'inquiétait pour lui et ne voulait pas le voir souffrir car il l'aimait bien.
Il fallait qu'il sache où il était. Il fallait qu'il sache qui était en face de lui. Il essaya d'ouvrir les yeux mais même ces derniers refusait de lui obéir. Quelque chose n'allait vraiment pas et il fallait qu'il parle. Lorsqu'il essaya de bouger ses lèvres, la même douleur lui transperça la poitrine et tout ce qui sorti de sa gorge fut un râle incompréhensible. Il n'était pas prisonnier de quelqu'un mais de lui-même. Il ne pouvait pas communiquer, bouger, voir ou comprendre. Il fallait que l'autre lui explique pour qu'il puisse comprendre et peut-être agir en conséquence. Rester ainsi enfermé dans son corps sans autre occupation que réfléchir pouvait le rendre fou voire même réveiller la présence de l'autre qui dormait en lui...
Soudain, un éclair lui traversa l'esprit. Un flash de lumière qui sembla lui glisser une information au sein de l'oreille. Il était sur Dar-Es-Bal, le sanctuaire de l'esprit. Une ancienne planète de l'Empire de l'Ombre lorsque la galaxie se nommait Espérance.
Cette planète n'était aujourd'hui qu'un caillou balayé par les vents et pourtant, il savait qu'il y avait ici quelque chose de cacher. Oui, lui et Hadji était venus pour trouver cette chose afin qu'il... Une douleur lui vrilla la tête et lui fit pousser un énième grognement. L'homme qui était à coté de lui se pencha sur lui et lui ouvrit délicatement la bouche avant de verser une petite quantité d'une liquide chaud et salé. Le goût de fer qu'il reconnu alors réveilla en lui un autre souvenir.
Il se trouvait alors dans une immense salle souterraine. L'ensemble de la structure avait apparemment bien résisté à l'Apocalypse et au temps étant donné que si ce n'est quelque fissure sur la porte en acier ultra-renforcée et quelques gravillons sur le sol, tout était dans le même état que lorsqu'il était parti chercher celle qu'il croyait être l'Elu avant de mourir tué par Louis.
Destin méprisable que celui-là...
Dans cette salle se trouvait deux ordinateurs datant d'Espérance ainsi que les fameuses cuves qui avaient servi au développement du projet Ramsha. Un projet bien sombre et ténébreux qui à l'époque aurait déjà été considérés comme extrèmement subversif par l'ensemble des communautés scientifiques. Mais pour mener à bien les expérimentations, il avait lui-même participé en tant que chercheur et il avait aidé par deux hommes. L'un était l'arrière grand-père de Hadji, Siknosh et le deuxième n'était autre que le frère de Corbeau, Nathael. Les découvertes qu'ils avaient fait avaient été très intéressantes mais malheureusement, les conclusions n'avaient put être utilisées avant que la Galaxie ne soit balayé par le souffle destructeur.
Il se souvenait que c'était « l'autre » qui lui avait conseillé d'installer la structure sous terre afin de la protéger de potentielles agressions naturelles ou non. Peut-être que « l'autre » avait été capable de voir le futur et donc de prévoir ce moment? Impossible...
Corbeau avait alors fait un signe à Hadji pour que ce dernier enregistre l'ensemble des données du projet sur la cellule de sauvegarde tandis que Corbeau était parti seul dans les profondeurs du complexe.
Car le véritable intérêt résidait dans les profondeurs de cette planète. Le projet avait certes été très intéressant mais si Corbeau avait établi le centre de recherche sur cette planète, c'était surtout pour détourner l'attention potentielle des gens pour ce qu'il avait découvert. Son esprit s'embrouillait alors. Il se voyait avancer dans une obscurité sans fin et descendre, descendre, descendre descendre des millions de marches. L'air ne se réchauffait pas mais au contraire devenait de plus en plus glacial. L'air semblait vouloir accrocher et maintenir son cœur dans un état de stabilité comme si cet organe était gelé...
Il avait vus des choses, des corps, des vêtements, des armes. Du sang maculait les murs et le sol. L'horreur et la peur qui avaient traversé ces gens lors de leur mort se ressentait encore. L'air était froid à cause de ces gens. L'esprit de Corbeau eut alors du mal à se souvenir précisément de ce qu'il avait vus ensuite. Il savait juste qu'il avait continué de descendre encore et encore jusqu'à arriver devant une immense porte.
Point de cadenas, de serrures ou de n'importe quel système de fermeture. La porte était décoré d'une immense montagne surmontée d'un croissant de lune qui semblait vouloir couvrir le sommet de cette montagne des attaques extérieures possibles. Corbeau fut parcouru d'un frisson. Il ne se souvenait plus pourquoi mais il était ici pour résoudre des questions qui le concernait lui et lui seul. C'était pour ça que tout ceux qui avaient tenté de s'approcher de ce lieux avaient été déchiqueté. Par quoi? Corbeau n'arrivait pas à se souvenir et pourtant, il était sûr que cette chose pourrait le tuer lui aussi si l'envie lui en prenait...
Il avait alors poussé cette immense double porte qui avait coulissé en silence. Lorsqu'elle s'était entrouverte, une lumière avait filtré et une fois cette dernière totalement écartée, cette lumière l'avait ébloui pendant quelques secondes. En rouvrant les yeux, il avait alors vus...
Une terrible douleur lui lacera alors l'esprit. Il avait l'impression que quelqu'un venait de lui donner un coup de fouet enflammé. Il poussa un long hurlement qui résonna durant quelques secondes. Dans un ravin. Ils étaient dans un ravin. Il put sentir l'homme s'approcher de lui affolé mais Corbeau sombra dans un coma.
Il était entouré d'obscurité. Il ne distinguait rien et pourtant il savait que quelque chose trainait autour de lui. Il pouvait le sentir. Cette chose ne faisait pas de bruit et n'avait pas d'odeur. Mais elle était là, à lui tourner autour et à se réjouir de sa crainte. Où était-il? Revoyait-il l'escalier qui menait à cette grande porte? Il avait couru mais aucune marches ni même une seule aspérité ne rencontrait son chemin. Il était sur du plat et apparemment les murs étaient assez loin pour qu'il cours jusqu'à être complètement essoufflé sans même en toucher un seul.
Et soudain, il comprit. Il y était à nouveau. Un endroit bien pire que la mort ou que le coma. Ici, il était devenu fou, il avait essayé de mourir. Il était dans son esprit. Dans l'endroit où il avait cloisonné la présence de l'Antéchrist. La Cellule de Kera. Et cette présence qui lui tournait autour et le menaçait de toute part n'était rien d'autre que ce cauchemar ambulant, cette erreur qui n'aurait jamais dus être...
Il cria mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il le savait pertinemment qu'il n'entendrait rien mais l'autre qui était avec lui l'entendrait. Et l'ombre apparu devant lui. Ses traits étaient cachés dans la noirceur et seul ses deux yeux, plus noirs que la noirceur même brillaient d'un éclat farouche.
Pourquoi était-il tout les deux là? Normalement, cet endroit était le lieu où l'une des personnalité était enfermée lorsque l'autre prenait le dessus. Y en avait-il une troisième qu'ils n'avaient pas sentie?
Et soudain, l'air libre, le soleil, la lumière, la chaleur, la soif, la douleur, le sang qui bat aux tempes, l'envie de respirer, les muscles qui se contractent pour se relever, la douleur, le regard de détresse devant l'horizon plate et vide, l'interrogation d'Hadji, la douleur, l'incompréhension et la douleur.
Il était dans cette cellule psychique avec son autre « moi » et d'un seul coup, il se retrouvait dehors, capable de bouger, de parler. Corbeau fit une rapide inspection de son corps pour détecter une quelconque blessures qui put l'informer sur le temps qu'il était resté ainsi, sur le fait qu'il ne pouvait pas bouger il y a de cela quelque temps.
Mais rien. De la poussière, les mêmes cicatrices des vêtements déchirés mais rien. Il était indemne de toutes blessures ce qui n'était pourtant pas le cas de son compagnon. Ce dernier avait en effet plusieurs entailles au bras et sa poitrine était couverte de ce qui semblait être des griffures à des profondeurs plus ou moins importantes.
Hadji le regardait, l'air étonné, le regard plein de larmes. Il semblait vouloir parler mais n'arrivait pas à articuler clairement un seul mot. Corbeau ne put s'empêcher de demander :
« - Que s'est-il passé? Je ne me souvenais de rien, mon corps ne me permettait plus un seul mouvement, je sombre dans un coma où je vais dans des endroits que je n'aurais jamais du visiter et me voilà vivant, indemne et sans aucun souvenirs de ce qui s'est passé après cette porte. Hadji, mon fidèle ami, réponds moi.
Où sommes nous? Que s'est-il passé? »
Le colosse semblait apeuré. Il était pourtant nettement plus impressionnant que Corbeau avec ses bons deux mètres vingt, sa masse musculaire à faire pâlir d'envie n'importe quel haltérophile et surtout sa grande maitrise des arts de combat et des armes. Corbeau n'avait réussi à lui faire peur que lorsqu'il l'avait pris sous son aile et lui avait montré l'étendue de ses pouvoirs.
Lorsqu'il put enfin articuler quelques mots, il lui répondit :
« - Vous... Maitre, je ne... Enfin, comment... Vous... Vous étiez... Mort. Cela fait deux jours que je veille sur votre... Enfin... Sur vous... »
Impossible. Une seule explication. La Limite avait été franchie. Mais par qui?
Cdte. Rose
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23/10/308 ETU 10:23
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Rose fulminait. Ils avaient osé, ces crétins indisciplinés. Ils avaient osé s'opposer à elle lorsqu'elle avait annoncé qu'elle allait dissoudre l'armée de l'Obscurité et remplacer plusieurs généraux de l'Etat major. L'ensemble de cette branche armée de kamikazes s'étaient retirés sans dire mot et les généraux avaient quitté leurs fonctions, l'air crispé et énervé.
Réactions normales de la part d'un homme qui se voit rabaisser par une femme. Elle avait observé la chose se produire à chaque fois qu'elle donnait un ordre que l'homme en face d'elle réprouvait. Il suffisait alors de rappeler sa descendance en faisant luire dans ses yeux la lueur bleue que chaque femme de la faille Sombranasis pouvait faire briller, rappel de la descendance directe avec la Lune Sombre.
Mais ici, elle n'avait pas eut besoin de rappeler son ascendance. Les fidèles à son grand-père étaient partis sans dire un mot, sans aucunes protestations et même la population les ignoraient. Mieux que personne, ils étaient censés savoir que s'attaquer aux héritiers de la Lune Sombre était pire qu'une folie. Mais comment essayer de raisonner des gens entraînés à mourir par... Fanatisme envers quelqu'un de désormais mort et enterré? Rose avait organisé d'immenses funérailles pour son grand-père. L'ensemble de l'Empire avait été déclaré en état de deuil pendant deux semaines mais rien n'y avait fait. Les partisans du vieil homme continuaient de penser que ce dernier n'était pas mort et que sa petite-fille se livrait là à un coup d'Etat à peine dissimulé.
Dans l'ensemble, au début de son règne, aucun problèmes n'étaient apparus. Elle avait pu calmement et méthodiquement mettre en place son propre bras armé composé uniquement de femmes qui lui étaient entièrement dévouées. Elle avait élevé à des rangs supérieures les plus méritantes, poussant ainsi les autres à donner le meilleur d'elle-même pour la satisfaire.
L'administration avait été peu à peu épurée sans que cela ne face aucune vagues dans la population. Cette dernière se contentait en effet des réformes récentes qui visaient à l'augmentation des revenus pour les plus pauvres. Du pain, des jeux et le peuple sera content... Un stratège des temps anciens avait énoncer cette phrase qui était toujours d'actualité et le serait encore pour très longtemps.
Elle avait même eut l'occasion de relancer la recherche dans certains domaines comme la génétique ou la procréation à l'aide de machines. De progrès intéressants avaient été faits et peut-être pourrait-elle développer à l'aide de cela une nouvelle forme d'êtres vivants capables d'êtres reproduits à la chaîne et avec des capacités améliorées pour ses armées. Des kamikazes jetables...
Bien présenté, elle passerait ainsi pour quelqu'un d'humain par rapport à son grand-père qui avait toujours refusé de pousser ce genre de recherches qu'ils qualifiaient de dangereuse pour la stabilité politique. Mais ce qu'il n'avait pas compris, c'était que cette stabilité se maintenait d'une manière très particulière. En effet, pour contrebalancer un effet négatif, de la bonne communication et un effet positif suffisait amplement.
Les masses étaient manipulables à souhait et elle avait l'impression de comprendre ces choses d'une manière étonnamment fluide et aisé. Ainsi, elle avait établie l'idée que les masses pouvaient être comparés à des fluides. Pour les amener dans une direction et à un point précis, il suffisait d'incliner le plan dans le bon angle et de placer sur le chemin de ce fluide les obstacles adaptés pour l'amener au but recherché. Elle avait essayé de l'expliquer plusieurs fois à ses conseillères mais elles n'arrivaient pas à la comprendre et même à l'écrit, sa logique paraissait brouillonne et peu claire.
Elle avait aussi fait de très nombreuses recherches sur les écrits des membres de sa famille. Chacun d'entre eux semblaient avoir une spécialité. Un domaine qu'il maitrisait particulièrement bien.
Pourtant, cette capacité de compréhension et le problème de clarté qui en découlait semblaient assez similaires à ce qu'elle ressentait. Pourtant, cette compréhension ne s'appliquait qu'à un seul domaine.
Elle sentait pourtant qu'elle était capable de comprendre encore plus de choses. Qu'elle pouvait même tout comprendre si elle le désirait. Mais quelque chose dans son esprit l'avertissait du danger d'un telle possibilité. Mais la tentation de connaître jusqu'au tréfond de l'Univers et de la création était là... Une petite voix lui chuchotait certains soirs lorsqu'elle se trouvait seul dans son bureau, fatiguée par une longue journée de travail, de se laisser tenter. De laisser ce flot de connaissance sans fin couler en elle. De devenir plus forte que tout ceux de sa famille. Plus importante que son grand-père! Elle serait l'équivalent de la Lune Sombre...
Et ce n'était qu'une première étape reprenait ensuite cette petite voix que ce n'était là qu'une première étape. Qu'il y en avait bien d'autre après celle-là et qu'après ça, rien ne pourrait plus jamais l'arrêter...
Au début, elle avait mis cela sur le compte de la fatigue. Mais cela s'était répété plusieurs fois et elle pouvait même l'entendre dans certains cas comme lorsqu'elle était très tendue ou énervée. En se concentrant, elle pouvait entendre les chuchotements incessants de cette petite voix.
Les récents évènements et particulièrement l'idée d'une potentielle guerre civile rendait cette envie encore plus grande. Elle pouvait même entendre les chuchotements en pleine journée et en pleine réunion. Cette voix lui glissait de franchir le pas et ainsi, elle pourrait comprendre l'ensemble de la situation dans ses moindres détails et ainsi agir avec une efficacité nettement supérieure pour régler ce conflit.
Cela commençait à l'irriter même si elle ne pouvait nier que les arguments de cette voix qu'elle ne connaissait pas étaient en train de la convaincre...
Jour après jour, heures après heures, minutes après minutes, secondes après secondes... Je lui parle sans jamais m'arrêter. Elle ne me connaît pas mais moi, je sais tout d'elle, de ses envies, de ses pleurs, de ses regrets, de ses joies, de ses peurs, de ses colères... Je suis elle comme elle est moi. Une nous ne sommes qu'un. Notre unité nous divise cependant. La Fracture peut être réparée.
Je sais que ce que je fais doit être fait. Je me souviens l'avoir fait sur des millions de gens avant elle. Si ce n'est des milliards. Je suis eux comme ils sont moi. Mais ils refusent...
Tous... Ils refusent...
Mais je vis dans l'infini. Le temps n'a pas de prise sur moi. La Fracture... Elle doit être réparée. Je dois réparer l'erreur qui a été faite. Je dois lui montrer les chemins. Je dois rassembler l'Unité.
Nous ne devons plus faire qu'un.
Notre unité nous divise. Mais ensemble, l'impossible est déjà accomplis...
Une drôle de sensation. Il fallait qu'elle se reprenne. En ce moment, l'ensemble de l'Etat major la regardait d'un air étrange et anxieux. Les gardiennes s'étaient discrètement rapprochées pour sonder son verre et y détecter la présence d'un quelconque poison. Elle le savait car elle avait établi la procédure. Au moindre signe ou attitude étrange, elles devaient vérifier les poisons.
S'ils n'y en avaient pas, elles devaient attendre. Cela avait surtout pour but de les rassurer car depuis qu'elle avait fait ces entrainements dans les caves de la Citadelle, elle savait que les poisons ne pouvaient plus avoir aucun effet sur elle. Elle avait essayé de boire plusieurs d'entre eux tout en les testant sur des kamikazes qui avaient tenté de la tuer.
Ils mourraient dans des souffrances atroces mais pour elle, rien ne se passait. C'était comme si elle pouvait voir, localiser le poison dans son corps. Il lui suffisait alors de voir à quoi il ressemblait et d'enlever un morceau par-ci ou un morceau par là pour le rendre inoffensif. Une fois, sans faire exprès, elle avait même enlevée un morceau supplémentaire et après cela, elle n'avait pas eut besoin de dormir pendant une semaine. L'idée été apparue séduisante mais risqué. Qui pouvait dire ce qu'il se passerait si elle se trompait et qu'elle mettait au monde un poison inconnu et surpuissant?
Pour l'instant, il fallait se concentrer sur cette réunion. Apparemment, cette armée rebelle avait tenté de prendre des planètes dans la bordure du secteur 9 en vus de commencer une guerilla au nom de leur ancien seigneur. Les populations s'en moquaient le plus souvent même si certaine commençaient à se rebeller contre ses soldats adeptes d'un temps où le travail était plus conséquent et le seigneur plus vieux. Apparemment, la jeunesse de Rose jouait dans son camp car les gens voyait en elle une dirigeante moderne capable de mener l'Empire vers un futur meilleur.
Mais une chose l'énervait par dessus tout. Elle avait essayé plusieurs moyens pour éradiquer cette superstition idiote mais rien n'y faisait. Elle était certes considérée comme une dirigeante meilleure lais son grand-père faisait l'objet d'un immense culte populaire. Ses légendes étaient encore racontées avec craintes et bien peu de gens osaient encore critiquer ouvertement l'ancien Seigneur.
Après tout, il était déjà revenu d'entre les morts une fois, avec un nouveau corps et des connaissances étranges. Rien ne disait qu'il ne reviendrait pas encore et encore... Certains racontaient même qu'il était une incarnation de la Lune Sombre et que cette dernière cherchait à communiquer avec ses croyants par l'intermédiaire de celui qui avait propulsé l'Empire au rang de puissance galactique.
Cette croyance l'empêchait de critiquer ouvertement son grand-père et donc d'arriver à galvaniser les foules pour que ces dernières se retournent contre les traîtres. Le seule avantage était qu'on lui montrait un minimum de respect. Mais elle aurait très bien pu se passer de cette mystification sordide et se faire respecter à l'aide de quelques tours...
Au moment où le général Nacrho allait prendre la parole pour évoquer la possibilité d'abandonner des planètes, une Soeur de la Congrégation entra sans frapper et se dirigea vers Rose pour lui glisser à l'oreille :
« Dame... Nous avons senti une vague dans le ciel. Elle n'aurait pas du apparaître.
Que signifie cela? Notre Déesse nous aurait elle envoyé un message ou un prophète?
Nous pensons qu'il s'agit d'une erreur mais dans le doute, nous avons voulu vous prévenir. Il pourrait s'agir de...
Dépêche toi, tu interromps une réunion importante!
Dame, il pourrait s'agir du seigneur Corbeau... Les vagues montrent deux champs inverses. Et aux dernières nouvelles, il était le seul à pouvoir émettre ainsi... »
Impossible. Le vieillard devait être mort et enterré! Cela faisait plusieurs mois qu'il était parti sans donner de nouvelles et jamais aucune des Soeurs qu'elle avait formé ou même elle n'avait retrouvé une trace énergétique de son grand-père. Il était mort. Ou alors disparu dans un aspérité spatio-temporelle comme un trou noir!
Vivant! Ce vieil homme était vivant. Il voudrait surement récupérer son bien et les changements qu'elle avait accompli ne lui plairait surement pas... Une seule solution, se battre contre lui, l'empêcher de revenir voire le tuer.
Mais comment? C'était lui qui l'avait formé aux arts du combat et il devait surement garder encore beaucoup de tours dans son sac. Et puis rien ne disait qu'il n'était revenu encore plus puissant car personne ne savait où il était parti...
Sa main droite tremblait et quelques chuchotements se firent entendre à la table autour d'elle. D'un regard, elle ordonna à ce que tous quittent cette salle. Même les gardes. Il fallait qu'elle soit seule.
Une fois qu'elle fut seule, elle put laisser libre cour à sa peur. Car elle était morte de peur.
Elle avait enfreint l'ensemble des lois et préceptes que son grand-père avait édicté. Et surtout, elle avait relancé les fameuses recherches Verdana qui avaient failli rendre son grand-père fou. Elle avait aussi fait de la manipulation génétique, elle avait réformé tout un système...
Tant de choix opposés à celui de son grand-père.
Mais une pensée lui vint à l'esprit. Tout ce qu'elle avait changé avait tenu. Aucune grosse révolte, aucune vraie guerre civile. Certes, une de celle-là était sur le point de commencer mais déjà, les troupes pour contrer les traitres étaient en route. Elle était désormais la vraie dirigeante de l'Empire.
Lui n'était rien de plus qu'un vieillard capable de manipuler un bout de métal. Certes, il avait fait de grandes choses et apparemment, il était touché par la grâce de la Lune Sombre.
Mais tout ceci ne pourrait l'empêcher de clairement continuer à diriger. Et puis si elle le voulait, elle pouvait devenir extrêmement puissante. Plus puissante que tout ceux de sa famille...
Alors Rose commença à écouter la petite voix...
Cdt. Corbeau noir.
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09/12/308 ETU 21:07
Ce(tte) commandant(e) soutient Apocalypsis.
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Corbeau regardait les lambeaux qui restaient encore sur son corps. Ils avaient marché pendant plusieurs jours, pendant plusieurs semaines. Ils buvaient leur propre sang pour éviter de se déshydrater tout en usant des quelques tours de passe-passe que Corbeau avait put mystérieusement apprendre en bas.
Après sa « mort », ses blessures s'étaient remises avec une vitesse accrue si bien qu'Hadji en était resté encore plus mutique qu'avant. Surement effrayé. Cela attristait Corbeau de voir un homme aussi robuste que son bras droit être effrayé par une telle chose. Il sentait glisser sur lui, dans son dos, un regard où se confondait la crainte, la peur, l'angoisse mais aussi l'envie, la jalousie, le désir si ce n'est par moment la haine...
Avec cet homme à ses cotés, il pouvait à nouveau ressentir ce sentiment qu'il avait tant de fois détesté durant son enfance. Le sentiment d'exclusion, de paraître différent, de l'être même. Quand il était enfant, les autres se moquaient de lui parfois, l'évitaient souvent et rarement, ils tentaient de le tabasser. Tentative vaine étant donné que son sang était celui d'une famille de guerriers. Mais ils essayaient. Et cela lui faisait d'ailleurs plus de mal que s'il avait été réellement tabassé...
Ils essayaient de repérer l'endroit où Hadji avait atterri mais la balise de repérage semblait avoir disparu dans ce qui avait suivi son entrée dans... Le Sanctuaire. Hadji lui avait raconté que tout s'était soudain assombri et qu'il avait senti une modification de niveau atomique qui avait entraîné une forte dépression atmosphérique. L'apesanteur avait alors disparu avant de devenir au contraire plus forte et d'alterner de plus en plus rapidement.
Une sorte d'énorme faille s'était ensuite ouverte, aspirant une bonne partie du paysage environnant et Hadji ne devait sa vie qu'aux crochets que Corbeau lui avait dit de prendre et qu'il avait eut le temps d'enfoncer assez profondément dans la terre. Il avait essayé de regarder pour voir où menait cette faille mais plus il s'approchait, plus il avait eut l'impression qu'en s'approchant de trop près, ce serait son âme, sa personnalité même qui aurait été aspirée... Et puis les cris de douleurs stridents et quasi inhumains l'avaient aussi nettement découragés.
Il avait ensuite retrouvé Corbeau au milieu d'un paysage redevenus comme avant. Aucune trace de l'horreur qui avait frappé et qui resterait jamais gravée dans son corps et dans son esprit. Mais quand il avait retrouvé son maitre, ce dernier était mort. La suite, Corbeau l'avait comprise lorsqu'il s'était réveillé et qu'il avait vus les larmes d'Hadji et sa surprise à son réveil. Nul besoin de lui dire combien il avait été bouleversé.
Depuis qu'ils marchaient en silence dans ce désert, Corbeau avait plusieurs fois eut l'impression d'être épié, suivi. Il pouvait parfois entendre des voix lointaines mais rien ne semblait indiquer qu'il y ait d'autres êtres vivants ici. Même les insecte avaient désertés les plaines désertes que seul le vent parcourait encore avec gaieté. Pourtant, il fut une époque où cette planète était verte et luxuriante. Même un peu trop pour faire quoi que ce soit au départ... Il avait réussi à établir l'Empire dessus au prix de quelques contrebandiers bien formés qui lui avait laissé ce relais duquel ils ne pouvaient rien tirer avec leurs maigres moyens. Mais ils ne savaient pas ce qu'était réellement cette endroit. Personne d'ailleurs. Si ce n'est lui, Corbeau.
Il n'était même pas sûr que son père connaissait cet endroit. Pour ce qui était de son grand-père, il était sûr que l'homme ne connaissait rien. Cet homme avait surtout réussit à donner des avantages militaires aux Sombranasis. Il avait peut travaillé sur le coté mystique et obscur de son sang et d'ailleurs, personne, excepté le premier Sombranasis, Shaar-Lun avait poussé les recherches à un niveau aussi peu tangible que lui.
Et il avait réussit à trouver ces coordonnées sur un petit bout de papier griffonné à la va-vite comme dans une situation d'urgence. La première fois qu'il l'avait vus, il était resté perplexe pendant plusieurs jours car il n'y avait aucune séparation entre les chiffres et il s'agissait donc d'une suite sans aucune logique. Il avait tenté quelques manipulations génétiques avec ça, il avait tenté de trouver un code caché mais rien. Et ce n'est qu'en voyant sa petite-fille faire pareil qu'il avait réalisé que cela pouvait être ça. Et il avait vus juste.
Mais il y avait plus urgent. Ils devaient rapidement retrouver le vaisseau où bien ils risquaient de vraiment mourir déshydratés et personne ne les retrouveraient jamais... Et cela, il ne pouvait se le permettre. Car il savait qu'en venant ici il avait désormais acquis des compétences et des connaissances qui pourraient l'aider. Au fond de son cœur il le savait! Mais le plus étrange était qu'il était bien incapable de se souvenir de ces acquis pour lesquels il avait frôlé la mort. Lorsqu'il en avait parlé à Hadji, ce dernier, d'une voix bredouillant, lui avait dit que la mort lui avait peut-être effacé les dernières images qu'il avait vus. Une idée intéressante et qui serait surement vraie pour un humain normal. Mais il n'était pas normal et la génétique était là pour le prouver...
Corbeau scrutait donc l'horizon aride et vide à la recherche d'un quelconque signe du vaisseau. Mais rien. Même pas une seule montagnes au loin pour espérer avoir un point de vue plus haut. Ils étaient dans un désert de rocailles, graviers. Pas de sable mais de la poussière ce qui était bien pire car cela collait sur la peau et vous rendait moite. Des sensations désagréables mais c'était surtout la soif qui commençait à les rendre fous. Avoir constamment la gorge sèche, le bouche pâteuse et la langue gonflée était un exploit de concentration sur la tâche finale. Il aurait été des hommes vivant il y a quelques milliers d'années, ils se seraient déjà entretués par simple crise nerveuse ou par accès de colère.
Soudain, Corbeau entendit de nouveau les voix qu'il avait déjà semblé entendre. Sauf que cette fois-là, elles semblaient toutes près et au ton employées, Corbeau avait la nette impression qu'elles semblaient s'adresser... A lui. Et pourtant, personne dans les alentours et aucun vents qui aurait pu porter les voix jusqu'à son oreille. Lorsqu'il se retourna vers Hadji pour voir si ce dernier était lui aussi intrigué, il ne vit qu'un homme qui peinait à suivre le rythme et qui commençait à ne sérieusement plus pouvoir faire grand-chose. Corbeau s'arrêta, calma sa respiration et essaya de se concentrer sur les voix. Plus il rentrait dans la méditation, plus il pouvait les entendre et il se demandait comment il avait pu passer à coté de ça. Ce n'était pas un simple murmure qui aurait pu être porté par le vent. C'était un fracas de voix où chacune d'entre elle hurlait pour se faire entendre au dessus des autres, où toutes semblaient vouloir lui dire quelque chose de différent mais sur le même sujet. Plus il se concentrait, plus le brouhaha devenait fort et soudain, sa tête commença à le vriller. Il n'arrivait plus à sortir de l'état de plénitude dans lequel il était rentré et pourtant, une douleur cuisante lui vrillait les tympans. Le sang battait avec un rythme puissant et rapide à ses tempes sans qu'il n'arrive à le calmer et plus il essayait plus la vitesse d'écoulement s'accélérait.
Et soudain, il ne vit plus rien. La douleur s'arrêta, les voix se turent et devant lui, rien qu'une étendue blanche. Il était seul et pourtant il ne se sentait pas seul. La multitude de voix était là elle aussi et pourtant, rien d'eux ne transparaissait. Ils étaient invisibles... La discordance sembla peu à peu trouver un sens comme si avec le temps, il arrivait à séparer chaque fils du nœud que formait l'ensemble des voix. Certaines parlaient des langues qu'il était bien incapable de comprendre, d'autres avaient une voix si faible et lointaine qu'il n'arrivait pas à les entendre et enfin, d'autres, même en chuchotant, semblaient hurler dans ses oreilles. Mais toutes lui indiquaient une direction. Le nord-ouest. Lorsqu'il eut enfin compris ce que les voix disaient, le blanc devant lui se fractura dans un bruit cristallin et il se réveilla d'un seul coup, en sursaut et en sueur, Hadji avec un air inquiet au dessus de lui. Il s'était évanoui...
Quelques heures de marches plus tard, ils aperçurent enfin le vaisseau. Troublés, ils montèrent dedans en silence et s'envolèrent rapidement à destination d'Ombreas. Quelque chose avait vraiment changé. Ces voix étaient une manifestations de ce qu'il avait pu apprendre en bas et cela le troublait énormément. Devait-il s'inquiéter ou au contraire se réjouir? Quelles autres surprises encore ce voyage avait laissé au fond de lui? Ils purent se soigner et se laver dans le vaisseau et après avoir fait plusieurs jours de voyage, Corbeau vit un de ses X-com de rechange vibrer. Étrange qu'il n'ait rien capté sur la planète, elle se situe pourtant à coté d'un relais... Lorsqu'il lu le message, son visage s'assombrit soudain. Les nouvelles n'étaient pas bonnes dans l'Empire et quelques minutes après avoir reçu ce message, il pu en recevoir une bonne centaine encore. L'Empire était en ce moment en période de crise et il se devait de rentrer le plus tôt possible pour en finir une bonne fois pour toute avec ce problème.
Mais soudain, son œil fut attiré par un message avec un titre étrange. Après l'avoir ouvert, un sourire apparu au coin des lèvres. Intéressant. Voilà qui allait lui donner une bonne occupation en plus de la gestion de l'Empire. Et il en avait bien besoin!

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