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Cdte. Katara
Respect diplomatique : 344 11/01/309 ETU 19:15 |
Score : 10
Détails
Profond sommeil. Quelque chose ne va pas... J’étouffe, je ne connais rien ici, je veux toucher, je veux parler, je veux sentir... un visage, un corps... non t'en vas pas ! La forêt... la nuit... Des mirages ! Je peux sentir la peine, j'ai mal, j'ai peur... Je chute.. J’ai envie de vomir. Tout devient flou, les lumières fusent dans tous les sens, tourbillonnent et emmêlent mes sens. Les sons s’entrechoquent et le vertige me happe, m’emporte dans son sillage, je tombe dans un tunnel sans fond. J’aurai dû me briser les os cent fois, mais rien, aucune douleur, aucun sang versé et je chute indéfiniment sans pouvoir me raccrocher, il n’y a rien... Le vide, le néant. Soudain, je me relève. Je demeure quelques minutes, en souriant, debout dans le soleil qui se levait. La forêt m'entourait. Des arbres, des plantes, l'eau qui coule près de moi, produisant un son merveilleux. Elle regarda autour d'elle... lentement... Elle ne prit pas le temps d'admirer les merveilles du paysage. Le temps semblait être suspendu. Elle ferma les yeux et se laissa guider par son instinct. Elle se mit à marcher, les yeux fermés, sans voir ou elle allait... mais le sachant parfaitement.. instinctivement... Elle marcha toute la journée, sans faillir, d'un pas régulier et rapide. A la tombée de la nuit, elle était dans un charmant petit chemin, tracé par le passage des animaux. La lumière tombante éclairaient les immenses arbres qui l'entouraient. Une inscription. Elle se rapprocha d'un immense tronc, juste devant elle. Elle lut à mi-voix ce qui y était écrit : Te souviens-tu de ce passé... Amour perdu, souvenirs brouillés... Te souviens-tu de ce présent... chemins croisés, amour trouvé... Te souviens-tu de ce futur... destins liés, avenir tracé... J'étais perdu, tu m'as trouvé... J'étais confus, tu m'as aidé... J'étais las, tu m'as gardé... Puis elle se souvint parfaitement de l'origine de ce message. Elle leva les yeux plus haut, dans le tronc, et un nom de commandant, à moitié effacé par le temps, était écrit en lettre dorées. C'était bien de lui... Afin d'éviter de se laisser emporter par ses émotions, elle reprit d'un pas vif sa route à travers la forêt. A sa droite, un lac. Une fleur séchée, pauvre débris d'une splendeur passée, tombe, tourbillonnante et légère, sur la surface paisible de l'eau, brisant ainsi le calme scintillant de sa surface si fragile. Les souvenirs se bousculent. Une pensée, puis une larme. Unique, austère et amère, racontant toute une sombre histoire. Une larme et dans cette larme, une douleur insondable; profonde comme un gouffre sans fond dans un monde si noir... noire comme Espoir.. Morosité encombrante, bonheur perdu. Morosité sombre, floue et lourdeur empoisonnée... se proliférait parmi tout ces commandants. Elle pénétra alors dans un vaste espace dégagé, une clairière. Elle regarda devant elle... Intriguée, fascinée... Une série d'arbres, tous les uns plus grands que les autres, perdus dans cette clairière. Elle se rapprocha de l'un d'eux.. Comme précédemment, une inscription se trouvait sur chacun des troncs des arbres. Elle avança, pieds nus sur l'herbe, et lut successivement chacune des inscriptions. La vie est belle paraît il Comme certains la décrivent-ils Mais qu'a-t-elle de si joli Ici où le malheur sévit ? On dit la vie n'est que bonheur Qu'il faut vivre minutes et heures En profitant de chaque instants... Que faire avec la solitude La routine et l'habitude Qui nous enferment sans répit Tout le long de notre vie... En haut, figurait un autre nom de commandant. Elle ne comprenait pas ce que signifiait tout cela... Mais peu lui importait. Des dizaines, non, des centaines d'arbres géants se suivaient ainsi, chacun portant inscription, au dessus duquel figurait le nom d'un commandant. Elle ne prit pas le temps de les lire tous. Trop impatiente. Parfois, elle lisait furtivement quelques passages...: "Les âmes glissent vers le néant Où elles restent éternellement...". Mais elle ne s'y attardait pas plus. Tout cela la dépassait ! La nuit était douce et belle sous cette voûte céleste piquée d’une multitude de lumières astrales. La Lune, par ses rayons de divine luminescence, donnait à toute chose une apparence spectrale mirifique et magnifique. Voilà plusieurs heures qu'elle avait quittée la clairière. Elle se laissa emporter par cette magie apaisante, cette douceur semblant issue d'une dimension n'existant que dans les rêves les plus profonds. Oui... tel était le monde d'aujourd'hui. Peut être... oui, peut être l'Amazone s'était elle laissé submerger par ses désirs de paix et de sérénité. Elle ne voulait plus savoir ou elle se trouvait. L'important pour elle, était maintenant d'y rester... Une douce pluie commençait à s'abattre dans cette nuit profonde. Peu lui importait. De toute manière, la pluie ne représente-elle pas la douceur, la sensibilité, le sens de l’amitié et de la justice, la facilité à voir le bon côté des gens, même enfoui au plus profond des gens ?? Et ne disait-elle pas avoir un don inné pour l'eau et la nature ? C'était donc cela... Quelques minutes s’écoulèrent, égrenant les secondes au rythme de la douce brise nocturne et fraîche. Sentir cette brise, voir le vide devant elle, évoluer sous cette voûte étoilée sous le regard de la divine Lune... Utopie révolue. Pour la première fois depuis des semaines, un sourire particulier apparut sur ses lèvres. Ce n’était pas un de ses sourires forcés qu’elle affichait devant ses amis afin de cacher ses blessures, c’était un sourire sincère, serein. Son cœur avait enfin trouvé l’apaisement tant cherché depuis si longtemps. Elle marchait, profitant de chaque souffle de vent, de chaque embrun, lavant ses poumons de toute les laideurs asphyxiantes du passé. Que faire à présent ? Continuer jusqu'au bout de ce rêve et tout serait fini... Ou retourner sur ses pas et tout continuerait... Continuerait à l’identique ? Ou était-il possible de mettre fin à cette situation pour recommencer à zéro, une nouvelle naissance pour une nouvelle vie, laisser tous les problèmes au bout de ce rêve. Affronter le vide et la fin de tout ? Ou affronter la pierre et les blessures de la vie ? Cette bataille entre ces deux propositions alléchantes dura quelques minutes. Les minutes... ou plutôt le temps. Voilà le problème. Tout problème voit une solution. Toute solution a ses défauts... Pour elle, le temps lui manquait... Le vide l'avait vaincu. Le temps était son ennemi. Le temps l'avait vaincue... Restant debout à contempler l’horizon invisible et noir, Katara réfléchissait à sa situation et à la façon de s’en extraire, ou de l’éluder. Que faire ? Elle laissa la divine luminescence la guider à travers les ténèbres afin de libérer son coeur et son âme des noirceurs qui l'emprisonnait... La Lune... Astre magnifique influençant la conscience humaine, sa lumière guidant les égarés dans la nuit, apaisant les âmes tourmentées, éclairant de sa douce et grisante lumière. Katara l’observa un moment, la priant de toute la force de son être. Sans la quitter des yeux, elle alla s’asseoir sur un rocher... Des larmes qu’elle avait retenues depuis si longtemps se mirent alors à couler sur ses joues, c’était son cœur et son âme qui pleuraient, larmes qui emportaient doutes et désespoir les faisant peu à peu disparaître. Elle se releva, et regarda la direction vers laquelle elle avait décidé d'aller... Puis d'une voix douce, Katara se dit à elle même : -"Je suis si fatiguée... Je vais partir... à la rencontre de mon destin. Je m'en vais de ce lieu qui m'a beaucoup apporté, et a qui j'ai apporté un peu de mon être. J'ai vu, j'ai vécu. Maintenant, je veux me reposer. Merci..." Elle se leva, et continua sa route, son chemin. Un chemin qui devait mener au terme d'un rêve. De son rêve !...
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