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[RP] Pour une poignée de Burgers...

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Cdt. Gérald FatDonald
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14/04/308 ETU 11:01
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HRP//Ceci est un RP privé. Merci de ne pas poster sans autorisation. Toute remarque ou question par MP, merci.//HRP
"Aujourd'hui enfin tout se dévoile
Je suis né sous une mauvaise étoile."
Avez-vous déjà visité l'arrière-boutique d'un FatDonald's ?
Bien entendu, il n'existe plus un habitant de cette galaxie qui n'ait jamais mangé chez FatDo'.
Soit par manque de temps (auquel cas on s'aperçoit vite que poster un colis un samedi à 14h eut été plus rapide), soit par manque d'argent (auquel cas on se surprend ensuite à envisager le foie gras truffé sous un jour nouveau), soit parce qu'il n'existe plus aucun autre moyen de restauration à 10 années-lumières aux alentours (ce qui est le cas le plus généralement rencontré).
Manger chez FatDo', c'est facile. Mais même les clients les plus assidus (vous savez, les gros, là, avec du gras dedans) n'ont jamais eu l'occasion de passer de l'Autre Côté du comptoir.
Car accéder aux cuisines de ces temples de la gastronomie astronomique ne se fait pas comme ça. Il ne suffit pas de claquer trois fois des talons de ses souliers rouges, de traverser un miroir, ou d'ouvrir la porte d'une armoire magique oubliée.
Pour accéder à l'envers du décor, ici, il faut être un Employé.
Beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. Voilà la dure loi des Employés.
Bien sûr, chaque habitant d'une planète de l'empire FatDonald's est en théorie un Employé, par la force des choses (et des soldats). Mais n'est pas aux cuisines qui veut.
Les Balayeurs, les Essuyeurs de sauce, les Saleurs de frites, les Caissiers Souriants, les Plieurs de serviettes, les Gars Qui Mettent Les Pailles Dans Les Etuis en Papier, les Gars Qui Parlent Dans Les Micros Du FatDrive, etc... les emplois ne manquent pas pour la population.
Mais concevoir la sauce, cuire le steak et chauffer les frites, c'est autre chose. Et c'est surtout la voie vers les plus hautes sphères du pouvoir, chez FatDonald's.
L'école de l'Art. Quel membre du Conseil d'Administration de FatDonald's n'a pas commencé aux cuisines, par une brillante carrière de saucier, par l'invention du Goût Grillé pour mettre sur les steaks, par la découverte du FatCola à l'Eau ?...
C'est que le jeune Nicolas Moutarde intervient.
"Aujourd'hui enfin tout se dévoile
Je suis né sous une mauvaise étoile."
Cdt. Gérald FatDonald
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16/04/308 ETU 09:55
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A ce stade embryonnaire du récit, il est généralement malvenu que le lecteur un tant soit peu rusé puisse déjà entrevoir la suite des événements.
En tout cas, c'est ce qu'on nous apprend à l'école des narrateurs. C'est quasiment la première leçon. Enfin la deuxième, en fait, la première étant bien sûr que les récits réalistes ne doivent pas transgresser le quatrième mur (1) sous peine de... briser l’illusion réaliste...
Hum...
Rhaaa, merde...
Bon, tant pis, peu importe.
Toujours est-il que pour les petits malins qui auraient senti leur fibre de fin limier vibrer à la mention du nom de notre héros, il est nécessaire de préciser une chose : ceci n'est pas l'histoire de l'invention de la sauce moutarde par le jeune Nicolas Moutarde.
Tout d'abord parce qu'en ces temps de voyages intergalactiques, vous pensez bien qu'il y a belle lurette que la moutarde a été découverte.
De plus parce que le mot "moutarde" ne vient pas du nom d'un quelconque saucier illustre, mais de l'expression antique "mustrum ardens", signifiant "moût ardent" (2).
Et enfin, tout simplement parce qu'il n'y aurait absolument aucun intérêt à raconter la découverte de la moutarde, j'imagine aisément que vous n'avez pas que ça à foutre.
Tout ça pour dire que le nom du jeune Nicolas n'avait aucune importance pour le récit de son étonnante histoire, si ce n'est pour nous aider à goûter toute l'ironie de la situation, et à approcher toujours de plus près les fascinantes circonvolutions d'un Destin insondable, cruel farceur perfectionniste dans son obstination à toujours rajouter des détails rigolos aux situations les plus tragiques, juste pour faire marrer les gens.
Bon, maintenant que ce point est éclairci, je m'aperçois que le temps qui m'était imparti touche à sa fin, et que je dois rendre l'antenne.
C'est malin...
Bon, en tout cas, restez fidèle au poste, la prochaine fois je vous en dirai un peu plus sur l'histoire du jeune Nicolas Moutarde, et peut-être même que je commencerai l'histoire, si vous êtes sages et qu'on a le temps.
(1)http://fr.wikipedia.org/wiki/Quatrième_mur
(2)Hé, les mecs, on en apprend des trucs ici, l'air de rien, non ?
Cdt. Gérald FatDonald
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04/05/308 ETU 16:49
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Tout comme Gérald FatDonald lui-même à ses débuts, Nicolas Moutarde avait un rêve. A ceci près que le sien n'incluait ni l'argent, ni le pouvoir, ni un groupe de jeunes Employées nubiles comme tout.
Non, son rêve à lui, c'était de travailler un jour chez FatDonald's pour que le Conseil d'Administration puisse accepter les quelques idées qu'il avait depuis quelques temps.
Car Nicolas avait des idées. Oh, ça, il en avait... Mais il avait aussi ses raisons.
La planète natale de Nicolas Moutarde était Puerto Jahppo, plus connue de nos jours sous le nom de Burgerland. Il y a vingt ans de cela naissait le jeune Nicolas, environ deux mois avant la Grosse O.P.A., la fameuse opération financière qui fit du PDG Gérald FatDonald l'actionnaire majoritaire de Puerto Jahppo, et donc le propriétaire de la planète.
Faisant partie de cette nouvelle génération que les journalistes satiriques de l'époque appelèrent la Burger Génération avant de perdre leur emploi, Nicolas fut élevé selon les principes moraux naissants de cette societé adipeuse, à savoir :
-Les clowns sont drôles,
-FatDo' = Restaurant,
-Burger = Repas,
-Enjoy FatCola,
-Fat Is Beautiful,
-"Fat kids are harder to kidnap",
-Et : "Si tu ne peux plus rentrer dans tes pantalons, change de pantalons."
Elevé au steak comme d'autres animaux sont élevés au grain, nourri à la sauce ketchup et à la frite surgelée, Nicolas eut rapidement tout le loisir de goûter à l'univers merveilleux de la grande restauration. La majorité de ses repas ayant lieu dans des restaurants FatDonald's dès son plus jeune âge, Nicolas put s'éveiller à ce monde lumineux, coloré et... gras qui l'entourait, et apprécier à leur juste valeur les trouvailles gastronomiques et culturelles dont regorgeaient ces temples de la haute cuisine.
Et puisque tous ses autres repas avaient lieu à la maison ou à la cantine avec des produits FatDonald's, il n'était que rarement dépaysé.
Baignant (le mot semble approprié) dans cet univers fastfoodesque, il ne tarda pas à percevoir les détails. L'admiration continue des beautés de ce monde ne manqua pas de lui faire découvrir également ce qui ne tournait pas rond. Des choses graves. Des choses importantes et profondément enfouies dans le fonctionnement de l'empire FatDonald's.
Permettez une petite parenthèse.
Vous autres lecteurs éveillés et cultivés, rompus aux soirées FatDo' entre amis, connaissez déjà ces failles dans la carapace de joie et de fête. Vous les aviez remarqué dès le début, c'est pourquoi vous n'allez plus chez FatDo', ou alors pas souvent, quand vous n'avez pas le choix, etc... on connaît les excuses habituelles.
Mais Nicolas avait les yeux en plein sur les choses, elles l'entouraient, faisaient partie de son quotidien, et vous savez ce que c'est, il faut parfois du temps pour faire le point et réaliser ce qui est là, devant nous.
Enfin bref, avant longtemps, elles lui sautèrent aux yeux.
La première fois, ce fut vers 15h, un mardi, pendant le Dîner n°1 (1). Le soleil cognait dur, ce jour-là. La chaleur était écrasante. Nicolas avait commandé des frites, comme il le faisait la plupart du temps, ainsi qu'un FatCola. Classique mais efficace, Nicolas adorait cette combinaison.
Après plusieurs poignées de frites, et sous un soleil de plomb, la bouche de Nicolas lui donnait l'impression d'avoir été tapissée d'un mélange d'huile et de caramel au beurre salé. Il but une gorgée de FatCola, puis une autre, puis se rinça à proprement parler la bouche avec une troisième gorgée. Il se sentait propre, mais la chaleur lui martelait la tête.
Il prit alors plusieurs longues gorgées, et rien n'y fit. Alors qu'il s'en étonnait mentalement à nouveau, il s'aperçut qu'il venait d'arriver à la fin du verre.
"Mince, deux litres, ça ne fait pas autant qu'on pourrait le penser, finalement... Mais quelle chaleur ! Pourquoi le..."
Et là il réalisa.
Le FatCola ne désaltèrait pas du tout.
Ce fut un choc pour lui, si bien qu'il enfourna une bonne poignée de frites. Mais quelle ne fut pas sa surprise : les frites étaient froides !
"Comment ces frites peuvent-elles être aussi froides avec une chaleur pareille ? Pourtant d'habitude..."
La seconde révélation le frappa comme une claque : elles n'étaient jamais chaudes !
Toutes ces années, tellement convaincu que les frites se devaient d'être chaudes, il ne s'était pas aperçu qu'elles ne l'étaient pratiquement jamais...
Ce fut le début d'un grand processus. Nombre de Consommateurs (2) se seraient révoltés devant une si basse qualité de service. Dans l'ancien temps, tout du moins. Mais pas Nicolas, pas un pur produit de l'empire FatDonald's comme lui, abonné au Journal de Gérald et membre des Jeunes Clowns de Burgerland.
Nicolas n'y vit pas les défauts majeurs que nous y verrions, simplement des points à améliorer. C'est là qu'il commença à avoir des idées. Pour changer certaines choses, quoi...
Il finit par remarquer beaucoup de détails. Enormément. Quasiment que ça, d'ailleurs. Mais malgré tout, cela ne l'empêchait pas de continuer à vénérer les FatDo' comme l'institution qu'ils étaient.
A présent, il désirait simplement améliorer certaines choses.
Lorsque la loi du BMO (Burger Minimum Obligatoire) fut votée par le Conseil d'Administration, Nicolas, qui venait justement de terminer ses études secondaires, sentit qu'une nouvelle ère s'offrait à la jeunesse de cet empire, à cette Burger Génération, dont il était le plus bel exemple sans en avoir conscience. C'est là qu'il commença à avoir son rêve. Ou tout du moins à se dire qu'il avait un rêve.
(1) 1er dîner de la journée.
(2)Un Consommateur est le nom donné aux jeunes générations de l'empire FatDonald's, lorsque les enfants n'ont pas encore atteint l'âge de devenir Employés, à savoir 13 ans pour les Laveurs, 16 ans pour les Caissiers, et 20 ans pour les Cuisiniers.
Cdt. Gérald FatDonald
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31/05/308 ETU 13:08
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Dès qu'il eut fêté son vingtième anniversaire, Nicolas quitta le nid familial. Ce départ était prévu de longue date, pour lui, dans la mesure où il devait nécessairement avoir 20 ans pour espérer réaliser son rêve.
Il fit ses valises, embrassa ses parents, et partit pour le FatDo' le plus proche afin de tenter sa chance.
Il sortit de chez lui, traversa la rue, et poussa la porte du restaurant.
Au fond de la salle, un petit homme obèse en uniforme FatDonald's nettoyait le sol au lave-pont. Sa fine moustache tressautait nerveusement à mesure qu'il tirait sur le mégot artisanal qui pendait à sa lèvre inférieure.
"Bonjour ! Je m'appelle Nicolas Moutarde. Je veux devenir Cuisinier, c'est mon rêve depuis toujours ! Je peux commencer dès maintenant, si vous le souhaitez."
Sploch !
La serpillière le frappa de plein fouet avant de glisser lentement le long de son visage et de tomber au sol.
Le gros Laveur de Sols le regardait d'un air bovin, les sourcils froncés.
Nicolas resta bouche bée, ses traits montrant tous les signes de l'incompréhension totale.
Mais lorsque le lave-pont l'atteignit dans les côtes, il ne comprit que trop rapidement.
Nicolas lava des sols pendant trois ans. Le gros homme obèse, plus connu dans le restaurant sous le nom de Lawrence Stotch, s'avéra n'être autre que le gérant du restaurant, ainsi qu'un sombre butor, option "bourrin", mention "stupide". Son tempérament était si insupportable et agressif que les Employés qui ne se faisaient pas virer au bout d'un mois tout au plus démissionnaient avant de rentrer chez eux en pleurant. Seul son rêve et sa conscience professionnelle permirent à Nicolas de tenir trois ans, ce qui fit qu'il se retrouva rapidement le plus ancien Employé du restaurant.
Mais Nicolas n'était pas du genre à se lamenter, et encore moins à abandonner. Il mit à profit ces trois années, convaincu qu'en plus de n'être qu'une étape vers son rêve, ce boulot était aussi une opportunité.
Son job lui permit de s'approcher plus que jamais des coulisses du spectacle, de se familiariser avec le monde de la grande restauration, mais aussi de s'apercevoir que les défauts qu'il avait perçu au cours de toutes ces années à manger au FatDo' n'étaient que la partie émergée de l'île flottante.
Cheveux dans les Burgers, mains sales et sauce au mégot furent les hors-d'oeuvre. Le menu des aberrations hygiéniques était copieux.
Lorsque la troisième année toucha à sa fin, Nicolas était bien décidé à faire face à Lawrence Stotch et à dire au pachyderme buté ce qu'il pensait de sa gestion, de sa comptabilité, et du salaire de misère qu'il daignait lui céder tous les mois.
Ce soir-là, alors qu'il venait de terminer de cirer le sol, Lawrence Stotch entra en salle pour l'inspection quotidienne. Nicolas avait fait de son mieux pour que le sol soit resplendissant en ce soir décisif pour sa carrière.
Comme à son habitude, Lawrence Stotch commença à fulminer dès son entrée en salle, avant même d'avoir jeté un oeil par terre.
"Moutarde ! Ce parquet est une honte ! Même les chiottes d'un Burger Queen seraient plus propres que cette merd..."
Swiish !
Crack.
La conscience professionnelle de Nicolas ne lui avait pas fait défaut. Les chaussures neuves firent une glissade sans égale sur le sol parfaitement ciré, et propulsèrent le gérant dans les airs avant qu'il ne retombe au sol de tout son poids, dans un craquement discret mais écoeurant, lorsque sa nuque se brisa.
Lawrence Stotch mourut sur le coup.
Ayant le plus d'ancienneté dans le restaurant, Nicolas fut nommé gérant à la place du gérant par les hautes sphères administratives de FatDonald's.
Une nouvelle ère s'annonçait.

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