Au départ étaient deux êtres, deux frères. Le premier, Altaan, était un être vertueux et clairvoyant, n’aspirant qu’au bien alors que son opposé,Kranghos n’était que méchanceté, égoïsme et jalousie. Il était dans la nature du mauvais de vouloir dominer le bon et, dans un élan de magie divine, il vint perturber le paisible néant où existaient les deux êtres et créa le feu et la terre. Le déchaînement de ces deux éléments créa une gigantesque explosion d’où jaillirent les étoiles de feu et les planètes de terre et il en fit son royaume. Durant des millénaires, le feu jaillit de la terre alors que celle-ci tremblait, déchaînant une force inimaginable.

Altaan ne pouvait rester impassible devant le chaos qu’avait organisé son frère. Pour lutter contre le feu, il créa l’eau et pour éroder la terre, il créa le vent. Il en fit son royaume. Le bras de fer entre les deux adversaires commença alors et il dura des millions d’années, le feu contre l’eau et le vent contre la terre. Voyant qu’aucun des deux camps ne prenait l’avantage, Altaan dans sa clairvoyance infini, combina ses deux éléments et donna naissance à la vie.

Les premiers végétaux apparurent. Fortifiés par le vent et l’eau ils étaient faits pour épuiser et stabiliser la terre. Pour contrer la nouvelle attaque de son frère, Kranghos initia la mort, laissant les cadavres de la vie pourrir et intégrer la terre. Altaan en fut très contrarié. Pour sauver la vie, il créa de nouveaux être vivants dotés d’un pouvoir plus fort que la mort : l’esprit. Kranghos ne pouvais s’emparer des esprits de la vie car ils étaient aussi volatils que l’air et insaisissables que l’eau. Ils glissaient d’un être mort vers le corps d’un nouveau né, préservant une partie de la mémoire du défunt et améliorant toujours plus l’esprit et les formes de vie qu’ils habitaient. Les êtres vivants évoluaient alors que le combat entre ciel et terre, entre lave et mer, entre bon et mauvais, continuait à faire rage.

Ainsi naquit l’homme, ultime forme de l’esprit, doté d’intelligence qui lui permettait de tout réaliser. Kranghos ne prit tout d’abord pas conscience de la puissance de l’homme et de la vie. Tant que les cadavres retournaient à la terre, il pensait que les êtres vivants ne pouvaient contrarier sa puissance. Il revient sur ses certitudes lorsqu’il vit que l’homme avait appris à dompter le feu et à utiliser la terre. Il vit en l’homme une arme et décida de le retourner contre son frère. Il lui insuffla donc ses pensée développant chez l’homme le vice et la dépravation. L’homme devint alors bipolaire comme l’univers et le divin. S’en suivirent des guerres où les hommes se battaient avec le feu pour contôler des terres. Mais malgré sa corruption, l’espèce humaine continuait son évolution, faisant toujours plus de progrès et de prodiges.