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Cdte. Orelia
Respect diplomatique : 168 
05/04/308 ETU 18:20 |
Score : 9
Détails
Orélia qui n'avait ni montre ni agenda passait à l'Assemblée quand ça lui chantait. Elle y venait même parfois pour le plaisir de déambuler dans les couloirs labyrinthiques de l'édifice monumental. Cet après-midi, Orélia avait prévu de passer par la salle des présentations pour mentionner son existence à la galaxie. Mais pour le moment, elle se recueillait en marchant. L'Assemblée pouvait presque être regardée comme un organisme vivant. Elle vibrait telle une ruche; elle grandissait lentement, poussant dans toutes les directions. Il y avait des ailes animées, là où les salles se construisaient au rythme des déclarations d'amour et des déclarations de guerre. Il y avait, ailleurs, des ailes désertes, abandonnées depuis longtemps, et qui résonnaient encore des échos du passé. Longeant une rangée de statues, perdue dans ses pensées parmi cette illustre compagnie, Orélia entendit un gémissement... comme une plainte. S'approchant prudemment, elle aperçut une porte au détour d'une stèle à la gloire d'une armistice oubliée. Le bruit provenait de derrière cette petite porte de service. La jeune femme regarda autour d'elle. Pas un chat. Elle baissa sa capuche, sortit son couteau, et ouvrit la porte... La lumière du couloir éclaira faiblement une remise pleine d'objets de nettoyage. Dans un coin, un vieil homme noir était allongé dans une toge sale, gémissant de douleur. Son large front et ses cheveux gris lui donnaient l'allure d'un sage d'autrefois. Mais il n'était plus que l'ombre de lui-même, une entaille ayant baigné son visage de sang. La jeune femme se précipita... Mais! Qu'est-ce qu... Hé, l'Ancien! Qui êtes-vous? hooo nooonn! c'est quoi c'déliiire !!! Monsieur! Heu... Ca va? Elle saisit son x-com, et lança sa balise de détresse; les trois Fidèles de garde au vaisseau devraient arriver. Monsieur ? Le vieillard ouvrit les yeux et gémit un peu. Elle s'agenouilla près de lui et parla doucement. Comment vous sentez-vous? Qui vous a fait ça? Le vieillard la regarda avec une expression de surprise: Mon enfant... Je suis perdu... hhh... hhh... Non! Mais non! Je vais vous aider, ok? Je vais vous soigner, respirez lentement! J'appelle de l'aide. S'il vous plaît, gardez les yeux ouvert! Ca va aller... Ok? hhh...hhh... Où étais-tu? Toi que... Tu as trop tardé... Hein!?! Quoi?... Attendez! On se connaît? L'Ancien! Non... je... AAAArrr aaahh L'ANCIEEEN! Attendez, ouvrez les yeux. Non, attendez! Mais nooonn euuuuhh! Monsieur, qui êtes-vous? Qui êtes-vous? Elle avait sortit un medpack de sa ceinture et commença à l'appliquer sur la plaie. Dans le même temps, une petite sonde scannait la bio du vieil homme. Celui-ci expira longuement en gémissant, puis il rouvrit les yeux et lui saisit la main avec une force surprenante. Attends! Je vais mourir, tu ne peux rien. Ecoute-moi! Il reposa la tête au sol en fermant les yeux. Doucement, Orélia dégagea sa main. Sur le petit écran de la sonde, les paramètres du vieillard étaient étranges, comme illisibles. Ecoute-moi... Je suis... j'étais... le Prophète... hhh... hhh... Le Gardien de l'Assemblée. La sonde commença à s'affoler. Les signaux émis ne ressemblaient à rien de connu. Au lieu des battements habituels, l'écran affichait des motifs complexes... vibrants... Incroyable! Il y a longtemps... si longtemps, nous étions plusieurs... prophètes... hhh... hhh... Plusieurs! Et nous avons découvert quelque chose... Quelque chose qui doit arriver dans notre futur... bientôôooohhh aarrrrhh... hhh... Orélia écoutait, impressionnée par la personnalité du vieil homme. Quelque chose d'étrangement sain, de fantastiquement vital rayonnait de son être. Elle lui serra la main. Nous étions plusieurs, mais nous fûmes séparés... Et nous avons chacun emporté... eehhh... emporté une partie... hhh... hhh... ... de la prophétie. Il la regarda à nouveau intensément, et elle se sentait bien. Très bien. A présent... tu... tu connais les mots que... que je gardais... Il lui grimaça un faible sourire. La jeune femme ne disait rien. Elle était comme hypnotisée, trop concentrée pour être émue. Elle lui souriait doucement. Ca... ça fait du bien de s'éteindre dans tes bras... hhh... Adieu, petite. Elle souriait encore lorsque le medpac rendit l'âme en même temps que le vieil homme. Elle souriait doucement... Elle se sentait bien... ... ... HA! Quoi! NON! L'Ancien! Elle sortit soudain de sa torpeur, et se pencha sur lui... Trop tard! Il était mort. C'était trop surréaliste. Elle ne savait pas quoi dire. Elle était prise de court et ça n'était pas normal. Le Medpac aurait dû marcher. Elle vérifia les données: illisibles. Toujours ces mêmes motifs.
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