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Fin du Despote

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Cdt. AngelofHell
Respect diplomatique : 1423

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29/10/309 ETU 15:23
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Galaxie Firmament, Secteur 2, bureau Noir.
Dans la pénombre traditionnelle de l'office, le compteur défilait sous l'œil inquiet du Commandant.
Lentement, inexorablement, les chiffres défilaient à vitesses variantes, jusqu'à atteindre la valeur fatidique.
Le bureau Noir fut emplie d'une lumière rouge et du bruit strident d'une sirène qui retentissait au même instant sur plus de 280 planètes, tous Secteurs et Galaxies confondus.
Bruit. Talons. La Galonnée apparue dans l'encadrement de la porte. Le Commandant arrêta enfin l'alarme, avec la lenteur digne du poids de l'information qui l'abasourdit.
La Galonnée aussi semblait émue. Il crut même discerner à la lueur de la faible lumière de la pièce une larme couler le long de sa joue.
Un silence pesant s'installa. La Secrétaire le brisa fébrilement, balbutiant à demi-mot quelque chose d'à peine audible ressemblant à un "Je suis désolée Commandant".
A ces mots, ledit Commandant se leva très lentement, sortit du bureau, ferma la porte et s'étala dessus sans aucune retenue, la Secrétaire à ses côtés attendant les ordres...
Appliquez simplement la procédure décidée en cas de non correspondance...
La Galonnée le laissa là, sur la porte, avachi. Il avait toujours été seul, mais au moins le compteur tournait. Que cette fois, il était vraiment tout seul.
Montant les escaliers menant au toit de l'immeuble, il laissa sa porte de chêne sombre et le "00'00'00'0000" qu'elle renfermait.
Quelques heures plus tard, les peuples de l'Empire Xénavien étaient en deuil national. Pour la journée, tout travail avait été arrêtée, les soldats avaient reçu l'ordre de permission. Rares étaient les familles qui n'étaient pas au complet en ce jour qui deviendrait une journée commémorative à l'avenir.
Du haut de l'immeuble qu'il n'avait pas quitté depuis tout à l'heure, le Commandant reçu un appel du Général des Armées.
Angel, je suis désolé.
Ca ira...
Je sais pertinemment que disant cela, ça n'ira précisément pas.
Silence. A force des guerres, les rapports entre le Commandant et son Général avaient tournés à l'amitié. Ce ne fut que d'une voie lasse et relevant d'une vaine tentative de maîtrise qu'il lâcha ce qui lui servait d'excuse.
Et ? Ais-je le choix ?
Certes non... Je suppose qu'il y aura réunion ?
Pour non correspondance, c'est obligatoire...
Bien, à tout à l'heure, Angel.
A côté du bureau Noir se dressent les portes d'ébène de la salle du Conseil. Dans ce lieu éclatant, les têtes pensantes de l'Empire sont réunies dans des circonstances exceptionnelles, pour décider de l'avenir de l'Empire.
A l'exception de Xéna envoyée en tant qu'intendante en Songe, les autres têtes étaient bien présentes: le Chercheur et le Général, eux seuls depuis que Briggs avait été démis de ses fonctions. La Secrétaire apparue alors. L'informel était devenu tel qu'elle ne se contentait plus du seul rôle de greffier, mais parfois donnait son avis et sa voie comptait au même titre que les autres.
Aujourd'hui, elle n'eut pas cœur à ce petit jeu, resta en retrait alors que le silence si lourd envahissait la pièce.
Déstabilisé, le Chercheur parla enfin.
Inutile de rester là trois heures sans que rien ne soit dit. Il faut que la mesure soit décidée ou rejetée simplement, alors votons tout de suite! Nous avions déjà anticipé cette situation il y a fort long...
Ce n'est pas si simple. Nous avions certes déjà discuté de cela, mais tout était fonction de la situation de l'Empire.
Je me souviens qu'il était question de complications si l'Empire était en état de guerre, en reconstruction, en traité commercial au sein du Secteur 2... Nous ne sommes pas en guerre, ni en reconstruction, et le commerce ne se fait pas en ce Secteur bouclé. Alors pourquoi hésiter ?
Parce que nous sommes dans une situation imprévue. A l'époque, nous ne connaissions pas encore les problèmes dus aux insurrections. Or, il se trouve que même si le bonheur moyen de l'Empire est de 99,999%, les risques d'insurrections demeurent si la stabilité politique n'est pas surveillée constamment.
La mort du Commandant Den Fa signifie la liberté de centaines de peuples partout dans la Galaxie. La question jadis fut de prévoir tous les cas de figure pour pouvoir à la fois survivre dans l'état actuel et agir selon les souhaits du Commandant, à savoir rallier les peuples du défunt Commandant Den Fa. ... <<-
Cdt. AngelofHell
Respect diplomatique : 1423

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31/10/309 ETU 18:02
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La réponse de la Galonnée jeta un froid. C'était la première fois que la mort du parrain vénéré était mentionnée.
Le principal accablé fut parcouru d'un spasme lugubre à l'entente de ces mots qu'il devait détester au plus haut point.
Ajoutons à cela un problème stratégique. Le Commandant Den Fa possédait des planètes aux quatre coins de la Galaxie. L'Empire l'avait même installé dans certains Secteurs auxquels nous n'avons plus accès à ce jour, depuis... Et je doute fortement que nos "adversaires" politiques nous laissent la faveur de recouvrer ces planètes selon les bons souhaits de l'Empire...
En d'autres termes, il est strictement impossible pour nous de rallier toutes les possessions de feu le Commandant Den Fa, donc impossible de répondre pleinement aux souhaits de notre Commandant...
Silence à nouveau. Le Chercheur avait baissé la tête. Loin de ses laboratoires qu'il maîtrisait comme l'expert qu'il était, le reste lui était totalement étranger ou presque, perdu dans un océan de remouds politiques et militaires.
Chacune des questions qui n'avait pas de réponse pour lui fit l'objet d'un échange de compléments donnés par le Général et la Secrétaire. Ainsi se préparait l'avenir de l'Empire et des peuples du regretté Den Fa.
Alors... nous ne ferons... rien ?
Fort heureusement pour nous, la plupart des anciennes possessions du Commandant Den Fa sont au sein du Secteur 2, à notre portée en théorie. Mais il nous faut des ordres...
Passé la commémoration de ce jour, les diplomates seraient en mesure d'investir les planètes à rallier, et les industries à produire des vaisseaux diplomatiques en masse. Mais il perdure la question des insurrections...
Je... Hum... Expliquez-vous s'il vous plaît.
Au contact des nombreux affrontements entre l'Empire et ses détracteurs, nous avons utilisé diverses techniques de ralliements. Les tirs des canons orbitaux avant le ralliement est une des plus efficaces, notamment lorsque, ciblant les infrastructures militaires de la planète à rallier, nous couvrons nos arrières...
Il serait possible d'adapter cette technique très répandue au confort des civils, en visant les infrastructures qui leurs sont attribuées. Le problème est qu'en opérant ainsi, immanquablement les civils subiront des pertes, et ce n'est pas envisageable...
D'ordinaire nous rallions les planètes, et une fois notre étendard solidement ancré, nous mettons les civils à l'abri et nous procédons à des tirs de ce genre, afin de majorer leur confort par la suite.
Le problème est que le ralliement de plus de cent planètes ne pourra se faire en une seule vague, c'est tout bonnement impossible. Et c'est précisément cela qui risque de nous nuire, puisqu'en opérant sur plusieurs vagues, c'est plusieurs cycles qui seront perturbés...
... et les rebelles n'auront aucun mal à se faire entendre d'une voie commune.
Exact. Mais il n'y a pas que cela...
Que voulez-vous dire ?
Nous possédons la contrebande du Secteur 2, le Palais des Commerces. A cause des pirates et des receleurs, le bonheur optimal ne peut être atteint sur cette planète.
Cela fait donc une des planètes les plus en risque de tomber aux mains des rebelles si insurrections il y a... et nous ne pouvons aucunement ne nous le permettre.
Je vois... c'est donc un dilemme insolvable...
C'est pourquoi nous attendons des ordres. Seuls ces ordres nous montrerons le chemin à suivre...
Chacune des têtes se tourna alors vers l'homme d'un triste insondable, en ce moment plus qu'à n'importe quel autre de son existence.
Après un silence, dans un mouvement d'une lenteur infinie, les lèvres d'un laissé pour mort s'entrouvrir à peine, prononçant un mot d'une faible voie.
Invasions.
Invasion ? Vous voulez envahir ces peuples ?!
Mais enfin c'est pire que tout!!
Ais-je parlé d'envahir ? Nous allons simuler une invasion des planètes du Secteur 2.
Je vous comprends pas Angel...
Général, vous commanderez les hommes pour qu'ils rejoignent leurs frégates et foncent sur les planètes. A leur surface, les hommes vont s'organiser pour parer l'attaque. Puisque les civils ne risqueront plus rien, les canons pourront parler... Puis les diplomates feront leur œuvre.
Commandant, je doute de la réussite d'un ralliement alors que le même étendard aura tenté de les attaquer juste quelques heures auparavant, car enfin, pour eux se sera une vraie attaque...
Je sais bien... Mais quelques uns réussiront tout de même. Peu m'importe que cela soit fait en dix vagues de ralliements ou plus, peu m'importe le prix à payer en vaisseau comme en diplomates, nous avons les moyens. Ce que je veux c'est que tous ces peuples soient ceux de l'Empire dans un avenir proche!
Mais... Angel, la contrebande ?
En opérant ainsi, nous pourrons majorer le confort des civils aussitôt les planètes ralliées, donc nous réduirons beaucoup les risques d'insurrections. Compte-tenu des vagues successives, il demeure un risque... mais alors ce sera le triste destin de la fatalité... Nous n'y pourrons rien.
Ces derniers mots eurent le simple effet de clore l'affaire. Le Commandant se leva et partit, sans un mot, sans un regard. Les ordres seraient données aux familles de soldats dès ce soir, et le lendemain, la plus grosse simulation de guerre jamais orchestrée sera montée sur pied. ... <<-

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