Apocalypsis Archives > gamma2 > Galaxie 0 > Forums > Assemblée Galactique d'Eveil > RP Au bout de la nuit

RP Au bout de la nuit

Pages : 1

Cdt. Erwinn Lockhart
Respect diplomatique : 283

Avatar
14/06/1012 ETU 23:13
Score : 22 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 0
message remarquable : 13
humour décapant : 0
role play intéressant : 9
PoubelleCe message a été supprimé durant la partie.

Ambiance conseillée; http://www.youtube.com/watch?v=WtfHk2hSlqA
(Rp adressé à tout le monde, je vous laisse lire, vous pouvez ou faire une suite, ou vous inventer un trip durant cette même nuit c'est à vous si vous le voulez!)
"La pluie tombe sans discontinuer, la ville, les rues prennent une toute autre allure, bercé par un parfum de printemps fugace, la nuit est tombé il y'a longtemps, les lumières, panneaux publicitaires illuminent et égayent une ambiance figée, en suspens.
J'avance tête baissé, les mains dans les poches, mon vieux blouson de cuir, fait une musique douce au son des clapotis des gouttes qui se fracassent sur ma vieille veste décoloré par l'usure. La fumée de ma cigarette brouille ma vision.
Je regarde brièvement ce qu'il se passe autour de moi, quelques passants se protégeant de l'eau comme ils peuvent, des inconnus, des gens heureux, d'autres, muets, passent sans faire attention.
Je suis plongé dans l'immensité des rues et des immeubles défiant la gravité, des restaurants cà et là, des echoppes de bouffe rapides mais dégueulasses.
Des bouches d'aération vomissent leurs vapeur. Je marche sans trop savoir véritablement où je vais, je suis bien, plongé dans l'anonymat des grandes agglomérations, je me retrouve un peu.
La pluie redouble d'intensité, pas grave, je continue ma déambulation, je regarde quelques instants des panneaux publicitaires, et je repars de plus belle.
Les véhicules passent et repassent, parfois j'entends au loin les sirènes de la police ou des secours, parfois il s'agit d'un jet faisant du rase motte, les monteurs qui vombrissent créent un souffle au sol, qui soulèvents les détritus jonchés sur le sol, je marche au milieu de ce tableau typiquement urbain...
Des gouttes perlent sur mon frond, je lâche un petit sourire, je n'ose pas imaginer ma dégaine, mon jean lui aussi est usé et détrempé.
Un homme me héle, je lève la tête
-Z'auriez pas du feu?
J’acquiesce de la tête, je sors mon zippo, et d'un coup sec j'allume le silex qui dégage une flamme qui vacille avec la pluie, mais qui resiste, l'individu se dépêche de poser la cigarette contre le feu salvateur, la lueur de cette petite lumière éclaire son visage, il semble âgé, et avoir connu pas mal d'aventure, d'ailleurs je remarque qu'il a un oeil de couleur différente que l'autre...bizarre...
L'homme me fait un bref salut, et je reprends ma marche.
Cela me fait penser que ma clope que tiens depuis quelques minutes est en train de faire la tête, prenant mon inspiration je la recrache sur le caniveau par souffle bref et puissant, je m'en prends une autre.
Merde j'ai soif, ca fait un moment que j'ai pas bu une bonne rasade...
Par chance il y'a une supérette de quartier, je m'y rapproche doucement, coup de chance, il y'a un service direct pour la rue, via une baie vitrée dégoûtante, la propreté n'est pas le fort du tenancier, ca se confirme lorsque je vois sa trombine, patibulaire à souhait...
Je toque assez séchement, l'individu sans se presser m'ouvre la vitre coulissante.
Une flasque de whisky s'il vous plait...Glenfiddich...
Le personnage rondouillard se gratte la tête, regarde quelques secondes une série de bouteille, puis trouve une petite, il revient peu après me la pose sur le guichet
-25 crédits...
-Tenez...gardez la monnaie...
Sans prêter plus attention, je reprends ma route dans les grandes artères de la ville, j'ouvre avec gourmandise la bouteille, et sans plus attendre je prends deux ou trois gorgées, le whisky n'a pas son pareil pour réchauffer tout le corps, quel goût au palais c'est corsé, c'est dur, et c'est parfumé, c'est rauque on ne fait pas dans la légereté.
Le temps passe, et je vide au trois quarts la bouteille, je me sens bien, mais l'alcool ne dure qu'un temps, avec cette pluie incessante j'ai tout interêt à rentrer quelque part, je jette un rapide coup d'oeil autour de moi, quelques bars à putes, des troquets miteux pour piliers de comptoirs, que des boui-boui, merde c'est ma veine tiens....
Je marche encore un peu, et mon regard est attiré par un bar qui semble plus classe. La devanture brille de mille feux, avec ses néons flashis mais pas vulgaire, j'entends les panneaux lumineux grésillant, je pousse la porte à double battant, un corridor où un stexart m'attend, il fait mine de s'approcher de moi, d'un geste de la main poli mais ferme, je lui indique que je ne me séparerais pas de ma veste si miteuse soit elle....
Résigné il m'ouvre une porte j'entre alors dans la grande salle.
L'ambiance est tamisé, c'est une grande salle circulaire, il y'a un var assez imposant, je ne me suis pas trompé c'est relativement classe, quelques individus accoudés, une scène plutot modeste de par sa taille, des rideaux rouge en guise de fond de toile, sur le restant de la salle, des tables de dimensions variées, avec une lampe pour réhuasser la lumière quelque peu absente dans cette pièce, c'est discret ca me plait....
Je m'asseois dans une des tables les plus reculées, presque dans la pénombre. Je suis presque heureux de poser mon cul qui devenait une sacrée charrue. Aussitôt un serveur vient.
Je prends un cuba libre, je m'enfonce sur mon siège, je croise les jambes.
Jusqu'alors je ne faisais guère attention a ce qui se passait sur scène, un petit groupe chante style année 50, mais ce qui attise mon regard et mon attention c'est celle qui chante, une créature comme j'en avais jamais vu, brune, la taille plutôt fine, en robe rouge, avec decolleté discret mais suffisamment suggestif, révélant des formes enchanteresses, une peau satinée, des lèvres magnifiques, un vrai trésor...Sa voix suave chante un morceau de folk si je n'abuse, suitant le blues, lancinant, ca me fait l'effet d'une berceuse, je suis en léthargie tant par la musique que par le charme de cette femme.
Je ne la quitte pas des yeux, elle, se focalise juste dans le lointain, tantôt vers le sol, concentrée seulement sur sa musique.
Je fume ma cigarette et je bois, laissant mon esprit vagabonder dans des fantasmes, je m’imagine s'approchant de moi, me déposant un baiser délicat sur la joue...
Ce soir je finirais encore seul, mais bon dieu, qu'est ce que j'aime déambuler la nuit...
Cdt. Guiami
Respect diplomatique : 52

Avatar
15/06/1012 ETU 07:30
Score : 6 Détails Prévenir Dieu
1 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 3
message adapté : 0
message remarquable : 0
humour décapant : 0
role play intéressant : 4
PoubelleCe message a été supprimé durant la partie.

Guiami lui était aussi dans cette ville. De là il commandait ses hommes et ses planètes par message extra stellaires.Il était assis sur un banc, regardant la pluie tomber. Aucun pirate ne l'avait suivi. Guiami se leva en se disant qu'il avait un peu faim. Le chef pirate alla droit vers un magasin de nourriture et d'eau. Une fois arrivé, il entra dans le magasin marcha vers le rayon gâteau de l'espace et en pris un. Mais au lieu d'aller vers la caisse, Guiami sortit vers l'entrée en courant. Juste avant de sortir il fit un clin d’œil au marchand qui n'osa même pas bouger. Une fois sortit il se dirigea vers les cartiers malfamés où il se cacherait pour dormir. Dans les cartiers malfamés certaines maisons était complétements détruites. Il se dit que là bas Personne viendrait le chercher. Et il c'était tromper car dans la nuit un homme entra dans la maison. Guiami le sut tout de suite, Il se leva et sa cacha. Il évalua ses chances.:
"il est tout seul, mais je ne crois pas que c’est un clodo. Je suis tout seul et je ne suis pas très puissant."
Il prit un couteau et attendit que le personnage entra dans la pièce alors que l'homme entra quiami lui transperça la gorge d'un coup de lame. L'homme mystérieux s’effondra dans la poussière. Guiami se dit qu'il verrais qui il est une fois la nuit passée
A SUIVRE
Cdt. Stannis Galeon
Respect diplomatique : 309

Avatar
15/06/1012 ETU 23:37
Score : 10 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 1
message remarquable : 1
humour décapant : 0
role play intéressant : 8
PoubelleCe message a été supprimé durant la partie.

La nuit bat son plein sur Accalmie.
De la plus haute tour du Palais des Larmes, la mégalopole qui s'étendait indéfiniment vers l'horizon se distingue par de multiples points lumineux au milieu de l'obscurité.
Et en regardant toujours plus haut, c'est la lumière des étoiles parsemant le ciel qui est visible.
Je pris une profonde respiration. Le vent balaye violemment comme à son habitude la surface de la planète, soulevant les voiles, éparpillant les feuilles des arbres moins vigoureux qu'autrefois.
En admirant le ciel, en prolongeant mon regard vers l'espace qui le surplombe, j'éprouve le même sentiment qu'auparavant.
Le même sentiment qu'il y a deux ans, lorsque je devins Roi, et que j'ignorais la multitude de peuples qui m'entouraient.
Le même sentiment sans doute que d'autres personnes, regardant la nuit droit dans les yeux depuis d'autres planètes.
Le même sentiment que les Premiers Hommes scrutant pour la première fois la sombre étendue.
Ce sentiment est constitué d'une solitude sans pareille, d'un réconfort irrationnel, de l'impression que tout est possible. La nuit confère une conscience aiguë, mais silencieuse.
Cela faisait bien trop longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de contempler la nuit. Je décide finalement de m'arracher à cette douce vision.
En redescendant je croise plusieurs soldats dont la relève approche, qui dissimulent à grande peine leur fatigue.
Je décide de sortir à pieds,seul en dépit des supplications de mon garde personnel. Je marche pendant plusieurs minutes, pendant plusieurs heures, toujours plus profondément dans la ville. Les néons clignotent de diverses couleurs. On entend tantôt des éclats de rire et des musiques entraînantes, tantôt des cris et des pleurs.
Mon capuchon est enlevé par une rafale de vent. Alors que je le remet en place, je m'attarde devant un établissement quelconque. Une taverne sans doute.
Pendant un instant, je souhaite me mêler aux gens du communs. Pouvoir parler à quelqu'un d'égal à égal, discuter de sujets triviaux.
Combien n'aurais-je pas donné pour revivre mes années en tant que simple officier de l'armée.
Mais tout cela était impossible désormais. Je suis Roi. Je suis Commandant. Avoir l'esprit tranquille est un luxe qui ne m'est pas permis.
Il se faisait tard.
Il était temps de rentrer.
Cdt. Wolfo
Respect diplomatique : 45

Avatar
16/06/1012 ETU 00:02
Score : 12 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 2
message remarquable : 6
humour décapant : 0
role play intéressant : 4
PoubelleCe message a été supprimé durant la partie.

C'est encore ma veine ce soir. Ce temps dégueulasse vous pénètre si bien que vous avez l'impression d'avoir le coeur mouillé jusqu'aux souvenirs d'enfance. Alors vous vous mettez à penser, avec nostalgie, et ça c'est jamais bon. Surtout pour une dépressive comme moi. Le médecin m'avait prévenu, "évitez de fréquenter les lieux sombres, vivez dans la lumière, pensez bonheur, vivez bonheur, et vous verrez que le monde vous sourira à nouveau!" Tu parles, la seule chose qui ait souri jusqu'à maintenant, c'est l'argent que je lui ai donné, à ce charlatan.
Bref, vivement que ça soit fini, cette robe me fait mal, elle me serre beaucoup trop, et j'ai l'impression que j'ai grossi. Et puis ce bar est vraiment naze. De l'extérieur, ça paraît luxuriant, attrayant pour n'importe quel alcoolique un tantinet soigneux. Mais l'acoustique de cette salle ne donne rien, ma voix peine à dépasser le devant de la scène, et puis de toute façon, à quoi bon, avec le monde qu'il y a, j'en ai pour un bon millier d'années avant de remplir un zénith.
Et cet espèce de gros porc qui me reluque depuis tout à l'heure, avec sa cigarette et son verre; encore un qui va essayer de me prendre à la fin du concert, ou pire, peut-être un mac; comme cette histoire qui est arrivée à Lisa l'autre jour. J'en ai des frissons rien qu'en y pensant. Les hommes sont vraiment l'illustration parfaite de la décadence de notre univers.
Merde, je me souviens plus ou j'en suis, couplet ou refrain? Je pense trop, je me perd. Cette foutue pluie dehors, ce foutu bonhomme avec son regard vicieux! Il faut que je me concentre, que je laisse mon regard se perdre, que je vive la musique à fond. Allez, je peux le faire, plus que deux chansons, plus que deux, et je cours me jeter dans mon bain, avec un peu d'herbe et un bon film. Demain j'ai rien de prévu, je pourrai rester au lit plus longtemps.
La chanson finit sur une note longue, qui se dispersa dans l'atmosphère tamisée du bar. Les quelques spectateurs applaudirent, puis les lumières devinrent plus intenses, et on annonça la fermeture. Les portes à battant claquèrent, les talons aussi, des éclats de voix se firent entendre dans la rue; on commentait le temps. La pluie n'avait plus cessé depuis trois jours. Sur le béton luisaient les lumières artificielles de la ville, le bruit que faisait l'eau en s'écrasant sur les gouttières, sur les toits, sur le métal des voitures, faisait penser à un brouhaha, à une foule en délire. C'est peut-être l'idée qui vint à l'esprit de la jeune femme en robe rouge lorsqu'elle franchit le pas de la porte du bar. "Le voilà, mon triomphe". Quand toute réalité nous perd, et nous rejette au coin le plus étroit de notre existence, il nous reste les rêves pour lever une armée salvatrice.
Au loin, une sirène de pompier retentit. Elle sembla s'approcher, puis s'éloigna finalement et mourut dans la distance.
La jeune femme en robe rouge marcha vite. Elle ne semblait pas posséder de véhicule. L'homme qui la suivait espéra qu'elle ne vivait pas trop loin. Il avait mis son chapeau en cuir de daim pour protéger sa crinière de l'eau, et il avait décidé de suivre cette étonnante créature jusqu'à chez elle. Oh, non pas pour lui faire du mal, non, un homme comme lui, pensez-vous! Il n'aurait pas fait de mal à une mouche. Mais il fallait qu'il la suive.
Il ne savait pas ce qu'il allait faire -peut-être n'allait il rien faire- mais il avait senti, au moment ou le concert touchait à sa fin, que délaisser la vue d'une si charmante créature serait une perte. Il y avait un enjeu, qui dépassait l'entendement, qui dépassait la cohérence même du fonctionnement de l'esprit humain, mais cette fois, il l'avait senti. Son coeur avait battu avec plus d'insistance, comme si il voulait sortir de sa cage thoracique.
Lui, toujours seul, toujours ivre dans l'errance des rues qui s'effilochent, toujours triste comme un chien, il avait envie, ce soir, d'en voir un peu plus. Il avait envie de vivre.
Cette idée, qui lui paraissait ridicule quelque minutes auparavant, avait germée comme une herbe magique dans sa tête. Jusqu'à prendre une ampleur telle que le visage de cette fille occupait maintenant toute la place dans son cerveau. La poésie, à dégager, le temps, l'alcool, adios, la culture d'un certain malheur lucide, envolée. Cette fille était devenue, l'espace d'une chanson,l'objet de ses désirs les plus fous, juste ici, dans cette rue paumée d'une ville paumée, sur laquelle l'univers entier pisse avec désinvolture. Et il allait tout lui dire. Il le fallait.
Cdte. Yokomi
Respect diplomatique : 91

Avatar
16/06/1012 ETU 01:33
Message édité - Score : 8 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 0
message remarquable : 1
humour décapant : 0
role play intéressant : 7
PoubelleCe message a été supprimé durant la partie.

L'obscurité était presque palpable, dans cette pièce sans fenêtres. Du bout des doigts, Yokomi chercha l'orbe translucide accrochée au mur. Quand sa peau toucha enfin l'étrange verre froid, des tourbillons orangés naquirent au creux de la sphère. Elle nimba ainsi ce qui l'entourait d'une chaude lueur dorée.
Les insomnies rythmaient la plupart des nuits de la commandante Yokomi, depuis presque sept siècles. Elle avait survécu à l'Apocalypse, par le sacrifice de sa sœur. Le sommeil l'avait fui depuis sa première nuit dans ce corps. Sans se presser, elle se redressa pour s'asseoir en tailleurs sur son lit, un matelas posé à même le sol. Elle observa pensivement la lumière dansant sur les couvertures, taillées dans des étoffes aux reflets changeants.
Cette petite pièce qu'elle occupait se trouvait sur Saranen, sa planète natale, dans sa taverne. Le Nid du Voyageur, grâce à son ouverture à tous, avait gagné en clients ces derniers cycles. Cette nuit-là, aucun visiteur n'avait loué de chambre, laissant baigner l'étrange établissement dans un silence tranquille. Les lourds rideaux de perles, remplaçant la plupart des portes en contrepartie de quelques sorts de protection, laissaient juste passer les stridulations des insectes.
La commandante percevait la présence de Saycha, sa barmaid et lointaine parente, dans la pièce adjacente. La jeune femme semblait flotter dans ses doux rêves. Yokomi sentit ses lèvres s'étirer en un fin sourire, et se leva la conscience tranquille. Elle enfila une robe de chambre légère et douce, puis souleva une trappe au plafond. Grâce à l'échelle de bois et de corde qu'elle déroula, elle put monter.
L'air nocturne vint caresser le visage de Yokomi, apaisant ses yeux qu'elle sentait gonflés de fatigue. L'ouverture où elle était passée permettait de se rendre sur une sorte de balcon, semblable à une large poche ouverte dans l'écorce, s'avançant sur à peine six pas. Elle se trouvait ainsi à quelques mètres du sol, goûtant avec délices à la clarté lunaire.
L'arbre hébergeant la taverne n'étant pas bien haut, la vue n'avait pas grand chose d'exceptionnel, si ce n'était la petite mare en contrebas. À sa surface se reflétait une partie de l'astre nocturne, mangé par l'ombre de quelques branches. Un autre sourire flotta sur le visage de Yokomi, bientôt remplacé par un bâillement.
La pluie se mettait lentement à tomber, des gouttelettes venant rider l'eau de la mare, sombre comme le ciel mais tout aussi piquetée d'étoiles. Le feuillage dense, bien au-dessus de la "jeune" femme, la protégeait de l'averse à venir. Elle se contenta de s'asseoir, dos contre le tronc et les jambes repliées contre sa poitrine. Les yeux fermés, elle écouta le morceau de musique que lui offraient les gouttes. En tombant sur la végétation, celles-ci produisaient d'agréables sons, étouffés ou légèrement aigus suivant la surface.
Premier mouvement. Largo, dolce...
La mélodie était lente, caressante. C'était tout juste un chuchotis. Le rythme s'accéléra peu après, tandis que les nuages semblaient tout juste s'ébrouer.
Second mouvement. Adagio, poco rubato...
Les sons étaient irréguliers, presque désordonnés parfois. Cela ne dura pas car de plus en plus d'eau se déversa sur la terre, le murmure espiègle et taquin devenant un monologue incessant.
Troisième mouvement. Allegretto grazioso...
Quelques minutes après, chaque nappe nuageuse sembla s’essorer juste sur la forêt. Le reflet de la Lune n'était plus visible à la surface de la mare, entièrement troublé par l'averse. L'orage s'y mêla, lointain pourtant, ajoutant sa voix à la symphonie qui berçait Yokomi.
Quatrième mouvement. Ad libitum...
Cette dernière entendit à peine les premiers coups de tonnerre. Elle avait enfin glissé à son tour dans les rêves. Ce serait l'espace de deux heures, le temps que la musique céleste et forestière s'éteigne, puis que la rosée vienne la chatouiller. Elle s'étirerait alors, contente d'avoir dormi plus que les nuits précédentes, et descendrait préparer le petit-déjeuner.
Une nuit de plus,
Une nuit de pluie,
Des rêves.
Cdt. Wolfo
Respect diplomatique : 45

Avatar
05/07/1012 ETU 01:23
Score : 5 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 0
message remarquable : 2
humour décapant : 0
role play intéressant : 3
PoubelleCe message a été supprimé durant la partie.

« Racleur profond du monde, tu t’insinues là où tout se passe. C’est ici que tout se dit, que tu en dis trop, ici que le verbe t’échappe, ici que tu noies le temps. Les mots frappent l’esprit. Rien ne frappe un esprit comme eux. J’en connais qui sont morts d’avoir entendu un mot. Alors, bordel, faites attention avec eux ! Vous faites n’importe quoi. Vous salissez le monde avec des ordres, vous dites des choses que vous ne comprenez même pas, vous êtes les pompes à fric de votre propre rectum en or massif. Et pourtant vous tuez votre personnage à petit feu, Fumant jusqu’au-delà du filtre les clopes de votre intègre petite personnalité, laissant pour compte les vraies rivages flamboyants du crépuscule, et crevant comme les chiens que vous êtes un peu dans des cercueils artificiels, sous un tonnerre de prières rémunérées 1 euro de l’heure. »
Je levai la tête de ma feuille, un peu désespéré de ne pas être un si bon écrivain. « Au moins je fais quelque chose ! » me dis-je. Devant mes yeux, la fenêtre ouverte qui battait un peu laissait entrer les rayons violets des deux soleils couchants, imprégnant ma chambre d’une ambiance malsaine. Cela me rappela les moments de jouissance dans le lounge du Conception Pub avec ces filles complètement délurées de la 1085ème rue. J’avais fait beaucoup de choses là-bas, et à chaque fois, j’en ressortais couvert d’une espèce de magma honteux, avec l’impression de sentir le sexe jusqu’à la stratosphère.
Il faut dire que dans une salle à la lumière tamisée, insonorisée, avec 5 créatures divines et odorantes comme les mandarines sucrées de l’arbre du jardin d’Eden, mon ventre se tordait de désir comme une baleine épileptique, et les moyens que j’employais pour abréger les souffrances du monstre ne furent pas sans évoquer une guerre nucléaire à l’échelle galactique.
Soudain nerveux, peut-être à cause du café ultra-concentré que je venais de m’empiffrer, peut-être parce qu’une fois de plus je me retrouvais face à une feuille et incapable d’écrire quoi que ce soit qui sorte un peu de l’ordinaire, je me levais brusquement et sortais de chez moi. Besoin d’air, besoin d’un peu d’alcool pour laisser couler les pensées. Besoin de ma minable petite clope dans mon minable petit bec, pour parfaire le tableau de ma minable petite existence. Besoin d’être minable ; comme un rat pris au piège pour trouver à bouffer. Besoin d’être petit, pour ne pas souffrir d’être différent. Pour ne pas souffrir de ne pas être libre, de ne pas ne pas chercher à ne pas voir ce qui n’est pas, pas plus que ce qui n’est pas vrai quand on n’a pas décidé que ça l’était, même s’il s’agissait du chat de Schrödinger. Alors qu’au final, ça revient au même.
Mais bon sang, qu’est-ce qui m’a pris de survivre à une apocalypse ??
Cdt. Trois-Grammes
Respect diplomatique : 113

Avatar
05/07/1012 ETU 02:33
Message édité - Score : 5 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 0
message remarquable : 3
humour décapant : 0
role play intéressant : 2
PoubelleCe message a été supprimé durant la partie.

Solidement ancré sur son tabouret à l'extrémité du comptoir, le dos voûté, je fixais le fond de mon verre avec l'espoir d'y trouver quelque chose.
Tel le chercheur d'or, perdu par cette malédiction, l'espoir infime de donner à cette roche l'ultime coup de pioche qui révèlera les fragments dorés, je descendais mes verres de scotch avec la conviction que la solution allait se trouver entre deux glaçons.
Finalement, je me redressais et tapotais les poches de ma veste de costume. Mon portefeuille, un préservatif, mon carnet noir. Tout y était, je pouvais me lever, et mettre un terme à cette énième nuit de perdition, à errer sans but ni projets, à espérer que le flot des évènements me ballote vers une fin violente et salvatrice.
C'est cet instant que choisit un parfait inconnu pour rentrer dans le bar.
Je le fixe un instant, je l'observe alors qu'il cherche un fauteuil au calme, où il s'enfonce pour tirer doucement sur sa cigarette et siroter son cocktail. Tout comme moi, c'est un animal solitaire, nomade, égaré de son plein gré. Cet homme s'assoit seul, mais il est pourtant accompagné. Ce soir, cette nuit, il partage sa table avec les démons qui le hantent.
Oh oui, c'est un parfait inconnu, mais je me sentais déjà plus proche de ce pauvre ère que je n'ai jamais été proche de ma mère, ou de quelque femme que ce soit, d'ailleurs.
Ah quoi bon partir, mettre un terme à cette soirée? Demain n'est pas un autre jour.
J'en viens à essayer de me rappeler comment j'en suis arrivé là? Je regarde mes propres vêtements. La fine coupe de mon costume, la montre sobre mais noble que j'arbore à mon poignets, et enfin mes chaussures témoignent de ma réussite sociétale et de mon opulence.
Je pense à Aline, si belle, si dévouée. Tous les misérables qui me fréquentent rêveraient d'une nuit dans ses bras, et s'imaginent que c'est moi qui en jouit. Si seulement ils savaient.
Etais-je pris du syndrome qui frappe les hommes riches et désenchantés? Malheur, je possède tout, mais je ne possède rien!
Ah ah, je riais de moi même. Tellement cliché.
Et voilà, je me rassis, et je fis signe au barman d'enchaîner sur un nouveau scotch.
Et remets lui un verre de ce qu'il boit le type là bas, au fond. C'est pour moi. Je suis d'humeur généreuse.
Les chantres du capitalisme, les illuminés superstitieux, ou encore les pseudos intellectuels révolutionnaires qui s'imaginent qu'il y a mieux qu'une démocratie libérale, tous, absolument tous se sont fichus le doigt dans l’œil.
Le système, quel qu'il soit, est pourri dès sa naissance. Il dure, jusqu'à la grande purge, l'Apocalypse. Et ça recommence. En attendant, et notamment grâce au scotch, je survis.
Bon courage à qui voudra me faire retrouver la Foi.
Jetant la tête en arrière, j'engloutis la totalité de mon verre sans broncher.

Pages : 1