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Cdt. Alexandre VI
Respect diplomatique : 883 25/12/1012 ETU 23:08 |
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Score : 4
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Ambiance sonore obligatoire : http://grooveshark.com/s/Violin+Concerto+Part+2/2gS3hZ?src=5 Département des archives - Dix ans après l'enlèvement Cher lecteur, Les archives que tu t'apprêtes à consulter relatent l'enlèvement et la captivité du révérend Alexandre VI, qui fut gouverneur de la galaxie Devenir le temps d'une idée, d'une pensée, d'une fulgurance. Son projet et son gouvernement furent bousculés par les aléas de l'Histoire. Nous allons relater sa chute et la captivité qui s'en est suivie. Son enlèvement eut lieu le 24/12/1012 ETU à 12:13, sur la planète UPB Renown (coordonnées 1.3.3.5.3). Cette planète désertique et aride, peu peuplée, dépendait de la fédération militariste United Planets of Become, dirigée par le brigadier-général Sean Pean. Il me semble important de t'expliquer qui était ce ravisseur. Cet officier fédéré, jadis honorable et ami du révérend Alexandre VI, avait perdu la raison quelques mois auparavant. Un terrible attentat l'avait conduit aux rives de la mort, meurtrissant à jamais sa chair et noyant son esprit dans la tourmente. Sean Pean avait perdu sa dignité, et ce qu'il avait de plus cher au monde : sa famille. Sa soif de vengeance le rendit complètement fou. Il était devenu, selon ses propres dires, un élu, le Messie. Il prétendit avoir reçu une mission sacrée et rédemptrice. Il désigna un coupable : un mystérieux alien, dont le nom m'échappe. Tu devrais retrouver son nom en jetant un coup d'oeil dans le rayonnage 459-B, section discours et allocutions. C'est peu après que le brigadier-général rejoignit l'Ordre Humain, une coalition galactique militariste dont l'idéologie prônait la suprématie de l'être humain sur toutes les autres espèces peuplant la galaxie. Sean Pean avait trouvé là une coterie de commandants puissants et ambitieux pouvant l'épauler dans sa mission : purger la galaxie Devenir de toute la racaille alien. Lors de ces évènements, le révérend Alexandre VI ne dirigeait pas encore la galaxie. Il n'était qu'un journaliste polémiste, certes célèbre, mais sans aucune ambition politique. Il connaissait bien Sean Pean, qui était pour ainsi dire son voisin : ils étaient tous les deux originaires du secteur III. Ils avaient appris à se connaître, et leurs nations avaient noué jadis de bonnes relations diplomatiques et commerciales. Ils avaient même guerroyé côte à côte contre un ennemi commun, un tyran local nommé Ash'nal. Rien ne semblait indiquer qu'un jour, ils finiraient presque par s’entre-tuer. Temps de lecture terminé : veuillez patienter. |
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Cdt. Alexandre VI
Respect diplomatique : 883 27/12/1012 ETU 14:37 |
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Score : 6
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Ambiance musicale obligatoire : http://grooveshark.com/s/Trahison/2oVuZ7?src=5 Département des archives - dix ans plus tard Cher lecteur, Nous avons compilé ici quelques documents rares : des notes rédigées par le révérend Alexandre VI lors de sa captivité. Que d'amertume chez cet homme brisé ! Mais lis par toi-même : J'avais reçu la gouvernance de la capitale un peu par hasard. Je ne l'avais pas demandée. Et je ne l'ai pas refusée. La galaxie Devenir était alors en léthargie profonde, tout comme moi. Je voulais que les choses changent. Au début, une certaine dynamique avait gagné l'assemblée. Un gouvernement composé de huit commandants volontaires fut constitué en une semaine. Pour la première fois, notre galaxie disposait d'institutions efficaces, et d'un groupe de commandants motivés pour mener Devenir vers un projet collectif, progressiste et novateur. C'était sans compter sur la cupidité, la haine et la trahison. Mon gouvernement était condamné dès sa constitution : on ne lui a laissé aucune chance. Lors de mon discours inaugural, le brigadier-général Sean Pean avait annoncé la couleur. Il n'a pas fallu deux semaines à l'Ordre Humain pour organiser cette embuscade odieuse. Je leur avais pourtant tendu la main. Mais dans ma main stagne encore leur immonde crachat. Mon gouvernement n'a pas eu l'occasion de faire ses preuves. Et donc, difficile de présenter un bilan. Si je devais néanmoins en dresser un, le plus objectivement possible, je dirai que nous avons réussi à rassembler une équipe dynamique, qui comportait, pour la première fois de l'Histoire universelle, des commandants originaires d'une autre galaxie. De profondes réformes étaient en préparation, une encyclopédie universelle en cours d'élaboration, un taux démographique en croissance, signifiant que de nouveaux commandants commençaient à repeupler certains secteurs désertiques de notre galaxie. L'administration galactique, sous mon égide, avait apporté une dynamique agréable à l'assemblée : nombreuses salles de débats, activités diverses, sans compter les innombrables interventions de fonctionnaires zélés, qui, dans le cadre de débats houleux, apaisaient les esprits et offraient un certain recul. Je reconnais avoir commis quelques erreurs. Bannir Denior fut un acte inconsidéré dont j'avais mal évalué l'impact politique ; j'avais agi dans la colère. Mais alors, d'innombrables réactions indignées, violentes, avaient secoué l'assemblée. Où sont passés ces délateurs, alors que je suis retenu prisonnier comme une bête, enfermé dans un hangar ? Où demeure la commandante Kate, Aryakis de son état, alors que je suis privé de liberté de parole et de mouvement ? Où sont les redresseurs de torts, alors que la capitale est bombardée et assiégée ? Cette galaxie n'était pas prête à me suivre. Bientôt l'Ordre Humain va s'emparer de la capitale, et la galaxie va sombrer dans un long hiver. Quant à moi, il ne me reste plus qu'à attendre la mort avec dignité. Fin de votre temps de lecture - Veuillez patienter.
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Cdt. Alexandre VI
Respect diplomatique : 883 29/12/1012 ETU 17:27 |
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Score : 7
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Ambiance musicale OBLIGATOIRE : http://grooveshark.com/s/Casta+Diva/3QWLrh?src=5 Département des archives - Dix ans plus tard. Cher lecteur, La geste galactique de Devenir s'offre à toi. La captivité du révérend Alexandre VI reste anecdotique face à l'immensité de l'Histoire, mais elle est représentative du climat de l'époque. Une époque sombre et exaltée, décadente et sublime, violente et héroïque. Revenons un moment sur le complot qui attira notre bonhomme dans les filets de ses ennemis. Ennemis, le mot est fort, mais à l'époque, il n'était pas approprié. Tout commandant digne de ce nom connaît les nuances du langage et l'importance du sens précis qu'on attribue aux mots. Non, ami lecteur, à l'époque, Alexandre VI et l'Ordre Humain n'étaient pas ennemis : ils étaient adversaires. Lorsqu'il avait hérité de la capitale, Alexandre VI avait prononcé un discours mémorable édictant les principes de sa gouvernance. C'était novateur à l'époque : son système était plutôt ingénieux. Ce n'était ni une dictature, ni une démocratie. Aujourd'hui, avec le recul, on pourrait la qualifier de structure anarchiste. Oui, je sais, ami lecteur, je vais encore pérorer sur le sens des mots mais c'est très important. Pour beaucoup de gens, le mot anarchie rime avec chaos, ce qui est une erreur. Dans le système proposé par le révérend, les structures d'un quelconque pouvoir centralisé s'évaporaient pour faire place à la stricte souveraineté des commandants. C'est-à-dire que le gouvernement n'entendait pas imposer ses lois à la galaxie. Il comptait tout au plus nourrir les débats de l'assemblée en proposant toute une série de projets et de réformes collectives que chaque commandant pouvait soutenir ou non. On en revenait aux fondamentaux : chaque commandant restait maître chez lui. Et contrairement au chaos, dans lequel émerge généralement la loi du plus fort et la plus primitive des violences, la joyeuse anarchie proposée par le révérend faisait le pari de la civilisation, de la culture, de la diplomatie, et surtout, oui surtout, de l'art de faire de la politique. Bien entendu, je pourrais parler ici du rôle de l'administration galactique, et préciser plus en avant en quoi les idées d'Alexandre VI étaient novatrices et supérieures à tout autre modèle politique de l'époque, mais je m'écarte du sujet. L'Ordre Humain, lui, avait du pouvoir une vision hégémonique. Et bien qu'il joua un temps le jeu du système proposé par le révérend, il décida de s'y opposer quand l'entrée du gouvernement lui fût refusée. Ils devinrent donc adversaires sur le plan politique. Quand ils passèrent des palabres au cri des armes, on peut raisonnablement penser qu'ils devinrent des ennemis. Fin de votre temps de lecture - veuillez patienter.
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Cdt. Alexandre VI
Respect diplomatique : 883 31/12/1012 ETU 01:03 |
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Score : 4
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Ambiance musicale OBLIGATOIRE : http://www.youtube.com/watch?v=OUMCs-NtJ8Q Département des archives - Dix ans plus tard. Les quelques curieux qui compulsent ces archives sont bien peu nombreux. Et dans la fulgurance des années qui passent, je dirai même que je n'en ai plus vu depuis des lustres. Curieusement, malgré les apocalypses successives, les archives subsistent. Profondément enterrées dans les entrailles d'une planète oubliée. Ce qui était autrefois une capitale est aujourd'hui un bout de caillou perdu dans un secteur reculé. Dieu rebat inlassablement les cartes. Parfois, des bribes du passé échappent à son courroux. Bien entendu, nul n'en a conscience. Seul Dieu et moi sommes dans la confidence. Mais Dieu, je pense, ne se soucie pas trop d'un vieux droïde comme moi. Nourri à l'apotium, j'en ai encore pour des décennies avant de m'éteindre paisiblement et d'accéder enfin à l'oubli. C'est que programmé pour me souvenir de tout, j'en conçois un désir funeste. Ma finalité, paradoxalement, c'est l'oubli ! Qui se souvient encore de moi, machine fonctionnaire de classe VI, nommée responsable de la préservation des archives de la prestigieuse administration galactique ? Personne, évidemment. Mais ce n'est pas très important. Moi, j'entretiens la mémoire d'un glorieux passé. Terré sous des mètres cubes de roche, dans les restes des formidables bunkers de l'ancienne assemblée, j'attends que le hasard fasse son oeuvre. Qui sait ? J'ai calculé les probabilités pour qu'un jeune commandant colonise cette planète, et fasse entreprendre des fouilles archéologiques ! Et vous savez quoi ? Hé bien, c'est plutôt mal barré. Je suis une flamme vacillante dans la nuit. Seuls quelques rongeurs plus ou moins intelligents m'écoutent inlassablement perpétuer la mémoire de Devenir. On en revient à ce lascar d'Alexandre VI, qui à mes prothèses visuelles reste l'un des personnages les plus complexes, les plus extravagants et les plus étranges que cette galaxie ait jamais connu. Oui, je sais, je parle toujours de sa fameuse captivité, mais elle fut révélatrice du personnage à bien des égards. On n'en a jamais tant appris sur ses origines que durant cette période ! Les historiens avisés savaient déjà qu'Alexandre VI était un clone, mais savaient-ils d'où il provenait ? Qui l'avait créé ? Et surtout, oui, surtout, dans quel but ? Et puis, étaient-ils plusieurs ? Y-avait-il eu un Alexandre V, ou un Alexandre VII ? Franchement, ami lecteur, quand on s'ennuie comme moi, et que l'on dispose de la force de calcul d'une intelligence artificielle telle que la mienne, et bien, oui, je l'avoue, on se branle les disques durs sur ce genre de questions ! Et là où l'historiographie contemporaine n'avait obtenu aucune réponse, moi, je les ai obtenues ! Le premier des secrets qu'il faut absolument révéler sur les origines d'Alexandre VI, c'est qu'il fut créé par [][][] Temps de lecture terminé - veuillez patienter [][][]
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Cdt. Alexandre VI
Respect diplomatique : 883 03/01/1013 ETU 11:04 |
Score : 4
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Ambiance musicale OBLIGATOIRE : http://grooveshark.com/s/Sc+15+Don+Giovanni+A+Cenar+Teco+Il/36sVVm?src=5 Département des archives - dix ans plus tard. Notes du révérend sur la guerre opposant l'Ordre Humain aux réprouvés. Document étonnant de lucidité et de sens de l'Histoire. Quand une galaxie sombre dans la guerre, on finit vite par en oublier d'analyser la cause. On reste fixé sur les conséquences et sur la nécessité de survivre et de terrasser l'ennemi. C'est comme ça qu'un conflit dégénère, que les belligérants négligent la diplomatie et surtout, n'imaginent pas d'autres issues que la destruction totale de leurs adversaires. C'est une véritable tragédie pour la galaxie, car une guerre totale ruine des peuples entiers. Qui se souviendra encore des causes de ce conflit ? Cette guerre aurait pu être évitée, mais le manque de sens politique des commandants de l'Ordre Humain les menèront au désastre. Le problème n'est pas qu'ils voulurent prendre le pouvoir. Ils auraient pu y parvenir sans coup férir, avec un peu de patience et de ruse. Leur erreur tient dans leurs méthodes et dans leur incapacité à comprendre leur époque. Leur intransigeance et l'usage inconsidéré de la force ne pouvaient que soulever l'indignation. Ils pensaient régner sur une galaxie soumise, mais ils ont réveillé des puissances, jusque là endormies, qui ne leur feront pas de quartiers. Ils ont sous-estimé la situation et se sont entêtés à maintenir un rapport de force qu'ils ne pouvaient pas gagner sur le long terme. La guerre est à un tournant important. Nous arrivons au moment crucial où futurs vainqueurs et vaincus déterminent leurs destins. Bientôt, les réserves de ressources seront épuisées, et une guerre d'usure mènera inéluctablement vers la résolution du conflit. Les premiers qui craqueront psychologiquement auront perdu la guerre. On perçoit la fatigue chez les commandants de l'Ordre Humain. Le coeur n'y est pas. Ils subissent le contre-coup de leurs déconvenues, et surtout de l'entrée en guerre de l'Empire robotique d'Ithylium, puissance militaire fantastique jusque là inconnue. L'Histoire n'est pas une mécanique fiable, elle est toujours imprévisible. Comme le dit l'adage : gouverner, c'est prévoir. Et ils ne l'avaient pas prévu.
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