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Cosmogonie

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Cdt. Alexandre VI
Respect diplomatique : 883

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06/01/1013 ETU 01:30
Message édité - Score : 8 Détails Prévenir Dieu
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Battu et torturé pendant des cycles, abandonné de tous. Après une lente agonie, le révérend Alexandre VI était enfin mort. Enfin, c'est ce qu'il avait supposé, un peu surpris, quand il s'était réveillé dans une chambre blanche, attaché à un lit pendant qu'un vieux type barbu jouant de la cithare se mit à lui raconter la vérité sur Dieu, l'univers, et tout le reste.
Genèse
Au commencement était le Verbe. Puis, on inventa l'écriture, l'imprimerie, l'informatique et enfin l'astropastis. Comme nous le verrons plus tard, l'astropastis marqua les débuts de l'ère des grands voyages galactiques et de la rencontre entre les innombrables civilisations de cet univers. Bien entendu, l'historiographie officielle réfute avec virulence cette manière de lire l'Histoire. Mais la geste galactique que je m'apprête à vous raconter doit pourtant la plupart de ses grands évènements à l'alcoolisme et à la toxicomanie des grands personnages qui l'ont écrite.
Par grands personnages, nous entendrons parler des commandants. Comme l'indique leur titre, ils commandaient. Ils partageaient la singularité d'avoir pris un jour le pouvoir sur leurs planètes respectives. Il faut se faire à cette échelle des choses : nous ne parlerons dans ce récit que de mondes globalisés, régis par des gouvernements planétaires uniques. La légendaire planète Terre était en cela bien en retard, tant l'humanité primitive des mythes anciens semblait divisée. Mais oublions pour l'heure l'anthropocentrisme rétrograde, de nos jours on lit l'Histoire à l'échelle d'une galaxie. L'Homme dans tout ça n'est qu'un minuscule grain de poussière plutôt insignifiant.
Nous avons donc là un univers, des milliers de galaxies, des milliards de planètes, et quelques centaines de civilisations dirigées par des dingues, suffisamment évoluées pour voyager dans le vaste cosmos et communiquer entre elles. Si vous suivez toujours, accrochez-vous. Le pire reste à venir. Car dans cet univers, Dieu existe. Hé, je vous entends déjà soupirer, mais ce n'est pas vraiment la peine. Dans cet univers, les croyances ont peu d'importance. Dieu n'est pas un être surnaturel. Je vais décevoir les bigots, les agnostiques et les athées, mais c'est la stricte vérité. Dieu existe, et personne ne croit en lui.
Personne ne croit en lui pour la simple et bonne raison qu'il ne s'agit pas d'une entité spirituelle vaguement magique. Pas de Vérité révélée, pas de messies, pas de prophètes, pas de superstitions, pas de porte-à-porte le dimanche matin pour vous vendre une espèce de bottin métaphysique. Certes, dans cet univers, Dieu reste un être supérieur, mais vous devez oublier ce que vous pensez connaître de Lui, ou d'Elle, ou du truc que vous avez l'habitude d'appeler Dieu. Si le terme vous dérange, que vous le trouvez trop connoté, libre à vous de l'appeler Ingénieur, Grand Architecte ou Grand poireau cosmique.
De toute façon, Dieu n'avait pas de forme particulière. Dieu, la science peut l'expliquer. Les quelques savants l'ayant étudié rapprochaient son être d'une onde similaire au son. Dieu se déplaçait donc moins vite que la lumière (pour sa plus grande frustration), il était immatériel, mais il interagissait avec la matière, et pas qu'un peu. Sa spécialité, c'était de jouer avec elle comme un gamin joue avec de la plasticine. Faire, défaire, créer, détruire. Avec l'aide du hasard, il mélangeait temps, espace, énergie et matière avec l'inspiration d'un aquarelliste amateur colérique qui déchire régulièrement ses travaux car il n'en est jamais content.
Bon, c'est pas tout ça, mais on continuera plus tard. Je suis crevé.
... à suivre.
Cdt. Alexandre VI
Respect diplomatique : 883

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10/01/1013 ETU 00:05
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Le révérend était seul, dans un vaste espace vide et blanc. Les tribulations de la galaxie Devenir lui semblaient très lointaines. Quand il y pensait, une sombre tristesse s'emparait de lui. Il se sentait terriblement seul. Le petit vieux s'était cassé. Une autre voix lui parlait. Et il répondait. C'était peut-être ça, la mort. Un dialogue avec une voix intérieure.
Révélation
Hé, Alexandre VI ! Je te cause !
Tiens, c'est quoi ça donc encore ? T'es qui, la voix ?
T'as écouté le vieux ou pas ?
Fous-moi la paix, je suis mort.
Silence.
Pas encore, imbécile.
Ouais bon, ça suffit ! La voix dans la tête, je connais ! Des années de thérapie pour m'en débarrasser ! Fous-moi la paix j'te dis ! Je suis mort !
Tu n'es pas mort je te dis. Et moi, je ne suis pas dans ta tête. T'as pas écouté le vieux, hein. Le son, l'onde immatérielle, ça te dit rien ?
Silence.
T'es quoi, au juste ?
Ton Créateur.
Dieu ?!
Silence embarrassé.
Hmmm...non, pas celui auquel tu penses. Lui, c'est un ingénieur. Il a créé l'univers, mais il ne t'a pas créé, toi !
Je pige plus rien. Dégage, tu me fatigues. J'ai dirigé une galaxie, tu sais pas à qui tu causes. Je n'ai plus rien à vivre, je suis fini.
Arrête tes conneries. Ta dépression chronique, c'est moi qui l'ai créée. Tu as la chance de causer à ton Créateur, et toi, tu me fais une crise. T'es vraiment l'avatar le plus pathétique que j'aie jamais sorti de mon cerveau malade !
Mais t'es vraiment un enfoiré ! Tu m'as créé, tu dis ? Conneries ! Si t'es pas Dieu, ou l'ingénieur, ou le grand poireau cosmique, t'es quoi, hein ?
Je suis un rêveur. Je t'ai créé d'un songe, et celui que tu nommes Dieu a créé l'espace dans lequel mes rêves prennent forme. Nous sommes du même monde, Lui et moi.
C'est complètement dingue. T'es sacrément barge, tu sais ! Tu sais ce que j'en fais de tes rêves, hein ? Je marche dessus !
Soit, Alexandre ! Mais marche doucement, alors, car tu marches sur mes rêves...
Silence prolongé.
Hé. T'es encore là ?
... à suivre.
Cdt. Alexandre VI
Respect diplomatique : 883

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13/01/1013 ETU 22:58
Message édité - Score : 8 Détails Prévenir Dieu
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role play intéressant : 2
SPOILER
Attention, ami lecteur. Ce qui va suivre va te révéler la nature des choses. Tu as encore l'opportunité de laisser courir le mystère. Car si tu poursuis ta lecture, tout, soudainement, fera sens. Il n'y aura pas de retour en arrière possible.
AMBIANCE MUSICALE INDISPENSABLE : http://grooveshark.com/s/La+Cellule+D+Auschwitz/40Qjv1?src=5
Alexandre a perdu la voix de son maître. Le voici errant dans une brume sans contours. Fatigué de sa marche silencieuse, il se couche sur le sol blanc. Doucement, un homme étrange émerge du néant. Il mesure un mètre soixante, de corpulence moyenne. Mocassins, pantalon beige de bonne coupe, ceinture de cuir élégante, gilet marron en laine brute, chemise de lin, pas de cravate, juste un léger foulard, et puis, son visage. La quarantaine, ce visage. Un peu inexpressif, aussi. Une paire de lunettes en écailles. Le front dégarni et les cheveux coupés courts. Il fume une cigarette en marchant.
- Tiens... en voilà un que je ne connais pas encore...
- Effectivement. Enchanté de faire votre connaissance, Alexandre. Je m'appelle Nick Bostrom*, je suis philosophe.
- Manquait plus qu'un philosophe, tiens. D'où est-ce que vous débarquez, vous ?
- De l'université d'Oxford, pour être précis, mais cela ne vous évoquera pas grand chose. La bonne question à poser serait " que suis-je ? "...
- Oxford ? C'est dans quel secteur, ça ?
- Aucune espèce d'importance. Voulez-vous savoir ce que je suis ?
- Un homosexuel refoulé ?
- Plausible, mais hautement improbable. Je vois que vous n'aimez pas mon approche ludique, je vais être plus clair. Je suis venu vous annoncer que vous disparaîtrez bientôt.
- Ben voyons, et ça vous étonne, dans un univers voué inéluctablement à l'apocalypse ?
- J'oubliais effectivement que votre Programmeur, celui que vous nommez Dieu, a eu la délicatesse de vous annoncer ses intentions depuis le début. C'est très bien, vous serez dès lors plus réceptif à ce que je vais vous expliquer. Le Programmeur ne vous a pas créé, du moins, pas directement. Il a créé le code qui vous a permis d'être créé. Vous me suivez ?
- Ouais. Celui qui m'a créé, c'est un putain de rêveur dont la voix occupe ma tête comme par magie. Un vrai truc de dingue.
- Bien, poursuivons. Celui que vous appelez rêveur, nous l'appellerons joueur, afin de gagner en clarté. Permettez-moi d'insister : tout ce que je vous raconte n'est que la stricte vérité, et vous n'êtes pas dingue. C'est important que vous puissiez considérer mes explications comme réelles, car tout le reste, je dis bien tout le reste n'est que simulation.
- Oh punaise, le truc de dingue.
- Soit. Continuons. Votre univers est cycliquement détruit par la volonté de son programmeur : il décide du moment où il va éteindre son logiciel, entraînant ainsi la disparition de cet univers. C'est exactement le même processus qui s'effectue quand vous quittez brutalement un jeu vidéo et que vous éteignez son support informatique. Tout s'arrête, pas de sauvegarde possible, et si vous rallumez la machine et relancez le logiciel, il faut tout recommencer. Votre programmeur a néanmoins choisi de se révéler à vous, et de vous faire connaître le moment exact de ce que vous appelez l'apocalypse.
- Misère, ça devient compliqué. On est dans un jeu vidéo, si j'ai bien pigé ? Vous êtes sacrément barge, mon pote. Même si je reconnais que Dieu est un putain de gamin capricieux.
- Vous avez la chance incroyable d'être en présence de votre programmeur. Beaucoup d'autres univers simulés n'ont pas cette chance. La finitude de votre univers devrait vous permettre de transcender l'angoisse originelle de la condition consciente des êtres intelligents. Et vous, Alexandre, avez de plus la chance d'être en présence de votre créateur, le joueur qui vous a créé ! Vous êtes unique !
- Bon, bon, bon ! Du calme. Tu veux dire que je suis un personnage de jeu vidéo créé par un type qui évolue dans le même univers que Dieu, et qu'en plus de ça, j'ai conscience de moi-même, et que tous les autres commandants sont également des pions, des marionnettes, des putains d'avatars ? Tu te fous de moi ?
- C'est à peu près exact, et non, je ne me fous pas de vous.
- Mais c'est affreux ! Tout ce que je suis, tout ce que j'ai fait, ressenti, ou dit est purement factice ? C'est l'autre, là, qui me contrôle comme un automate ? Misère ! Et en plus de ça, y'a un programmeur qui peut couper le jus quand ça lui chante ?
- Ce n'est pas factice, c'est simulé. La nuance est importante, car vous nourrissez votre créateur autant qu'il ne vous nourrit. Vous avez une relation d'interdépendance. Maintenant, il est vrai que si votre créateur peut effectivement choisir de vous supprimer, le programmeur peut, lui, choisir de supprimer l'univers qu'il a créé.
- Oh punaise, le truc de dingue.
- Ce n'est pas vraiment le plus dingue, vous savez.
- Quoi ?!?
- Le plus dingue, c'est que votre programmeur, et le joueur qui vous a créé, ainsi que la totalité de leur propre univers... ont également été programmés. Ils sont comme vous des avatars conscients d'eux-même dans une simulation très complexe qui les dupe de par son prodigieux réalisme. Ils n'ont pas votre chance, Alexandre. Ils ne connaissent ni leur programmeur, ni leurs créateurs. Et n'ont aucune idée de quand leur propre apocalypse adviendra.
... à suivre ?
* Authentique !

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