Je me réveille en sursaut, assailli par ces paroles qui reviennent, chaque jour. Depuis cette annonce divine. Du moins s'annonce-t-il comme tel. Et je suis tenté de le croire. J'ai beau ne pas l'avoir vu, il dégageait une formidable énergie. Une énergie purifiée de toute animalité, de toute humanité. Elle était calme. Elle ressemblait à cette énergie qui chaque jour nous traverse, mais bien plus concentrée en un unique point.

Une énergie universelle. Un potentiel de destruction immense. Et qui semblait douée de conscience...

Non, je refuse de donner une conscience à un être d'une telle puissance et qui se montre devant nous. Les dieux conscients, comme ceux de l'empereur, ne se manifestent jamais à notre médiocrité.

Je réfléchis. Puis je théorise.

1- Cette énergie que j'ai ressenti, c'est celle de tous les jours.

2- Elle s'est agglutinée en un point fixe.

Cela signifie donc que l'énergie s'est déplacée. Dans ce cas-là, cette énergie a pu enclencher d'autres mécanismes qui ont entrainé à cette prise de conscience soudaine.

Donc tous n'ont vu que l'effet de ce rassemblement d'énergie, qui a eu par hasard une forme humanoïde. Quant à moi, je n'ai pas ressenti l'énergie d'un homme, ni d'un Dieu. Ce n'était qu'un agrégat de tous ces flux.

Les paroles que nous avons entendu par la suite, étaient soit un avertissement de la part d'une entité supérieure, soit un effet secondaire.

Je penche pour l'effet secondaire. Nous n'avons par la suite qu'interprété ce que nous avons ressenti de nous-même par le vide de l'énergie.

Un instinct de survie, de conservation en somme.

Revoyons maintenant les conditions :

1- "Une Seule Galaxie Tu Choisiras"

Il est facile de comprendre pourquoi nous souhaitons cela. Chacun de nos peuples possède une signature propre. Une énergie qui nous relie. Si nous sommes trop éloignés, ce lien qui garde toujours la même force favorise les déplacements d'énergie intenses. Et si jamais il existe trop de peuples disséminés, la galaxie pourrait très bien s'écrouler voire exploser par une trop forte quantité de flux.

2- "Les Extra-Galactiques Tu Accueilleras."

Là encore, facile. Si jamais des extra-galactiques veulent s'établir chez nous et que nous leur refusons, ils risquent de se retrouver entre les deux galaxies. Ils seront donc la cause de l'effondrement. Au final, les rejeter reviendrait à du suicide.

3- "De Ta Fortune Tu Te Sépareras".

Cette condition est plus difficile à comprendre... L'argent n'a toujours été qu'un voile.

Remarquons quand même que certains la désirent pour elle-même. Mes confrères de la Guilde par exemple. Elle est facteur de division. Toutefois, nous pouvons garder un certain montant d'argent, afin sûrement de pouvoir garder contact avec les autres peuples.

Tout cela n'est donc qu'un instinct de survie particulièrement développé de notre part à tous.

Oui, cette idée me convient.

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J'en parle à mes scientifiques. A mon peuple aussi. Ils sont tous très intelligents, ils comprendront mes ressentis. Ils ne paniqueront pas. Ils ont déjà survécu un apocalypse.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de paniquer. Cette voix dans mon sommeil me fait douter. Je ne peux me calmer. D'autant que la condition de la survie de la galaxie ne dépend pas que de moi. Mais de tous. Je ne souffrirai pas non plus de perdre mes congénères de l'Ordre. Tous nos peuples se visitent, certains même arrivent à s'entendre, peut-être y a-t-il déjà eu des mariages entre eux. Je ne sais pas, je suis trop plongé dans mes analyses.

Il faut que j'en parle à l'Ordre, que je fasse part de mes analyses à la galaxie.

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L'appel est envoyé. J'ai invité tous les commandants à se réunir sur Smif Nox. Mon centre. Notre planète aux Miraculas. J'ai peur que ce nom ne nous convienne plus par la suite...

Nous avions perdu notre liberté lors du premier apocalypse. J'ai perdu mes yeux, j'en ai gagné des capacités étranges, me faisant douter sur mon humanité. Nous avons peur, mais nous ne paniquons pas. Nous espérons tous survivre à nouveau.

Mais je refuse de renfermer à nouveau un dôme sur mon peuple. Alors, je ferai en sorte que nous survivions, tous.

"Peuple de Devenir.

Refusons l'autarcie, acceptons la discussion !"

Je fis en sorte que cet appel fut visible à tous. J'attends désormais leur arrivée.