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Cdte. Jane Drake
Respect diplomatique : 478 17/08/1012 ETU 05:51 |
Score : 9
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Jane Drake suivait, amusée, les débats qui sévissaient à l’Assemblée Galactique. Loin d’elle l’intention d’y participer, ce n’était, somme toute, à peine plus que de la masturbation intellectuelle, pour se faire plaisir donc, essentiellement. Elle n’était pas contre, à défaut d’autre chose... Ses pensées erraient au gré des interventions, dont certaines étaient dotées d’un féroce humour. Les deux courants de pensée politique principaux étaient, comme depuis longtemps, la démocratie et la dictature, et l’on pouvait aisément ranger les régimes religieux, marxistes et féodaux dans la seconde catégorie. Les autres courants de pensée étaient plus marginaux, à l’exception peut-être de l’anarchie (au sens à contrario de l’anomie), et du mouvement hippie. La démocratie et la dictature donc, en apparence si opposées... « La dictature c’est : « ferme ta gueule », la démocratie c’est : « cause toujours » « , avait dit quelqu’un, il y a longtemps. De fait il s’agissait dans les deux cas de ploutocraties, systèmes où l’argent mesurait et servait le pouvoir de certains sur les autres. Car il était toujours question de cela uniquement : le pouvoir sur les autres. À défaut, peut-être, de pouvoir sur soi-même, mais on entrait là dans le champ des philosophies, à l’opposé des religions et des politiques. Alors, certes, les démocraties étaient plus « confortables ». On pouvait s’exprimer, plus ou moins, on ne risquait pas d’arrestation arbitraire, plus ou moins. Le nombre d’exceptions était pourtant assez grand... Quant à « choisir » les élus ou les directions gouvernementales, c’était une vaste blague, qui convenait au plus grand nombre. Car c’était aussi une des caractéristiques les plus flagrantes de ces démocraties : le mensonge et l’hypocrisie, présentés comme vérité et liberté. Personne ne voulait de liberté, et surtout aucune responsabilité, donc le consensus était grand : le confort avant tout, et après nous le déluge. De grosses doses de consommations et de médias finissaient d’abrutir les masses, ainsi que, perversement, le système pseudo « éducatif ». La différence avec les dictatures était faible, surtout quand la peur, ce levier si puissant au service du pouvoir, les rapprochait. La dictature était moins confortable : difficile de s’exprimer, choix imposés plus directement. Le mensonge était plus visible, mais de même, personne ne voulait ni liberté ni responsabilité. Pas de pouvoir sur soi, non, c’est trop dur, mais le pouvoir sur les autres ça oui. Quelque part les gens n’avaient jamais que ce qu’ils « méritaient », et les dominants veillaient à ce que les dominés ne veuillent pas autre chose, dictature ou démocratie, peu importait l’emballage, rouge ou noir, du moment qu’ils gardaient le pouvoir. Les révolutions n’étaient que des transitions, d’un groupe de dominants à un autre, et au passage d’un emballage à un autre, plus ou moins. Les constantes étaient simples : les gens ne voulaient pas de liberté réelle, synonyme de responsabilités, d’efforts, de réflexion. Il ne voulait pas de pouvoir sur eux-mêmes, chemin tellement difficile, mais du pouvoir sur autrui. Et donc ils ne voulaient surtout pas de vérité, les mensonges devenaient leurs vérités, c’était tellement plus facile et efficace. Du confort, du plaisir, moins de peur, voilà l’essentiel. Le démocratique, consistant à acheter le travail des classes en dessous de soi, le sexe, et de la protection ; ou le dictatorial, consistant à exiger tout cela. Système d’esclavage, volontaire ou imposé. L’esclavage volontaire était plus efficace en temps de paix, mais l’état de guerre permanente offrait bien des avantages au pouvoir en place, cruel dilemme... d’emballage, de timing, de marketing, rien de bien nouveau. Les sociétés étaient donc toujours irresponsables, baignant dans le pouvoir de domination sur l’autre, et la violence : physique, ou hypocrite et verbale. La peur et le désir étaient presque toujours à l’origine de toutes les relations. C’était peut-être la « nature » des êtres dits « conscients », après tout, qui sait. Il restait quelques voies peu explorées : la philosophie... un gouvernement de « sages »... une forme d’anarchie... l’hédonisme sans contrainte... l’art élevé comme valeur suprême... Mais pour cela il faudrait gérer la peur, le désir, l’addiction au pouvoir, l’inconscience collective, une utopie probablement, ou une évolution consciente très, très, très lointaine. Des profils existants dans cette galaxie, seule sans doute l’Organisation Renégate avait ce potentiel de liberté, et de nouveauté... Jane en était là de ses réflexions, elle se demandait même pourquoi elle y pensait... Elle se détourna de l’écran qui était en lecture seule, regarda son amant du jour assoupit sur un canapé, nu. Elle le réveilla doucement, par certaines caresses précises et légères. Puis elle fit : - Et toi mon amant, tu préfères la démocratie ou la dictature ? Il réfléchit un instant, puis répondit : - Si la démocratie, si féminine, consiste à parler en mensonges plaisants, je préfère la dictature du désir mâle, même si la démocratie l’emporte... - Oui, fit-elle, deux faces ou farces, d’une même pièce... Rejoignant ses pensées, il ajouta : - Et si on essayait l’anarchie ensemble, ma chère ? - Hum... non-anomique mais libertaire ? - Anatomique surtout, fit-il en commençant à la caresser.
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Cdt. Dr.Machiavel
Respect diplomatique : 441 18/08/1012 ETU 10:54 |
Score : 10
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"Représentantes et représentants, Cher OGZ, Je ne reviendrais pas sur ma précédente phrase « la révolution est une évolution » qui a raisonné chez vous comme un sophisme, de façon légitime, mais qui était dans mon esprit une facilité oratoire. Le représentant -Сибирин- de la Fédération de Pyccя a parfaitement explicité ce que j’entendais par cette comparaison rapide, et certes hasardeuse d’un point de vue logique, même si plusieurs logique peuvent être vrai, fonction des systèmes “complexes” comme vous les appelez, à l’origine de la réflexion. De mon point de vue donc, vous l’aurez compris, une révolution est une évolution, le seul point de différence étant la rapidité et la radicalité dans les changements qu’elles opèrent. Je continuerai mon intervention sur les idées développées par le représentant du peuple Nektilien, et au risque de tomber dans l’historicisme (Corbas regarda Of Gob Zumh pour sondé chez lui la réaction à ce mot…) après le Sophisme, je pense effectivement que le Despotisme n’a pas d’avenir dans une galaxie si diverse que la notre, et où la liberté toujours plus grande des individus et des peuples semblent la seule loi gouvernant l’évolution. Certes, vous remporterez et avez remporté des batailles sur des peuples dits « démocratiques », cher Généralissime, mais vous ne pourrez sans eugénisme ou transhumanisme maintenir indéfiniment les forces de vies et les aspirations naturelles à la liberté qui animent les êtres doués d’intelligence. Si effectivement cette Assemblée n’a pas de pouvoir et n’a rien décider collectivement, elle reste l’émanation, comme le disait Zarkan, de la diversité libertaire de DEVENIR, et le fait que vous la fréquentiez révèle là l’un des paradoxes qui coutera sans doute quelques réflexions à l’intérieure de vos frontières et qui ne manquera pas d’effriter la légitimité de votre commandement. Comment un peuple qui pense sont représentant tout puissant ne peut-il douter de cet état de fait lorsque ce dernier perdra des batailles politiques ou militaires en ce lieux empli de démocrates où d’autres formes de dirigeants ? Vous me voyez sceptique Gba Mayaj Bma. Mais je dois bien avoué que votre despotisme reste bien plus réfléchis que d’autres bien plus primaires. Vous craignez l’égoïsme, l’individualisme, l’intellectualisme… Pour le premier, je vous donne raison, un tel comportement marque le début de la dégénérescence des civilisations, quel que soit son régime de gouvernement… Concernant les deux autres, sans articulations, ils peuvent être néfaste. Mais sur New-Florentina, l’institution familiale à depuis bien longtemps laisser la place à l’instruction Civique, et les enfants de notre République bien qu’extrêmement libre n’en sont pas moins très instruit dès le plus jeune âge, aucun d’entre eux ne tiendra jamais de discours individualiste, car tous ont consciences que leur liberté et le fruit de la communion des êtres sociaux pour se dégager des basses besognes par la répartition des tâches, et que la liberté est le juste retour d’un contrat mutuellement contraignant entre chaque partie prenante de la société philocrate. Pour finir cette intervention, et sans révéler la teneur de mes conversations privées avec Jane Drake, je dois bien reconnaître que cette dernière à raison… Si les formes de gouvernances foisonnent dans nos civilisations respectives, nous faisons, collectivement, preuve de peu d’imagination pour nous organiser… Il y a les élections, ou il y a le despotisme… Peu de variable, peu de modèles originaux à l’échelle de la galaxie… Mais aussi peu de réelle ambitions avouées… Pour autant, la finale de President Evil approche, et quel qu’en soit le vainqueur, les prémices d’une gouvernance galactique sont en routes…"
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