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Cdte. Jessabelle
Respect diplomatique : 63 22/04/1017 ETU 01:09 |
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Détails
Une pluie torrentielle s'abattait sur Lestinegrime, ce qui n'était pas vraiment inhabituel. Environ quelques minutes passées minuit, le ciel commençait son oeuvre. Et ce, chaque nuit. Au fil des ans, on commenca à s'y adapter. Des plafonds rétractables de plusieurs kilomètres protégeaient les villes et les cités de ces intempéries - cadeau de la science. Peut-être cela avait-il coûté une fortune - pour ne pas dire une très grosse fortune -, néanmoins personne ne s'en plaignait. Dans tous les cas, le confort n'était jamais à un moindre coût. Il faut parfois savoir faire des sacrifices. N'est-ce pas ? Jessabelle était dans son bureau, une grande pièce faite de marbre et de pierre. Derrière le bureau, une énorme baie vitrée laissait filtrer une douce lumière. Certainement celle de la lune artificielle que la reine avait faite construire durant sa première année de règne. Le coût avait été bien plus élevé que de pauvres plafonds rétractables. Beaucoup plus élevé. On lui avait rabattu les oreilles pendant des années pour avoir vidé les coffres de l'État pour un tel caprice. En retour, elle s'était défendue avec hargne, prétendant être encore dans sa crise de "cent ans". Un passage normal de la vie. Quoi qu'il en soit, revenons à cette chère Jessabelle, toujours plus grognonne et sobre au fil des siècles. Et elle n'était toujours pas prête à mourir. Les Grimes étaient réputés pour vivre éternellement. Du moins, supposaient-ils. Personne n'avait été à même de vérifier cette affirmation. Tous étaient morts un jour ou l'autre, que ce soit par un malheureux accident, ou encore un assassinat. Personne ne semblait échapper à la mort. Elle vous rattrapait, quelle que soit votre rapidité. Tout comme on n'échappe pas à la vie. Secouant frénétiquement son stylo sur un papier quelconque, elle avait à ses côtés une pille de feuilles, un énorme travail qui lui demandait une bonne partie de son temps. Elle s'ennuyait profondémenté. À vrai dire, depuis son couronnement. Elle ne pouvait cependant pas échapper à ses responsabilités. Le pouvoir contre la perte totale de plaisir. Quelle était le meilleur choix ? Elle n'avait pas besoin de choisir à ce niveau-là. Le choix était trop simple. Trop évident. Seuls les faibles reniaient le pouvoir, par peur de ne pas être en mesure de le contrôler. Jessabelle n'était pas faible. Preuve en est, rien ne s'était effondré. En deux cent ans, aucunes révoltes, aucuns troubles. Seulement la paix et l'ordre. Tout ce qu'elle aimait et chérissait. Soudainement, quelqu'un cogna à la porte, l'extrayant de son travail. Elle entendit un cliquetis derrière la porte, signe que c'était l'un des gardes qui avait pour mission de garder ses quartiers. D'une voix calme, elle s'exprima. -" Qui y a-t-il ?" D'une voix emplie de respoect, le garda s'écria; -" Un message, majesté !" -" Inutile de crier. Déposez-le sur la commode." La porte s'ouvrit et on déposa le fameux message - ou du moins un petit boitier en métal. Il y eut ensuite un grincement et Jessabelle fut de nouveau seule. Lâchant un bref soupire, elle se leva et prit entre ses mains le petit boitier qui se trouva être un com-x. Sans qu'elle n'ait touché à rien, un hologramme apparut dans un get de particules bleues, baignant ainsi les murs d'une douce lumière. Dans ce jet de particules, une ombre apparut. Celle d'un homme pour être plus précis. Ces traits étaient très flous. On ne percevait qu'une longue barbe mal entretenue, sale à certains endroits. Une voix rauque s'éleva dans la pièce. " Jessabelle ... Bien. Cela faisait longtemps." Zézaya-t-il. Abandonnant tout son amour-propre et sa fierté, elle s'agenouilla. " Maitre, vous êtes enfin de retour." " Très longtemps ..."
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