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Cdt. Pendergast
Respect diplomatique : 9 
30/04/1017 ETU 16:22 |
Message édité -
Score : 9
Détails
Le sas de décompression s'ouvrit en sifflant devant l'officier qui patientait. Sa navette s'était arrimée au puissant croiseur de guerre conformément aux ordres reçus. Quand il avait fait le rapport du succès de sa mission, on l'avait rappelé à l'arrière aussitôt, lui et ses hommes de la quatrième FLA... Les lumières encastrées éclairaient la coursive qui résonnait de son pas cadencé. Ses bottes impeccablement cirées frappant le sol de métal usé de tant d'autres pas avant les siens. Le vaisseau n'était pas neuf... Mais il était solide et endurant. Comme le peuple qui l'avait bâti. Pas son peuple pourtant... Lui était l'un des derniers de sa race et pourtant, comme les autres dans son cas, servait des hommes d'un autre sang. Bien longtemps auparavant... Des années et des années maintenant, ces deux peuples s'étaient aimés puis affrontés. Une guerre fratricide titanesque entre deux frères où la rage des chefs l'avait emporté sur la raison. Et où beaucoup frappèrent pourtant sans colère. Enfin son peuple avait eu le dessous puis avait amorcé un lent déclin, sous le regard attentif de ses vainqueurs. Jusqu'au cataclysme ultime qui balaya tout ou presque. Alors, ceux d'entre-eux qui avaient survécus à la guerre et dont les noms n'avaient pas été ternis par elle. Ceux qui s'étaient dressés contre les ordres absurdes et dont l'honneur était intact se virent offrir le choix. Le choix de continuer, d'aller de l'avant. Ou le choix de demeurer et de sombrer avec leurs mondes mourants. Beaucoup demeurèrent. Peu furent ceux qui décidèrent de se joindre à leurs vainqueurs et de les accompagner dans leur long voyage. Emmanuel Pendergast avait été de ceux-là. Des couloirs mieux éclairés remplacèrent les coursives lugubres. Il approchait du cœur du vaisseau, des zones occupées en permanence et mieux entretenues. Le sol sous ses pas tremblait imperceptiblement du grondement des moteurs titanesques qui ne dormaient jamais vraiment. Des hommes apparurent, sévères, rigides, silencieux. Ils s'écartèrent sur son passage. Sévère, lui aussi l'était à sa manière. Mais pas comme eux. Il n'était pas des leurs et il le savait tout comme eux. Il les respectait mais ne les aimait pas pour autant, sauf une poignée d'entre eux peut-être... Nul n'aurait pu dire qu'ils étaient particulièrement aimables d'ailleurs. Froids au mieux. Colériques au pire... Mais ils étaient forts et droits. Et leur nom, aussi froid qu'eux-même à l'oreille, n'était pas non plus dénué d'honneur. Un court escalier en titane martelé apparut au bout du couloir. Deux hommes vêtus de noir le gardait. L'un d'eux lui fit signe de s'arrêter et porta les doigts à son oreille, parlant à un tiers en continuant de le dévisager sans ciller. Un instant passa et l'homme hocha de la tête pour lui-même avant de lui faire signe d'avancer. Sans dire un mot, il dépassa les gardes et monta les quatre marches qui le menèrent sur le pont du vaisseau. Celui-ci était en partie plongé dans le noir, beaucoup d'appareils étant éteint. Le réacteur ne tournait qu'à demi-régime pour économiser la charge atomique. Une allée centrale passait entre les consoles et menait du sas d'entré à la plate-forme légèrement surélevée ceinte d'une baie vitrée donnant sur le vide sidéral à l'extérieur. De part et d'autre de l'allée, les consoles de commandes s'alignaient en hémicycle où dans un théâtre, la plate-forme aurait fait usage de scène. Sur celle-ci, à contre-jour, la silhouette d'un homme, seul. Non, pas seul... reconnût Pendergast en s'approchant, son pas maintenant mesuré et étouffé par le mince tapis qui ici, sur le pont, couvrait le métal. D'autres gens étaient présent, en retrait sur les bas côté de la plate-forme. Leurs traits voilés par la pénombre. Un reflet doré capta la lumière des étoiles et il discerna une femme assise. Il sut qui elle était. Son pouls gagna quelques battements lorsqu'il posa le pied sur la plate-forme et qu'il s'avança vers l'homme immobile. Des ombres en retrait, une silhouette en sortit et s'avança à son tour, s'arrêtant près du maître des lieux. Un homme plus vieux, vêtu comme lui d'un uniforme de commandement gris foncé. Le capitaine Pendergast s'arrêta à son tour, à quelques pas, conscient que tous maintenant le fixait, à l'exception de l'homme face à lui résolument tourné vers l'espace devant eux. Au loin, un amas d'étoiles brillait, entouré de bras scintillants. Une galaxie spirale. Clairvoyance réalisa-t-il alors. Le puissant croiseur était tourné vers elle. Enfin il se racla la gorge et prit la parole, sa voix résonnant lourdement dans cette vaste pièce silencieuse. - Vous avez demandé à me voir, ambassadeur. Plusieurs secondes s'écoulèrent et enfin vint la réponse de ce dernier, mesurée et pourtant empreinte du lourd accent germanique. - Nous avons eus votre message capitaine. Votre mission serait ainsi une réussite? Pendergast acquiesça. << Oui monsieur. Le terrain est préparé, conformément à vos instructions. Cela n'a pas été facile, mais nous y sommes parvenus dans les temps. >> À sa gauche il perçut un mouvement et ses yeux distraits s'y attardèrent. La femme s'était levée de son siège et s'approchait, entrant dans le mince halo de lumière au centre de la plate-forme. Blonde, jolie à sa manière, grande. Entre deux âges. Ou plutôt... Non, pas âgée, mais usée. Elle ne dépassait pas la mi-trentaine mais quelque chose l'avait vieillit prématurément... En s'approchant, elle le dévisagea sans dire un mot, ses lèvres closes presque pincées. Il baissa les yeux et reporta son regard sur l'homme devant lui qui se retournait à son tour pour le regarder. - Ainsi tout est prêt. L'heure est venue. Pendergast ne répondit pas. Ce n'était pas une question, mais un fait. En se retournant, l'homme devant la baie vitrée, l'ambassadeur Hans Frédéric Stuckart, regarda la femme à ses côtés qui posa sur lui ses yeux bruns profonds. Elle hocha doucement de la tête, son beau visage ne trahissant aucune émotion. Il s'inclina devant elle. - Très bien... Capitaine Kreps? Le vieil homme s'avança d'un pas. Faites donner les ordres. Que la flotte mette le cap sur Clairvoyance. Le vieil homme salua avant de quitter la pièce, dépassant Pendergast et la femme s'éloigna, se rapprochant de la baie d'observation. Pendergast demeura sur place, n'ayant pas obtenu son congé de l'ambassadeur Stuckart. Ce dernier se retourna et alla rejoindre la ministre Jessika Mengsk face à l'infini face à eux. - Il semble que tout se passe comme nous l'avions prévus...
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