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Le poids du passé

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Cdt. Hans Stuckart
Respect diplomatique : 896

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19/05/1017 ETU 03:07
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Quelque part en secteur VI...
Vaisseau amiral de la R.L.A. - CF Tristania
Orbite basse de la planète Nova Libria
TSS: https://youtu.be/SPGl0Byp67E?t=35s
Jessika Mengsk arpentait seule les couloirs du vaisseau à l'arrêt.
Il y eût une époque où jamais on ne l'aurait vu autrement qu'entourée de ministres ou de diplomates de son ministère. Ou encore aux côtés de Stephen Wurzel qu'elle avait côtoyée presque chaque jour de sa vie près de dix ans durant... Aujourd'hui elle était seule, presque tout le temps.
Bien souvent, quand elle y repensait, elle en venait à se dire posséder les souvenirs d'une autre femme. Qu'elle avait vécu la vie d'une autre.
Stuckart et Veidt ne comprenaient pas. Mais cela lui était égal.
Chaque moment passé avec eux, ou avec quiconque se montrant attentionné ou compatissant envers elle lui était insupportable. Qu'ils s'occupent d'eux-même et pas d'elle. Elle n'avait pas besoin de leur aide ni de leur sollicitude. Elle n'avait plus besoin de rien du tout...
Elle avait seulement besoin qu'on la laisse seule avec elle-même. Afin qu'elle n’ait plus à affronter leurs regards, leurs attentes, leurs reproches...
Sur son passage, des hommes et des femmes de la flotte librianne s'écartèrent en l'apercevant, se plaquant le long des coursives pour la laisser passer... Tous la regardaient. Elle baissa les yeux et accéléra le pas, passant à côté d'eux en évitant leur regard. Plongeant au fond d'elle-même en ravalant sa honte. Sa colère...
- Inutile de tenter de m'en dissuader capitaine Kemmer, j'ai pris la décision d'aller à cette rencontre. Et vous et l'équipage du Lohengrin II allez m'y conduire. Je vous laisse vous charger des préparatifs. Ce sera tout...
Elsa Kemmer hocha de la tête à l'adresse de l'ambassadeur Stuckart et salua le capitaine Kruger qui patientait à sa droite avant de sortir des quartiers du dirigeant de la R.L.A. laissant les deux hommes seuls entre eux.
- Si je puis me permettre monsieur, c'est une mauvaise idée lâcha Kruger. Comment ferons-nous si vous ne revenez pas?
« Vous devrez bien, d'une manière ou d'une autre capitaine... »
- Mais rassurez-vous, j'ai bien l'intention de revenir. Et vous avec moi j'espère... Ajouta-t-il en se levant pour se servir un verre d'eau d'une carafe posée sur un classeur un peu plus loin.
- Moi? Demanda Kruger en levant un sourcil.
Stuckart acquiesça et prit une gorgée en se retournant.
- Oui, vous. Ainsi qu'au moins cinquante hommes de la garde. Je veux qu'on fasse bonne impression.
- Ce sera dur d'en rassembler autant monsieur. Il en restera bien peu pour protéger notre gouvernement ici...
L'ambassadeur haussa les épaules. « Nous en avons formés de nouveau n'est-ce pas. J'ai le rapport quelque part. Vous avez porté les effectifs à près de deux cents hommes maintenant non? »
- Sur le papier peut-être répondit Kruger sèchement en désignant les dossiers de l'ambassadeur sur son bureau avec un mépris non déguisé. En pratique, ce sont des gamins. Et la formation accélérée que nous avons dû leur donner vaut ce qu'elle vaut. Ce ne sont pas des gardes librians comme on les faisai... Son expression changea et il se reprit. « Ce ne sont pas des gardes librians comme on en faisait avant monsieur. »
Stuckart ne répondit pas, comprenant l'état d'esprit d'Hans Kruger. Tous devaient faire avec des moyens limités et un savoir qui commençait à se perdre pour perpétuer une république dont ils n'étaient que les piètres fils... Le jeune homme souffrait c'était évident. Lui souffrait d'une autre manière. L'âge apprenait à cacher ce genre de choses. Kruger, à 33 ans avait l'âge où la colère se mêlait encore à la peine...
Voyant qu'il ne pourrait faire valoir son point de vue, Hans Kruger haussa les épaules.
- Peu importe, nous ferons comme vous voudrez, c'est vous qui dirigez...
Il salua et se retourna pour sortir alors que les portes automatiques des appartements de l'ambassadeur s'ouvraient en sifflant, laissant paraître la ministre Mengsk, mince et légèrement voûtée. Elle fit un pas dans la pièce et se figea sur place face au capitaine de la garde librianne qui s'arrêta aussi.
- Bonjour capitaine... Bredouilla-t-elle. J'espère que vous allez bi...?
« Bien merci. Excusez-moi, j'ai à faire. » Répondit Kruger d'un hochement de tête avant de passer à côté d'elle sans la regarder alors qu'elle se tassait sur son passage, baissant les yeux.
Stuckart qui avait assisté à toute la scène regarda les portes se refermer et Jessika Mengsk lancer un regard triste vers celles-ci.
« Oui, c'est moi qui dirige... » se dit-il d'une voix audible pour lui seul en se répétant les dernières paroles du capitaine de la garde. Jessika Mengsk se tourna vers lui et il lui indiqua une chaise libre.
- Asseyez-vous madame la ministre, je vous en prie. Puis-je vous offrir de l'eau ou autre chose?
Elle secoua la tête en s'asseyant, lissant machinalement un pli de son pantalon plusieurs fois, ses yeux allant et venant sur le bureau de l'ambassadeur, se tortillant sur sa chaise.
- On a dû vous dire que je partais pour le système 0 à ce sommet avec la république de Pandore? Elle hocha la tête, croisant son regard et Stuckart poursuivit.
- Durant mon absence, il va falloir que quelqu'un tienne les rennes au conseil restreint. Et si un malheur devait arriver... Quelqu'un qui continuerait à ma place.
Elle secouait déjà la tête quand Stuckart ajouta « Ce quelqu'un c'est vous Jessika... »
- Non. Lâcha-t-elle simplement, sa voix s'affermissant. « J'ai fait mon devoir, j'ai échoué, je ne veux plus de ça. Je n'en ai plus la force, je vous l'ai déjà dit plusieurs fois. Je siège à votre conseil parce que vous me l'avez demandé mais ça s'arrête là. Qui que j'aie été, je ne le suis plus... »
Stuckart se passa la langue contre les dents cherchant les mots justes.
- Vous êtes qui vous êtes, Jessika. Que vous le vouliez ou non. J'étais là quand vous avez prêtée serment devant nous tous sur Libria. Ce serment n'a pas prit fin avec votre incarcération sur cette planète. Elle baissa les yeux, se tordant les mains, les lèvres closes.
L'ambassadeur ne la lâcha pas.
- Ça va faire trois ans maintenant que nous sommes sans nouvelles de la mission Eden, Jessika. Il va nous falloir commencer à penser que nous ne les reverrons pas. Je vais aborder le sujet au conseil bientôt je pense...
Continuant à fixer le bureau devant elle, Jessika Mengsk gardait le silence.
- Si vous trouviez la force en vous-même...
Elle leva le regard vers lui, ses yeux embués de larmes.
« Ça n'arrivera pas. Je sais ce que vous attendez de moi Hans, mais ça n'arrivera jamais. Je ne pourrai pas. Vous devrez compter sans moi. Je ne peux pas faire ça. »
- Et si Hoepner est mort? Et si la mission Eden était bel et bien perdue...?
Elle secoua la tête en abaissant de nouveau les yeux, ses épaules se voûtant dans la foulée.
- Il y a près d'un an et demi, nous avons tenu une conversation similaire dans ce même bureau madame. Et vous m'avez alors dit la même chose...
« Eh bien vous connaissez ma réponse. Faites sans moi Hans. Prenez-le sur vous et je signerai ce que vous voulez si vous en avez besoin mais laissez-moi hors de ça... Je ne... »
Ce fut à son tour de secouer la tête en la regardant, alors que ses paroles se perdaient.
- Ce sera vous ou personne d'autre, j'en ai peur. Et si vous ne trouvez pas la force d'aller de l'avant Jessika, j'ai peur que notre peuple non plus...
TSS: https://www.youtube.com/watch?v=0MDawxCLt3A&index=2&list=PLO6ZTa4uSeBjldmj02Dwp2y64mEymHyct
Un silence pesant s'installa entre les deux et finalement, Stuckart inspira et secoua la tête.
- Je pars demain pour rencontrer la régente Zohar de cette république de Pandore. En mon absence, je veux que vous assistiez au conseil comme je vous ai demandé s'il vous plaît. N'y dites rien si cela vous chante mais je veux que vous y soyez. Je vous remercie de votre temps...
Comme une enfant grondée, elle voulut dire quelque chose mais à court de mots et Stuckart s'étant remit à feuilleter ses rapports sur le secteur VI, elle se leva et sortit de la pièce, les portes automatiques se refermant sur elle.
Seule, elle refit le chemin en sens inverse pour retourner à ses propres quartiers.
Sur son passage, s'écartèrent avec respect devant elle l'équipage du vaisseau et les hommes et femmes de la R.L.A.
Devant elle... Jessika Hildegarde Mengsk... Ministre des affaires étrangères de la république autoritaire librianne sous les ordres du chancelier Hoepner, nommée 5 ans auparavant sur Libria par Stephen Wurzel en personne. Celle qui était 3e dans l'ordre de succession du gouvernement...
Et si Hoepner était mort et la mission Eden perdue...
Celle dont on attendait qu'elle prenne sur ses épaules le poids du passé et accepte pour elle-même la nomination de Chancelière de Libria...
Portrait - Jessika Hildegarde Mengsk - http://www.cjoint.com/doc/17_05/GEsxDva0B2p_Portrait---Jessika-Hildegarde-Mengsk.pdf
Cdt. Hans Stuckart
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22/05/1017 ETU 03:49
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Le Rheingold vint à la rencontre du Tristania en orbite de Nova Libria.
Le capitaine Elsa Kemmer attendit l'ambassadeur Stuckart au sas d'amarrage bâbord de son vaisseau, en compagnie de ses sous-officiers. Accompagné de quelques diplomates de son gouvernement ainsi que de plusieurs dizaines d'hommes de la garde librianne commandés par le capitaine Kruger, Stuckart fut salué de manière cérémonieuse par les maîtres du Rheingold lorsqu'il monta à bord.
Peu de temps après, le puissant bâtiment de guerre activa ses propulseurs et pivota dans l'espace, se plaçant dans l'axe du point de saut vers le système 0. À quelques milliards de kilomètres d'où ils se trouvaient, la présidente Ben Ali et la régente Zohar de la république de Pandore les y attendraient sous peu...
Deux unités astronomiques de distance séparaient les portes du secteur de Nova Libria et le Rheingold ferait le voyage en un peu plus d'un jour. Stuckart qui attendait beaucoup de cette rencontre ne voulait pas être en retard. Ne jamais faire attendre une femme... avait-il dit avec un sourire au capitaine Kemmer, interdite de son empressement à partir. Mais son expression n'avait pas changée et elle avait donnée les ordres, l'équipage préparant avec efficacité le vaisseau pour le saut.
Devant le croiseur, une fenêtre hyper-espace bleuté se forma bientôt, la toile même de l'univers se distordant, les étoiles semblant se déplacer alors que leur perception par ceux présents sur la passerelle changeait. L'énergie s'accumula dans le réacteur PRL du vaisseau jusqu'à ce qu'il atteigne le seuil nécessaire.
Pour ceux présents sur les autres bâtiments de la flotte en orbite de Nova Libria, il y eût un flash de lumière et le Rheingold disparût des radars, filant à quelques 400 millions de kilomètres à l'heure dans l'hyper-espace en direction du PC1 du système 0 du secteur VI...
TSS: https://www.youtube.com/watch?v=2jHde3CITs0&list=PLC16B6A343FE630F8&index=203
L'heure des vaisseaux de la flotte librianne était universelle et avait été réglée sur celle du Tristania, où le gouvernement librian travaillait. Ainsi, ses membres pouvaient transmettre leurs ordres en concordance avec les quarts où les bâtiments de la flotte étaient pleinement opérationnels et leurs officiers supérieurs en service.
Sur le Tristania et donc sur le Rheingold, l'avant-midi s'achevait.
Chaque bâtiment de guerre librian de classe Fregger possédait deux salles de gymnastique distinctes. L'une pour les officiers et sous-officiers, l'autre pour les hommes du rang.
Pour les hommes de la garde librianne, il n'y avait aucune journée de repos. Seuls les jours fériés voyaient l'entraînement suspendu pour que les hommes puissent célébrer les fêtes de leurs pères. Et de leurs pères avant eux.
Le 21 mai 1017 n'en étant pas un... le gymnase réservé aux hommes du rang voyait donc quarante hommes en maillots noirs ornés de l'aigle librian sur la poitrine s'entraîner, sous la supervision du capitaine Kruger et de deux autres gardes librians formés jadis sur Libria.
L'entraînement durait à présent depuis près de quatre heures et les hommes étaient fatigués. Leurs visages étaient rougis par l'effort et leurs muscles tremblants étaient douloureux de leur saturation d'acide lactique.
Mais ils iraient jusqu'au bout de leur session d'entraînement, comme de toutes les autres.
Surveillant chacun tour à tour comme simultanément, Hans Kruger, 33 ans, passait entre eux, comptant les tractions, corrigeant la manœuvre d'une recrue, invectivant un homme quand il jugeait que l'effort de ce dernier fléchissait... Il fallait quatre ans pour former un jeune homme de 16 à 25 ans et en faire un soldat de la garde librianne. Et Stuckart, un peu plus d'un an auparavant, lui en avait donné deux. La flotte avait besoin de nouveaux hommes de la garde et lui, devrait les former en la moitié du temps qu'il fallait jadis sur Libria.
Il avait alors protesté, arguant que l'entraînement physique n'était qu'un des axes de formation, le plus facile. Celui qui préparait les hommes physiquement et intellectuellement pour leur formation de l'après-midi. Mais plus que tout, appartenir à la garde librianne demandait un état d'esprit particulier et les instructeurs pouvaient jadis décider de repousser de deux ans la complétion du programme de formation d'un groupe s'ils jugeaient cet état d'esprit manquant.
Les hommes de la garde librianne devaient être durs, sévères, prudents et alertes. En toute circonstance. Cela s’acquérait avec le temps, l'effort et la souffrance. Avec les années, les jeunes hommes perdaient de leur arrogance et apprenaient le doute, avec lequel on leur enseignait à vivre. Et ce doute, par la suite vaincu de manière réfléchie, jour après jour, en faisait alors des hommes individuellement convaincus du bien fondé de leur tâche, et en paix avec eux-même.
Les quarante jeunes hommes que Kruger avaient pris avec lui en plus des dix gardes librians formés qui assuraient la protection de Stuckart et de ses diplomates, n'avaient pas cet état d'esprit. Presque deux longues années d'un entraînement quotidien n'avait pas suffit. Kruger le voyait sur leurs visages, même maintenant durant l'effort.
Ils obéissaient parce qu'il leur ordonnait.
Ils souffraient parce qu'il le leur imposait.
Mais ce qu'ils voulaient, c'était faire partie de la garde librianne... Ils voulaient un uniforme noir et faire partie de ce corps d'élite. Ils voulaient que les gens les admire et que leurs noms soient respectés des autres hommes.
Servir Libria... Ça ne signifiait pas grand chose pour eux. Kruger le voyait. Ils n'étaient pas prêts. Pas encore...
Portrait - La garde librianne - http://www.cjoint.com/doc/17_05/GEwa46Zinqp_Portrait---La-garde-librianne.pdf
Cdt. Hans Stuckart
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23/05/1017 ETU 17:47
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L'entraînement physique du matin achevait quand le sas du gymnase s'ouvrit et qu'Elsa Kemmer entra, vêtue de son uniforme de commandement, les cheveux noués derrière sa tête en un chignon serré.
« Officier sur le pont! » Cria Kruger à l'attention des hommes qui se redressèrent, se mettant au garde-à-vous en rangs devant lui, leurs poitrines s'élevant et s'abaissant au rythme de leur respiration saccadée. Les deux cadres de la garde vinrent se placer aux côtés de Kruger. Ce dernier ne remarqua pas les regards que plusieurs d'entre-eux s'étaient échangés à l'arrivée de la jeune femme...
Kemmer s'immobilisa et salua, accompagnant son geste d'un hochement de tête à l'adresse d'Hans Kruger.
- Merci capitaine. Dites-à vos hommes de se mettre au repos...
Alors que ces derniers s'exécutaient, Elsa s'approcha de son vis-à-vis de la garde librianne, lui tendant une main qu'il serra.
- Je suis heureuse de vous rencontrer capitaine. N'ayant pas eu l'occasion de vous parler à votre arrivée à bord ce matin, je tenais à le faire à présent. Nous n'avons pas d'hommes de la garde librianne à bord de ce bâtiment. Et pourtant, nous avons beaucoup entendu parler de vous.
« Vous entendez-cela messieurs! Vous n'êtes pas encore de la garde librianne et pourtant, vous êtes déjà célèbres dans la flotte! » Asséna Kruger d'une voix forte aux hommes silencieux devant lui. À ses côtés, Kemmer reprit la parole à leur adresse.
TSS: https://www.youtube.com/watch?v=Fruz1Lz_eBE&list=PLA9C5DC7A2BF3D3B5&index=14
- Vous faites honneur à notre nation messieurs. Un effort constant et attentif est le meilleur moyen de se garder du mal. Et votre unité ferait pâlir n'importe quelle autre force militaire de la république librianne...
« La république autoritaire librianne, sale conne... »
Kruger se retourna violemment vers les hommes rassemblés.
- Qui a dit cela?! Quel est le merdeux qui a dit cela!
Il écarta un homme de son passage et entra dans la formation, allant vers un jeune homme d'une vingtaine d'années. Grand, la mâchoire carrée, les cheveux bruns denses et peignés sur le côté. Son visage trempée de la sueur de l'entraînement. Derrière-lui, Kemmer lâcha « Ce n'est rien capitaine Kruger... » mais il ne s'arrêta pas...
- Hauer! Vous avez envie de parler? On vous écoute. Allez!
Acculé au pied du mur, Dietrich Hauer, l'une des meilleures recrues des hommes que Kruger avait à former redressa les épaules et se tourna vers Kemmer qui plus loin, n'avait pas bougée et soutenait maintenant son regard. Il répéta d'une voix ferme les mots exacts qu'il avait dit en la fixant puis se tourna vers le capitaine de la garde.
- Elle ne devrait pas pouvoir porter cet uniforme. Et maintenant, elle vient ici et manque de respect à notre république. C'est contraire à ce que dit le P.F.P.L. et à ce que la garde librianne nous enseigne...
« La révolution conservatrice de Stuckart a été légitimée caporal! Strump et moi lui avons prêtés allégeance que je sache Hauer! Ça vous inclus donc! »
- Ouais...? Et il est où Strump mainte...
Il ne put finir sa phrase. D'un seul coup de poing aux reins, Kruger l'avait fait tomber à genoux. Un frémissement parcourut le groupe qui ne dit mot. Plus loin, Kemmer n'avait rien ajoutée non plus et gardait le silence.
Debout devant le jeune aspirant qui, cherchant son souffle, n'avait pas osé se relever, Kruger tremblait, les poings serrés. Strump avait laissé sa vie sur Alexandra Nova pour sauver Jessika Mengsk suivants les ordres de Stuckart... Lui plus qu'aucun autre ne l'avait pas oublié. Il en voulait personnellement aux deux personnalités du régime pour la perte de son ami. Mais lui était un homme de la garde librianne. Et il avait prêté serment. Et il ne laisserait personne manquer de respect à la mémoire de son ami.
Livide, il éleva la voix. « Dittmar! »
Kurt Dittmar, l'un des deux autres hommes présent pour former les recrues accourut au pas de course.
- Monsieur Hauer a encore trop d'énergie semble-t-il... Il en oublie sa place...
Se tournant vers Dittmar il dit d'une voix basse mais ferme, « Faites lui refaire des séries. Jusqu'à ce qu'il tombe. » Puis, se tournant vers le groupe;
- Les autres, allez vous doucher et manger et rejoignez-moi en salle de conférence C-8 dans une heure. Évacuez le pont, Sur le champ!
Alors qu'au pas de course, les hommes sortaient du gymnase escortés par l'autre homme de la garde, derrière lui, Dittmar haranguait la recrue Hauer, commençant en lui faisant faire cinquante pompes sur les poings.
Kruger déglutit et se dirigea vers la sortie du gymnase où le capitaine Kemmer l'attendait.
- Pardonnez-moi madame. Ce ne serait pas arrivé avec des hommes de la garde librianne. Ils ne sont pas prêts...
Elle acquiesça de la tête puis ajouta d'une voix dure; « Non, en effet. Mais ils devront l'être bientôt. Une guerre se prépare. »
Elle tourna les talons et repartit vers les ponts supérieurs du vaisseau sans un regard en arrière. Kruger prit le chemin des douches à son tour peu après, perdu dans ses pensées...
Et dans le gymnase, Dietrich Hauer continuait l'entraînement pour une cinquième heure consécutive, tremblant de tout son corps, trébuchant lorsque le lieutenant Dittmar qui le supervisait lui faisait changer d'exercice. Jusqu'à ce qu'il tombe avait dit Kruger...
Surveillant le jeune homme, lui aussi était pensif,
« Pour ce que cela vaut... J'était d'accord avec vous... » Fut tout ce qu'il dit à mi-voix, alors qu'Hauer, sans répondre, continuait à peiner jusqu'à l'épuisement.
Incapable de continuer... Il tomba au sol peu après, sans pouvoir se relever...
TSCS: https://youtu.be/uDOIq21o40E?t=12s
Dans la flotte librianne comme au gouvernement et même dans la garde, deux pensées s’affrontaient violemment...
L'une, progressiste et réformiste défendue par l'administration Stuckart qui prônait de changer et d'aller de l'avant, pour pouvoir survivre et assurer un lendemain à leur nation.
L'autre, conservatrice et contre-révolutionnaire qui restait fermement attachée aux idéaux du Parti de la Force du Peuple Librian de Stephen Wurzel. Qui refusait de voir renier les acquis de leur révolution nationale qui avait coûtée tant de vies au peuple librian.
Et au milieu de ce champ de bataille des idées, Hans Frédéric Stuckart était parmi les seuls à porter sur ses épaules le fardeau du doute et le poids du passé...
Portrait - Hans Kruger -http://www.cjoint.com/doc/17_05/GEuuaNhv20p_Portrait---Hans-Kruger.pdf
Cdt. Hans Stuckart
Respect diplomatique : 896

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23/05/1017 ETU 18:44
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TSS: https://youtu.be/cDI4Vm9tAys?t=32m
Hans Stuckart était attablé dans le mess des officier du Rheingold, seul.
Assis à la seconde table de la grande pièce rectangulaire, il relisait quelques notes qu'il avait pris avec lui au sujet des coutumes pandoriennes que Werner Neumann sur le V.D.S. du secteur VI lui avait fait parvenir avant son départ. La mâchoire appuyée sur son pouce droit, il se lissait distraitement un sourcil, fixant les dossiers devant lui, soucieux et l'esprit ailleurs, fredonnant à mi voix.
« ...Sometimes I justify the words I spill...
Like secret angels they test your will... »
- Je peux m'asseoir?
Surpris, il leva les yeux et découvrit Elsa Kemmer à quelques pas de sa table, une tasse fumante à la main.
- Oui.. Oui bien sur capitaine. Dit-il en désignant le siège de l'autre côté de la table.
- Vous veillez tard ambassadeur... dit-elle en s'asseyant, prenant une gorgée de ce qui semblait être du thé. Elle éleva la tasse à son attention et fit un signe derrière elle - Vous en voulez?
- Merci... Non, je n'arrivais pas à dormir. Ce sera une réunion diplomatique importante pour nous demain. On ne peut pas se permettre d'erreur...
Elle ne répondit rien, se contentant de boire en silence alors que lui s'évertuait à relire pour une quatrième fois de suite le même passage d'un paragraphe sur les usages du gouvernement de la régente Zohar. Sentant qu'elle le regardait, il finit par lever les yeux, interrogatif et quelque peu agacé.
- Ça vous pèse d'être seul ambassadeur?
Un peu surpris, il se redressa, s'adossant à la chaise de métal inconfortable semblable à toutes les autres de la pièce sur laquelle il était assis.
- Je ne comprends pas.. Je ne suis jamais seul. Des hommes m'accompagnent partout où je vais. - Il sourit en désignant vaguement la salle dans laquelle ils se trouvaient. - Et puis, vous êtes là aussi non?
« Moi je ne compte pas. » Répondit-elle aussitôt. Quant-aux gardes, elle indiqua les portes du mess d'un coup de tête, ils y étaient toujours quand je suis entrée si vous tenez à les considérer comme de la compagnie...
Fronçant les sourcils, il secoua la tête et entreprit de ramasser ses dossiers sur la table entre eux. Il savait bien où elle voulait en venir mais ne tenait pas à avoir cette conversation, ni à cette heure là, ni jamais...
- Écoutez Kemmer, je vous remercie de vous soucier de moi mais croyez-bien que je n'en ai pas besoin. Souciez-vous de vos hommes et de notre peuple, comme je le fais, ce sera suffisant.
- Pour eux, ou pour vous?
Il se rembrunit et entreprit de se lever en secouant la tête, signifiant par là que la conversation était terminée.
- Vous croyez être celui qui doit sauver notre peuple?
S'arrêtant malgré lui, il la fixa un moment avant de hausser les épaules. - Si ce n'est pas moi, qui le fera? Vous croyez qu'il n'y a pas un jour où je n'espère par qu'Hoepner réapparaisse? Ou que Mengsk prenne les rennes?
- Vous pensez qu'ils pourraient faire mieux que vous? Demanda-t-elle encore, imperturbable, avant de prendre une nouvelle gorgée de thé.
Stuckart sentait le poids de la fatigue et pas seulement celui de cette conversation qu'il n'aurait pas voulu avoir. Finalement, il soupira et se rassit, capitulant.
- Ils ne pourraient pas faire pire. Et ce serait un soulagement pour moi, oui... - Un instant de silence passa avant qu'il ne reprenne à mi voix - Je n'ai jamais demandé ni voulu tout ça...
- Ni nous, soyez en sur, ambassadeur. Et ne vous trompez pas, nombreux sont ceux qui ne vous tiennent pas dans leur cœur. Ni vous, ni vos décisions.
Les bras croisés, il prit un moment pour la dévisager, hochant la tête avec un triste amusement.
- Merci... C'est très réconfortant. Ça fait plaisir de voir que son travail est apprécié.
- Oh, mais je ne dis pas cela pour vous réconforter ambassadeur, au contraire, vous avez toutes les raisons d'être inquiet je pense. - Elle déposa sa tasse et la poussa de la main sur la table - Quant-à votre travail, dites-vous que ceux qui comme nous ont eu à assumer des responsabilités qu'ils n'auraient jamais imaginés, il est apprécié à sa juste valeur. Et nous compatissons avec vous.
Il hocha la tête, dubitatif, son regard fixant la tasse vide entre eux alors qu'elle continuait.
- Mais vous êtes et resterez seul, d'une manière ou d'une autre. C'est le pouvoir qui veut ça. Et si vous ne l'assumez pas et déléguez ce pouvoir, on vous haïra d'autant plus... - Elle s'interrompit quelques instants avant de reprendre - Vous souffrez. Je l'ai vu dès que je vous ai vu sur le Tristania. Êtes-vous sur de ne pas souffrir inutilement?
Voyant qu'il restait silencieux, continuant à fixer la tasse de café vide entre eux-deux, elle secoua la tête, portant deux doigts aux coins de ses yeux bruns, clignant des paupières.
- Si vous ne voulez pas me parler, je comprends. Je suis votre subalterne, et une femme qui plus est. - Il fit signe que ça n'avait rien à voir... - Mais comme à part Mengsk, vous n'avez que des subalternes... Dites-moi, croyez-vous en Dieu ambassadeur?
Ne s'attendant pas à cela, il leva les yeux vers elle et rencontra son regard qui le fixait intensément. Il inspira, l'air dubitatif.
- Ma famille était très conservatrice et j'ai été élevé dans la foi de nos pères, oui. Mais je pense que ce que j'ai vu pendant la guerre m'a fait douter... Et s'il existe, je doute qu'il s'intéresse à nous. Et le P.F.P.L. n'est pas trop porté sur la question comme vous le savez...
- Ça veut dire non? Demanda-t-elle.
- Ça veut dire que lui et moi ne nous sommes pas parlés depuis très longtemps capitaine... Je doute qu'il se souvienne de moi.
Elle sourit. - Oh, vous avez tort de le penser ambassadeur. Non seulement il se souvient de vous, mais je pense qu'à l'heure actuelle, il vous connaît mieux que vous-même...
Il haussa les épaules, l'air de vouloir dire « Si vous le dites... »
- Vous savez, nous avons une chapelle à bord. - Il fut à nouveau surpris, la flotte républicaine comme l'état librian était constitutionnellement laïque, ce n'était d'ordinaire pas permis - Je l'ai faite aménagée après notre départ loin d'Utopie. Je pensais que ce serait nécessaire à certaines membres de l'équipage, dont moi-même.
Elle attrapa sa tasse vide et se leva pour aller la déposer sur le comptoir séparant le réfectoire de la cuisine attenante. Puis elle prit la direction de la sortie alors qu'il la suivait des yeux mais s'arrêta à mi-chemin et se retourna une dernière fois vers lui.
- De nous tous ambassadeur, vous êtes celui qui avez choisi la porte la plus étroite et le sentier le plus difficile. Ceux d'entre-nous qui avons foi en vous vous suivront, quelle que soit la fin. Mais si vous ne voulez pas nous égarer en route, je vous conseille de confier vos doutes à la seule personne qui peut maintenant vous garder sur le bon chemin. Et s'il avère que vous avez perdu foi en lui, ne doutez pas du fait que lui croit toujours en vous...
Elle se retourna et sortit, les portes automatiques de la pièce se refermant sur sa silhouette fine. Après son départ l'un des gardes librians à l'extérieur vint jeter un œil dans la pièce avant de retourner à son poste.
Stuckart demeura assis près d'une heure encore, avant de trouver la force de retourner à ses quartiers, seul...
TSCS: https://www.youtube.com/watch?v=yeQWGuk4UeI
Portrait - Elsa Kemmer - http://www.cjoint.com/doc/17_05/GEveywP73Vp_Portrait---Elsa-Kemmer.pdf
Cdt. Hans Stuckart
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23/05/1017 ETU 19:44
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Secteur VI, système 0, PC1
Vaisseau librian Rheingold
Le Rheingold était à l'arrêt en système 0 depuis de nombreuses heures.
Trop déjà...
Sur le pont du vaisseau, Kemmer et ses officiers patientaient, vaquant à leurs tâches de maintenance du vaisseau en attendant de nouveaux ordres.
La rencontre avait pourtant été fixée à cet endroit et Pandore aurait déjà dû être arrivé...
« Que fait-elle bon sang... » Se demandait Stuckart, les bras croisés, regardant le vide interstellaire devant eux, attendant des nouvelles qui ne venaient pas...
Il fixa un moment Kemmer dont le regard croisa le sien, celle-ci comprenant son désarroi.
La nuit avait été très longue pour lui... Il n'avait pu dormir et avait longtemps médité les paroles du jeune capitaine... Ses pensées avaient finit par faire surgir des images de sa jeunesse auxquelles il n'avait plus repensé depuis longtemps. Ses parents... Les troubles de la seconde guerre civile, leur décès. Il s'était retrouvé seul et le P.F.P.L. lui avait ouvert ses portes... Les années étaient passés en un coup de vent après ça.
Chacune se fondant dans la suivante, puis, dans la suivante encore... Jusqu'au désastre qui les avait frappé...
« Mon Dieu, comment en est-on arrivés là... S'était-il demandé... »
Une sonnerie retentit sur la passerelle et il sursauta. Autour de lui, les officiers du Rheingold, habitués, n'en furent pas étonnés. Une jeune enseigne déclara tout simplement;
- Contact, sur l'arrière, 3 millions de kilomètres... Identification en attente... ... Ils nous contactent! ...
Elle leva la tête. « C'est le Lohengrin II capitaine Kemmer. Le capitaine Von Hohenstaufen voudrait parler à l'ambassadeur Stuckart. »
Kemmer interrogea Stuckart de la tête et celui-ci indiqua les écrans au dessus de la verrière de la passerelle. Bientôt, le visage angulaire du capitaine Von Hohenstaufen y apparût, sévère, autoritaire...
Heiner Von Hohenstaufen était un officier de la vieille école. Formé jadis à Krönenberg sur Libria, il était parmi les officiers d'active qui avaient faits la révolution aux côtés du P.F.P.L.
De la ligne dure du parti, c'était l'un de ceux qui avait le plus de mal à accepter les décisions de Stuckart. Loyal par nature, il ne les contestaient pas ouvertement et en soldat de carrière, obéissait... Mais tout juste et pas de gaieté de cœur.
- Capitaine, quel plaisir... Commença Stuckart d'une voix qu'il maintint égale. Que puis-je faire pour vous?
- Je doute que vous puissiez y faire quelques chose monsieur Stuckart... Mais je tenais à vous informer qu'il y a quelques heures, d'importantes forces de Pandore ont croisées dans le secteur. Elles ont ralliées trois planètes additionnelles... En plus de la contrebande. Puis elles sont reparties.
Stuckart cligna des yeux. Ses mains devinrent moites alors que l'homme dans la jeune cinquantaine poursuivait;
- J'aurais pu les en empêcher avec l'aide de Kreps et de Librauer mais selon vos ordres, ils étaient en mission humanitaire pendant ce temps... Avec les forces que j'avais, nous n'avons pu qu'assister au balais aérien d'une flotte bien tenue...
Stuckart déglutit. Il aurait pu répondre que Théodore Kreps et Rudolf Librauer, deux des grands capitaines de la flotte librianne autonome étaient en mission de soutien à de jeunes nations du secteur VI, la civilisation Necro du président Rinzler et la république du commandant Komod... Mais c'était inutile et il le savait.
- Ont-ils communiqués avec vous? Aucun mot de la régente Zohar capitaine? Celui-ci secoua la tête, sans rien dire.
Derrière-lui, Kemmer l'interpella;
« Communication tachyonique longue distance monsieur. Ça vient du Tristania, en orbite de Nova Libria. C'est monsieur Adenauer... »
Son pouls s'était accéléré. Il fit signe et un autre écran s'alluma, laissant apparaître le visage de Gregor Adenauer, ancien général dans l'armée de terre librianne dont il avait fait un diplomate au sein de son gouvernement. Le nom de l'homme avait beaucoup de poids...
- Ambassadeur Stuckart... Je tenais à vous contacter sans délais. Il nous faut agir sans perdre de temps.
- Que ce passe-t-il Adenauer? Expliquez-vous d'abord je vous prie.
Ce dernier le dévisagea un moment avec colère avant de répondre. Les deux hommes ne s'aimaient pas et étaient aux antipodes l'un de l'autre politiquement parlant...
« Il y a quelques heures, les forces de Pandore se sont emparées de la planète Nova Serena. Invasion éclair. Aucune déclaration de ces-derniers.
J'ai convoqué une cession du conseil ici et nous allons en discuter de notre côté...» Stuckart reprit la parole, gardant son calme...
- La ministre Mengsk assistera à cette session du conseil pour me représenter Adenauer, c'est compris?
Celui-ci haussa les épaules.
- Mademoiselle Mengsk préfère rester seule je pense. Nous verrons bien. Je dois y aller, monsieur Stuckart... Au plaisir de vous revoir.
La communication fut rompue. Le silence revint sur la passerelle. Le regard de Stuckart rencontra celui d'Hohenstaufen sur les moniteurs qui le regardait avec un mélange de pitié et de mépris.
Kemmer se contentant de compatir avec le dirigeant de la R.L.A...
- Vos ordres monsieur? Demanda-t-elle.
...
- Cap sur Nova Libria et poussez les moteurs. Et tâchez de contacter Pandore, savoir ce qui se passe. À l'attention de Von Hohenstaufen;
« Quant-à vous, retirez vos forces en orbite de nos mondes dans le système solaire. Position défensive et ne répliquez que si on vous agresse directement. Dans le cas contraire, vous ne bougez que si je vous en donne l'ordre. Me suis-je bien fait comprendre, capitaine? »
Ce-dernier laissa plusieurs secondes s'écouler avant de répondre, juste assez pour que ce ne soit pas considéré comme une défiance évidente.
- C'est vous qui décidez, ambassadeur. Pour l'instant...
TSCS: https://www.youtube.com/watch?v=Uv5wF-E9D8Y&index=158&list=PLC16B6A343FE630F8
Le Rheingold mit le cap sur Nova Libria quelques heures à peine après être arrivé en système 0... Et durant le voyage, sans nouvelles dans l'hyper-espace, Stuckart repensa à un passage du livre ''L'éclypse de la raison'' écrit par Marcus Hollander de nombreuses années plus tôt, sur Libria...
Dans toute guerre, il y a un moment entre le premier coup et le second. C'est un moment calme, un instant presque tranquille, quand la compréhension de ce qui vient de se passer se fait et que tout le monde pressent la suite des événements. Certains se préparent à fuir. D'autres à rendre le coup.
Mais personne ne bouge, pas encore...
C'est un moment parfait, l'instant où la balle est au sommet de sa courbe. L'action a eu lieu et, pendant un instant pétrifié, tout bouge mais tout est immobile.
Alors, il y a ces crétins qui ne peuvent pas laisser les choses ainsi... Et la balle se met à retomber, le second coup est porté et nous plongeons dans le maelström...
Portrait - Gregor Adenauer - http://www.cjoint.com/doc/17_05/GEoclduSHEp_Portrait---Gregor-Adenauer.pdf

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