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L'heure du jugement approche

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Coa. L.G.M.L
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04/06/1017 ETU 23:06
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L'espace.
Ce vide gigantesque qui peut paraître magnifique et mystérieux au premier abord mais...Ce n'est qu'une façade.
On dit que le temps n'a pas cours dans l'espace.
Je le confirme.
Dix secondes ? Dix minutes ? Dix mois ?
Tant de notions abstraites, abolies dans le vide sidéral.
Les choses allaient si bien.
Ça ne devait pas se passer comme ça,
Ça n'aurait jamais dû arriver.
L'avenir semblait si prometteur, si prompt à une vie meilleure. Une vie pleine de petites choses qui lui donne la peine d'être vécue.
Un toit, une fille aimante...
Une galaxie, un empire à gouverner...
Et me voilà,
Bloqué dans cette capsule, maintenu en vie par une stase défectueuse, me faisant vivre chaque "instant" au lieu de m'avoir plongé dans un rêve où rien de tout cela ne serait arrivé.
Un rêve où il n'y aurait pas eu d'attaque,
Un rêve où je serais encore prêt de ma fille,
Un rêve...où ma femme serait encore en vie.
Malgré que cette fichue capsule tourne sur elle-même, le seul paysage que j'ai pu apercevoir à travers le hublot, c'est le vide.
Le vide apparaît à mes yeux comme une pompe aspirant la joie, le bonheur, l'espoir...
Depuis combien de temps suis-je là ?
Est-ce une barbe que je sens sur mes joues ?
J'étais pourtant persuadé de m'être rasé avant de partir pour le "Grand spectacle".
Et cette stase qui m'entrave...
Suis-je donc condamner à rester seul avec moi-même ?
Est-ce cela mon châtiment ? La folie ?
Cette capsule tourne-t-elle vraiment ? La folie me guette-elle déjà ?
Des petits bruits, à peine audible, provinrent de sa droite.
Ai-je rêvé ?
Ce pourrait-il qu'on m'ait trouvé ?
Non, impossible.
Je ne vois qu'une solution : ils reviennent.
Cette fois ils vont m'attraper.
Ils vont m'attraper, comme ils ont attrapé les autres. Ils vont m'attraper, comme ils ont pris ma fille.
Elle est tout ce qu'il me restait...
Ils le paieront.
Ils le paieront tous, même si je dois éradiquer toute la galaxie pour cela.
Les bruits refirent leur apparition mais cette fois, plus audible. C'était comme si quelqu'un frappait contre la paroi.
Un, deux, trois, quatre, cinq...
De nouveaux tapotements se firent entendre mais cette fois, ils étaient clairs et distincts.
Un, deux, trois, quatre, cinq...
Encore des tapotements, puissant et raisonnant dans toute la capsule.
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept...
Rien.
Huit, neuf, dix...
Le silence.
Onze, douze, treize...Non...quinze, seize...Non...dix-sept, dix-huit...NON...
Ils sont partis...
Il se sentit comme tomber sur le côté et un grand bruit métallique résonna.
Il aurait aimé crier ou au moins taper sur les parois mais, la stase ne semblait pas de son avis.
Puis, comme un mirage, des voix s'élevèrent.
La première, grave et gras, lui parvint comme s'il criait. Ses oreilles n'étaient plus habituées à entendre des sons.
"Ça doit valoir un joli paquet de leems cette connerie."
Il eut quelques impacts sur la capsule.
"C'est creux. Allez, on a même droit à une p'tite surprise !"
Une deuxième voix s'éleva. Elle penchait plutôt dans les aigus, comme celle d'un jeune homme qui n'a pas encore mué :
"Pff, je suis sûr que c'est encore des déchets relâcher par ces salauds d'écolo."
La deuxième voix fut encore plus aigu, comme s'il essayait d'imiter quelqu'un :
"Ah nan, c'est pas bien de jeter des déchets sans contenant dans l'espace, vous voyez ?"
Il eut comme un bruit de claquement suivi d'un petit cri de douleur.
"Ta geule.
La seule chose que t'ouvre maintenant, c'est cette putain de boîte."
L'homme dans la capsule semblait comme perplexe.
Pourquoi faut-il que je tombe toujours sur des guignols...
Un bruit insupportable démarra à sa droite, plus précisément sur la même hauteur que sa tête.
Il fut suivi de jurons ainsi que de bruits de découpages de métal avec un outil qui pourrait très bien être une scie circulaire.
L'attente semblait interminable.
Qu'allait être la réaction des hommes lorsqu'ils le découvriront ?
Le bruit se faisait plus présent et proche mais, cela semblait lui avoir redonné son humour.
Je sens qu'ils vont me faire perdre la tête ces deux-là !
Il eut un bruit de sections de fils et des étincelles parfaitement visibles apparurent à sa droite.
Une étrange sensation lui parcourait dans tout le corps et ses extrémités commençaient à le picoter.
Il faut que je signale ma pré...
Ses pensées s’arrêtèrent net.
J'ai froid.
Le froid, une sensation qu'il avait oubliée depuis...il ne savait même plus d'ailleurs.
Il tenta quelque chose, qui pourrait paraître anodin pour n'importe qui mais, pour lui, qui semblait dans le domaine de l'impossible.
Sa main gauche toucha la paroi de la capsule.
Une sorte de rictus lui traversa le visage et il poussa un hurlement.
Pas un hurlement de peur.
Pas un hurlement d'étonnement.
C'était un hurlement de Victoire.
"Bordel de merde, c'est quoi cette connerie ?"S'exclama l'homme à la voix grave en esquivant la lame que son collègue avait retiré si brusquement qu'il en avait perdu le contrôle.
"Hey, tu veux me décapiter sombre idiot ou quoi ?"
"Bordel, y a un type dedans. Y a un putain de type dedans..."
"Et bien on le refourguera au marché noir."
"Merde non Johnny, je veux pas tremper là-dedans..."
"Ta gueule Eliot, tu savais à quoi t'en tenir en t'engageant. Le contrat précisait bien "tout ce qu'il y a dans l'espace", y compris les personnes."
Il eu un bruit de dépressurisation et la capsule s'ouvrit lentement, laissant apparaître un homme en costume vert émeraude.
Il semblait ne pas s'être rasé depuis des mois et ses cheveux étaient d'une longueur impressionnante.
La lumière?!
Elle me fait si mal aux yeux.
Il plaqua maladroitement sa main droite au niveau de ces derniers. Ça faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas bougé.
Il tenta de sortir de la capsule mais à peine eu-t-il posé le premier pied au-dehors, qu'il s'écroula sur le sol.
"Merde mec, faut au moins le retapé."
"Tu marques un point. On ne va pas en tirer grand-chose sinon."
Parlent-ils de moi ? Non, ça doit forcément être de ma capsule.
Les formes lui apparaissaient vaguement, il put à peine discerner les mains portant des gants en plomb qui le saisirent et le relevèrent brutalement.
"Écoute mec, on va te refaire une p'tite beauté et après...On va te vendre comme un vulgaire chien et tu pourras rien y faire."
Ils parlaient de moi.
Un rire dérangeant, à la limite de la folie s'échappa de sa bouche pendant plusieurs secondes.
Son esprit voulut dire "Votre jugement approche" mais, après des mois sans dire un mot, réitérer cela du premier coup serait un exploit.
D'une voix rauque marqué de pause entre chaque mot, il s'élança :
"Vooooteeee...juremennt...aooche..."
Les apprenties esclavagistes se regardèrent, interloqués par cette "réponse".
"On le bâillonnera lors de la vente, il a dû rester tellement longtemps dans l'espace qu'il est devenu fou.
C'est mauvais pour les affaires..."
Johnny le souleva et l'emmena dans une autre pièce.
Il avait toujours du mal à distinguer les formes mais ses yeux semblaient commencer à s'habituer.
Johnny le projeta sur une chaise et se mit à claquer des doigts en aboyant ses ordres à sont compagnon :
"Tu me le fais tout beau, tout propre.
T'as une heure, je fais cap vers la contrebande."
D'un pas lourd, Johnny s'éloigna tandis qu'Eliot attachait les deux poignets de l'homme sur la chaise.
La vision lui était à présent revenu et il observa, par le miroir qui se trouvait devant lui, le petit homme roux et affublé de taches de rousseur qui cherchait visiblement quelque chose dans une commode.
Il en sortit finalement des ciseaux et l'homme ne tint pas un mot lorsque ses premières mèches brunes tombèrent.
Il peinait à retrouver sont image.
L'homme qui apparaissait dans le glace lui semblait tellement éloigné de ce à quoi il ressemblait la dernière fois qu'il s'était vu dans un miroir.
Des cheveux, sales lui arrivait jusqu’à son torse, une barbe touffu avait envahit sont visage et son costume, anciennement toujours impeccable, semblait négligé, plié par endroits et sale.
Eliot, toujours sans un mot, entreprit ensuite de lui raser sa barbe avec une lame de rasoir qui comportait quelques traces de rouilles.
Le jeune homme semblait accomplir sa tâche avec toute la rigueur qu'il pouvait, faisant bien attention à ne pas le couper.
L'opération terminée, il posa ses outils sur la petite table sous le miroir puis, il partit d'un pas pressant.
L'homme attendit quelques minutes afin d'être sûr qu'Eliot n'allait pas revenir tout de suite.
Aucun signe de son geôlier ne lui parvint.
C'est le moment de quitter la scène.
Ses liens se mirent à brûler sans que les flammes n'aient l'air de lui faire quoi que ce soit.
Enfin, sauf pour son costume qui commençait à prendre feu.
Il agita ses poignets afin d'éteindre le début de feu, qui avait déjà noirci le bout de ses manches.
Il tenta une première fois de se lever.
L'homme s'appuya sur les accoudoirs de la chaise pour s'élever et, dans un équilibre précaire, se mit debout.
Il tenta un pas et se rattrapa de justesse grâce à la petite table, faisant tomber les ciseaux et la lame.
Il articula difficilement :
"Ça...va...le...faire."
Il s’élança en titubant vers la porte par laquelle était sorti Eliot.
Il avançait péniblement mais au moins, il avançait.
Ses muscles commençaient à revenir à la normal tandis qu'il continuait de déambuler dans les couloirs de ce qui semblait être un vaisseau.
Il avançait au hasard, tombant parfois sur des culs de sacs, l'obligeant à rebrousser chemin.
Les minutes passaient et enfin, il trouva ce qu'il cherchait.
Enfin plutôt, il entendit ce qu'il voulait.
D'abord, ce ne fut qu'un murmure. Mais plus il avançait plus le bruit devenait imposant, intimidant.
L'homme ouvrit une porte qui se révéla être l'entrée de la salle des machines.
Il tourna autour des gigantesques turbines qui faisaient fonctionner le vaisseau, cherchant une faille à exploiter pour en stopper une sans trop l'endommager.
La console les contrôlant trônait au centre de la salle.
Il s'y dirigea en craquant ses doigts.
Le pseudo prisonnier pianota pendant plusieurs minutes mais au vu de ce qu'il s’affichait, rien que le fait que ces fameuses turbines marchent semblait être un miracle, rendant le sabotage ardu.
Il prit plusieurs minutes de réflexion, farfouillant dans les différentes commandes et tomba par pur hasard sur la commande "éteindre".
Parfois, les solutions les plus simples sont les meilleurs !
Les turbines cessèrent progressivement de tourner, avant de rester totalement immobile, lâchant un dernier bruit d'éjection d'air.
Il sabota la lumière avant de se cacher parmi des tuyaux proches de la porte, il savait ce qu'il avait à faire.
Les étoiles défilaient, toutes plus magnifiques les unes que les autres.
Eliot écarquilla les yeux lorsqu'ils s’approchèrent d'un trou noir.
Jamais il n'aurait pensé voir de telles choses.
Il reçut soudainement ce qui semblait être une canette vide sur sa tête.
"Aie, mais ça va pas ?"
C'était Johnny qui, depuis les commandes du vaisseau, lui avait lancé la canette qu'il venait de finir.
"On se réveille la bleusaille, il en est où ce diagnostic ?
Tu crois que je te paye à rien foutre ?"
Eliot marmonna :
"J'uis même pas payé..."
Quoi ?!
"Nan, je disais, bien sûr ça sera fait."
"Parfait."
Les circonstances dans lesquelles il avait atterri ici en tant que "Assistant nettoyage et remise en état de l'espace" étaient plutôt drôle quand on y pensait mais il l'avait très vite regretté.
Il avait repéré ce poste dans une petite annonce sur le tableau du Pub où il allait souvent pour décompresser.
Il avait toujours souhaité aller dans l'espace mais il n'était pas assez "qualifié" pour faire partie d'un quelconque équipage selon les dires de plusieurs capitaines du spatioport de sa planète natale.
L'annonce spécifiait "aucune spécificité requise". Une véritable aubaine pour lui.
Le soir même, il avait rencontré le capitaine dans le Pub et à peine une heure après, il s'était retrouvé dans l'ISS Clean.
Une belle arnaque si vous voulez son avis à présent.
En réalité, il avait signé pour être un contrebandier au service du capitaine et il ne touchera sa part qu'à la fin du contrat, s'il est encore en vie.
Géniale non ?
La plupart de leurs journées étaient plutôt simples.
Trouver des débris ou des vaisseaux commerciaux, les piller, tout revendre au marché noir.
Pour le moment, ils s'étaient surtout contenté de débris, si bien qu'il se sentait plutôt comme un éboueur de l'espace qu'un contrebandier.
Eliot pianota sur quelques touches des commandes se trouvant devant lui, détournant son regard de l'extérieur.
Tout semblait ok.
D'une voix peu assuré, il dit :
"Le vaisseau est en parfait état, je vais voir comment va le priso..."
Le vaisseau s'arrêta net.
"En parfait état ?"
Il saisit une autre canette qui se trouvait sur le tableau de bord, devant lui, et la lui lança.
Elle percuta violemment l'épaule droite d'Eliot qui reteint un petit gémissement de douleur.
"Va voir ce qui déconne dans le moteur.
Ça fait cinq fois aujourd'hui, t'as intérêt que ce soit la dernière."
Il se leva, ouvrit la porte en passant rapidement sa main près d'une petite boîte rectangulaire accroché au mur et sortit pour prendre la direction de la salle des machines.
Il ne mit pas longtemps à y parvenir.
Il ouvrit la porte, passa sa main devant l'interrupteur de la lumière et alla machinalement au panneau de contrôle. Il commençait à le connaitre par cœur.
Il fit d'abord un rapide diagnostique. Rien.
Il vérifia alors un à un les différents sous-systèmes qui maintenaient le bon fonctionnement des moteurs et de ses fonctions secondaires. Rien.
Étrange.
Il commençait à sentir mal à l'aise, comme s'il était observé. Une ombre semblait planer sur lui. D'ailleurs, pourquoi la lumière était-elle éteinte ?
Il s'arrêta dans l'examination minutieuse qu'il avait entreprit.
Il croyait avoir entendu comme un bruit de pas et, si il se concentrait, il pouvait même entendre le bruit faible d'une respiration.
Des sueurs froides coulaient à présent de son front.
Quelque chose était derrière lui, il en était sûr.
Il pâlit, la peur commençait à s'insinuer dans tout son être.
Ses jambes étaient flageolantes, si bien qu'il ressentait une très grande difficulté à faire en sorte qu'elle ne s'entrechoque pas.
Il se tourna tout doucement.
Une forme se trouvait bien là, à quelques centimètres de lui. Une dose d'adrénaline lui parcourut le corps, l'empêchant de s'évanouir.
Il aurait voulu crier mais il semblait être devenu aphone.
La forme fit un mouvement rapide qui provoqua un terrible impacte au niveau de son arcade sourcilière droite.
Il tomba à genoux.
Un autre impact s'ensuivit, mais à son nez cette fois.
Ses forces l’abandonnèrent et tout devint noir.
Des bruits de pas résonnèrent dans la salle des commandes et Johnny, les pieds sur le tableau de bord, lâcha d'un ton dédaigneux sans même se retourner:
"Alors gamin, t'en as mis du temps. Tu t'es fait agresser ou quoi ?"
Johnny eut un rire gras avant de donner une impulsion sur le tableau de bord avec ses pieds pour se retourner.
Il fut si surpris qu'il faillit tomber de sa chaise.
"Qu...Quoi ?!"
L'homme de la capsule se tenait devant lui, portant Eliot sur son épaule comme s'il s’agissait d'un sac de farine.
Il le lâcha par terre tandis que Johnny, paniqué, commençait à se lever tout tremblant.
Ils se regardèrent pendant quelques secondes et Johnny se jeta à sa droite sur ce qui semblait être une commode.
L'homme, quand à lui, se jeta sur le capitaine qui n'avait réussi à ouvrir qu'un tiroir d'où on voyait à présent dépasser un pistolet.
Ils roulèrent au sol, se cognant contre les commandes. L'homme parvint à prendre littéralement le dessus et asséna un violent coup de poing au visage de Johnny.
Ce dernier encaissa sans broncher.
L'homme se mit alors à en enchaîner tandis que Johnny tentait de le désarçonner.
Il réussit finalement à le projeter au-dessus de lui dans un cri de rage.
Des ecchymoses lui parsemaient le visage et du sang coulait abondamment de sa lèvre.
Dans un cri avant de se jeter sur l'homme de la capsule, il dit :
"Toi, je vais te buter."
Johnny bondit sur l'homme, qui était en train de se relever. Ils roulèrent une nouvelle fois au sol.
Cette fois, il prit le dessus. Animé par une rage animale, il le roua de coups tandis que l'homme tentait de se protéger tant bien que mal.
Mais cela ne dura pas bien longtemps.
La veste de Johnny prit feu. Il roula au sol en poussant des gémissements de douleur.
L'homme se jeta de nouveau sur lui, l'immobilisant au sol. Le feu était éteint à présent, mais même si ça n'avait pas été le cas, cela n'aurait probablement pas gêné l'homme.
Il lui asséna un dernier coup au visage et cette fois, Johnny resta inanimé.
L'homme se leva, les vêtements couvert de sang et noirci par le feu.
La phase finale de son plan allait pouvoir commencer.
Il faisait sombre. Très sombre.
Eliot se releva.
Son nez le transperçait d'une douleur vive et cinglante.
Où suis-je ?
L'endroit ne semblait guère grand, une longueur de bras et demi tout au plus.
Il se mit à tâtonner les murs à la recherche d'une sortie. Il trouva une petite fissure qui devait être
l'ouverture d'une porte, certes, mais une porte ouvrable seulement de l'autre côté.
Il continua ses tâtonnements et son cœur ne fit qu'un bond : Une télécommande comportant trois boutons, et qui semblait avoir été bricolé à la va-vite, était suspendue un peu prêt à la hauteur de son torse.
Elle était reliée à un fil qui s'échappait par le haut de la petite fissure.
Il appuya sur le bouton le plus bas. Rien.
Celui du centre. Encore rien.
Celui du haut... Une lumière vive s'alluma de l'autre côté de la fissure. Cette lumière était suffisamment puissante pour illuminer l'endroit où il était malgré la faible possibilité de passage.
Il était bel et bien dans une petite pièce, circulaire, l'endroit idéal pour ranger une capsule de sauvetage par exemple.
"Oh, non..."
Il remarqua immédiatement le problème. Il devait être enfermé dans la zone de lancement d'une des capsules de sauvetage mais...où est la capsule de sauvetage ?
Les communications internes du vaisseau s'activèrent dans un grésillement.
Une voix grave et froide s'en échappa sur un débit lent :
"Bonjour Eliot. Nous n'avons pas vraiment eu le temps de faire connaissance mais le peu de temps passé avec toi m'a fait deviner tout ce que je voulais.
Être piégé dans l'espace ma donner du temps.
Beaucoup de temps.
Ça m'a fait réfléchir et surtout, ça m'a ouvert les yeux.
Nous perdons tellement de temps.
Nous perdons du temps avec certaines personnes qui nous gâchent notre vie au lieu de l'embellir,
Nous perdons du temps en faisant certaines activités stériles qui ne nous mèneront à rien,
Il est temps que cela s'arrête.
Voici le moment pour que cela s'arrête, pour toi.
Voici le jour de ton illumination.
Tu as à ta disposition, trois boutons.
L'un te permettra de sortir et, il te soulagera de ton fardeau. En effet, le système d'ouverture de ta porte est relié à celui de la capsule juste à côté de toi. Cette dite capsule contient ton "ami" Johnny.
Si ta porte s'ouvre, le système d'éjection s'activera et Johnny sera lâché dans l'espace, où il mourra.
Sur un autre, ce sera l'inverse. Tu libéreras Johnny mais, tu signeras ta fin et tu mourras dans le froid glacial de l'espace.
Le dernier bouton t'épargnera ce choix difficile. En appuyant sur ce dernier, les portes seront à tout jamais scellées.
Maintenant écoute bien ce que je vais dire :
Si tu veux sortir de cet enfer, il te suffira de suivre ce que suivra toujours quelqu'un qui veut vivre : la Lumière. Mais il sera temps d'inverser la tendance.
Si la vie te pèse et que tu souhaites en finir rapidement, sauvant quelqu'un qui t'as mille et une fois tourmentées, tu devras passer au-dessus de ce qui te sauverait.
Le dernier bouton, le plus terrible, t'assurera une fin des plus horrible. La lumière, trompeuse, pourrait te plonger dans l'obscurité, à jamais.
Fait ton choix mais ne te laisse pas berner.
Le Grand Méchant Loup t'as capturé pour t'apporter l'illumination.
Seras-tu t'en sortir ?"
Les communications s'éteignirent dans un autre grésillement.
Eliot lâcha la télécommande, la laissant pendre, et il tira sur les portes de toutes ses forces en essayant de mettre ses doigts dans la fissure.
Mais, malgré ses efforts, la fissure était trop peu large et de toute manière, il n'aurait sûrement pas fait bouger les portes.
Il saisit la télécommande et se mit à réfléchir.
Il ne souhaitait pas mourir enfin, il ne souhaitait pas mourir dans d'atroces souffrances.
Pour vivre, il faut suivre la lumière ?
Mais quelle lumière...
Il réfléchit pendant quelques instants.
Il ne devait pas se tromper.
La lumière...
Il n'y en a qu'une, celle que j'ai allumée en appuyant sur le bouton du haut, donc, ça devrait être celui-là le bon !
Mais ça pourrait être un piège ?
Ou alors le piège, c'est de penser que c'est un piège...
Il hésita quelques instants et appuya finalement sur le bouton.
Rien.
Quelques secondes s’écoulèrent et une voix robotique aux allures féminines s'éleva :
"Attention, risque de perte d'oxygène dans le compartiment des capsules. Les portes menant aux capsules vont être scellées afin d'empêcher toute dépressurisation."
Ce n'était pas le bon bouton.
"Non...Non...NON..."
Il se mit à frapper de toutes ses forces contre la porte.
"NOOOON..."
Les communications internes s'ouvrirent une nouvelle fois :
"Ne t'avais-je pas dit d'inverser la tendance ?"
Des larmes coulaient à présent sur les joues d'Eliot. Tout en tapant vainement du poing contre la porte, il dit d'une voix plein de haine :
"Salaud, enfoiré. Va en enfer avec ton énigme.
Je veux pas crever là-dedans, nan bordel je veux pas."
"Malheureusement, tu as échoué.
Le piège est refermé."
La voix robotique s'éleva de nouveau :
"Attention, scellage en cours. Veuillez vous écarter des portes".
Il eut comme un déclic et la porte claqua, faisant disparaître la fissure.
Un bruit de métal fondu se fit entendre, très vite suivit d'un grand soufflement.
Les portes étaient scellées.
Dans la salle des commandes, l'homme ou plutôt, le Grand Méchant Loup était assis au siège précédemment occupé par Johnny.
Il semblait plutôt satisfait tandis qu'il pianotait sur les commandes.
Au suivant.
Il fit passer le vaisseau en Hyperespace.

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