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Le Sacre d'un esprit

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Cdt. Sh­aide
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13/06/1017 ETU 14:15
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Un jour que il était dans la bibliothèque de l'Académie, Shaide était tombé sur un livre pour enfant laissé ouvert sur une table. Assez surpris tout d'abord de trouver ça dans un lieu éminemment culturel donnant une éducation supérieure, ça avait du sens quand on savait que l'Académie accueillait des individus talentueux depuis leur plus jeune âge jusqu’à leur mort pour certains.
Un système de toute une vie.
Il prit ce livre que il aurait probablement consulté si il était né ici. Ça ne pouvait pas lui faire de mal.
C'était un petit livret simple, avec des images et des dessins pour accompagner les textes, et décrivant la société telle que régie par la Caste des Psychomanciens.
Un petit personnage dont les contours des yeux colorés ne laissaient aucun doute sur sa nature accompagnait le lecteur au fil de l'histoire et des images comme un guide de musée le fait aux visiteurs.
La lecture des pages que il fit naturellement révéla un texte simple, instructif, mais délibérément propagandiste:
Je suis un Psychomancien. Il y à d'autres personnes comme moi, mais nous sommes moins nombreux que les gens ordinaires.
Je dispose du don d'influer, lire, et communiquer avec les autres avec mon esprit.
Notre différence fait notre force et nous rend supérieurs. J'ai le droit et le devoir de diriger les autres afin de les pousser vers le succès.
Avant que les Psychomanciens ne deviennent les chefs, notre monde était tout le temps en guerre, des tribus de sauvages qui ne font rien tuaient des innocents.
Notre peuple a pendant longtemps été maltraité à cause de notre don, beaucoup ont été tués ou torturés par les barbares.
Mais les plus forts utilisaient notre don pour échanger et travailler ensemble, et nous pouvions combattre les méchants jusqu'à ce qu'il n'y en ai plus aucun.
Pour que ça ne se reproduise plus et sauver les gens, nos ancètres ont décidé de conserver le pouvoir sur les personnes plus faibles et capables de violence ou décision stupide.
C'est pourquoi nous devons être des maîtres et des exemples.
Moi aussi je suis fort, et toi aussi. Nous devons travailler ensemble pour devenir les meilleurs, donner l'exemple et mériter notre place. C'est notre devoir d'aider les plus forts que nous et notre droit de bénéficier de l'aide des plus faibles.
Notre monde est occupé par des gens différents.
Les esclaves sont les plus faibles qui ne peuvent rien faire sans direction, les criminels, et les ennemis qui nous voulaient du mal. Ils sont naturellement dangereux et n'ont pas droit à la liberté.
Les serviteurs sont des faibles qui n'accomplissent rien sans notre commandement ou Supervision, mais ils ne sont pas dangereux et ont une liberté mentale.
Les libres sont des individus normaux qui accomplissent leur travail et mènent une vie honnête sans causer de problème, ils méritent leur place et notre protection.
Les Initiés et Acolytes, sont les gens comme toi et moi. Nous sommes encore faibles, mais avons le potentiel de devenir forts et nos aînés nous entraînent, nous leur devons obéissance et respect.
Les autres font partie de la Caste des Psychomanciens et ont prouvé leur talent et leur force en utilisant leur don. Nous les rejoindrons un jour.
Les Superviseurs et Relais ont pour travail de diriger les masses et surveiller leurs pensées.
Les Supérieurs sont encore plus forts, ils occupent les travaux les plus importants et décident.
Mais le plus puissant de tous est notre Roi, qui as prouvé son pouvoir sur tous les autres et guide notre civilisation et notre caste à travers les tempêtes du destin.
Toi aussi un jour tu seras grand, et prendras la place que tu mérites dans notre Ordre.
Shaide ferma le livre et alla le reposer à sa place dans le rayon réservé aux enfants.
En effet, voilà un bon moyen d'inculquer aux enfants l'ordre naturel.
Sur le point de quitter la bibliothèque, il tomba sur Amélie Corneloris. Une fille de son âge avec qui il s'était lié d'amitié, elle n'était pas très puissante par rapport à lui, mais sympathique. Du moins, plus que la plupart de ses relations jusqu'à présent.
Ah, Gaspard, je te cherchais, la Directrice te demande.
Ah? Pourquoi donc?
Je ne sais pas, mais elle à aussi fait mandé une dizaine d'autres de notre classe. Tous ceux qui sont en tête du classement.
Ah. Je vois, tu sais ce que ça signifie alors.
Vu la récente mobilisation en ville, ainsi que le départ de plusieurs professeurs à la frontière récemment... ça veut dire que notre souverain Cerulis n'à pas trouvé d'accord avec la Nation de Blownund.
Je ne comprends pas pourquoi ces fichus anarchistes s’obstinent à enlever nos serviteurs et esclaves. A terme, ils sont en train de faire le plus gros rassemblement de dangers publics au même endroit.
Le pire, c'est que ils ont des Psychomanciens rebelles avec eux. Comment certains d'entre nous ont pù tomber aussi bas est un mystère.
J'ai entendu dire que c'était les partisans de l'usurpation ratée d'il y à 10 ans qui avaient fui là bas.
Peut être, mais le départ de gens de notre âge pour la frontière ne peut vouloir dire que une chose. Le Roi à décidé d'intervenir et il à besoin de vous là bas.
Nous sommes presque adultes, et en fin de formation, nous sommes assez vieux pour partir au combat mais pas assez importants pour être conservés à l'arrière.
Tu n'as pas été appelée?
Non, je pense que je vais juste être assignée au contrôle des rues comme travail pratique. Pas vraiment un défi.
Ça vaut mieux je pense, si il y à un conflit, certains risquent de ne pas revenir.
Oui, soit prudent, les anarchistes se ficheront de qui tu es si ils te mettent la main dessus.
Je ne pense pas que j'aurai à m'inquiéter. Ce sera facile. Nous sommes plus nombreux et j'ai du talent, c'est indéniable.
Tu m'énerve quand tu fais ça, je te rappelle que certains des rebelles sont.. étaient des Supérieurs, ils ne sont pas à prendre à la légère.
Nous verrons. Allons donc voir la directrice, si il faut régler les détails de notre départ.
Cdt. Sh­aide
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16/06/1017 ETU 00:47
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Explosion d'obus. Cinq de perdu.
Gaspard Shaide, désormais Capitaine de l'armée royale, était assis dans une vaste tente militaire, yeux mi-clos, un observateur ignorant aurait pù croire que lui et les autres personnes présentes dans la tente étaient en train de se reposer, mais ils étaient en réalité au cœur d'une bataille qui faisait rage à quelques centaines de mètres.
Mitrailleuses sur la colonne. Escouade décimée.
Il était en train de contrôler directement des régiments d'esclaves et serfs, et de les diriger au combat, malgré eux, ils n'avaient jamais donné leur consentement. Pour le système, ils n'étaient que des outils, des outils à la disposition de Shaide dont il devait faire le meilleur usage.
Tranchée adverse envahie, massacrez les a l'arme blanche.
Et malgré les pertes, il semblait plutôt en faire un bon usage.
L'ennemi résiste sur notre front. Présence de blindés lourds.
Notre retraite se déroule correctement, les forces adverses entrent dans notre périmètre, nous préparons à faire demi-tour quand le piège se refermera.
Bien, les autres, vous savez quoi faire, refermez la ligne de front, et éliminer les divisions encerclées.
Ça, il l'entendait aussi bien que si les personnes à l'origine de ces paroles étaient à proximité, sauf que elles étaient dans sa tête... ou plutôt, dans celle de son assistant qui lui servait de relais psychique à proximité immédiate.
Shaide? Comment ça avance sur votre ligne?
Le général. Il devait être plus en arrière, en train de diriger les opérations par l'intermédiaire des communications mentales et des capitaines psychomanciens, comme lui.
Avance lente, général, pertes négligeables.
Attention, Shaide, les schémas de l'ennemi sont curieux. Soyez sur vos gardes.
Ce n'est pas comme si il n'avait pas étudié pendant des années en prévision de ce moment non plus.
Aux troupes des régiments situés dans le sous-bois et tranchées, commencez une charge vers la lignée de bunkers.
Attention aux aéronefs ennemis qui survolent le champ découvert, abritez vous dans les cratères.
Ça, c'était un ordre pour les Hommes libres engagés volontaires, bien que n'étant pas sous son contrôle direct, il supervisait leurs pensées et leur communiquait des ordres régulièrement.
Voir avec des milliers d'yeux en même temps, sentir leurs sens, s'isoler de leurs souffrances ou de leurs peurs. C'était un exercice qui demandait toute sa concentration.
Heureusement, il pouvait compter sur ses seconds, assis autour de lui, supervisant les mêmes troupes et prêts à prendre la relève au moindre signe de défaillance de leur capitaine.
Mais bien entendu, ça n'arrivera pas. Shaide n'en avait pas besoin.
La bataille semblait tourner en sa faveur, si il pouvait annoncer une percée à son général, celà le ferait bien voir et il pourrait avoir une promotion, voir même gagner en importance dans leur caste plus tard, une fois que il aurait fini sa formation.
Il allait bientôt être adulte, et son talent lui assurait une vie prospère.
Mais pour l'heure, il était concentré sur la bataille en cours avec tout son esprit.
A tous, j'ai un problème, nos lignes ont été infiltrées, nous avons des-
La voix du général venait de se taire aussi soudainement que elle s'était manifestée.
Général?
Général?
Général?
Général?
Général?
...
Les appels des capitaines ne reçurent aucune réponse, plus troublant encore, si le général avait un problème, uns de ses seconds aurait dù prendre la relève. Or, pas de réponse. Sans quartier général, c'était toute leur chaîne de commandement, communication et processus de décision qui était touché.
L'ennemi vient de traverser le cordon d'encerclement par l'Est et manœuvre pour nous prendre à revers! Je dois me replier!
Entendu, je stoppe l'encerclement, est ce que je me retire aussi?
Ils ont fait une percée! Ils ont fait une percée! Je perds trop de troupes, ils foncent sur moi!
Leur lignes de front semblaient être en train de s'effondrer partout. Comme si l'ennemi avait fait un effort coordonné avec l’absence du général pour-
Oh non.
Shaide venait de perdre ses compagnies de volontaires libres en progression vers les bunkers.
Mais ils n'avaient pas été tués. Non, il l'aurait senti.
Il les avait juste "perdus". Tous. En un instant.
Ce qui ne pouvait vouloir dire que une chose.
On venait de les lui voler.
Un rapide sondage de ses seconds lui indiqua que ils n'y étaient pour rien, et eux même étaient en train de sonder de leur esprit le champ de bataille, cherchant désespérément à reprendre le contrôle de ces hommes.
L'interruption du général.
Une soudaine contre-attaque sur tous les fronts au même moment.
Et la perte soudaine de ses larges régiments de volontaires, sa force la plus redoutable?
Il fallait se rendre à l'évidence, le schéma adverse était trop parfait, trop simultané, et ce dernier acte ne lui laissait pas l'ombre d'un doute, un psychomancien dirigeait les troupes adverses.
Je me fais déborder!
Si il ne paralysait pas cette menace, c'est toutes leur lignes qui allaient s'effondrer. Lui et ses coéquipiers seraient capturés puis exécutés, leurs troupes mises sous contrôle ennemi, puis marcheraient contre leur ancien maître, le Roi Cerulis.
Le fait que des anarchistes acceptaient de mettre de coté leur idéologie de libre arbitre pour se placer sous le contrôle d'un psychomancien était surprenant, mais il étudierait ce mystère plus tard.
Il devait d'abord éviter la défaite qui s’annonçait.
A tous, écoutez moi! Il y à un traître de notre caste en face, si nous le tuons, leur défense s'effondrera. Tenez la ligne et essayer de le localiser.
Shaide? Tu fais quoi là?
Le général à été éliminé. Mais si nous nous replions, nous allons tous y passer. Tenez la ligne.
Parle pour toi, c'est pas toi qui est sur le point d'avoir l'ennemi au contact!
Non, mais je vais y aller directement.
Pas de réponse, ils l'écoutaient.
Je pense savoir où il se situe, la perte de plusieurs de mes régiments alors que ils avançaient vers une position clef indique que l'adversaire n'était pas très loin de leur position, et je pense savoir exactement où il est?
Tu penses, ou tu es certain?
Si je ne réponds pas dans une heure, barrez vous si vous y arrivez.
Il passa en revue mentalement ses seconds. Ceux-ci l'avaient entendu parler aux autres capitaines et se tenaient déjà prêts en anticipation à assumer le contrôle des troupes à sa place.
Sans un mot, il leva le contrôle, le leur laissant, et se leva, attrapa dans la tente un fusil, une épée, et revêtit une armure légère rapidement.
En sortant, il prit le contrôle de la moitié de la garde de la tente ainsi que du reste des soldats en poste dans le camp. De toute façon, si l'ennemi frappait ici ou non, ça ne ferait pas grande différence si il gagnait la bataille. Shaide aurait besoin de ces soldats pour ce qui allait suivre, ils lui emboîtèrent le pas tandis que il partait en petite course vers le front où les explosions des obus et les bruits des tirs ininterrompus déchiraient l'air.
Cdt. Sh­aide
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25/06/1017 ETU 23:36
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Courez, à terre, debout, courez, à couvert, tirez, rechargez, avancez, à couvert.
Des ordres simples que Shaide donnait quasi instantanément à ses troupes sans dire un mot.
Il n'était pas sensé faire ce qu'il faisait, il avait prit quelques pilules pour l'aider à se concentrer en chemin, mais l'effort lui arrachait des sueurs intenses.
Se déplacer, faire attention à ses environs, penser, donner des ordres à ses hommes, en diriger lui même quelques uns.
De temps en temps repousser un assaut mental, quelqu'un tentait de lui usurper le contrôle de ses hommes.
Explosion de mortier à proximité, des pertes.
A couvert. Rechargez. Tirez. Sortez. Courez.
De ceux que il contrôlait directement, il en perdait plusieurs dans le processus, généralement par bête inattention.
Même si il avait été entraîné, il ne pouvait pas être totalement à plusieurs endroits à la fois.
Debout. Courez. Mitrailleuse. A couvert. Grenade. Tirez. Courez.
Il n'entendait pas ce qui se passait autour de lui, seuls les yeux de ses hommes, ses propres yeux, et ses pensées l'occupaient.
Il pourrait être transpercé d'une balle que il ne s'en rendrait pas compte.
L'espace d'un instant, une pensée lui vient d'elle même.
Je vais mourir ici. Idiot.
Une terreur s'empara soudain de lui. Il n'avait jamais contemplé pourquoi il prenait des risques aussi énormes.
Il aurait pù juste faire demi-tour et déserter.
A couvert! Couchés!
A l'abri dans un cratère en même temps que l'ensemble de ses hommes à travers le no man's land, il restait bloqué à penser. Ses esclaves ne montrant aucun signe particulier tandis que il était occupé à songer, et les volontaires toujours libres, parés à sortir au moindre ordre.
Élevé orphelin par un vieux fou, formé dans une école d'élite, forcé dans une guerre où il n'avait aucun intérêt personnel. Qu'est ce qui lui avait prit?
Il pouvait encore partir.
Fuir et s'évanouir dans la nature, on l'oublierait ou le penserait mort, il pourraît même se faire son propre petit duché quelque part dans le monde et avoir une vie tranqui-
NON.
La forte voix qui tonna dans son esprit n'était pas la sienne, ni aucune que il n'avait jamais entendu auparavant.
Sors d'ici, debout et marche.
Était-ce un ordre, une suggestion, ou un commandement?
Debout. Chargez.
Ses doutes étaient envolés, ainsi que une partie de sa propre volonté et instinct de préservation tandis que il émergait de son cratère et que ses troupes faisaient de même sur plusieurs mètres.
Il écarquilla les yeux devant la vision qui s'offrait alors à lui.
Plusieurs régiments de volontaires à leurs couleurs leur faisaient face, à une centaine de mètres, le regard vide.
Ses volontaires.
Si seulement il pouvait les reprendre... ou au moins les libérer de celui qui les pilotait.
Et c'est avec cet objectif que il étendit encore davantage sa conscience vers ces milliers d'hommes.
C'était un effort énorme. Si il survivait à ça...
Tu survivras. Je vais t'y aider. Sois mon relais.
C'était soudain comme ci quelqu'un venait de lui agripper le bras en nageant pour le tirer d'une force inimaginable vers l'avant.
Il perçut la conscience des hommes en face de lui... et celle qui les contraignait.
Le psychomancien rebelle.
Non! Ils sont à moi!
Il commença l'exercice habituel. Former sa conscience comme une lame afin d'envoyer une puissante vague directement chez l'ennemi et le forcer à lâcher, criant mentallement de toutes ses forces, il réalisé que l'autre voix faisait la même chose.
de et abandonne les!
Il sentit la résistance de l'adversaire fléchir, et reculer sous le poids de l'assaut, dont la plus grosse partie n'était pas de lui.
Il revient à lui quelques secondes plus tard, face contre terre, il réalisa que il avait abandonné son propre corps pendant l'opération, pas littéralement, l'esprit ne quitte pas le corps, mais il peut en négliger les fonctions.
En face, les lignes de volontaires déboussolés semblaient sortir d'un cauchemar. Certains observaient leur environs et reformaient les rangs, cette fois, contre le bon ennemi.
Shaide se releva, rassembla ses hommes et regarda la rangée de bunkers où se cachait sa cible, il l'avait presque senti.
Va, et finis le.
La voix, qui que elle fut, venait de partir. Il sentait sa propre volonté lui revenir intégralement, mais se focalisa sur cet ordre. Son esprit trop occupé à faire trop de choses en même temps pour s'autoriser de vagabonder.
Tous, chargez.
Il n'aurait su dire ce qu'il se passa pendant que ils parcouraient la distance qui les séparaient des places fortes. Il sentit certains de ses esclaves mourir, et se rappela vaguement lui même courir au cotés des volontaires, sa conscience trop étendue pour faire davantage.
Il eut un moment de lucidité quelques minutes plus tard avec un doute: Sommes nous assez nombreux?
Un rapide sondage lui révéla que il avait perdu 9/10 de son effectif initial, et que les volontaires, nombreux quand il les avait récupérés, n'étaient pas en reste.
Mais ils étaient derrière les bunkers, et avaient passés les fortifications.
Ca ira.
Il se trouvaient, avec quelques troupes, derrière uns des bunkers. Les autres survivants s'étaient dispersés sur les autres.
Grenades, et entrez. Les miens passent en premier.
Ses hommes jetèrent à travers les entrées des grenades explosives et fumigènes. Puis il utilisa l'ensemble de ses esclaves restants pour les faire passer en premier.
Peu importe qui ils avaient été, à cet instant précis, il n'étaient plus que une seule chose pour lui: de la chaire à canon avec pour objectif de permettre aux vrais soldats d'entrer dans les blocs de béton sans subir de pertes.
Chaque mort allégeait sa conscience d'un fardeau à porter. Il en était soulagé, mais faisait de son mieux pour emporter un maximum d'ennemis avec chacun d'eux.
Baroud d'honneur, attaques acharnées, attaques suicides, ignorer les blessures, tout y passait.
Après ses esclaves, les soldats libres entraient, il leur emboîta le pas.
Les bunkers étaient au final relativement peu défendus, il perdit l'ensemble de ses esclaves dans l'opération. Mais il savait que les soldats sauraient faire le nécessaire sur chacune de leur cible pour les prendre.
Libéré de l'obligation de contrôler plusieurs corps en même temps, il se sentait mieux, bien que terriblement fatigué, et maintenant sa protection sur ses hommes pour éviter que l'autre psychosomaticien ne les lui vole à nouveau.
L'autre.
Alors que il entra, chancelant, dans une salle, il le vit.
Ses soldats l'avaient déjà encerclé et pointaient leurs armes vers sa tête, plusieurs corps gisaient au sol.
Pi-Pitié, je vous en prie, je me rends, ne me tuez pas.
C'était un vieil homme, environ 80 ans. Presque un débris.
Et c'était ça qui avait failli leur arracher la victoire?
Shaide était... déçu, il s'attendait à mieux.
Je vous en prie, je ferai tout ce que vous voudrez, mon Roi, je ne me révolterait plus... je n’essayerai plus de voler vos serviteurs.
Attends... quoi???
Je ne pouvais pas savoir que c'était vous, après toutes ses années, mais quand vous m'avez repris vos hommes, je vous ai reconnu, je vous en prie, ne me faites pas de mal!
Shaide se pencha sur lui, et le regarda dans les yeux. Ses petits yeux implorants, cernés de rides, au bord des larmes.
Pathétique.
Ce fut sa seule déclaration tandis que il pénétrait l'esprit de son adversaire, s'étant totalement rendu, celui-ci ne s'était même pas préparé à résister et ne put rien faire contre l'invasion qui déchiqueta sa conscience, ses souvenirs, à la recherche d'une réponse.
Une réponse que il trouva. Une vieille discussion de l'individu avec la même voix. Il avait été Supérieur, et uns des seconds du... du Roi Cerulis en personne.
Merde.
N'ayant plus rien à y faire, il écrasa, détruisit, et déchiqueta ce qui restait de conscience au Psychomancien adverse alors que il retirait son esprit.
Celui-ci tomba comme une pierre à terre, les yeux révulsés, un filet de bave, et sans une blessure physique, mais cérébralement mort.
Et merde.
Il s'assit pour se reposer et se concentrer. Et abandonna la protection qu'il étendait sur ses hommes, désormais hors de danger. Ces derniers déployaient eux même des périmètres de sécurité dans les bunkers capturés.
Fermant les yeux, Shaide étendit sa conscience. Il devait reprendre contact avec les autres. Voir si sa stratégie avait marché.
Vous m'entendez? C'est moi, Shaide.
Shaide! Bon sang, je suis content de t'entendre! Tu as réussi?
Les ennemis?
Ils viennent de se replier, partout. Sur tous les fronts. C'est toi qui as fait ça? Ils reculent!
...
Les autres?
...
Ils les ont eu. J'ai perdu le contact avec eux les uns après les autres. J'ai tenté de reprendre leurs troupes comme je pouvais. Il ne reste que toi, moi, et tes propres seconds.
Nos camarades... sont morts?
Okay, il n'avait jamais eu de relations très tendres avec eux, mais tout de même, ils les avait connu pendant plusieurs années tous et avait étudié à leurs cotés.. ça faisait bizarre.
Une victoire à la Pyrrhus...
Ils ne dirent rien pendant plusieurs secondes, une manière de repenser à leurs compagnons tombés pour lui faire gagner du temps, et se reposer après l'effort que chacun venait de faire. C'est une nouvelle voix qui vient les sortir de leur rêverie:
Je suis le Colonel Magnorin, le général à été exécuté par des assassins qui se sont faufilé à travers nos lignes, nous avons repris le contrôle du QG et je note que l'ennemi se replie. A tous les capitaines, je vais coordonner la poursuite de la bataille.
Nous avons gagné, mais nous ne sommes plus que deux.
Je vois...
L'un de vous deux se nomme t'il Shaide par hasard?
Aie.
Oui. C'est moi.
Alors vous êtes en état d'arrestation pour insubordination, mise en danger de la vie de vos hommes, perte de plusieurs serviteurs, et circonstances ayant entraîné la mort de plusieurs Psychomanciens en formation. Je vous ordonne de tenir votre position, j'envoie un groupe de Psychomanciens prendre votre relève et vous mettre aux arrêts.
Le Roi vous fait mander à la Capitale au plus tôt.
Là, ça sentait mauvais.

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