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Cdte. Yāolela
Respect diplomatique : 108 26/06/1017 ETU 02:33 |
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Score : 5
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Rapports du Docteur Hans Contexte La communauté scientifique de l'Empire de Verre s'est intéressée au peuple de Coēcoātl. La singularité est que les habitants, à priori autant humains que peut l'être Alyse, se sont regroupés en une intelligence artificielle. L'anthropologue de renom Janis Hans se décida à étudier le peuple au plus près. Sa requête à la nation de la Chasse fut acceptée et il alla vivre à Coēcoātl. Rapport n°1 - première journée, découverte Je suis arrivé ce matin même à Coēcoātl. L’accueil a été très familier. Aucune procédure particulière : mon guide est arrivé une minute après mon atterrissage. Il m'a tutoyé, m'a demandé quelques banalités. Quoique ne faisant aucune faute et ayant un vocabulaire très riche, il ne semblait pas habitué à parler et ses mots sonnaient comme faux, robotiques. Je compris plus tard qu'il faisait ça que pour me mettre à l'aise, pour ne pas me dépayser. La piste atterrissage était à l'intérieure du spatioport et il n'y avait personne d'autre que mon guide. Il s'était nommé Cali. C'était un homme assez élégant au vissage expressif. Il était habillé de vêtement importé de l'Empire. Tout était fait pour me sentir bien. En sortant de la piste, je rentrai dans un immense hangar et assistai à un étrange ballet : des centaines d'hommes et de femmes s'agitaient dans tous les sens sans aucun mot. Je ne sus si c'était le silence ou cette fluidité parfaite qui me surprit le plus. On aurait dit la chorégraphie des abeilles dans une ruche. L'astroport se situait entre un lac à l'est et de la jungle tout autours. Aucune route ne semblait le relier mais des hommes apparaissaient et disparaissaient dans la jungle sans soucis. Mon guide me prévint de faire attention : je n'étais en aucun cas en symbiose avec la planète et il se pourrait que la faune et flore me repousse telle une bactérie indésirable. Heureusement, ce ne fut pas le cas et je traversai la jungle luxuriante sans soucis. Le guide s'y mouvait aussi aisément que dans un couloir plat. Il m'emmena dans une immense arbre, trente mètre de diamètre pour six cent de haut, creusé où les homme de la Chasse vivaient. J'appris plus tard que ce genre de mastodonte végétal était monnaie courante à Coēcoātl. A l'intérieur d'un escalier extérieur se logeait les appartements. Aucune porte ne les isolait et même si au premier abord ils étaient tous identiques, Cali me détailla que tous les meubles étaient adaptés à la perfection aux locataires. Enfin, des meubles, les logements n'étaient que des alcôves dotées d'un lit taillé à même l'arbre. Les sanitaires et cuisines étaient communes. Tous les hommes de ma structure étaient habillés de vêtement de l'Empire, encore. Ma venue avait été préparée. Je viens tout juste de prendre mon repas. Il se passe dans une grande salle commune et de nombreux hommes allaient et venaient nous servant des plats. Ils semblaient tous individualisés. Seuls mon guide et moi reçurent le même plat. Encore une fois,nos deux voix furent les seules. L'homme répondit à toutes mes réponses. Fatigué du trajet, je le quittai rapidement et m'en allais vers ma chambre. L'absence de porte me fait bizarre et sans arrêt des locaux passent devant mon alcôve. Ils ne font aucun bruit. Je termine là mon rapport. Il est assez narratif mais c'est que la journée est passée rapidement et que je n'ai pas encore d'informations suffisante pour vous décrire spécifiquement des caractéristiques du peuple. Dr Hans.
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Cdte. Yāolela
Respect diplomatique : 108 26/06/1017 ETU 03:29 |
Score : 4
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Rapport n°2 - communication, pensée, la Chasse Les hommes de Coēcoātl ne communiquent jamais verbalement entre eux ni par écrit ou par signaux corporels. Plus généralement, ils ne communiquent jamais entre eux de manière physique. Plusieurs hypothèses me semblent cohérentes : De manière assez animale, ils communiquent à l'aide de phéromones qu'ils peuvent percevoir. En effet, leurs sens semblent particulièrement adaptés et j'ai pu assister à Cali repérant une gazelle blessée à trois kilomètres juste avec son flair. De telles aptitudes pourrait induire la compréhension consciente des phéromones. Une télépathie locale totale : quand proches, les locaux échangent toutes leurs informations. Cela expliquerait la totale fluidité des actions. Une conscience collective. Tous les hommes de Coēcoātl penseraient comme un. Mais les événement récents du chaos contredisent cette idée. Si des hommes, et aussi nombreux qu'ils furent, purent se détacher de la conscience collective, cela induit une individualité à la base. Aucune de mes premières théories ne me satisfait encore complètement et il se pourrait que la réalité soit un mix d'entre elle, ou quelque chose d'encore différent. Cali lui n'arrive pas - ou ne veut pas - à m'exprimer clairement son ressenti. Il me dit que c'est la Chasse et que la Chasse est intrinsèque à chacun et que cette pensée de groupe lui est autant naturelle et évidente que peut l'être la mienne individuelle et qu'il ne comprend pas pourquoi je ne suis pas lié aux autres humains de ma planète. Le terme de Chasse revient souvent dans ses explications et j'ai essayé de synthétiser l'idée dont je m'en suis faite. Le terme est utilisé dans deux cas qui se rejoignent : la Chasse comme philosophie et la Chasse comme conscience collective. La Chasse comme philosophie revient à un certain déterminisme actif déiste. Je développe. Un seul destin existerait et ce dernier serait déjà tracé par la Chasse. Les hommes eux n'ont plus qu'à suivre cette direction aveuglement et laisser leur intuition prendre le dessus sur leur raison. Elle est comme un dieu absolu. La Chasse comme conscience collective, est comme dit, le terme utilisé pour décrire l'uniformité de la pensée chez le peuple de Coēcoātl. Cette forme de la Chasse permettrait l'autre car c'est grâce à elle, les hommes suivent tous cette philosophie. Un opposé, équivalent au mal, est récurent : le chaos. Il serait de tous ce qui est imprévu, de la raison, de l'interrompu. L'idée semble incohérente avec celle de la Chasse qui devrait être absolu. Des précisions arriveront. Je vous fais un rapport rapide. Ma vie à Coēcoātl se passe globalement bien. Je parle souvent à Cali, mon unique interlocuteur. Il m'a semblé que les autres habitants m'évitaient. Docteur Hans.
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Cdte. Yāolela
Respect diplomatique : 108 12/07/1017 ETU 05:55 |
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Rapport n°3 - arts, remarques Alors que j'imaginais mes futures découvertes au sein de ma cabine, me repassant sans cesse les quelques interventions maladroites de Yāolela et les archives de la prise de Jouvence, j'avais élaboré une vision très étriquée de la nation de la Chasse. Ma chimère se caractérisait en un anachronisme certain : hybride entre société tribale, archéenne, et technologie absurdement moderne. Des barbares équipés finalement. Une potentielle menace pour l'Empire. Enfin, ils n'avaient pas montré d'intentions belliqueuses. De cette première vision, j'imaginais leur culture comme un ensemble de rites violent, quelques formes d'art primitives et surtout une tradition guerrière comme peuvent l'illustrer nos antiques archives à la capitale. La formation militaire aurait été obligatoire, reposerait sur un système archi-hiérarchique et servirait à sa fin, comme il est courant, de rite de passage. Transition de l'enfant à l'homme. Mais là n'étaient que de vagues extrapolations de quelques documents somme toute misérables. Car le peuple de la Chasse est bien plus subtil qu'il ne le laisse croire. Ou que nous le supposons être. Quant au but de mon introduction ? Soulignez la surprise ressentie face à l'importance capitale de l'art dans cette société. Car l'Art, assez étrangement, est l'activité la plus valorisée du peuple de la Chasse. L'institution est la catalyseur de l'activité spirituelle et intellectuelle. Il ne prend que trois formes officielles : la danse, le chant et la poésie. De la danse Seule ou à plusieurs, la danse est une activité commune et honorée. D'aspect décousu, de la sorte d'une transe énergétique, elle se fait sans musique. Les individus se regroupent dans de grandes salles circulaires, se regardent longtemps puis commencent à se mouvoir étrangement. Le rythme s'accélère peu à peu jusqu'à atteindre une violence flagrante. Catharsis totale des individus dans ces mouvements brutaux et intenses - pulsions de vie et de mort en érection. En soit, elle ne change pas particulièrement de ce que nous pouvons observer dans l'Empire. Du chant Je ne m'attendais en aucun cas à en entendre. Alors que cela faisait trois jours que je vivais en plein silence -mise à part les quelques discussions avec Cali- un soudain chant, uni, total surgit. Ma première expérience avec le Chant. Ainsi, encore plus que la danse, le Chant est une activité collective, en symbiose totale entre tous les habitants. En totale spontanéité, tous les hommes de la Chasse se mettent à chanter la même mélodie. Socialement, le Chant a deux fonctions : Tout d'abord, c'est une activité liante. Elle permet de réimposer la Chasse. De rappeler que le groupe est l'existence dominante. Et, entre-autre, de trouver les cas de Chaos, pour les éliminer comme un corps rejette ses cellules mortes. Secondement, le Chant permet une catharsis générale, un nettoyage passionnel. La conscience collective souffrant des imperfections individuelles, des aléas d'âme de chacun, le Chant permet de s'en défaire quand ils s'accumulent. Quoique me paraissant purement utilitariste, la façon dont Cali m'en parle, sa ferveur, me l'ont fait placé à un rang bien plus que l'architecture ou la gastronomie. De la poésie La poésie est la forme d'art la plus particulière et la plus improbable du fait que, rappelons le, aucune communication orale ou écrite ne se fait entre les individus. Elle induit donc déjà un paradoxe : alors que tout semble se partager instantanément, il semblerait que des individus écrivent seuls et partagent leurs productions physiques, réduisant le public de l'ensemble de la population à quelques-uns. Alors que la philosophie commune est l'intérêt général, il semblerait là qu'il y ait un dysfonctionnement. Concrètement la poésie locale est très proche de nos mouvements surréalistes et intuitivistes : ce sont des mots scandés, ponctués sans sens. Une expérience sensitive d'extériorisation de pensées bien plus complexes que ne peuvent l'être les mots. En voici un exemple : Râpe. Corbeau faux faux corbeau feu feu corbeau. Râpe. Grogne, ogne : gne ! Râpe. Sens feu ... râle, sombre - regard -! Râpe. Ivresse, griffe -choc! Râpe. Râpe. Râpe. - . Râpe. Eau forme forme - choc! Pour résumer : La danse est un nettoyage localisé du corps collectif, le chant est une purification collective et une union et la poésie, étrangement, une exacerbation de l'individu - une salissure. Docteur Hans. Note : suite à mon intérêt pour la poésie, je remarquai une aversion chez mon interlocuteur comme quoi lui aussi ressentait le binarité dangereuse du médium artistique. Je n'ai finalement pas pu parler de la formation militaire, elle serra traitée au prochain rapport
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Cdte. Yāolela
Respect diplomatique : 108 06/08/1017 ETU 01:42 |
Score : 4
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Rapport n°4 - Révolution poétique Les événements contés et expliqués qui vont suivre ne sont qu'interprétation et extrapolation d'un événement tout à fait singulier qui se passa ce dimanche. J'écris au vif mes premières compréhensions qui vont à coup sûr être complétées ultérieurement avec des meilleurs connaissances de toute l'étendue de cette révolution.Pour faire détonner l'après de l'avant, il m'est paru convenu de résumer brièvement la singularité initiale de cette civilisation humaine. L'avant Le peuple de la Chasse est une civilisation structurée en une intelligence collective suprême et qui visent à l'optimisation de l'individuel pour le bourgeonnement du collectif.Chaque individu s'offre complètement au collectif qui de par sa toute connaissance agence jusqu'au degré le plus microscopique l'existence des individus dans le bût de se développer elle-même. On assiste donc au pacte hobbesien le plus absolu; à défaut d'une liberté des plus moindres, le peuple de la Chasse profite d'une sécurité totale. L'après D'apparence, tout est pareil. Ils dansent. Ils chantent. Ils ne parlent toujours pas et sont toujours aussi synchronisés. Tout est toujours si organiquement individualisés - les plats, les chambres, les soins. Ils font de la poésie. Ils font beaucoup plus de poésie. Et c'est là la clé du changement. L'instant J'avais déjà fait remarqué de l'étrangeté de la poésie dans le système collectiviste de la Chasse, Chasse qui servira à le désigner tant dans son idéologie que sa matérialisation : la conscience collective. La Chasse avait un contrôle total sur la population jusqu'à l'ouverture sur le monde galactique. Puis vint le Chaos et le Chaos fut un virus que la Chasse extermina. Ses anticorps étaient actuellement identiques aux déviants. Homo homini lupus est. La Chasse était un système de sécurité sophistiqué, intelligent, de telle qu'il ne pouvait permettre sa remise en cause -d’où l'éradication du chaos. Mais ce système reposait sur un préalable simple : la survie. C'est à dire qu'il était et ne pouvait être face à l'hostilité d'un environnement hostile extérieur comme intérieur. Mais dans sa quête de sécurité, il a permit une technologie de pointe, qui en réduisant voire annihilant le danger extérieur, retira progressivement la raison d'être de la Chasse. Quant au danger intérieur, les millénaires de conscience collective et de compréhension totale de la psyché humaine, soit-elle si singulière la leur, pacifia à un état éthéré d'ataraxie la relation à autrui. Mais l'implacable auto-destruction de la chasse ne l'était pas tant. L'ouverture sur les autres empires créant une infinité de potentiels dangers, le danger extérieur demeurait. Révolution poétique À son échelle, la Chasse est absolue. C'est un fait irrévocable. Et elle a deux lois, sans priorité, en permanent choc : La Chasse doit protéger son peuple. La Chasse doit survivre. À son commencement, la première loi primait mais de fait la Chasse, optimale dans sa situation, obéissait à la seconde. Vierge, la Chasse savait une potentielle perversion de par son humanité et donc, en tant que conscience, une pulsion primordiale de vie. Elle créa la poésie et l'oublia. Puis vint la corruption et la seconde loi implicite et factuelle devenait objectivé. L'auto-destruction de la Chasse n'est donc pas un acte passif, la résultante de progrès concrets mais bien une volonté active de n'être qu'un passage vers un système plus parfaits. Le peuple de la Chasse est devenu un peuple libre. Identique mais libre.
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