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Cdte. Alyse Niflheim II
Respect diplomatique : 645 22/07/1017 ETU 00:31 |
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Score : 5
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Ibram Hauser fixait les petits flocons blancs qui qui dansaient dans l'air froid du matin. Derrière son hublot, il n'en avait qu'un maigre aperçu qui suffisait pourtant à lui donner des frissons. Kaiserreich. Ce nom était légendaire parmi les verres. Pourtant, c'était la première fois que l'amiral se rendait sur cette planète, capitale impériale du système 18. Rien de bien étonnant. Il aurait fallut une vie entière pour parcourir tout Bastille, monde d'origine d'Ibram. De là, personne ne pouvait prétendre pouvoir visiter l'intégralité de l'Empire en une vie, surtout quand on avait des devoirs aussi importants que lui. L'armée ne laissait pas ses officiers errer à leur souhait. Ibram Hauser était lié à son service, se rendait là où on avait besoin de lui. Dans le cas présent, donc, sur Kaiserreich. La navette avait d'abord survolée un océan gris avant de rejoindre une muraille de falaise où étaient installés d’innombrables canons. Derrière, des champs automatisés côtoyaient les carcasses de tanks, de goliaths et de croiseurs qu'on avait laissé là pour l'exemple et pour la mémoire. Le sol était retourné, perclus de cicatrices antiques. Kaiserreich avait connu les affres de la guerre civile, il y a bien longtemps de ça. Comme un officier de l'antique Kaiserde, elle portait ses cicatrices avec une fierté non-dissimulée. La navette approchait de la capitale planétaire. Les tours aux airs de cathédrales côtoyaient les dômes et les cheminées d'usines. Parfois on voyait des constructions plus modernes, plus sobres. Les axes principaux de la ville s'articulaient autour de parcs et des statues de héros militaires. Malgré la température, qui montait désormais pour atteindre le niveau respectable de dix-huit degrés celsius, la neige continuait de chuter. Au dessus de la région, à la limite de l'atmosphère, des flottes ennemies se consumaient dans un brasier nanitique terrible. Les cendres se répandaient sur la planète sans pour autant atteindre le sol. Le vent les dispersait avant. La navette se positionna au dessus d'une avenue qui remontait la vile jusqu'au palais gouvernemental. Trois chasseurs atmosphériques vinrent se positionner autour pour l'escorter, ne la quittant que lorsqu'elle se posa enfin sur une petite plate-forme prévue à cet effet, le tout sous l’œil attentif des batteries lasers et des statues anciennes. La première chose que remarqua Hauser lorsqu'il sortit de sa navette, ce fut l'austérité ambiante. Contrairement à Foyer ou à Cathédralissime, le silence dans lequel semblait plongé Kaiserreich n'avait rien de religieux. Il s'agissait d'une sorte d'attente électrique, agitée. Un éternel calme avant la tempête. Un vent froid fouettait le visage de l'amiral. Son manteau claquait bruyamment, aussi le ferma-il d'un geste sec. Hauser n'était pas un homme exceptionnel, d'un point de vue physique. De taille moyenne, il arborait un air neutre, malgré ses traits durs, et un crâne chauve d'où dépassaient plusieurs tubes allant se fourrer sous sa nuque. Ses yeux gris acier étaient surmontés de sourcils fins. Sans les implants, les gardes du corps en exo-armure et l'uniforme bleu nuit, il aurait été compliqué de deviner qu'il était militaire et même l'un des amiraux de la flotte impériale. Face à lui se trouvait l'actuel maître des lieux. Le général des forces de Kaiserreich, et par conséquent, du système entier. Kortof. Il était petit, portait un plastron métallique traversé par un bandeau de tissu rouge où figurait l'aigle impérial, un long manteau rouge sombre orné d’épaulettes et un casque aux airs désuets. Son visage était caché par un masque à gaz flasque, il conservait les mains dans le dos. Deux soldats locaux, portant des casques et des masques similaires, attendaient derrière lui. Les hommes se regardèrent longtemps, sous le vent et les cendres. Une distance respectable les séparait. Puis soudainement, Kortof leva son bras et fit fit se joindre les talons de ses bottes, sans les claquer. Tout aussi lentement, Hauser imita son mouvement. Le général rabaissa son bras et le replaça dans son dos, opinant doucement du chef. "Amiral, bienvenu sur Kaiserreich."
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Cdte. Alyse Niflheim II
Respect diplomatique : 645 22/07/1017 ETU 16:27 |
Score : 4
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Kortof et Ibram Hauser marchaient côte à côte sur une passerelle qui longeait l'extérieur du palais impérial, suivis de près par la garde respective des deux officiers. Si leurs uniformes et équipements juraient radicalement sur la majorité des aspects, des petits symboles et effets esthétiques marquaient clairement leur appartenance à l'Empire. S'il aurait été possible directement entrer au sein de la tour, l'amiral avait demandé à prendre les coursives extérieurs de manière à pouvoir admirer plus longtemps l'horizon et la cité. Vraiment, Kaiserreich était un monde étrange. Il y régnait la même ambiance qu'au sein d'un mémorial. A sa droite, la respiration lourde du général était aussi régulière qu'une marche militaire. "Vous êtes donc le gouverneur militaire Kortof. -Le général Kortof, ainsi que le gouverneur militaire provisoire du système. Mon prédécesseur est mort lors de la prise d'Orcanium et j'ai hérité de ce poste après délibération. -Orcanium. J'en ai entendu parlé. Les forces de l'Armée Impériale fondants sur celles de l'Ordre de Verre et de l'Ennemi. Une bataille tripartite au sein de laquelle des impériaux luttèrent contre des impériaux. Quelle farce regrettable... -Au contraire, le combat a dû être remarquable." L'amiral lança un regard inquisiteur au général. Celui-là, impassible comme une tombe, ne jugea pas nécessaire de préciser sa pensé, changeant de sujet le plus simplement du monde alors qu'ils approchaient d'une porte donnant accès à l'intérieur du palais. "Si vous comptez rester ici, vous devriez prendre un masque à gaz." Ibram Hauseur sourit. "Je vous remercie, mais ce ne sera pas nécessaire. Sur Bastille, nous sommes modifiés pour résister aux climats les plus durs et pour respirer les airs les plus contaminés. -Ah oui, bien entendu. Sur Kaiserreich nous préférons pour notre part rester humains." Son ton, habituellement neutre, avait presque laissé poindre une sorte d'humour grinçant qui laissa Ibram circonspect. Vraiment, il y avait autant de différence culturelle entre Bastille et Kaisrerreich qu'entre Foyer et Céphée. Le mal premier des grands empires un tant soit peu libéraux, conclut-il. Sentant sans doute le gêne de son interlocuteur, le Kaiserrreichien qui jusque-là ne le regardait pas tourna la tête dans sa direction, sans doute pour le fixer dans les yeux. Un silence s'écoula et, enfin, les deux hommes pénétrèrent au sein du palais gouvernemental. A l'intérieur seuls les militaires portaient des masques. Les serviteurs et autres initiés du Directorat Impérial restaient pour leur part à visage découvert, masque à la ceinture : Les bâtiments étaient dotés de filtre à air. S'il n'était pas essentiel de porter un masque pour survivre à un passage sur Kaiserreich, il était reconnu que la planétaire était encore parcourue par d'immenses nuages de particules toxiques. D'ici quelques dizaines d'années, ils finiraient sans doute de disparaître. Durant un temps, le gouvernement impérial avait proposé aux autorités locales de créer des usines de traitement de l'air pour faire disparaître les nuages toxiques, mais la population n'en avait pas comprit l’intérêt, et les fonds qui devaient être attribués au projet avaient terminés dans la création de fortifications orbitales de dernière génération. Le palais avait lui aussi jouit de ses travaux de fortification, bien que n'étant pas particulièrement orbital. Il ressemblait ainsi plus à une forteresse qu'à un haut lieu administratif. Dans les faits, l'état de guerre du secteur participait bien à cette impression. A ce propos on avait vaguement expliqué à Ibram Hauser qu'on allait le guider jusqu'au Poste de Commandement du palais. Il n'avait en effet pas vraiment eut le temps de se pencher sur les cartes militaires du système. Une fois arrivé au niveau des portes, le général Kortof s'interposa, toujours mains dans le dos, et pencha légèrement la tête sur le côté. Il ne s'agissait pas d’insolence ou de défiance, non. Les gens du coin étaient simplement comme ça depuis la guerre civile. Kortof se racla la gorge. "Avant toute chose, il y a un point que j'aimerai éclaircir, sauf votre respect. -Je vous écoutes. -Que venez-vous faire sur Kaiserreich." Court silence. L'amiral, se rendit soudainement compte d'un élément qu'il n'avait pas prit en compte : Avec la mort de l'ancien gouverneur militaire, la raison de sa venue était peut-être demeurée inconnue de l'homme qui lui faisait face. Après tout, sa mission était quasi-confidentielle. Ceux qui y intervenaient en avaient entendus parlés par d'autres participants. Il n'existait aucun rapport, aucun enregistrement et aucune communication exprimant clairement l'ampleur de la mission. "Pourquoi êtes-vous là, amiral. Le Directorat m'a indiqué votre venu et m'a sommé de me mettre à votre service, mais Kaiserreich n'est pas dans une position critique. Nous n'avons pas besoin de renforts extérieurs. De plus, mes troupes accueillent la mort comme une libération. Voir ce privilège volé par des hommes venus de Foyer et ne désirant pas mourir sur le champ d'honneur nuit gravement à leur moral. -Je suis missionné par la Maréchal." Bref silence. "Madame la maréchal vous a envoyée ici ? Amusant." Il parlait comme s'il connaissait personnellement Scylla. A bien y réfléchir ce n'était pas impossible. Le système 18 était un haut lieu de l'éducation militaire au sein de l'Empire, et Ibram savait pertinemment que la Maréchal n'avait pas fait ses classes au sein du système Prime. Même sans ça, les raisons pouvant justifier une rencontre passée entre le nouveau gouverneur militaire et la favorite de l'Impératrice restaient légion. "Je ne sais pas si c'est amusant. Toujours est-il qu'elle m'a missionnée d'aller chercher la sœur de Reah qui s'occupe des forces coalisées des Ordres Seelies au sein de votre système. La chevalière Ciara Gormfaith d'Incarnat. J'imagine qu'elle doit se trouver derrière cette porte, à gérer ses troupes en collaboration avec les vôtres ? -Hm. Non." Cette-fois, le général était clairement amusé. "Pardon ? -Les sœurs de Reah aiment la violence, lâcha-il en haussant les épaules. Il était prévisible que se jette au combat à la tête de ses troupes. La chevalière nous a rendue une brève visite de courtoisie lors de son arrivée, de manière à ce que nous puissions clairement établir les règles régissant la coopération entre nos forces, puis elle s'est éclipsée pour Orcanium." Il sembla hésiter puis continua. "Si cela ne sort pas du domaine de ce que je suis autorisé demander, pourrais-je savoir pourquoi la Maréchal a besoin de cette sœur en particulier ? -Vous pouvez vous permettre : informations ne sont pas classifiées. Ciara Gormfaith s'est illustrée lors de la guerre contre Jouvence, notamment lors de la traque de la directrice de la fondation. -Donc Scylla cherche quelqu'un. -Lautrec. Le directorat impérial cherche le chevalier Lautrec. La sœur aura pour mission de le traquer." La respiration du général s'interrompit quelques secondes. "Je vous fournirais toute l'aide que la situation me permettra de vous fournir." ____ Le poste de commandement était assez classique en apparence : Une grande pièce circulaire occupée par des rangées de consoles où s'affairaient des officiers de communication et une vaste carte centrale entourée d'officiers. Ils portaient tous des tenus de commissaires et des masques à gaz. Lorsque Kortof et Hauseur pénétrèrent dans la salle, tous se levèrent dans un claquement de talon unanime. Le gouverneur militaire leur fit signe de se rassoir. Depuis qu'Ibram lui avait explique les raisons de sa venu, il était devenu sensiblement moins désagréable avec lui. Ainsi, alors qu'ils approchaient de la carte systémique -qui ressemblait pour ainsi dire à une toile abstraite- l'Amiral se permit une question qui n'avait au final pas grand chose à voir avec la raison première de sa venue. "Quelle est la situation sur le terrain ? -Depuis la mort du gouverneur militaire ? Chaotique. L'état-major systémique a été décimé et depuis nous prenons la majorité de nos décisions de manière consensuelle. Le délais est considérable." En d'autres circonstances il aurait put s'agir d'une blague, seulement, dans le cas présent, c'était sans doute la triste vérité. Kaiserreich n'était pas seulement reconnue pour être un monde ultra nationaliste et excessivement militariste. Non. Kaiserreich était aussi réputée pour sa grand, son immense, son implacable tradition démocratique. L'amiral grinça des dents. Avant de venir, on lui avait vaguement expliqué que le système 18 était un système quasi-failli, plongé dans des réminiscence de guerre civile. Kortof attrapa une baguette que lui tendait un serviteur et la pointa sur le tableau abstrait tridimensionnel sensé représenté l'état militaire du secteur. "Je vais vous faire ça dans les grandes lignes en passant les factions mineures. Ici se trouvent les flottes et de l'Ordre de Verre, certains de nos capitaines ont réussi à signer des trêves ou des actes de coopération mais la majorité des nos officiers préfères combattre les traitres. Cette zone orangée correspond aux avancées des troupes libres d'Incarnat -un militaire retraité a réussi à monter la foule contre l'occupant ennemi. Ils ont volés des vaisseaux et attaquent à vue tout ce qui semble Céphéen. Nous les finançons dans la mesure du possible. Bien, en bleu ce sont les forces répondants directement notre état-major, en bleu sombre les soutient de la flotte impériale, sous votre commandement, et ici, en vert, les seelies. -Gormfaith.. -Oui. Certains des mondes de ce systèmes sont des lieux saints pour les ordres Seelies. Comme ils ne représentaient pas un intérêt stratégique aux yeux du précédent état-major, les Ordres ont envoyés leurs propres troupes sur place, sous le commandement de celle que vous venez chercher. Nous comptons près de huit cent-mille frères et sœurs de lame appartenant aux ordres d'Incarnat, de Tombeau et de Triade. Elles sont menées par votre sœur de Reah. -Les troupes seelies collaborent avec vous, au moins ? -D'une certaine manière. -Serait-il possible de les contacter depuis ici ? -La majorité de nos relais de communication sont coupés. De plus, Orcanium est encore une zone de guerre." Ibram Hauser soupira. Évidemment, c'eut était trop simple, sinon. _____ L'amiral était de retour sur la passerelle, accompagné du général. Face à eux, la silhouette fine de la navette attendait. La pluie de cendre et le vent avaient cessé. Ainsi, le seul bruit clairement audible était celui de la respiration mécanique de Kortof. "Quelque-chose, cependant, me chagrine : Pourquoi faire venir un amiral de la Flotte pour une mission de ce type ? -Vous connaissez le tempérament des sœurs de Reah. Quand leurs mondes saints sont en danger, il faut avoir une certaine autorité pour leur faire lâcher la prise. -C'est tout ? -Pour être franc, je ne sais pas pourquoi on m'a envoyé moi spécifiquement. Ceci étant dit, j'imagine que la Maréchal doit avoir ses raisons. -Sans doute, elle ne serait pas là où elle se trouve si elle était incompétente. N'est-ce pas ? -Dois-je comprendre que vous désapprouvez ce choix ? -Non. Je suis sincère : Scylla a ses raisons de vous envoyer vous. Seulement, ses raisons consistent parfois à remplir des paris avec d'autres membre de la noblesse. Tout ses choix ne sont pas dictés par le pragmatisme. -Si vous le dite." Ils se regardèrent un bref instant. Finalement, le gouverneur militaire porta une main à son casque. "Bien. Je vous souhaite de réussir votre mission. -Je vous souhaite bonne chance pour stabiliser ce secteur. -Pas de la chance, amiral. Uniquement du travail et de l'expertise. Oui, précisément, de l'expertise." Dans l'heure qui suivit, Ibram Hauser était en route pour Orcanium.
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