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Cdte. Lakshmi
Respect diplomatique : 131 15/08/1017 ETU 22:53 |
Score : 5
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Lorsque lentement les soleils se meurent, Vændenor. Quand l'ondée rouge illumine les cieux, Vændenor. Avant que la vie ne se tarisse d'avoir trop attendue, Vændenor. Lakshmi se réveilla subitement en sueur, les mains moites et le souffle court. Elle avait encore fait un mauvais rêve, comme toutes les nuits depuis son accident. Dans sa chambre, la pénombre était maître de la pièce, embrumant les vêtements au sol et le mobilier. Seule la lumière de veille de son holocom en charge perçait à travers le miasme de solitude qui l'entourait. Pour se rassurer, elle tendit la main vers sa table de chevêt et caressa la couronne qui y reposait. Le baiser froid et envoûtant de l'acier la rassérenna et un sentiment de plénitude déferla en elle comme une vague chaude sur une mer d'été. D'une caresse, elle réveilla son communicateur pour vérifier les derniers ragots de l'Assemblée. À l'exception de deux gugusses qui s'étaient fait voler leur cargaison par une escouade brigande, nul n'avait haussé le ton. Un mauvais présage, se disait-elle. Sa mère lui avait enseigné que le silence prolongeait cachait toujours la mort, rarement il était annonciateur d'un orage violent qui allait s'abattre, plus fréquemment il était le messager d'un exode qui s'effectuait en silence. Vae soli. Elle tournait sa tête vers la fenêtre, faisant virevolter ses cheveux acajou, certaine que le vent lui jouait encore des tours. Demain, se disait-elle, elle ferait réparer cette fenêtre qui sifflait depuis déjà plus d'une semaine. Ne s'était-elle pas convaincue de le faire hier déjà? Qu'importe, elle verrait au réveil ce que son envie lui dicterait, l'heure était à présent au repos. Elle fermait les yeux et se sentit déjà sombrer dans les sphères oniriques où se mêlaient arômes de vin chaud et chaleur d'une nuit d'automne auprès d'un feu. -- « Coucou Aslam ! Tout se passe bien dans les forges ? Est-ce qu'il te manque quoi que ce soit ? » « T'inquiète Josette, je gère tout. » « Cool ! » « Ah si ! J'ai oublié de te dire, pendant que t'étais à l'hosto tu as reçu la visite d'une nana cheloue qui te cherchait. » « Tu lui as dit quoi ? » « Que j'étais pas ta putain de secrétaire et que si elle voulait vraiment te joindre, elle avait qu'à faire comme tout le monde et feuilleter les pages jaunes. Elle m'a envoyé bouler, de toutes façons je m'y attendais, puis elle est partie en pestant contre toi. Elle a dit que tu l'avais contacté dans la journée. » « Pas possible, j'étais sous sédatifs. » « Ouais justement, je sais. C'est pour ça je me suis dit que c'était une maboule et que valait mieux laisser passer sans rien dire, histoire d'éviter que ça s'envenime. Du coup je me suis dit que je ferais quand même mieux de t'en parler, on sait jamais quoi. » « Merci Aslam. Allez, je te laisse bosser. Va Forte. » « Va Forte mon amie. » Au chant du feu sacré et de la haine qui flambe, Vændenor. Entourée, encerclée, aculée, prise au piège, Vændenor. Voué à son culte jusqu'à sa mort, Vændenor. Encore un cauchemar. Sa sieste avait été trop agitée pour être reposante et la fatigue se peignait sur les traits de son visage. Elle jeta un regard à l'orbe que lui avait offert sa mère pour son anniversaire de huit ans. Comme à son habitude, les filins de couleurs y dansaient sans cesse. Un mot avait été imprimé en elle, comme brûlé au milieu de ses souvenirs : Vændenor. Elle attrapa son holocom et lança une recherche qui n'aboutit à rien. Au fond d'elle, elle comprenait que ce mot revêtait de l'importance, mais laquelle..?
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Cdte. Lakshmi
Respect diplomatique : 131 22/08/1017 ETU 01:36 |
Score : 2
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Lorsque les marionnettes avancent, Vaendenor. Quand les rois meurent et les pions s'élèvent, Vaendenor. Si les voix s'élèvent en coeur face à l'envahisseur, Vaendenor ! Des semaines que cela durait, elle n'en pouvait plus ! Frénétique, Lakshmi attrapa un de ses cahiers de comptes, le plia et l'envoya contre le mur. Qui ou quoi était cette chose que l'on dénommait Vaendenor et comment se faisait-il qu'elle entende des voix à longueur de journée ? La folie s'était-elle éprise d'elle et en avait-elle fait une folle ? Théorie peu probable pour celle qui n'avait jamais eu d'ami imaginaire et manquait très souvent d'imagination en ces choses. Quelque chose se produisait, mais elle ne savait pas quoi. Dans un premier temps, l'écho ne lui parvenait que lorsqu'elle rêvait, mais très vite celui-ci s'était immiscé dans son quotidien. Elle contacta Sanjit que lui raccrocha au visage - normal, lorsque l'on savait qu'elle préférait ne plus écouter ses conseils. Il fallait qu'elle se rende à l'évidence : jamais elle ne saurait ce que signifiait Vaendenor. Elle avait eu beau contacter une bonne majorité des commandants qu'elle connaissait, aucun d'eux n'était en mesure de l'aider, ni même de retrouver la moindre trace de ce que pouvait être Vaendenor. Elle avait même dérangé Liass, un gars qu'elle préférait pas trop déranger, et demandé à consulter les archives gouvernementales, sans succès. Tout n'était que pistes perdues et espoirs vains. Si la fin approche, Vaendenor. Si les habitudes manquent, Vaendenor. Même les pleurs ne sauraient taire son corroux, Vaendenor ! Soudainement, son Com-X l'alerta d'un nouveau message de Sanjit. « Bon, Lakshmi, je te dois bien ça. Vaendenor, c'était un mot que ta mère utilisait souvent lorsqu'elle pensait être seule. Je ne sais pas ce que c'est non plus. Et rien ne te sert de délaisser ton nouvel Empire pendant des années dans le seul but de venir me voir : les archives d'Aura ne mentionnent rien à ce sujet. Je crains que tu ne creuses une piste vide. » « Ok. » « Porte toi bien. Et au fait, le Shiva est magnifique ! » « Merci. » Elle raccrocha. Lakshmi en voulait à cet homme, mais elle ne savait pas pourquoi. Encore un caprice de jeune fille, se disait-elle, après tout il lui avait toujours dicté la prudence lorsqu'un feu ardent avait toujours brûlé en elle. Lakshmi ne connaissait nulle demi-mesure, elle était l'absolu incarné. Tant pis, se dit-elle, elle en apprendra plus sur Vaendenor un autre jour peut-être. Tu es bien la fille de Sarasvati... La jeune femme n'ouït pas ces quelques mots tandis qu'elle gravissait l'échelle qui la menait au centre de commandement du Shiva. Elle avait mieux à faire, comme observer comment se déroulait la guerre que venait de déclarer Andrew à Alètheia. Survivrait-elle au clash qui opposerait trois mastodontes militaires et technologiques de la Galaxie? Rien n'en était plus sûr, elle craignait pour sa vie.
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