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Cdte. Alyse Niflheim II
Respect diplomatique : 645 24/08/1017 ETU 05:20 |
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La salle dans laquelle avaient été rassemblés les Exarques n'avait rien de l'extravagance gothique que l'on aurait été en droit d'attendre de la part d'une construction impériale. Dans les faits c'était une pièce moyenne aux murs blancs et au sol carrelé. Des lumières douces émanant d'un genre de hublot en verre poli situé au plafond peignait la pièce d'une luminosité égale et chaleureuse. Les exarques et autres figures d'importance rassemblés en ce lieu avaient été conviés par l'administration impériale au nom de la suzeraine du régime verre. En effet, celle-là était revenue de son pèlerinage et apportait avec elle quelques nouvelles qui, s'il aurait été exagéré de les qualifier de bonnes, n'en demeuraient pas moins intéressantes. Les premiers à avoir pénétrer la pièce furent les proches de l'Impératrice, son bouffon et la maréchal Scylla qui revenait avec le Chevalier Lautrec, manifestement pardonné pour ses crimes. Suivirent Andrew et Mac Wotek, Akroma et enfin, l’exarque Harvest. L'Impératrice arriva à sa suite : Lorsque les membres de l'antenne d'A.T.L.A.S en galaxie 8 avaient rencontrés le groupe qui avait accompagné Alyse en galaxie révolution, celui-là avait décidé de faire le trajet du retour en leur compagnie. Les récits qu'ils leur firent de leurs périples en terres perdues et les descriptions détaillées des découvertes qui y furent faites s'avérèrent tout à fait édifiante mais intéresserait sans doute pas intéressé les lecteurs. Et puis il y aurait eut de quoi écrire au moins deux cents pages or je ne dispose malheureusement pas du temps ou de la motivation nécessaire pour rédiger pareille somme de texte. Peut-être un jour, mais on me reprochera alors d'avoir fait d'Alyse une Mary Sue, car il est vrai que l'Impératrice, malgré ses nombreux défauts, s'était comportée admirablement durant son exil et avait aussi beaucoup apprit. Quoi qu'il en soit, Alyse entra peu après Harvest, et un silence s'imposa aussitôt dans la pièce. La jeune femme était changée. Si quelque chose s'était manifestement brisée chez elle, quelque-chose différait grandement dans l'éclat de son regard, une volonté puissante irradiait désormais de son corps paisible. En somme, une force nouvelle avait émergée des ruines de ses illusions. Plus prosaïquement, le pèlerinage avait laissé son lot de cicatrice sur la suzeraine. Sa peau d'habitude plus blanche que la neige s'était parée d'une couleur bronze marquée, son anatomie discrète s'était vue modifiée par l'apparition d'une musculature élégante et plus important que tout, elle avait perdu un œil. Oh, rien de bien inquiétant cela-dit : La médecine impériale rattraperait ça en moins d'une heure. Mais pour l'instant, la petite femme discrète et pas plus solide qu'une rose était borgne. Un unique bandeau noir couvrait son œil perdu. Ses cheveux blonds étaient pour leur part coupés courts, maintenus en arrière par un autre bandeau. Pourtant elle était toujours Alyse. Et si ses lèvres étaient sèches et craquelées, si elles avaient saignées à chacune de ses moues et se fendillaient à chacun de ses mots, l'éternel demis-sourire de la monarque, à l'image de la vieille Kaiserde, était et demeurait. "Vous m'avez vraiment manqués, lâcha-elle finalement. Il y avait quelque-chose de tellement badin, de tellement simple dans ces mots qu'on aurait put les penser hors de propos. Pourtant, ils semblèrent tout à fait à propos pour l'Impératrice et semblèrent tomber juste dans les oreilles de son auditoire. Alyse lança un bref regard à Scylla, sa confidente, et son sourire se fit plus assuré, déchirant au passage un peu plus les muqueuses asséchées de ses lèvres. "Il est évident que de nombreux sujets pourraient être abordés en ces lieux, je crains pourtant devoir me limiter à un discours bref. Aussi bref que mon cœur et la situation ne le permettent cela-dit." Bref regard en direction de Mac. "Maintenant il me semble aussi, au vu de l'assemblée galactique, que vous avez déjà eu votre saoul de discours à rallonge. Alors j'aimerai autant être claire avec vous: Celui-là sera en fait mon dernier. Ou mon dernier en tant qu’Impératrice de Verre. Voir en tant que dirigeante tout court. Ce discours marque la fin, ou plutôt l'échec programmé de notre grand plan. De mon grand plan. Du grand plan de nos ancêtres et de celui qui les guidait, pour être tout à fait précise. Oui. C'est bien ça. ce discours est l'aveu d'échec de notre cause. L'éloge funèbre de la nation Verre et la fin de mon règne. Mais ayez bien en tête que ce n'est pas notre fin. Ni celle de nos idéaux. A vrai dire, plusieurs chemins peuvent mener à une même destination et c'est tout juste si l'on vient de nous fermer l'accès d'une route. Une parmi tant d'autres. Pour ce qui est de la guerre actuelle, nous allons la perdre. C'est le pari que l'on prend lorsque l'on prend les armes. Mettre sa vie en jeu et espérer prendre celle de nos adversaires. Si la victoire de nos ennemis sur notre œuvre en Clairvoyance leur apporte une certaine forme de joie ou de satisfaction, je dois bien admettre qu'à terme c'est tout ce qu'ils auront à gagner pour les raisons que vous et moi connaissons. Raisons que nous avons faillis à éviter. J'y reviendrai cependant car cet échec est de mon entière responsabilité. Concernant cette guerre : Nous allons nous battre jusqu'au bout car c'est ce qu'on attends de nous. Que nous soyons justes, injustes, respectueux ou irrévérencieux, nous avons de tout temps été sujets aux pires machinations, aux pires mensonges et aux pires insultes. Ainsi, s'ils disent vouloir négocier une paix ils n'ont en fait rien à nous apporter et puisque nous sommes à priori des tyrans il convient de faire honneur aux termes utilisés pour nous désigner. Car ne nous y trompons pas : Nos ennemis visaient à nous asphyxier. A nous tuer sans effort via des moyens politiques et diplomatiques. La guerre les gêne car contrairement à nous ils comptent leurs morts. Leur naïveté est touchante. J'éprouve une certaine tristesse à l'idée qu'ils vivront bientôt la mort ultime. Celle je nos ancêtres on fuis, et qui brisera leurs espoirs et leurs gloires. Mais qu'importe. Cette galaxie ne veut manifestement pas de nous depuis son fondement. Même lorsque nous abandonnions le pouvoir à d'autres après avoir détruis les premiers grands démons à avoir menacés Clairvoyance nous étions conspués par nos voisins. Peut-être que d'ici là fin du Cycle Clairvoyance, quelques-uns comprendrons enfin notre point de vue en lisant attentivement nos propos. Non pas que cela changerait grand chose à leur mort prochaine et à notre départ imminent. Je ne veux pas être une martyr. Je me moque bien de l'image que laissera mon œuvre au sein d'une galaxie morte, et l'histoire nous absoudra peut-être. Ou plutôt : l'histoire reconnaîtra peut-être la vérité cachée derrière les masques de leur haine et de leur propagande. Cependant ne prenez pas cela pour de l'apathie ou un manque d'amour-propre de ma part. Si nos objectifs avaient été atteints j'aurai mis un point d'honneur à défendre notre image à travers les éternités. Reprenons. Oui, reprenons : Nous sommes en guerre et nos ennemis sont légions. Enfin je note avec amusement que là où nos paroles les plus mesurées n'ont jamais réussi à tirer les petits commandants de leur apathie généralisées, nos actes les plus inconsidérés les ont finalement poussés à se rassembler. Un indice de plus qui guidera la stratégie employée par nos prochains réseaux et laboratoires. Car comme vous le savez tous, telle est la nature finale de l'Empire de Verre. En la matière (et en tant que premier représentant de son genre) l'Empire de Verre fut étonnement riche d'apprentissage. Concernant cette guerre, et pour me répéter : Ils vont gagner, c'est un fait, mais certainement pas nous vaincre. Ils ne font au final qu'accélérer le phénomène de fin des peuples touchant chaque galaxie. Du reste, rester aurait de toute façon contre-productif compte-tenu des oppositions inconsidérées qui nous étaient déjà opposées avant même le début de la guerre. Parfois du fait de notre volonté d'organisation de la vie publique, parfois par simple ambition de nuire, j'intuite. Quoi qu'il en soit : Je prend l'entière responsabilité de cette échec du plan Hismer visant à arrêter l'histoire et à préserver cette galaxie. Certes de nombreux intervenants exogènes parmi lesquels la passivités de certains peuples, l'inconstance d'autres, la folie de certain ou encore notre propre exception culturelle ont participés à cette fin brutale du plan Hismer et à la condamnation programmée des habitants de Clairvoyance. Je vais être sincère : Cela ne me touche pas. Les gouvernements qui nous ont chassés ne l'ont pas fait en toute connaissance de cause mais l'ont fait avec une certaine forme de plaisir, et si les Forts doivent protéger les Faibles, il n'aurait au final pas été déplaisant que ceux-là reconnaissent nos actions plutôt que de rester muet face au travail constant d'usure et de sape menés à notre encontre par nos adversaires. Ainsi, si l'Empire de Verre restera à jamais vu comme une entité néfaste par nos ennemis et les faibles d'esprit ne prenant pas le temps de comparer nos actes, nos preuves et celles de nos ennemis, cela n'a aucune forme d'importance. Ils sont de toute façon condamnés à la mort ou à l'exil, comme vous le savez bien. Quand à la justice qui nous est si chère : Je crains qu'ils nous faille l'abandonner. Même en temps de paix, lorsque nos actes visaient uniquement à stabiliser et protéger, il y en avait pour rouler notre credo dans la boue. Cela se passe de commentaire. Bien entendu j'entends déjà une question posées par certains : Et ce peuple inconscient du plan Hismer mais nous ayant aidé à le mettre en place ? Qu'en est-il de la population Verre ? Simple. Cette galaxie étant condamnée, les mondes impériaux seront et sont déjà recyclés. Vidés comme le fut une planète unique du temps de Kaiserde. Nos ancêtres arrivèrent en cette galaxie sur une arche, nos contemporains pour leur part éviteront la mort ultime à bord de plusieurs vaisseaux similaires. Pas tous évidemment, mais suffisamment pour que notre entreprise ne soit pas vaine. Sachez qu'on nous attends autre-part. C'était bien pour vérifier cela que j'étais parti en pèlerinage sur les terres Kaiserdiennes, là où se rassemblent tout les intervenants du plan pour réfléchir, partager, s'entre-aider. J'y ai trouvé les informations que nous attendions pour amorcer notre migration. Contrairement à nos ancêtres nous ne partirons pas à l'aveugle." Elle ferma son œil valide le temps d'un soupire . Lorsqu'elle le rouvrit, son unique pupille d'or vint se planter dans le regard de chacun des exarques. "Vous avez été... D'une fidélité exemplaire. Je n'étais qu'une souveraine naïve et inexpérimentés, mais grâce à vous j'ai eu pour au moins quelques cycles l'illusion puissante de pouvoir mener à bien ma mission. Certains de vous voyaient en moi une amie ou une mère. En vérité c'est bien moi qui m'appuyais sur vous. Sur votre confiance, votre compétence et votre fidélité." Elle marqua un nouveau temps d'arrêt et sembla hésiter. L'espace d'un instant, lorsqu'elle reprit la parole, sa voix parue se briser. "Rétrospectivement je regrette vraiment. Les choses auraient sans doute mieux tournées pour vous si vous aviez refusés mon projet. Si, qui sait, Telmun avait fait sécession. Si, pourquoi pas, A.T.L.A.S et les autres conglomérats étaient restés à la tête de l'Empire. Si, mettons, les sylvestres avaient suivit leur propre voie. Si... Si plutôt que d'être mon protecteur, Lautrec, vous aviez été mon assassin. Car au final j'ai menée la Galaxie au désastre car j'avais foi en un plan infaisable. Car je pensais les dirigeants éclairés et justes, aptes à être raisonnés." Alyse fronça les sourcil et eut soudainement l'air paniquée. "Pourtant je n'ai aucun regret. Aucun pour les morts, aucun pour les mondes rasés, rien. J'ai un vague pincement au cœur quand je pense aux commandants avec lesquels j'aurai pu m'entendre mais... Mais ils doivent avoir raison, au final. Je suis bien folle." Les lèvres craquelées de la suzeraines s'agitèrent. Désormais elle affichait un sourire cynique. "Non. Ce qui me déchire vraiment c'est bien que vous m'avez suivit avec une telle fidélité quand il devenait évident que mon entreprise allait mener à une catastrophe. J'ai manqué de Clairvoyance si je puis dire, et vous ne vous-êtes pourtant pas dérobés. Alors j'ai une dernière faveur à vous demander." Celle qui avait été l'Impératrice de Verre leva les yeux et fixa à nouveau tout ses sergents, ses exarques. Ses amis, ou du moins ce qui s'en rapprochait le plus. "accepteriez-vous de me suivre une dernière fois ? Chaque arche partira vers un espace lointain pour y perpétrer notre culture et y mettre en place une nouvelle variante du Plan Hismer enrichie par nos expériences de terrain en Clairvoyance. Je vous en parlerai peut-être plus en détail si l'âge ne nous atteint pas avant sa première phase. Non, ce que je voudrai, c'est que vous veniez avec moi. Me fassiez confiance une dernière fois et que nous partions tous vers un espace nouveau, vierge. Car c'est ainsi, il existe d'autres mondes que celui-là. Et certains ne sont pas touchés par la fin cyclique de chaque chose. Alors plutôt que de chercher à empêcher l'inévitable, peut-être pourrions nous juste prendre notre retraite, au moins pour un temps. Se poser dans un lieu et observer les astres. Construire pour durer. Partir vivre là où avoir une descendance à vraiment du sens et où le future n'est pas voilé par une horreur indicible. Il existe d'autres mondes que celui-là, tel fut le principal enseignement de mon voyage. M'y accompagnerez-vous en tant que camarades ?" Telles furent les derniers mots que prononça Alyse en tant que Verre. Ceux qui mirent fin à la grande expérience secrète qui justifiait l'existence même de cet Empire au yeux de ses premiers fondateurs. Bientôt, d'immenses vaisseaux disparurent pour des galaxies, dimensions et réalités lointaines, diverses et parfois plus clémentes où d'autres états satellites, empires, républiques, dictatures totalitaires ou même corporation scientifiques, toutes liées au même plan Hismer, s'établirent. Ayant parfois à lutter contre de vieux ennemis couleur écarlate, mais ce sont là de longues histoires qui ne concernent plus cette galaxie. Plus tard, bien plus tard en fait, l'Empire de Verre ne serait plus qu'un nom dans des archives. Celles de Clairvoyance, évidemment, mais aussi celle d'une faction tentaculaire et vaste. Dans ces archives précisément, les copies papiers des dossiers traitant du sujet Verre avaient été rangées avec tendresse dans une aile spécifique. On y avait apposé la mention "Foyer".
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Cdt. A.T.L.A.S
Respect diplomatique : 869 24/08/1017 ETU 07:14 |
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Score : 8
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Tous les exarques s'y étaient trouvés. Et ce n'était pas une mince affaire d'avoir réussi à réunir tout ce beau mondes, autant d'un point de vue de formalités que leurs occupations en temps de guerre rendaient impossibles, autant d'un point de vue strictement physique. Autant de formalités stupides qui ne seront pas traitées ici. Le fait était qu'Andrew, en tant qu'exarque, était dans la salle. Une première. Il était de ces dirigeants qui, jamais, en aucune putain de diable de circonstance, ne mettaient le pied hors de leur bunker terriblement et ô combien fortifié. Mais il était là. Non pas pour l'impératrice, mais pour Alyse en elle-même. C'était une longue histoire. Dans le peloton d'exarques, il y avait aussi Harvest. La gueuse était occupée à gérer des préparatifs, mais s'était arrêtée de tapoter sur son PDA pour écouter l'impératrice faire son ultime allocution. L'exarque resta interdite, puis considéra. Après quelques instants de silence, elle fut d'ailleurs la première à prendre la parole. "Je vous suivrai comme l'aurore suit la nuit. Où que vous vous rendiez. Où que vous ne vous rendiez pas. Où que le flot des événement vous porte, ou alors où qu'il ne vous porte pas. Avec mes alliés, avec mes ennemis. Par delà l'inconnu et la terreur. Jusqu'à l'obsolescence. Jusqu'à ce que le raffinement se décline. Et malgré tout. Quoiqu'en disent, pensent et fantasment les gens, notre fidélité que vous nous reconnaissez est à la hauteur de votre sincérité et de votre bonté d'âme. Nous vous suivons car nous croyons en vous. Car, pour des êtres perdus comme moi ou comme tant d'autres, vous avez apporté tant. Vous avez cru en nous. Et qu'importe la naïveté et l'inexpérience : seul cela comptait à nos yeux. Aux miens. Alors, vous rendre la pareille n'est que dû, et gratitude. Ma lame est à votre service." L'exarque fit un clin de tête, puis paracheva sa tirade. "Je vous rejoindrai avec l'arche de Catharsis. Mais plus tard. Vous m'avez offert une nouvelle chance d'être libre, et je compte l'utiliser encore en ces lieux. Ici, en clairvoyance, les ennemis sont nombreux. Ils sont légions, et nous entourent. Nous en voyons jusqu'à l'infini. Mais il me reste un dernier combat à mener. Par delà Verre, et par delà A.T.L.A.S. Des réminiscences du passé qu'il me faut combattre. Seulement, après, je vous suivrai, impératrice." Après ces belles paroles, un autre exarque s'en empara. Andrew. "Rien de tel qu'un bon doigt dans l'cul pour bien recommencer la journée, pas vrai, Alyse ?" Il lui fit un clin d'oeil tout en se pourléchant les lèvres. Sûrement voulait-il pourlécher autre chose, mais, hey, voyons, hein, ce n'était pas du tout son genre, pas vrai ? ... PAS VRAI ? "Tadam tadam. Tous ici. Les exarques. Vous êtes tous beaux ! Alyse, comme je le disais, tu t'es merveilleusement bien entourée. J'allais même dire que "tu n'as que ce que tu mérites", puis je me suis rappelé du contexte de la présente guerre, et ai soudainement réalisé que c'était hors propos. MAIS, je dis bien : "MAIS", et notamment car Harvest m'envoie des regards plutôt tueurs, le fait est que tu disposes d'autant de loyaux serviteurs qui sont, aujourd'hui, des amis. Comme le disait mon vieux, on ne peut pas être amis avec la terre entière. Alors, il faut se trouver les siens, d'amis, puis éradiquer tout le reste à coup d'ADM. Un grand homme, mon père. Imaginez-ça, tous : un beau jour, monsieur Kachinsky échange négligemment des fuildes avec madame Kachinsky, et là, neuf mois plus tard, voila-t-il pas qu- - Andrew, vous imaginez bien que ce sont vos dernières paroles en ce lieu, n'est-ce-pas ? - Et ? Ne sont-elles pas adaptées ? Voyons, Harvest, je commençais à peine avec ma métaphore. D'ailleurs, si c'est la vision de mes parents qui dérange, Harvest, sache que la métaphore ne servait qu'à introduire la suite de mon propos. Mais bref. Si tu veux, imaginons les tiens : les voila donc qui s'échangent des fluides négligemment, et- - Yo, yo, mec, laisse mes parents en dehors de ça, ok ? - Mmh. D'accord. L'idée à retenir est que nous avons eu la chance inestimée de nous retrouver ici, au final, face à Alyse. Elle dit qu'on la voit comme une mère ou une amie, mais inutile est de préciser que de mon point de vue- - Ne termine pas cette phrase. - Oh, voyons, tout de suite. Enfin bref. Tout ceci pour dire que ma présence ici n'était ni due à l'idéologie de Verre, ni à des intérêts économiques. A.T.L.A.S est présent partout, et son spectre d'implantation est déjà plurigalactique. La fin de clairvoyance n'est que la fin d'une firme. Pas la fin d'une ère, de mon point de vue. C'est là que nos avis divergent, vous tous et moi. Nos ennemis sont abattus devant l’annihilation des mondes que nous laissons derrière nous, et de leur état. Nos ennemis sont abattus devant le nombre de leurs morts, et des notre. Pour l'impératrice, cette perte est abstraite. Cela n'en fait pas une folle, contrairement à ce qu'elle dit, mais une désintéressée. Pour moi, ces pertes ne sont que des nombres imageant de l'énergie brûlée. L'ennemi n'a pas compris qu'il n'a fait que réduire les idéaux d'Hismer à néant, pour eux. Ils n'ont pas saisi sa main. Pour ma part, nos chercheurs ayant eu les mêmes idéaux, nous avons trouvé la collaboration avec Verre... Plus qu'instructive. Cette entente a été florissante, et exaltante. Hismer nous a prouvé que des hommes du passé, des volontés, en fait, pouvaient changer les choses. Et l'ennemi ici n'est pas l'inéluctabilité du néant qui ravage les galaxies, mais l'inéluctabilité du néant qui est généré de l'esprit des dégénérés. La contre-productivité est l'ennemi. Mais cela donne naissance à bien des débats qui ne seront pas traités ici. Tout ceci pour conclure sur deux points : l'ennemi, comme nous autres, ou les mondes que nous laissons en cendre derrière nous, ne sont que d'énergie : l'énergie arrive, fluctue, se meut, évolue, et retourne à l'univers. L'énergie est quantifiable et altérable. Les mondes que nous laissons n'ont pas à altérer ta confiance Alyse, car toutes ces vies privent l'ennemi conscient d'une énergie et de possibilité d'évolutions qui lui permettraient de nuire d'avantage. Car le feu se combat par le feu, et le néant par le néant. Enfin concluerais-je : la cliodynamique seule sait ce que l'avenir nous réserve. JE sais ce que l'avenir nous réserve, notamment à moi et A.T.L.A.S : ce soir, pour moi, c'est branlette. Et pour la fondation... Disons que notre contrat de collaboration cesse ici. Nous allons arrêter les frais le temps de nous remettre de la perte de la firme de clairvoyance, et sociologiquement apprendre des erreurs ici commises. Puis, viendra le temps des sciences. De la foudre au dessus du château. Du levier abaissé et de la vie qui prend forme dans un corps. La physique magique. Qui sait. Prenez vos arches. Allez peupler. Nous autres, ici, allons prendre notre sphère de dyson, et nos systèmes natifs. La route dans l'hyperespace se promet d'être longue. Au plaisir de vous revoir, et bien prochainement." Tels fut la dernière allocution officielle que prononça Andrew en galaxie de clairvoyance, l'avant dernière ayant été quelque chose du genre "la lampe torche, le PQ aussi", adressé à une certaine Lakshmi. Andrew, quel grand homme, alors. Ces mots, prononcés par Andrew, mirent fin à l'expérience corporatiste de la fondation A.T.L.A.S en galaxie de clairvoyance. Mais la mort de cette firme n'avait jamais été qu'inéluctable : lors de son instauration même, les plus grands prévisionnistes et hyper-calculateurs de la fondation avaient su la galaxie perdue. Ils avaient néanmoins tenté le risque, car le bénéfice en valait la chandelle. Mais, pour citer une personne de grande intelligence, une question restait posée : "que pouvait-on apprendre de tout ça ?" Bien des choses, dont la première serait "on ne fait pas affaire en temps d'apocalypse, et on ne traite pas avec des dégénérés complotistes." Un point de vue honnêtement défendable, que les langues de putes diront très subjectif. A raison. La fondation A.T.L.A.S existait partout. Andrew ne connaissait pas l'âge, et un jour, on allait le revoir. C'était une certitude. Pour l'heure, les mondes de la fondation A.T.L.A.S tombèrent en décrépitude : les armements nano-décomposeurs utilisés dessus avaient fini d'achever leurs atmosphères, et les radiations solaires ainsi que les changements climatiques se chargèrent de finir d'achever les mondes dans leur période de déclin. La capitale, qui était la station-TITAN, bâtie sur sa sphère de dyson dont les coordonnées avaient été conservées secrètes, et hors-cartographie galactique, disparut avec son système limitrophe. Personne ne sut où les mondes étaient passés, mais selon toute vraisemblance, la sphère de dyson avait dû user de son énergie folle pour permettre une quelconque sorte de voyage dimensionnel fantasmagorique de mauvaise SF à un système stellaire entier, à la façon d'une hyper-arche. Pour A.T.L.A.S, ce fut tout. Mais il y avait cette femme implantée quadru-centenaire qui désirait rejoindre l'impératrice. Harvest. Un nom comme ça. Il paraît que, par le passé, elle était de ces voix qui passaient à l'assemblée pour défendre bec, ongle et âme l'impératrice. Des lointains échos spatiaux, les histoires diront qu'elle aura fini par rejoindre l'impératrice, mais... Plus tard. Elle avait apparemment fait le choix de rester un peu, seule, avec des moyens extrêmement minimaux et limités, en clairvoyance. Pour elle, la tâche à venir allait être longue. Qui sut ce que ce fut.
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Cdt. John Mac Wotek
Respect diplomatique : 863 24/08/1017 ETU 10:51 |
Score : 5
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Un conseil extra-ordinaire, qui tenait plus lieu de veillée funèbre que d'une réunion de cadre politiques. Si on lui avait dis, il y a vingt ans, qu'il aurait été assit à une telle table, il ne l'aurait jamais cru. Il fallait dire que, de tout les exarques, il était celui qui venait de loin. Il écouta le discours d'Alyse. Tout aussi triste que ces mots pouvaient être, ils restaient emplis de vérité. La galaxie, dans son ingratitude la plus totale, avait trahit son épée et son bouclier, au profit de quelques petit manipulateurs politiques, trop lâches pour les affronter eux même, ou sans le soutient d'une armée de péons noyés dans le mensonge. -Nous vous suivrons. Jusqu'à la mort.
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