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Le Royaume Divin

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Cdt. Fengtian Zhil
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10/09/1017 ETU 19:10
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Il y eut une énorme explosion.
Et cette explosion fut, pour beaucoup des historiens propagandistes et étrangers qui se penchèrent ensuite sur la guerre civile, le glas du régime de l'Empire Céleste de Kuomin-nam.
La déflagration déchira la nuit et fit s'effondrer toute une aile du Fort Clé de la province du Manshuiko, province où avait prit source l'insurrection populaire de Fengtian Zhil. L'homme était parfois surnommé le diable jaune, le masqué ou encore le démon innommable par les partisans de l'Empire. Jusque-là, cependant, personne ne s'intéressait vraiment à son cas. Pour beaucoup, son insurrection ressemblait en tout point aux nombreuses autres révoltes paysannes et ouvrières qui ébranlaient l'état Céleste depuis les derniers siècles.
Alors autant dire que la bataille du Fort Clé de la province du Manshuiko, véritable clé de voûte de l'administration régionale qui ne tenait, en somme, que grâce aux forces armées, en prit plus d'un par surprise. A commencer par les militaires en faction dans la zone.
Plus tôt dans la soirée, des émeutes monstres avaient explosées au nord du Manshuiko, dans les villes industrielles (où l'industrie n'était en fait qu'un vague souvenir alimenté par les carcasses des usines). De même, on reporta plusieurs mouvements massifs de paysans quittant les campagnes, armés de couteaux et de fusils, accompagnés de policiers locaux et se dirigeant vers la capitale provinciale (dont le titre de capitale n'était là aussi qu'un vague souvenir, le vrai pouvoir résident dans le Fort Clé). Ainsi, la majorité de la garnison du fort fut envoyées pour soutenir les troupes locales et les contingents dépêchés par les provinces frontalières, laissant un Fort Clé en sous-effectif. On peut évidemment considérer cet envoi de renfort comme une erreur tactique, à la lumière des informations que nous avons, mais il faut bien se rendre compte d'une chose : Pour les officiers, les administrateurs et même en fait le peuple, cette insurrection était tout au plus un nouveau mouvement de foule que l'on réglerait à coup de canon et qui se bornerait à attaquer, comme tout ses prédécesseurs, les centres administratifs de la capitale provinciale. Personne, ou presque plutôt presque personne, n'envisageait qu'on oserait ainsi attaquer directement une Forteresse Clé.
Car c'était là s’attaquer directement au pouvoir de l'Empereur, et si les révoltes passées s'attaquaient souvent aux administrateurs locaux, personne n'avait encore envisagé un tel acte de courage… Et de blasphème. L'Empereur était un dieu, son Empire Céleste était une église. Remettre en cause les hommes qui le gardaient, pourquoi pas. Mais directement remettre en cause l'être divin régnant sur Kuomin-nam ? De la folie.
Et folie il y eut.
Il y eut une énorme explosion.
Et tandis que les échos grave du glas impérial finissaient de geindre, et qu'une aile entière du fort s'effondrait, l'assaut débuta.
L'explosion fut suivit d'un hurlement strident, l'alarme de la forteresse. Aussitôt, les immenses tourelles qui bordaient les flancs de la structures s'activèrent pour s'orienter sur la plaine environnante et d'immenses nuées de drone de combat quittèrent l’enceinte du Fort. Sortant de toute part, armés d'équipements volés à des convois militaires, les troupes insurrectionnelles se dressèrent. Certains avaient déjà infiltrés les premières enceintes de la forteresse, d'où l'explosion, ouvrant ainsi la voie à leurs frères révoltés qui s'y immiscèrent. Un flot continu d'hommes et de femmes couvrant la terre jusqu'à l'horizon, entrant par la brèche sous un feu nourri de laser, de balles et de grenades. Bientôt, le sol fut une lac de sang où flottaient des îlots morts. La chair carbonisées volait au grès des tirs et l'air empesta le fer et l'azote. Le flot d'homme, pour sa par, continuait de progresser.
L'absence totale de stratégie et de coordination manifestée par les révolutionnaire aurait put, en d'autres conditions, mener à une défaite. Dans les faits ils allaient bien gagner, oui, car ils étaient nombreux. Ridiculement nombreux. Lorsque cent des leurs mourraient, trois cent autres entraient dans le fort. Lorsqu'un couloir se voyait bloqué par une mitrailleuse loyaliste, la barricade de cadavre formée par les premiers rangs insurgées offrait un couvert qui satisfaisait parfaitement les autres.
Ils allaient gagner, évidemment, mais ce serait une victoire pyrrhique. Ce qui pour tout dire ne gênait pas particulièrement Fengtian, leader de l'insurrection.
Une fois le fort tombé, ils seraient légions à rejoindre son mouvement, voyant que l'on pouvait défier le pouvoir de l'Empereur. Une fois le fort tombé, son insurrection deviendrait un mouvement organisé, armé, régnant sur une province.
Manshuiko allait lui offrir les moyens de ses ambitions. Les usines étaient assoupies car le pays n'était plus animé d'aucune passion. Mais lui, lui qui avait un objectif, allait tout réorganiser, tout réveiller.
Et chaque mort qui s’amassait autour des enceintes du fort, chaque cadavre qui ornait ses cours, chaque corps disloqué et noyé de sang qui engorgeait ses couloirs serait un nouveau martyr.
...
Quatre heure après la première explosion, les officiers du fort se rendirent aux forces insurgées. Cinquante pourcent d'entre-eux furent éventrés pour l'exemple, les autres condamnés pour complot contre la population impériale. On en trouva quelques-uns qui avaient en fait collaborés avec les réseaux révoltés pour faciliter leur infiltration initiale dans le fort. Ceux-là furent chargés de former d'autres officiers et d'aider à l'organisation de la masse insurrectionnelle.
Dans les jours qui suivirent, la Province Impériale du Manshuiko hérita du titre de Province Insurrectionnelle. Quant à Fengtian Zhil, il fut nommé Divin Protecteur par ses ouailles.
Maintenant, le gouvernement Céleste allait peut-être s'intéresser à son cas.
Cdt. Fengtian Zhil
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10/09/1017 ETU 20:55
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La capitale Céleste, Ky, bourdonnait comme une ruche. L'insurection de Fengtian et la chute du Manshuiko avait été comme une entaille profonde et douloureuse qui avait réveillée tout d'un coup le gouvernement engourdis de l'Empire et ses opposants les plus anciens. Soudainement, la vie minutée, sans surprise du peuple s'était couverte d'une chape étrange d'incertitude et les petits jeux d'influence qui caractérisait les régimes au bord de l'effondrement par décadence s'étaient changés en de vives oppositions. Ce que l'on murmurait fut un temps dans les couloirs du Conseil de Régence du Palais Impériale ou de l'Assemblée des Cent, où siégeaient les représentants de chaque province impériale mais où seuls cent délégués élus par ces représentants avaient le moindre pouvoir, était désormais discuté et débattu dans les instances officielles et les lieux publiques. Mais pas trop fort, ceci dit. La police impériale veillait toujours. Pourtant, la chute de la province et la défaite de l'armée locale avait sapée en profondeur les dernières attachées du pouvoir impérial. Commettre une hérésie c'était une chose. La commettre et s'en sortir vainqueur, c'était démontrer que l'empereur n'était plus divin, ou plus vraiment divin.
Bien entendu il y avait encore les fidèles et les loyalistes, ceux-là disaient simplement que cette insurrection était une épreuve : Même eux étaient conscients de l’État de l'Empire Céleste. Eux, cependant, voyaient en cette guerre civile non-pas sa fin mais bien son renouveau. Oui. L'Empire allait vaincre et muer comme un serpent, et la décadence serait comme une peau morte et délaissée.
Cette vision bien qu'encore majoritaire à cet instant ne faisant pas vraiment l'unanimité, surtout auprès de ceux qui auraient tout à gagner d'une défaite impériale. Ceux, en somme, qui se voyaient plus du côté du peuple que du gouvernement et qui, de fait, s'imaginaient aisément ressortir d'une défaite du trône Céleste grandit, plus puissant.
En un mot comme en mille, l'Assemblée des Cent.
"Cela fait des siècles que l'Assemblée gronde ! Des siècle qu'elle trahis l'empereur quotidiennement, mais en pensé uniquement.
-En pensé, comme vous dites, car ils nous craignent."
Conseil de Régence du Palais Impériale était l'instance qui gérait l'Empire depuis une petite dizaine d'année déjà. Le gouvernement central, nommé par un empereur malade et décatis. Si la décadence du régime la précédait de plusieurs siècles, il était bien plus aisé pour les autres corps dirigeants d'inculper le Conseil. L'Assemblée des cent, entre-autre, s'en donnait à cœur joie, ce qui faisait de l'Assemblée et du Conseil des ennemis tout trouvés. L'un représentant théoriquement le peuple (mais suivant plutôt les indications d'oligarques divers), l'autre obéissant à la volonté impériale (et servant à vrai dire d'instrument de contrôle aux forces armées). Ainsi, si la majorité des membres du conseil étaient des ministres ou des officiers supérieurs, on trouvait aussi quelques personnalités plus civiles, parmi lesquelles, entre-autre, le médecin et représentant de l'empereur Céleste.
"Mais si cette insurrection prend trop d'ampleur, les cent pourraient bien décider de se retourner contre-nous, n'est-ce pas ?"
-C'est déjà en train d'arriver."
Il y eut un long silence. Le médecin impérial déglutit bruyamment. L'homme qui venait de parler, Shanken Tonkin, fixa tour à tour chaque membre du conseil restreint. C'était ce qu'on pouvait appeler un héro de guerre. A l'échelle stagnante de l'empire Céleste, cela signifiait simplement qu'il s'était illustré par son fanatisme nationaliste et par ses nombreuses victoires sanglantes contre les paysans et ouvriers qui se sporadiquement contre l'autorité impériale. Depuis il était devenu général en chef des armées Célestes, et homme fort du conseil restreint. Il reprit.
"Le vénérable Conseil n'ignore pas que la maladie de l'empereur ampute l'Empire de son âme et ampute l’État de son principal atout : Le peuple comme les cent craignent nos armes, mais pensent pouvoir les vaincre. L’empereur, cependant, ils le vénèrent. Il est le ciment de son propre règne.
-Mais l'empereur ne peut pas être présent à l'Assemblée et ne peut pas rencontrer son peuple, sa santé...
-Nous savons tous pour sa santé. C'est pour cela que l'Assemblée nous échappe. Cependant, nous sommes le conseil de régence. Nous représentons l'empereur : Ils nous doivent le même respect qu'à lui. J'irai voir les cent. Nous parlerons et quand j'en aurai terminé, ils seront de notre côté ou condamnés à mort."
Il y eut un court instant de silence, puis tous acquiescèrent. Oui. L'Assemblée était supportable en temps de paix, car ses décisions étaient bénignes. Mais si d'aventure elle se mettait en tête d'influer sur les opérations militaires, ou pire, de discuter avec les dissidents...
Il faudrait la remettre à sa place.

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