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Cdt. Neru Bantu
Respect diplomatique : 38 25/10/1017 ETU 01:17 |
Score : 8
Détails
Qui se cherche une racine a le nez dans le déni. Cinquante ans avant l’ouverture aux étoiles. Les sables du Nuar, une mer de dunes s’étalant sur des centaines de milliers de kilomètres carrés. La région, inhabitable, présente néanmoins un intérêt économique majeur pour les industries pétro-gazières d’Orbis Prima. Plusieurs conflits meurtriers ont déjà éclaté pour le contrôle de cette région du monde, sans jamais voir un camp vainqueur plus de cinq ans. Au bout du compte, les nations du globe ont changé de tactique : les armées ont laissé la place aux multinationales. Les tensions subsistent dans cet équilibre précaire, mais il empêche de facto toute guerre dans les dunes : endommager le moindre forage, le moindre oléoduc est exclu, de crainte de se voir privé des ressources tant convoitées. Petroleum Mundi est un des acteurs les plus essentiels de ce semblant de paix. Détentrice de près d’un quart des gisements du désert, la compagnie a fait construire un réseau de pipelines qui alimente un continent en énergie et permet d’exporter des barils à travers le monde entier, via les trente ports qu’il dessert. Dans un paysage saturé d’exploitants, c’est grâce à une audacieuse stratégie de recherche et de sécurisation constantes de nouveaux gisements que Petroleum Mundi est parvenu à se hisser au premier plan des fournisseurs mondiaux. Quarante ans après les premiers forages et dix après sa création, l’entreprise continue d’ordonner des sondages et à ouvrir des puits à travers tout le désert. Richard Werther est le chef d’une équipe de chantier basée dans la zone qui serait, plus tard, connue sous le toponyme d’erg d’Asali. Sa mission : construire le complexe du prochain puits de pétrole de Petroleum Mundi. Vieux briscard ayant débuté sa carrière comme constructeur militaire, sous le feu des Guerres due l’Or noir, il a supervisé la construction de dizaines de sites de ce genre, tous fiables. Et il se sent en émulation avec cet environnement hostile à la vie humaine, qui met ses sens à l’épreuve par les chaleurs extrêmes, les vents déchirants et le manque de tout… et qui pourtant ne parvient pas à détruire ses édifices. À force de compétition, il a fini par connaître les sables du Nuar comme sa poche. Il se tient en haut d’une dune, consultant les données nécessaire pour coordonner ses hommes et ses machines sur un holopad. Il observe du coin de l’œil les pelleteuses creuser le sable à l’endroit des futures fondations du complexe. Le chantier ne fait que débuter, tout se passe bien… Brusquement, il voit les gars faire de grands gestes aux pelleteuses. Les machines reculent, les ouvriers s’amassent autour du trou. Un chantier ne s’arrête pas comme cela, Richard Werther sait d’instinct que quelque chose vient de se passer. Il dévale la dune, court jusqu’à l’attroupement — il est accueilli par la consternation de son équipe. Il se fait expliquer. « Rita a donné un coup de pelle et on a entendu un énorme “CLANG !” C’était pas de la roche, c’était bien métallique, et Salim a vu une plaque briller au soleil. On l’a faite dégager et… c’est incroyable. Regardez vous-même. » Alors, Richard Werther s’avance au bord du trou. Et il découvre une face de son désert qu’il ne connaissait pas. Nimbée de lumière, à moitié ensevelie sous les flots de sable, gît une navette colossale. Sur une planète fermée à l’espace.
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