Zelya était affalée sur son bureau, sa nouvelle fonction était chronophage et dénuée de l'adrénaline de son ancienne vie. Elle leva la tête, n'écoutant que d'une oreille sourde l'officier qui venait d'entrer dans la salle de commandement.

- « Mmh, ouais ouais j'ai compris j'arrive dans cinq minutes ... »

- « Euh, chef je crains que vous ne mesurez pas la situation pour le coup, c'est à dire que vous prenez les rênes de l'Empire atlarien dès maintenant. »

Zelya se redressa d'un coup, manquant de tomber à la renverse, abasourdie et sans mot, elle se contenta de fixer l'officier durant quelques instants. Elle chercha ses mots : 

- « Mais c't'une blague ouais ? 

-  Non, commandante, d'ailleurs on vous attend au Sénat. 

-  Eh t'sais quoi, qu'ils aillent se faire hein, moi j'suis pas une politicienne, merde ! Y'a plus de Tanzen, y'a plus d'Empire atlarien, j'vais pas me rattacher au passé. Va chercher mes généraux, on va virer tous les nazes qui en branlent pas une au Sénat, puis on va organiser une bonne grosse soirée et on invitera des gens cools. »

Décontenancé, l'officier haussa les épaules, après tout pour lui rien ne changerait alors une soirée il ne voyait pas d'inconvénients :

- « Chef, je vais chercher les généraux alors ? 

- Exactement Bobby ! Et puis ramène moi un flingue qui en jette, on va s'arranger avec nos amis diplomates. »

Zelya fit irruption dans la salle de débats, en plein discours d'un partisan de l'Empire qui faisait un rapport sur la disparition inexpliquée de Tanzen :

- «  … Bien évidemment nous ne devrions pas avertir la popula ... 

-  Bonsoir à tous, à toutes, c'est votre commandante adorée ! »

Zelya dégagea le politicien d'un coup de pied, et monta en tribune :

- « Comme vous le savez, notre ami Tanzen, paix à son âme, nous a délaissé. Du coup je propose, enfin non, j'informe tous ceux présents ici qu'ils peuvent soit aller le rejoindre en enfer, paix à son âme hein, soit ils montent à bord de mon croiseur amiral et on va aller aborder des vaisseaux étrangers ! »

Les hommes politiques hurlèrent outrageusement, évoquant les principes même de la loi atlarienne, traitant la commandante d'infâme traîtresse. L'un d'eux s'avança devant la tribune et jura d'enfermer la félonne.

Un coup de feu retentit et le politicien s'effondra, le silence prit place dans l'assemblée :

- « Mauuuuvaiiiise réponse, nan vraiment, elle souffla sur la bouche du canon de son fusil à pompe. Les vendus là, vous avez pas vraiment l'choix, soit vous faites connaissance avec mon flingue soit vous montez dans l'croiseur et on va bien s'amuser ! Allez quoi, sérieux soyez pas plus cons qu'vous l'êtes. »

Malgré eux, beaucoup d'hommes politiques cédèrent à la demande de Zelya et rejoignirent, sous escorte gardée, le croiseur amiral. Les réfractaires furent pendus le long du boulevard menant au Sénat. Ce dernier fut plus tard réaménagé en un grand hôtel de réception, décoré de diverses œuvres d'art glanée aux quatres coins de l'Empire en déclin.

Le soir du coup d’État, le croiseur rempli de diplomates décolla escorté par deux frégates lourdement armées. Zelya se trouvait dans l'une d'elle, elle regardait le croiseur devant elle fixement, assise sur un trône d'ébène. Un enseigne se présenta :

- « Chef, les canons sont armés, les pilotes du croiseur ont activé le pilote automatique et ont fait partir toutes les capsules de sauvetage, on les a récupéré dans l'une d'elle, il n'y a plus aucun personnel à bord.

- Ont-ils suivi les ordres ? 

- Oui madame, le croiseur se dirige vers le soleil. 

- Bien bien, au moindre mouvement d'évitement, explosez le.

- Reçu.

L'enseigne se retira et Zelya regardait froidement le croiseur rempli de diplomates rejoindre l'étoile la plus proche sans aucun moyen d'échapper à son destin. La commandante resta là, attendant que les cris de ses ennemis se fassent entendre à travers les hauts-parleurs, personne ne pourrait alors s'opposer à elle désormais.

Elle retint un rire lorsqu'elle entendit la fête débuter ...