Apocalypsis Archives > gamma2 > Galaxie 11 > Forums > Assemblée Galactique > Astore et insurrection

Astore et insurrection

Pages : 1

Cdte. Zaida Stalazar
Respect diplomatique : 117

Avatar
11/01/1018 ETU 12:34
Score : 5 Détails Prévenir Dieu
0 : orthographe insuffisante
0 : présentation bâclée
0 : hors sujet
0 : hors role play
0 : message insultant
efforts visibles : 0
message adapté : 0
message remarquable : 5
humour décapant : 0
role play intéressant : 0
Les trois moto-jets, des véhicules antigravités et monoplaces, fusaient à travers les plaines, déchirant l’épaisse brume qui si déployait et laissant dans leur sillage d’éphémères volutes de sables. Elles avaient quitté le hangar de l’avant-poste à midi pile. Il s’était depuis écoulé une dizaine de minute et elles avaient parcourues près de vingt-cinq pour cent de leur trajet total. Pour les trois soldats, c’était maintenant que la vraie patrouille commençait.
L’avant-poste se trouvait littéralement au milieu de nul-part, au centre de la grande plaine désertique du Vaujjärr. Lorsqu’on la quittait, on pouvait ainsi avancer sur plusieurs kilomètres d’espace à découvert où aucun assaillant ne se serait aventuré sous peine d’être aussitôt repéré et abattu. Une fois ces premiers kilomètres parcourus, la situation devenait plus incertaine : On approchait des limites de la plaine et du début d’un énorme massif montagneux que les locaux appelaient Tal’Drkohr : Les monts étaient ponctués d’anciennes zones minières désormais abandonnées. Les piques et les crevasses escarpées côtoyaient les mines à ciel ouvert et la région cachait de vieux réseaux souterrains qui offraient autant cachettes potentielles. Il avait bien été question de cartographier l’intégralité des mines, mais l’opération représentait un certain cout que le gouvernement colonial n’était pas disposé à payer. Tel était le paradoxe des mondes de troisième rang : Ils étaient ceux à nécessiter le plus d’opérations militaires mais ceux les moins en mesure de correctement les financer.
Les trois moto-jets s’engagèrent sur un sentier originellement destiné aux monstruosités motorisées évacuant les ressources minées vers les régions industrielles de la planète. Elles ralentir – on ne pouvait pas aller à la même vitesse ici que sur la plaine dégagée du Vaujjärr – et contournèrent les vestiges d’un vieil entrepôt où l’on stockait les foreuses du temps où les carrières étaient en activité. Le logo à moitié effacé d’une entreprise aujourd’hui disparue couvrait la moitié de la façade et deux étendards délavés pendaient d’une canalisation survolant la route pour rejoindre la paroi d’en-face. Soudainement, l’un des pilotes fit signe à ses collègues de s’arrêter et les moto-jets vinrent se ranger à couvert de caissons blindés abandonnés sur le parvis de l’entrepôt. Le pilote mit pied à terre et dégaina son fusil cinétique. Ses deux collègues ne bougèrent pas. Eux deux étaient des vétérans, ils avaient passés quelques années en poste sur cette base et allaient bientôt être mutés autre-part selon la méthode de roulement employée par l’état-major planétaire. Lui, cependant, était arrivé depuis peu et à vrai dire il n’avait pas encore bien assimilé que les patrouilles de moto-jet ne visaient pas tant à faire de la reconnaissance qu’à indiquer clairement à tout éventuel intrus que l’armée régnait encore en maîtresse sur la région. Ces dispositions étaient nécessaires sur les colonies de ce type : La population n’était pas assez conséquente pour permettre un contrôle total de la surface planétaire et il arrivait fréquemment que des contrebandiers, des brigands ou des groupes terroristes ou sectaires viennent se cacher dans les régions les plus excentrées. De plus, la relative pauvreté qui frappait certains des centres urbains pouvait pousser les plus démunis à former des groupes indépendantistes violents. Ceux-là ne duraient jamais longtemps cela-dit. Au début on signait un manifeste, on s’organisait vaguement, on faisait quelques revendications puis on posait une ou deux bombes ou on récoltait une place à un parlement local. Après ça, les gens se lassaient généralement assez vites et le mouvement disparaissait.
Ainsi, les soldats en patrouille ne s’attendaient pas à ce qu’on leur demande de faire quoi que ce soit d’autre que... Patrouiller. S’il y avait une anomalie, ils devaient bien entendu en informer la base, cependant il était totalement inhabituel de s’arrêter à un endroit pour investiguer. Ce fut à peu de chose près la remarque que fit le plus vieux des pilotes, P-612, à celui qui avait demandé à ce que la patrouille s’arrête. L’autre acquiesça lentement et répondit d’un ton calme qu’il connaissait parfaitement les usages des soldats locaux, mais qu’il avait « vu quelque-chose ». P-1412, car c’était là le matricule du jeune soldat, faisait partie de ces individus que la nature a dotée de capacités hors-normes. Dans son cas, un redoutable sens de l’observation et un temps de réaction plus rapide que la normale. Autant dire qu’on le voyait bientôt transféré dans les corps de fusiliers orbitaux, où ses talents pourrait être mis à profit dans des missions dangereuses. Le troisième pilote, celui qui n’avait encore rien dit, sembla hésiter puis dégaina son arme et descendit de son véhicule.
« Qu’est-ce que t’as vu ?
— Lorsque nous sommes passés devant l’entrepôt, les senseurs de ma moto-jet ont captés une fréquence anormale. L’ordinateur de bord ne vous a sans doute pas notifié mais je pari que vos véhicules ont captés la même chose. »
Une brève vérification eut lieu, l’historique des capteurs confirma que la fréquence avait été captée par les trois moto-jets. Ce n'était donc pas un simple bug des senseurs. P-1412 reprit.
« Si nous notifions l’Avant-poste, il y a fort à parier que ce qui génère cette fréquence sera déjà loin à l’arrivée des renforts. La fréquence ne correspondant à aucune de celles référencées il ne s’agit ni d’indépendantistes, ni de contrebandiers ni de membre du sujkul-torodner : Il est donc nécessaire que nous allions investiguer. »
Passé cette tirade, la discussion ne s’éternisa pas. Il fut communément admis par les trois soldats que leur armure et leur arsenal leurs permettraient d’éliminer sans difficulté toute menace comparable aux habituels insurgés ou contrebandiers et que si les personnes à l’originaire de la fréquence avaient été en mesure de les tuer, elles l’auraient sans doute déjà-fait : Les moto-jets n’étaient pas des véhicules très discrets. Ainsi, une brève notification résumant la situation fut envoyée à l’Avant-post, on demanda une autorisation de procéder à une fouille de l’entrepôt et l’on procéda.
Les portes de l’entrepôt refusant de s’ouvrir, P-612 fut obligé d’utiliser le rayon de son pistolet laser pour faire fondre les gonds. Les deux autres soldats attrapèrent le panneau métallique et le posèrent doucement au sol pour éviter que le bruit n’alerte d’hypothétiques ennemis. A l’intérieur de l’entrepôt, tout n’était que rouille et poussière. Le bâtiment était occupé par une salle unique haute d’une dizaine de mètre et suffisamment large pour accueillir les innombrables carcasses de vieux véhicules miniers. Des passerelles tordues permettaient de grimper du sol, qui était couvert de sable, jusqu’à des capsules suspendues où se trouvaient des bureaux et des salles de contrôle. Ce fut la première direction que prirent les trois soldats. A priori, les lieux étaient vide de toute vie : L’épaisse couche de poussière qui couvrait le sol des passerelles semblait indiquer que personne ne les avait foulé depuis un long moment. Cela ne découragea pas les trois hommes qui fouillèrent chaque capsule une par une. Celles-là étaient vide. Lorsque les lieux avaient été abandonnés, on avait uniquement laissé le matériel hors d’âge ou trop vieux pour être transporté. En d’autres termes il ne restait que des meubles, ainsi qu’une plante en pot synthétique laissée là pour des raisons mystérieuses. Cette première fouille permit de déterminer que le complexe n’était pas alimenté en énergie, comme on peut s’y l’attendre de la part de complexes de ce type. Cependant les contrebandiers aimaient réactiver les bâtiments qu’ils investissaient, ne serait-ce que pour y brancher leur matériel. De toute façon ces vieilles usines s’alimentaient sur des centrales souterraines exploitant la chaleur du noyau planétaire. Ces centrales étaient indétectables depuis l’extérieur et capables de fonctionner pour encore des siècles et des siècles. Il n'y avait donc aucun risque d'être repéré pour un intrus les rebranchant.
Lorsqu’ils eurent terminé de fouiller l’étage, les trois soldats revinrent au rez-de-chaussée et continuèrent leur fouille jusqu’à enfin tomber sur ce qu’ils cherchaient : Une entrée vers les sous-sols. Ils s’y engagèrent, fusils en main, vision infrarouge activée.
Le sous-sol était un ancien espace de vie destiné aux employés. On y trouvait ainsi une cafétéria, des toilettes et une quantité impressionnante de machine à café dont la majorité étaient ornées de vieux papiers jaunis indiquant au lecteur qu’à priori, il y avait un problème récurrent de pénurie de gobelet avant la fermeture des lieux. Les soldats investiguèrent les lieux avec méthode, insensibles à l'obscurité ambiante, jusqu’à déboucher sur une ultime pièce, un petit salon sans grand intérêt si on exceptait que son sol avait été éventré, manifestement par une petite foreuse, et que les longs bras articulés et inertes mains palmés de panneaux solaires s'en échappaient. Les longs membres articulés appartenaient à un drone industriel moderne et presque neuf. Il avait sans doute tenté de remonter à la surface en urgence pour réalimenter ses batteries, un quelconque incident l’avait retardé et il s’était retrouvé coincé ici, dans un espace privé de toute lumière depuis bien des années.
Les soldats restèrent silencieux, mesurant pleinement l’implication de la présence d’une telle machine en ces lieux. Quelqu’un était en train de cartographier les mines.

Pages : 1