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Cdt. Kasparov
Respect diplomatique : 134 ![]() 25/05/1018 ETU 06:12 ![]() ![]() |
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Détails
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Nil Deegaard était le chef des armées du royaume de Kasparov. Cet homme de 47 ans était le général le plus craint et respecté de toute l’armée du royaume. Militaire depuis son plus jeune âge, il était le bras armé du roi Kasparov depuis de nombreuses années. C’était un homme imposant au visage carré, marqué de quelques balafres de guerre, que même les technologies scientifiques n’avaient pu enlever. C’était un homme dur avec ses troupes et sans pitié envers les ennemis du royaume, prêt à absolument tout pour défendre le roi et les membres de l’état-major, ce qui lui avait valu le surnom de « Chien du roi. » dans son dos bien sûr, car personne n’avait jamais osé lui dire en face. Il pénétra dans la salle du trône, où la reine avait convoqué une réunion de l’état-major au complet. Tous les autres étaient déjà arrivés quand Deegaard entra dans la pièce. Fûu était dans son coin comme à son habitude. Perchée sur un trapèze dans un recoin de la pièce, regardant par la fenêtre tel un oiseau en cage. La reine Vasilissa et Gladys se tenaient tous deux debout, chacun d’un côté du trône sur lequel était assis le roi. Deegaard s’approcha face à son excellence et comme le veut le protocole, plaça son poing fermé sur son armure et s’agenouilla pour saluer. « Mon roi. » Puis en se relevant, car là aussi le protocole l’y obligeait, acquiesça vers la reine sur un ton nettement plus méprisant. « Ma reine…. » Le roi commença à vouloir formuler une réponse mais il ne fût pas le plus prompt à parler et la reine lui intercepta la parole. « Deegaard. Savez-vous pourquoi nous vous avons convoqué ici ? » Elle lui avait retourné son ton méprisant. Ces deux-là ne s’aimaient pas et ce n’était vraiment un secret pour personne. Bien que Deegaard lui ait trouvé quelques qualités au fil du temps – elle avait fait passer plusieurs décrets lui permettant de plus sévèrement réprimander les lâches et les tires-au-flancs au sein de l’armée- Il ne cessait de s’exaspérer de son influence toujours grandissante sur les décisions du royaume et ne se privait pas d'en parler ouvertement. Deegaard avait autrefois combattu aux côtés du roi dans de nombreuses batailles et force était de constater que le roi aujourd’hui était vieux et n’était plus le même qu’avant l’accession de Vasilissa au titre de reine. Il semblait considérablement délaisser les affaires du royaume pour les déléguer à la reine, tandis que lui s’affairait à multiplier les parties d’échecs et autres jeux du genre que Deegaard jugeait comme des distractions vides de sens et une perte de temps considérable. Et cela, il le blâmait apparemment sur la reine. De son côté, nul ne savait trop ce qu’elle reprochait à Deegaard, mais bon… elle n’aimait pas grand monde alors ce n’était pas vraiment une surprise. Certains membres de la cour supposaient que leur haine mutuelle venait de leur amour et loyauté pour le roi, et que derrière cet antagonisme se cachait une rivalité profonde quand à savoir lequel des deux était le plus dévoué, le plus loyal. Deegaar n’ayant pas répondu comme pour la défier, La reine Vasilissa réitéra sa question d’un ton encore plus cinglant. « Savez-vous pourquoi nous vous avons convoqué ici ? » S’il avait pu cracher par terre en réponse, il l’aurait fait. Mais le protocole l’obligea à répondre. « J’ai une vague idée oui… » « Il y a de ça plusieurs cycles, notre colonie K.27.19.1.4 à été envahie par des brigands. En tant que général des armées du royaume, vous êtes aussi en charge de la sécurité de nos territoires. Comment expliquez-vous cela ? - Hum… Nous avions sous-estimé les flottes ennemies en présence. Néanmoins, la planète a été récupérée et l’ennemi à perdu plus de 70 000 frégates sur nos bunkers quand nos pertes totales s’élèvent à un seul homme. Nous avons fait ce que nous avons pu compte tenu des moyens que nous avions sur le moment. » Un brin de folie sembla passer dans les yeux de la reine. « Vous avez sous-estimé les forces ennemies ? Est-ce la votre seule excuse à cette pitoyable, lamentable, défaite ? » Le mot avait été lâché. Deegaard ne répondit rien, n’ayant rien de supplémentaire à dire pour sa défense. « Car votre incompétence ne s’arrête pas là en fait. A l’heure de l’invasion, vous n’aviez encore dépêché sur place aucune troupe capable de reprendre la planète immédiatement. Vous avez dû demander un déplacement long et coûteux. Et afin de s’assurer que personne ne s’empare de cette planète des mains des brigands, nous avons dû solliciter l’intervention d’une civilisation voisine. Et nous avons eu raison, car les vautours rôdent…. Vous rendez-vous compte du message que nous avons ainsi envoyé au reste de la galaxie ? Celui d’un peuple faible. Incapable de protéger et de reprendre ses territoires. Voila qu’ils vont bientôt penser que notre âge d’or est fini, que notre civilisation est sur le déclin. Que nous sommes faibles… Deegard. Vous rendez-vous compte de ce que vous avez fait ?? Pour une des rares fois, la colère était vraiment perceptible dans sa voix. Si le roi ne s’était pas interposé, je vous aurais fait pendre sur la place publique… - Quoi ? Sale… « Moi j’avais proposé en direct live dans mon émission ! » Beugla Fûu depuis son perchoir, toute heureuse. La tension montait dans la pièce et commençait à se faire sentir. Deegaard et la reine semblaient sur le point d’exploser et de se bondir dessus. Fûu s’agitait de son côté en se balançant sur son trapèze, un sourire malsain au coin des lèvres, comme attendant que tout se mette à brûler. C’est le moment que choisi le roi pour se mettre enfin à parler. « Ho, ho, ho… Voyons… ce n’est pas la peine de s’énerver pour si peu… - Sire… - C’est une micro-bévue. Une petite tâche sur le drap blanc de notre gloire. Mais tout s’est bien fini… non ? Nous en sortirons plus forts. Et je suis sûr que Deegaard fera encore plus attention à l’avenir… pas vrai ? Deegaard acquiesça puis le roi tourna la tête vers la reine Vasilissa. « Ma chère… Qu’avions nous alors prévu pour « réparer » cette erreur ? » La reine semblait soudain avoir repris de sa constance et de sa sérénité. D’une voix plus calme, elle énonça : Général Deegaard… En réparation de votre erreur, il a été décidé que vous organiserez conjointement avec Gladys, un grand défilé militaire… Celui-ci sera retransmis dans tout le royaume, et nous inviterons aussi des officiels d’autres civilisations à venir assister à la parade, afin de ré-affirmer notre puissance militaire aux yeux de tous. Sortez vos meilleurs vaisseaux et informez vos hommes de l’importance de ce défilé. Je ne veux pas un seul accrochage, ou cette fois, votre tête sautera soyez-en sûr… - Majesté… Je ne crois pas qu’un défilé soit la réponse appropriée. Donnez l’ordre et nous battrons campagne à travers toute la galaxie pour éradiquer les brigands, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul. Cela sera une preuve de notre… - Général ! Dois-je comprendre que vous discutez un ordre du roi lui-même ? » La sérénité n’avait duré qu’un instant. Le roi regarda Deegaard en haussant les sourcils « Elle marque un point… » Deegaard resta silencieux quelques secondes, cherchant dans sa tête une bonne excuse pour se tirer d’affaire. Il aurait préféré mourir au combat tué par un paysan avec sa fourche que de devoir passer du temps à organiser une réception officielle, fut-elle militaire. C'était le genre d’évènements qu’il exécrait et dont la simple pensée lui donnait envie de vomir. Son regard croisa alors celui de la reine, qui bien qu’il ne laissait rien transparaître, avait une lueur dans le regard, que Deegaard reconnut immédiatement comme de la satisfaction. Au fond, c’était sans doute là que la reine voulait l’amener depuis le début, une vengeance meilleure que la potence. Cette femme savait décidément toujours arriver à ses fins pensa-t-il. Avant qu’il ait pu répondre quoi que ce soit, il remarqua alors Fûu qui était descendu de son perchoir et s’était rapproché tout près de lui. Elle s’était affublée d’un masque en plastique composé de fausses lunettes, d’un faux nez et de dents en pagaille qui la faisait parler bizarrement, comme si elle portait un trop gros appareil dentaire. « Allezch’ Ch’teu plait Nil ! Ch’teu plait, Ch’teu plait, Ch’teu plait, Ch’teu plait ! Elle se mit alors à tourner en rond tout autour du général, d’un pas très rapide, tout en triturant machinalement son tee-shirt dans tous les sens. Ch’teu plait, Ch’teu plait, Ch’teu plait, Ch’teu plait, Ch’teu plait ! Nil ! Nil ! Nil ! Nil ! Nil ! Nil ! Nil ! Allez… Pleazch… Comme ch’a, y aura une réch’eption ! Moi ch’e vais pouvoir mech’ttre une belle robe… Ch’e ch’erais toute ch’olie ! Et tout ! Et puich’ après, ch’e pourrais ch’anter une ch’anch’on : ♪ Lalala ! Ta ta ta ! La la la ! ♪ Ch’e ch’era trop bien ! Dis oui nil ! Dis oui ! Hein ? Tu dis oui ? Ch’teu plaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit… » Finit-elle s’arrêtant la tête collé contre celle de Deegaard, son faux nez pressant contre la joue de celui-ci. Le général était en train de lever son poing serré pour aller l’écraser sur la tête de Fûu quand il réalisa que ça ne servait plus à rien de lutter. La roi semblait absorbé dans ses pensées, et commençait à fermer les yeux lentement. La reine était elle déjà passé à autre chose depuis longtemps, les yeux rivés sur son appareil à com-x. Quand à Gladys, il était déjà en train de dresser une liste des personnalités à inviter pour la grande parade. Comprenant que personne n’attendait vraiment son approbation. Il s’agenouilla de nouveau devant le roi. « Il en sera fait selon vos désirs sire… » Puis il se releva et sortit de la pièce, suivit par fûu qui sautait d’excitation et poussait des cris de joie.
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