Au commencement était le Verbe

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Cdt. Pawn Respect diplomatique : 69 13/07/1018 ETU 01:13

Message édité - Score : 3 Détails 0 : orthographe insuffisante 0 : présentation bâclée 0 : hors sujet 0 : hors role play 0 : message insultant efforts visibles : 0 message adapté : 0 message remarquable : 2 humour décapant : 0 role play intéressant : 1 Au commencement était le Verbe. Mais de quel commencement parlons-nous ici ? Car il en existe beaucoup et tous racontent une histoire différente. Celui qui nous intéresse en ce moment est le commencement de la civilisation. Ainsi, au commencement était le Verbe. Grâce au verbe, les êtres conscients ont réussi à appréhender le monde, tâche nécessaire afin de le plier à sa volonté et de le modifier pour améliorer ses conditions d’existence. Les peuples commencèrent à se former, les villes naquirent et la technique émergea. Mais le monde restait bien trop complexe pour être compris dans toute sa subtilité, les peuples se mirent donc à raconter des Histoires afin d’en extraire son essence. Au commencement était le Verbe, De lui naquirent les Histoires. Les différents peuples de l’Univers utilisèrent tous les Histoires afin de se construire un destin, une volonté commune. Elles leurs permirent de donner un sens à ce monde qui en manquait tant, elles les rassurèrent tout en leur donnant des occasions de rêver à un monde qui pourrait être meilleur. Leur fonction de simplification du réel confectionna les briques essentielles à l’élaboration de techniques et pensées de plus en plus complexes. Mais les Histoires plurent tellement qu’elles furent reprises par les pouvoirs politiques. Les discours dominants décidèrent pour le peuple des bonnes et mauvaises Histoires, de celles à raconter et celles à honnir. Ils se mirent à les mettre en scène afin de modifier l’image que les gens avaient du monde réel. Les Histoires se muèrent donc en Spectacle. Au commencement était le Verbe, De lui naquirent les Histoires, Qui se muèrent en Spectacle. Le Spectacle fut utilisé pour travestir la réalité. Il fut tellement efficace dans cette entreprise qu’il devint modèle de société. On ne vivait plus que pour lui, on le demandait en permanence, on le fournissait en permanence. Le Spectacle pouvait donc à la fois masquer la réalité et en faire émerger une nouvelle dans les consciences, une qui rendait légitimes les pouvoirs en place. Mais le Spectacle appelle toujours plus de Spectacle. La ferveur pour en obtenir fut telle que les gens commencèrent à trouver la réalité ennuyante, fade et inutile. Les décideurs ne furent pas épargné, d’arme il se mua en malédiction pour eux. Ils ne vivaient plus que pour lui et se mirent à s’ennuyer sans lui, ils n’en étaient jamais rassasiés et délaissèrent la gestion de la politique pour leur propre amusement personnel. Ils se construisirent des Histoires qu’ils mirent ensuite en scène pour mieux s’aimer, mieux s’accepter, mieux s’imposer. Les peuples comprirent cela, ils tentèrent bien de réagir mais il était trop tard. Le Spectacle les avait tant gagnés qu’ils ne réussirent pas à s’en extraire et furent emportés avec lui dans la lente disparition de la vérité. Or, la vérité est chose essentielle à toute analyse critique du monde. Sans elle, la Pensée ne vaut rien et on ne peut plus la faire émerger correctement. Ainsi mourut la Pensée. Au commencement était le Verbe, De lui naquirent les Histoires, Qui se muèrent en Spectacle, Et ainsi mourut la Pensée

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