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Cdte. Alyssia
Respect diplomatique : 85 26/02/1019 ETU 20:24 |
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Score : 8
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Quand la décision du Consiglio fut connue des médias, il ne fallu que quelques jours avant que la nouvelle ne se répande dans chaque ville, chaque rue et chaque maison de la république de Novare. L'économie chancela alors que les plus influents patrizis de la république engageaient des moyens colossaux pour profiter au mieux de cette union à venir. Le peuple quant à lui, fidèle à sa nature, alimenta les commérages les plus farfelus. Tel canard annonça que le président Lee avait la goutte et ne pouvait pas quitter sa chaise à porteurs! Telle autre feuille de chou alla jusqu'à dire que les patrizis avaient pris cette décision pour des raisons d'intérêts et de profits. Un journal à potins bien connu osa même avancer que ce mariage avait été précipité pour cacher une grossesse honteuse de la princesse. Et enfin, un autre avança la ridicule théorie selon laquelle cette tradition de mariage royale était une coutume désuète et barbare visant à maintenir le statu quo, à enrichir les riches et à reproduire les élites. Mais toutes ces rumeurs absurdes prirent un bon coup de plomb dans l'aile lorsque les patrizis firent savoir que chaque famille novarienne recevrait en l'honneur du mariage, un cadeau de l'état en fonction de son patriotisme et de son soutien à ce grand événement. À partir de ce moment, la grande majorité de la population s'entendit pour dire que les traditions étaient importantes et devaient être maintenues! Malgré l'effervescence et le caractère fantasque des novariens, tous les échelons du gouvernement travaillèrent dès lors de concert pour préparer ce grand événement. On organisa un grand nettoyage de la capitale puis on décora les rues de banderoles aux couleurs vives et de drapeaux aux armes des Van Cleef et des Visconti. Les parterres de fleurs de la ville furent garnis jusqu'à l'excès et entretenus avec soin. Les codes vestimentaires furent respectés avec une ardeur nouvelle et dès lors, on ne vit plus aucun homme sortir de chez lui sans la cocarde républicaine, aucune femme aller au marché sans chapeau et aucun bambini aller jouer sur les grands quais sans être proprement vêtu de soie blanche aux armes de sa famille. Et alors que les préparatifs allaient bon train, seule, entourée de quelques dames de compagnie de la plus grande noblesse, Alyssia Visconti attendait le jour à venir avec grâce et réserve. Lors d'un dîner organisé par l'archiduc Sebastiano Panini, son épouse l'archiduchesse s'était enquise auprès de la princesse du caractère de son futur époux. La princesse Alyssia, dit-on, avait alors souri et s'était contentée de répondre << Je m'en remets pleinement au Consiglio et à Dieu de m'avoir graciée d'un époux vertueux qu'il me tarde de rencontrer. >> Puis, le jour tant attendu arriva enfin. Les Van Cleef avaient informés le gouvernement de leur arrivée prochaine et tout fut arrangé en conséquence. L'avant-midi touchait à sa fin et le soleil de Novare jetait ses bienfaits sur la ville-capitale dont les murs de pierre blanche et les toitures de tuiles rouges se découpaient en milliers de petits palais privés, symboles d'une société hiérarchisée et clanique. Pas un nuage n'obscurcissait le ciel et une douce brise suivant le grand fleuve sur lequel la ville était bâtie de part et d'autre faisait voler banderoles et drapeaux. Sur la grande Piaza où les vaisseaux diplomatiques avaient coutume d’atterrir, les principaux membres du Consiglio s'étaient assemblés afin d'accueillir en grande pompe le président Van Cleef qui devait arriver sous peu. Au centre du dispositif diplomatique, à l'une des extrémités de l'allée d'honneur étaient présents l'archiduc Niccolò Beneventi, premier patrizi du Consiglio, Sebastiano Panini, l'un des plus riches marchand de la république et enfin Francesco Andinolfi, le plus jeune des trois, qui avait été chargé de représenter la république auprès du président Lee, maîtrisant mieux la langue commune que ses pairs. Quelques centaines de personnes étaient présentes, notamment de nombreux soldats de la guardia imperiale, véritable armée privée des riches marchands novariens, chargée officiellement de protéger le gouvernement et la famille impériale, mais dans les faits, aux ordres des plus riches patrizis de la république. Lee Van Cleef avait émit à quelques reprises le désir manifeste et quelque peu étrange aux yeux des novariens de rencontrer sa future épouse avant le mariage. Les patrizis avaient finalement cédés à cette demande un peu extravagante et conviés cette dernière à cet accueil officiel. Elle était donc présente à leur côté, accompagnée de quelques suivantes, ne cédant en taille à aucun des hommes présents du haut de ses 183 centimètres, hors talons. Alyssia Visconti Cette dernière, favorable et reconnaissante de cette union, bien évidemment, réussissait néanmoins à cacher son enthousiasme derrière une humilité tout à son honneur. Les minutes passèrent sous le brouhaha général, beaucoup scrutant le ciel en voulant être le premier ou la première à apercevoir le vaisseau du commandant Van Cleef. Quant-à eux pour la plupart, les patrizis discutaient en petits groupes, sachant que son arrivée leur serait signifiée à l'avance par le boum supersonique de l'entrée dans l'atmosphère du ou des vaisseaux du fameux dirigeant, président de Crépuscule et futur prince consort de Novare...
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Cdte. Azure
Respect diplomatique : 106 26/02/1019 ETU 23:29 |
Score : 6
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Quelque part, plusieurs cycles auparavant, il y eu un remous. Le cours des contrebandes, qui étaient sous une régulation quasi absolue de la république de Novare depuis de nombreux cycles, eurent un sursaut. Une variation infime, qui n'intéressa pas grand monde... et ceux qui s'y intéressèrent étaient déjà qualifiés de marginaux, au mieux, depuis longtemps. Puis la cérémonie approcha. Les spéculations autour des négociations avaient vu basculer des fortunes ancestrales, mais cela ne fut rien comparés aux chamboulements entamés suite au choix du consiglio. Pendant ce temps, quelques mouvements de VME passèrent totalement inaperçus. Ceux qui auraient pu s'y intéresser , par curiosité maladie ou dégénérescence spéculatoire, avaient été enfermés pour leur propre bien. Et pour l'hygiène. Et ce fut le grand jour. Autour de Novare, la sécurité était au maximum. Pourtant, à force de persévérance, de contrôle en contrôles, des VME continuaient à avancer. Leur cargaison, si on convient de se forcer à utiliser le terme, était transvasée rapidement vers des vaisseaux Novarien, pour ne prendre aucun risque. Selon le planning, les colis devaient arriver à l'avance...au plus tard, la nuit précédant la cérémonie. Evidemment, le premier colis arriva des heures en retard. A des kilomètres de sa destination, pour d'implacables raisons de sécurité. Entre leur point d'arrivée et leur destination réelle, les rues étaient désertes, si ce n'est autour des écrans géants qui retransmettaient les images de la Piaza. Des millions de murmures échangés se mêlaient, pour former un brouhaha assourdissant à l'échelle d'une ville entière. Le colis franchit les derniers guichets de contrôle, et les derniers formulaires furent remplis. Un second colis était en train d’être examiné, avec tout autant de respectable minutie. D'autres VME , cinq, peut être déjà dix, étaient en train de se poser pour déposer leur maigre chargement. Le colis sourit, poussa un petit soupir, rangea délicatement une mèche de ses longs cheveux bruns, et se mit en marche d'un pas pressé vers la piaza. Elle serait fermement son poing serré dans sa poche, autour de sa minuscule mais précieuse cargaison.
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Cdte. Alyssia
Respect diplomatique : 85 05/03/1019 ETU 23:25 |
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Score : 6
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La navette approchait en se découpant sur le ciel azure de la planète, ses moteurs laissant derrière elle deux légères traînées blanches. Elle était escortée par deux chasseurs d'élite novariens. Lorsque la navette arriva en vue de la Piaza où le Consiglio novarien, les membres les plus influents de la république et la princesse Alyssia l'attendait, elle ralentit et adopta une manœuvre d'approche alors que ses escorteurs s'éloignaient, décrivant de grands cercles autour de la place. L'archiduc Beneventi s'assura de vue que tout était en ordre en échangeant quelques regards appuyés à ses collègues, notamment l'archiduc Panini qui affichait une mine un peu renfrognée. Il est vrai qu'ils avaient presque attendu... Pour des hommes aussi fiers que les patrizis du Consiglio novarien, cela disait tout. Néanmoins le président Lee arrivait, sa navette atterrissant au même instant un peu plus loin à l'autre bout du tapis rouge déroulé à son intention. À l'écart, ne perdant rien de la scène, pâle et fébrile, la princesse ne disait pas un mot, ignorant tous les yeux qui allaient et venaient vers elle. Enfin la navette s'immobilisa, ses moteurs s'éteignirent et les portes coulissantes dorées laissèrent place au clan Van Cleef qui put fouler le sol novarien pour la première fois. La guardia imperiale se mit au garde-à-vous de part et d'autres du tapis rouge et tous retinrent leur souffle. Au centre du dispositif novarien, l'archiduc Andinolfi se préparant à servir d'interprète et de porte-parole...
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Cdt. Wyl Thirsk
Respect diplomatique : 166 06/03/1019 ETU 11:26 |
Score : 5
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Au milieu de la délégation novarienne, une jeune femme et un homme un peu plus âgés, déguisés pour l'occasion en notables novariens se tenaient là à épier le moindre mouvement. De partout, des membres de leur commando se trouvaient positionnés. Hernst Humel, capitaine du commando, avait été surpris lorsque le stathouder lui avait demandé de protéger les deux commandants protagonistes du mariage. Apparemment, une tentative pourrait être réalisés sur Novare, et le stathouder souhaitait ne pas envenimer des situations déjà délicates. Lorsque le vaisseau arriva à proximité du tapis rouge, son oreillette interne, totalement invisible, vibra et il entendit l'un de ses sous-officiers "Navette en phase d'atterrissage, rien à signaler". Hernst Humel rappela par signal intra-neuronal de se tenir prêt à toute éventualité. Aussitôt, ses sens entrèrent en éveil, et une certaine excitation monta en lui ce qui lui provoqua un petit sourire. Voilà pour quoi il était fait, des missions périlleuses, et apparemment totalement hors de contrôle...apparemment.
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Cdt. Lee
Respect diplomatique : 594 07/03/1019 ETU 23:19 |
Score : 5
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Dans un bruit doux et feutré, la confortable navette qui transportait la délégation Sentinelle s'immobilisa. Les portes dorées coulissèrent et tous purent descendre. Au moment même où Lee foula le sol, il commença à sentir la pression monter d'un cran. Il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait, avançant à l'aveugle dans une histoire qu'il ne maîtrisait pas, se conformant tant bien que mal à des codes qui lui étaient inconnus. La princesse Alyssia semblait aimée de son peuple, et il le savait la plupart - pour ne pas dire tout- le peuple Novarien l'observait en cet instant, décryptant et analysant surement les réactions de celui qui allait marier leur dirigeante. Lentement, son pied droit se décolla du sol, tandis que son corps basculait doucement vers l'avant, déplaçant ainsi son centre de gravité jusqu’à une limite instable. A l'instant même la projection orthogonale de ce même centre de gravité sorti de son polygone de sustentation, la jambe venait de finir son mouvement avant et son pied pu se poser au sol, rattrapant un équilibre qui précairement viendrait à nouveau à s'égarer, tandis que ce serait au tour du pied gauche d'effectuer la démarche. En bref, Lee marchait, un pas à prêt l'autre, vers un nouveau moment de sa vie... N'empêche aussi - n'en déplaise aux colporteurs de rumeurs - que Lee marchait par lui-même sur le tapis rouge qui avait été déroulé: point de chaise à porteurs donc pour le dirigeant Lee, et point de goutte ou d'étrange maladie comme les mauvaises langues l'avaient prédit. La ville-capitale arborait ses murs de pierre blanche et ses toitures de tuiles rouges: une architecture bien différente de sa ville d'origine, mais qu'il avait déjà vu tout de même sur d'autres planètes. Le monde était aujourd'hui tellement multiple et galaxisé que dans sa propre civilisation, on ne comptait plus le nombre des peuples, des styles et croyances. Lee se surprit à observer autour de lui ce monde auquel il serait bientôt lié, et il le trouva beau. Evidemment, il ne se trouvait pas ici dans les endroits les plus infâmes, mais au moins cela était bon de voir que les Novariens avaient du goût. Le tapis rouge s'allongeait sur plusieurs dizaines de mètres, bordé de part et d'autres de soldats de la guardia imperiale. Ils portaient une sorte d'armure de parade, mais comment décrire une telle armure ? Elle semblait faite d'or, scellée de rivet de pierres et cousues de fil d'or : faisant danser les rayons du soleil dans une parade éblouissante. Une armure assurément pas fait pour se battre se dit Lee, ce n'est pas un peuple de guerrier, mais ils ont visiblement un sacré sens des affaires ! Car disons-le, il n'avait encore point vu de telles richesses. Le ciel était d'un bleu profond, des oiseaux traversaient de-ci de-là tandis que des pétales de fleurs, lancées par des enfants chahutant, virevoltaient dans le ciel. L'une d'elle vint se poser sur le rebord de col de sa chemise. C'était un pétale de Rosaceae Papa Meilland d'un rouge intense. Tandis qu'il continuait d'avancer, Lee remarqua la taille des soldats qui l'encadraient. Ils étaient grands. 1m90, peut-être 2m semblait être la norme ici. Pourvu qu'elle soit plus petite que moi supplia Lee en son for intérieur. Du haut de son mètre soixante-quinze, il espérait la dépasser ne serait-ce qu'un peu. Mais il avait l'impression que les gens ici semblaient tous gra... Son attention fut distraite par un chant qui provenait du bâtiment vers lequel il se dirigeait. Une voix... incroyable, moderne et ancienne à la fois, faisant monter les notes aux cieux avec une puissance déconcertante. Lee arriva aux pieds de l'escalier de marbre blanc: le bord de la grande piaza finissait au pied d'une cathédrale immense. La Santa Marià di Novaria ainsi qu'elle était nommée était certainement l'un des bâtiments les plus extraordinaire qui lui avait été donné de voir. Et la voix venait de l'intérieur. Lee monta les marches, une à une, avec en apparence au moins la démarche assurée de l'homme qui sait. En haut des quelques marches, sur le parvis, l’attendaient l’archiduc Niccolò Beneventi, premier patrizi du Consiglio et qui avait organisé ce mariage, Sebastiano Panini, l'un des plus riches marchands de la république, et Francesco Andinolfi qui avait été choisi par le Consiglio novarien pour être son contact. A l'intérieur de la cathédrale, il distinguait un monde incroyable, probablement issu de la haute du peuple Novarien. Les représentants des peuples Sentinels étaient en train de prendre place dans l'allée qui leur avait été réservé. Une navette les avait surement transportés plus rapidement vers une entrée déportée. Il y avait des personnalités importantes, ambassadeurs et ambassadrices des peuples fédérés dirigés par Lee, mais également des membres du peuple, des hommes et des femmes de Dorahn sa planète d'origine, des travailleurs ayant souhaité effectuer le déplacement et qui avaient été pris en charge par le gouvernement. Lee, aujourd'hui privilégié tenait à se rappeler là d'où il venait et où étaient ses racines et ses valeurs. Lee se tourna d'abord vers Niccolò Beneventi et tenta maladroitement quelques mots Novariens qu'il espérait avoir correctement appris en phonétique: Sono Lee Van Cleef, leader del popolo Sentinel. Sono consapevole dell'onore di sposare la principessa Alessia Visconti e sperare di stabilire relazioni degne della grandezza dei nostri due popoli. Puis à l'intention d'Andinolfi C'est un honneur pour moi de me conformer à vos traditions. Et alors qu'il disait ses paroles, ses yeux étaient déjà portés sur la princesse qui l'attendait là, en retrait, avec toutes les réserves que sa situation lui imposait. Sa robe était incroyablement riche et magnifique et surtout... ses yeux, d'un bleu profond, semblaient hésiter tantôt entre la force de caractère de soutenir son regard, et la pudeur de la bienséance dans laquelle son rôle semblait l'enfermer. C'était la première chose qui frappa Lee : ses yeux, puis la finesse de ses traits, puis enfin Oh mon dieu... mais elle est plus grande que moi... ! Lee la fixa droit dans les yeux, prolongeant inutilement le silence de quelques secondes, juste assez pour que cela reste poli sans être malaisant. Il avait ce jeu avec son frère lorsqu'il était gosse de chercher à se comprendre comme par télépathie. Plus tard, lors de la grande guerre, ils avaient été envoyés au combat dans le même bataillon, et avaient encore développé un peu plus cette communication non verbale. C'est ce qu'il essayait avec elle, pensant très fort Ça va ? C'est moi Lee... Voilà... Juste moi. Ça va toi ? Pas trop stressé ? Le message devait au moins avoir été perçu par son frère qui se pencha discrètement vers Francesco Andinolfi et lui murmura: Il va falloir l'aider un peu le pauvre. Je crois qu'il n'a aucune idée de vos traditions ni de quoi dire ou faire. Si vous pouviez le guider un peu... Histoire de pas faire de boulette diplomatique, ce serait top.
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Cdte. Alyssia
Respect diplomatique : 85 09/03/1019 ETU 01:09 |
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Score : 4
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Sur le parvis de la grande cathédrale, les représentants des deux plus puissants peuples de la galaxie se rencontrèrent pour la première fois. Les patrizis novariens, exubérants et flamboyants de nature furent peu impressionnés par leurs homologues de la civilisation Sentinel. Mais le fossé culturel s'étendant entre deux peuples aussi différents suffit à les tempérer dans leur superbe et l'archiduc Andinolfi, rompu à la diplomatie, ne s'y laissa pas prendre. La princesse Alyssia quant-à-elle vivait un moment par moins plaisant. La tension permanente avec laquelle elle avait vécue ces dernières semaines n'avait jamais été plus forte que maintenant qu'elle se retrouvait à quelques pas de l'homme que les patrizis lui avait désignée comme son futur époux. Celui à qui sa vie serait liée, jusqu'au bout. Lee Van Cleef était beau... Elle l'avait déjà vu à l'assemblée mais les hologrammes ne rendent jamais grâce à la chair. Il avait les cheveux foncés comme beaucoup de novariens et le teint clair. Un peu plus vieux qu'elle. Dans ses yeux, elle sembla discerner une grande expérience. Ou peut-être était-ce de la tristesse. Et bien sur, comme elle l'avait tout de suite remarquée, il était sensiblement plus petit qu'elle. Voyant le verre d'eau à moitié plein, elle se dit que cela aurait le mérite de la dispenser de porter à nouveau des talons hauts à l'avenir. L'archiduc Andinolfi et son prétendant passèrent quelques minutes à discuter, présentant tour à tour les principaux membres du Consiglio, ainsi que leurs épouses et réciproquement le président Van Cleef introduisit sa famille proche qui l'avait accompagnée ainsi que les dignitaires Sentinels présents aux patrizis novariens. Enfin, au milieu des poignées de main et des compliments à la sincérité toute protocolaire, les deux hommes arrivèrent près de la princesse qui baissa instinctivement les yeux après avoir croisée à nouveau ceux de son promis. Tous les regards étaient à présent tournés vers eux, attendant ce moment toujours aussi appréhendé et discuté après coup des mariages royaux. Sur un signe de tête de l'archiduc Andinolfi, la princesse s'inclina en une respectueuse révérence et baissa la tête comme on le lui avait enseignée, puis s'adressa au président d'une voix que tous connaissaient et qui mêlait douceur et gravité à la fois. - Commandant Lee, je suis Alyssia Visconti. L'on m'a dit que je devais devenir votre femme. J'espère ne pas être une déception à vos yeux. Elle demeura inclinée un moment puis à nouveau sur un signe de tête de l'archiduc, cette fois à l'intention du président Lee, celui-ci tendit la main à la princesse et l'aida à se relever. Les membres du Consiglio applaudirent et leur geste fut reprit par leur entourage puis imité par toute la foule de novariens rassemblés sur la Piazza et dans les rues alentours, se réjouissant de participer à l'histoire, ne serai-ce qu'avec une paire de jumelles... Alyssia salua de la main avec un sourire, invitant d'un regard fuyant Lee à en faire de même. La foule exulta de plus belle, le tonnerre d'acclamations durant un long moment avant qu'il ne s'étouffe collectivement. Les fiancés purent échanger quelques mots, toujours sous l’œil attentif des patrizis non loin. La princesse, jusqu'à ce qu'elle soit conduite devant l'autel, demeurant sous leur protection. Celle-ci se montra affable et sourit, répondant de circonstance à tous les compliments et questions qui lui furent adressés. Malgré tout, sous un visage serein et étudié, perçait l'appréhension et une certaine tristesse. Elle le masqua avec toute l'élégance attendue d'une princesse du sang novarienne. Par les grandes portes ouvertes de la cathédrale Santa Maria di Novaria, tous pouvaient apercevoir ouvriers et religieux en train de veiller aux préparatifs du mariage qui aurait lieu, on en informa le chef d'état, le lendemain au matin. Pour l'heure, la journée ayant été riche en émotions pour tout le monde, il fut convenu par le Consiglio que leurs hôtes seraient hébergés au Pallazzo Vecchio Imperiale, le palais impérial novarien où l'empereur en exercice résidait. Une aile conçue pour les invités avait été préparée pour eux. L'empereur Visconti y ayant résidé jusqu'à sa mort, la princesse Alyssia y avait succédé comme maîtresse des lieux à son désignement comme successeur de son père au trône impérial. Une fois n'étant pas coutume du tout, deux fiancés passeraient une nuit sous le même toit avant leur mariage. Une frivolité de plus sur laquelle plusieurs patrizis avaient usés leurs molaires en entendant la nouvelle mais à ce stade d'extravagances, une de plus ou de moins... Par ailleurs, il fut indiqué au président qu'un souper aurait lieu le soir-même, avec pas plus de trois douzaines de convives question de permettre une certaine intimité au futur couple royal qui pourraient s'y voir. Tout le cortège, escorté de la guardia imperiale prit la direction du pallazzo vecchio grâce à des navettes terrestres dont les grandes vitres teintées et blindées permettaient une parfaite vue de la ville tout en protégeant leurs occupants des regards.
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Cdt. Lee
Respect diplomatique : 594 10/03/1019 ETU 14:59 |
Score : 4
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Lee se tenait droit, élégant et digne. A ces côtés, son frère, aux côtés duquel il avait servi lors de la grande guerre. Au côté duquel il avait pris le pouvoir, qui l'avait épaulé lorsque leur monde avait découvert les voyages spatiaux, et qui continuait aujourd'hui encore à être son homme de confiance. Lee était vêtu d'un costume d'une grande élégance, sobre et discret et aux couleurs ternes comme tout ce qu'il portait, contrastant avec tout le fast de la civilisation Novarienne. Sa chemise était d'un blanc immaculé, son veston gris de laine piqué, sa veste noire de tissu lourd entrouverte. Seule une lavallière bleue pastel apportait une touche de couleur à sa tenue, signe de la fête qui s'annonçait. C'était comme ça chez les Sentinels : les couleurs plutôt réservées aux femmes, et même là, boudés par la mode actuelle. Un fin fil d'or venait broder un écusson discret au niveau de la poitrine, mais fallait-il s'approcher irrespectueusement prêt pour le voir. Son frère et lui échangèrent un regard, son frère cligna de l'oeil en signe d'approbation, tout était sous contrôle. Derrière l'autel, le prêtre qui allait les marier, surement un archevêque ou un homme d'église très haut placé, contrastait complètement. Lui devait bien porter 15kg de vêtement, de la coiffe au bas de l'aube, dont la moitié du poids rien qu'en fil d'or. La soutane était de dentelle blanche, et la mosette par-dessus rouge brodée d'or. Une croix pectorale d'or incrustée de pierre précieuse et soutenue par une chaîne d'or également habillait sa poitrine. Une étole recouvrait ses épaules et tombait sur ses flancs. Surement portait-il encore un amict sous son aube. Il portait fièrement une mitre brodée d'or en guise de coiffe et un anneau pastoral d'or finement gravé au doigts. Il aurait voulu avoir une couche de plus qu'il n'aurait pas pu se dit Lee intérieurement. En face de lui, de l'autre côté de l'autel - là où se trouverait Alyssia dans un instant - se tenait Francesco Andinolfi. Niccolò Beneventi l'archiduc n'était pas là: ce serait lui qui accompagnerait Alyssia jusqu'à l'autel. Evitant de dévisager quiconque, les yeux de Lee se perdait à moitié dans le vide, sautant d'un objet à l'autre sur l'autel, se perdant tantôt dans l'un des détails gravés sur l'ostensoir magnifique, tantôt sur une des pierres du calice posé là ou encore enfin sur l'une des patènes ou du ciboire. Lee repensait à la veille. Il leur avait été permis d'échanger un diner ensemble "en tout intimité" comme ça lui avait été présenté, c'est à dire avec au bas mot trois douzaines de convives minimums. Ils avaient même pu dormir sous le même toit... C'est à dire bien sagement chacun dans une chambre, dans les ailes les plus éloignés de l'endroit, et même ça avait provoqué fort débat entre les traditionnalistes et les progressistes Novariens. Ce peuple est étrange parfois ! Chez les Sentinelles, les plaisirs du corps n'étaient pas boudés, et l'on savait que les secrets d'un bon mariage était la bonne entente conjugale et charnelle. Lee avait pu apprendre que la princesse était douce, fine d'esprit et maligne. Elle serait aimante, fidèle, digne de confiance... Bref on l'avait encensé fallait-il bien le dire, mais que part témoignage indirect. Il se demandait donc bien ce que donnerait la suite. En fait, il se demandait si elle même était progressiste ou non. Ouverte d'esprit aux idées d'avenir ou campée sur des positions traditionalistes. Elle lui avait adressé quelques mots la veille lors de leur rencontre, et ses yeux s'était posé sur lui. Elle-même était belle, assurément, aux traits fins et harmonieux, et il espérait vivement qu'elle le trouve beau en retour. Lui-même avait une tendance sapiosexuelle - un bien grand mot pour dire simplement qu'il était attiré avant tout par l'intelligence d'une femme - et en ce sens n'avait-il pas encore eu l'occasion de se rassurer. Tout semblait tout bonnement leur interdire au maximum de se parler avant ce mariage. Il avait perçu de temps à autre une petite moue, un regard mélancolique fugace, quelques attitudes songeuses. La princesse était clairement rompue à l'exercice mondain et à ce que l'on attendait d'elle, mais parfois de minuscule détail trahissait... il ne savait trop dire. Une tristesse ? mélancolie ? Il mettrait cela sur le compte de l'appréhension. Pourvu rien que rien ne vienne troublée cette journée au ciel bleu azure. Il y avait aussi... Les pensées de Lee furent brusquement coupée, et d'un coup d'un seul le silence se fit. Comme mue par une pensée commune toute la foule s'était tue, retenant son souffle. Un craquement sourd se fit entendre et les immenses portes s'ouvrirent tout au bout au fond de l'allée. L'excitation était palpable, les mains se préparaient à applaudir, les sourires montaient sur les visages, serait-ce enfin Alyssia qui allait remonter l'allée ?
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Cdte. Alyssia
Respect diplomatique : 85 10/03/1019 ETU 19:52 |
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Score : 4
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Les grands vantaux de bois sculptés de la cathédrale pivotèrent sur leurs gonds, inondant de lumière l'allée centrale de part et d'autres de laquelle deux mille personnes se retournèrent pour saluer l'entrée de la princesse. Du fond du cœur, les hommes et les femmes de la chorale royale novarienne entonnèrent un chant de grâce et les grandes orgues se mirent à jouer leurs notes solennelles qui s'élevèrent au dessus de la nef des fidèles. Alyssia Visconti s'avança dans la lumière, entièrement vêtue de blanc. Sa robe de soie était brodée de perles marines et cousue de fils de nacre. Les ourlets des manches, le pourtour du léger décolleté et la ceinture ajustée étaient brodés de vignes d'or, emblème national de Novare. Derrière elle, portée par sept archiduchesses choisies parmi les filles des plus puissants patrizis de la république suivait sa traîne cathédrale de six mètres de longueur. Véritable oeuvre d'art en elle-même, grande soierie d'un blanc immaculé, tapissée de milliers de broderies d'or décrivant l'histoire de la famille Visconti. Leurs armes, le lys et la gerbe de blé étant les thèmes récurrents. Alyssia était voilée jusqu'au cou, ne laissant de sa personne à la vue de tous que son cou et ses mains, portant sur son cœur un bouquet de lys blancs. Elle traversa la nef à pas lents, précédant ses suivantes, tous les regards fixés sur elle. Alors qu'elle passait au milieu des bancs réservés des familles influentes, leurs représentants s'inclinaient, les femmes faisant la révérence et celle-ci saluait doucement de la tête en retour mais sans perdre des yeux l'autel où ses pas la menait et où l'attendait Lee Van Cleef, apprêté et serein d'apprence. Malgré l'appréhension et la fébrilité qui menaçait de la faire défaillir à tout moment, elle se sentait en paix avec elle-même, sachant qu'elle faisait son devoir pour sa famille et son pays. Malgré cette pensée réconfortante, elle ne pouvait s'empêcher de souffrir à l'idée que dans quelques heures sa vie serait liée à jamais à celle d'un homme qu'elle connaissait si peu. Même si elle n'avait jamais été vraiment libre, comme aucune femme de son peuple, sa vie jusque là avait été une longue succession de jours tranquilles. Fille unique, joyau de sa famille dont son père avait été le patriarche, elle avait été propulsée princesse régente à sa mort par élection du Consiglio. Et aujourd'hui elle serait mariée à un homme désigné par ce même Consiglio... Cela la mènerait, elle le savait, au trône impérial où elle rejoindrait les immortels avant elle. Et pourtant malgré tout cela, elle aurait tant voulue connaître le bonheur et l'amour ne serai-ce qu'un jour seulement... Elle arriva aux premiers bancs où l'attendait l'archiduc Beneventi qui s'inclina devant elle, sa grande moustache grisonnante balayant l'air. Le vieil homme qui présidait le Consiglio marquant par ce geste l'honneur le plus grand pouvant être rendu à une femme novarienne. Allié de son père, il avait été le plus fervent soutien de son élection comme régente et étant aujourd'hui ce qui se rapprochait le plus d'un ami pour elle. Et en tant qu'orpheline et lui père de la nation, c'est à lui qu'incombait à présent de la donner à son futur époux. À son bras, elle franchit la croisée des transepts et souleva l'ourlet de sa robe pour monter avec lui les quatres marches menant au cœur. Lee la regardait et elle le regarda en retour, blêmissant malgré elle derrière son voile de dentelle. L'archiduc la mena jusqu'à lui et posa sa main sur son bras, geste rituel issu d'un passé immémorial. Il eût un sourire et un regard pour le marié où se mêlait tout à la fois les compliments et la recommandation d'un empire confiant son bien le plus précieux à un étranger et lui invitant à y faire très attention et un autre pour elle, témoignant d'une compréhension pour ce qu'elle vivait tout en lui rappelant que deux cents mondes et un empire comptait sur elle... Elle déglutit, se forçant à sourire et à paraître radieuse, son voile étant son meilleur atout dans cette démarche. Puis ils se retrouvèrent seuls, elle au bras de Lee Van Cleef. De part et d'autres, à lui, ses témoins et derrière elle, ses dames d'honneur qui disposèrent sa traîne sur les marches du cœur et près de l'autel devant lequel s'avança face à eux l'archevêque Raimondo Giuliano Lombardi vêtu de toutes les fastes de sa fonction œcuménique. << In nomine Patris et Fili et Spiritus Sancti... >> Et deux milles voix lui répondirent. Alyssia, manquant de souffle ne réussissant qu'à remuer les lèvres... Et la cérémonie commença, l'archevêque à la demande du Consiglio utilisant la langue commune par respect pour le marié. - Au début des temps, il y avait Dieu. Et en lui, tous, nous n'étions qu'un. Et à travers lui, tous, nous redeviendrons un. Il a créé l'homme et la femme pour qu'ils forment ensemble son image temporelle, dans l'unité de la chair et du cœur et accomplissent ainsi leur mission dans le monde. Avec Lee Van Cleef et Alyssia Visconti, nous avons écouté la parole de Dieu, qui révèle la grandeur de l'amour humain et du mariage. Devant nous s'avancent un homme et une femme. Deux âmes, deux chairs, deux êtres séparés par le monde. Et à travers le sacrement du mariage, nous réunissons ces deux êtres à travers l'esprit sain. Père tout puissant, afin de révéler le dessein de ta grâce tu as voulu que l'amour de l'homme et de la femme soit déjà un signe de l'alliance que tu as conclue avec ton peuple, tous les hommes... La cérémonie dura environ une heure au cours de laquelle on les invita tous deux à échanger leurs vœux et à se jurer amour et fidélité, dans cette vie et dans l'autre à venir. Quand l'heure fut écoulée, Lee Van Cleef et Alyssia Visconti étaient mariés.
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