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Cdt. Lee
Respect diplomatique : 594 19/03/1019 ETU 00:41 |
Score : 9
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La scène s'ouvre sur un soleil, ardent, brûlant, déchirant... Son éclat envahit l'image, métaphore de la puissance de la scène à suivre, tandis que la caméra le balaye dans un traveling rotatif. Quelques instants plus tard, le soleil commence à quitter l'écran pour laisser apercevoir - dans la direction opposée - le vide intergalactique : un univers entier sombre et froid, comme dessiné à l'encre de chine. En bas dans le coin de l'écran, une faible lumière rougeâtre clignote, 1BPM environ, c'est à dire au rythme d'un battement de cœur dont le rouge est la métaphore. A mesure que l'image se dévoile un vaisseau spatial se révèle à l'écran : la lumière clignotante provenant de l'avant profilé de l'engin. Un croiseur de combat reconnaîtront les connaisseurs, de la république Sentinel comme l'indique le logo sur sa carlingue. La caméra le longe par le dessus, détaillant la texture pilonnée par le vide de sa carlingue lisse. Lentement, le cockpit se dévoile : à son bord une femme. Le lieutenant Yohansson était l'une des rares femmes pilote de croiseurs bombardiers hyper-atomiques, fussent-il dire l'un des rares pilotes tout court tant piloter l'engin était un privilège réservé à l'élite militaire. Cette femme était souriante, une jolie blonde au visage doux, mais la vie l'avait doté d'un sang-froid à tout épreuve et d'une condition physique parfaite, si bien qu'elle avait réussi les uns après les autres les tests d'aptitudes et les évaluations psychologiques. Hier encore, elle était sur Dorahn la capitale historique. Aujourd'hui, elle était à bord sur CBHA-112 chargée d'une ogive Hyper-Atomique modifiée - enrichie à l'apotium. Un test d'armement lui avait-on dit. Une arme de test dans le cadre de développement d'armes apotiques plus puissantes, capable d'intervenir à grande ampleur sur des secteurs entiers. Celle-ci était un test, contenant autant d'apotium qu'une vraie, mais confinée dans une bulle électro-ionisante qui ne devrait pas dépasser la taille de quelques soleils. Autant d'énergie que ce qu'il fallait pour apotiomiser un secteur entier mais tirer concentré au même endroit, comment cela peut-il être bon - songea-t-elle ? Tirer à vue. Qu'allait-elle faire si tous n'avaient pas évacués ? La pression dans sa tête était immense. Elle fut tentée de rallumer sa radio, relancer la communication avec le vaisseau-mère, avec le ministère, revalider les ordres... Mais c'était impossible elle le savait. Un ordre de tir de l'arme ultime était une réponse massive à une situation désespérée et la procédure prévoyait qu'une fois déclenché, un ordre ne pouvait plus être interrompu. Elle était seule à bord désormais... Sur le tableau de bord, une photo de son fils était accrochée par un simple morceau d'adhésif. Yohansson sentit son cœur frapper plus fort dans sa poitrine, comme le lourd marteau d'un forgeron sur son enclume, comme un glas qui sonnait dans le noir de la nuit. Elle était consciente de l'importance de sa mission. Consciente de la nécessité malheureuse de devoir se protéger contre des menaces que nul ne connaissait encore. Tel un fantôme invisible, la Défense avec un grand D, le Ministère des Armées cherchait sans cesse à repousser un ennemi invisible, des assaillants qui n'existaient peut-être que dans les fantasmes paranoïaques de leurs dirigeants. Comment savoir si ce qu'elle faisait était juste ? Un doute voilà son regard : un instant. Un instant seulement car à sa gauche passait un premier missile HA classique. C'était CBHA-43 qui ouvrait le feu. Dans l'espace, personne ne vous entend crier. Et pourtant Yohansson aurait pu jurer entendre le chant déchirant du réacteur du missile, le chant du loup déchirant, fonçant sur sa proie. A droite c'était CBHA-76 qui tirait à son tour. En un instant une demi-douzaine de missile furent tirés. Comme sortis de nulle part, 5 croiseurs de plus dans son cadran 4 firent feu. 6 de plus sous son vaisseau. Bientôt en tous sens l'espace se déchirait de missiles traversant le vide. A 18h38 précise, le premier missile explosa. Un embrasement, un feu d'artifice mortel déchira le ciel. En un instant, l'espace n'était plus que feu tandis qu'un total de 19 missiles HA répandaient leur morsure infâme sur le système 0 tout entier. Alors ce fut à elle. Du pouce elle dégagea le capot de protection du bouton rouge. Il clignotait, signe que le vingtième missile était armé. Son champ de vision de rétrécit, sa respiration devint lourde, et le temps sembla se dilater, allongeant chaque seconde pour devenir des heures, espaçant de minutes entière le tic incessant de la trotteuse. Comme hors de son corps, Yohansson vit son pouce descendre inexorablement vers le bouton rouge. Son doigt fin et superbe se rapprochait, s'abattait sans qu'elle ne puisse rien y faire sur l'interrupteur poussoir. Le clignotement du bouton était maintenant infiniment lent et seul le bruit sourd de la respiration dans se faisait entendre. Enfin la pulpe du doigt atteignait le bouton, sans qu'elle ne fût vraiment conscience de son geste... et le bouton s’enfonça : elle venait de tirer. L'effet fut immédiat. Le missile jaillit de son vaisseau et le temps fit l'inverse. Il se contractait maintenant si bien que tout lui parut aller trop vite. Le missile partit, auto-guidé, visant le cœur du PC1, son étoile centrale. L'explosion fut immense, indicible, incommensurable. Sans précédent par rapport à tout ce qu'elle avait connu, tout ce qu'avait produit la civilisation à sa connaissance. L'apotium fit jaillir des flammes tintées de vert. Le vert du feu grégeois, du feu apotique, du feu destructeur. Leur arme fonctionnait, ça c'était certain. De longues minutes, elle fut éblouie par la lumière malgré sa visière de protection et son cockpit filtrant. L'instant d'après elle eut la présence d'esprit de changer de cap, retournant saine et sauve au vaisseau-mère. Derrière elle les flammes viraient du vert au bleu, les contours de l'explosion semblaient se hâler d'un voile trouble, comme si la fabrique même du tissu dimensionnel se déchirait. Puis tout redevint noir... Vide... Froid. L'explosion fut parfaitement contenue par la bulle électro-ionisante : aucun impact environnemental sur les planètes du système ne fut à déplorer. Sur le coup, personne ne la vit. Pas Yohansson, pas le contrôle, pas les observateurs extérieurs. Sur le coup tout le monde trouva la situation normale et comme on aurait pu s'y attendre. Et pourtant... elle était là. Pas plus grosse qu'un accro sur un tissu, pas plus grosse qu'une étincelle à cet instant... La faille
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Cdt. Lee
Respect diplomatique : 594 19/03/1019 ETU 17:01 |
Score : 5
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La faille s'agrandissait encore. D'une étincelle, elle était devenue dans la nuit de la taille d'une noisette, puis d'une balle de göolf. Au petit matin, elle avait la taille d'une balle de temnisse et lorsque midi fut sonné, sa dimension atteignait celle d'une pastkouèke. C'est à peu près à ce moment que les premières ondes furent captées. Elles émanaient de la faille, comme une réminiscence de ce qu'il s'y passait de l'autre côté. Les physiciens, acousticiens, mathématiciens, statisticiens, tous l'analysèrent. La conclusion était unanime : l'entropie n'était trop faible pour être aléatoire. La compressibilité de ce bruit avait été calculé et il fut constaté qu'elle était presque maximale. D'un point de vue théorique, ce n'était pas possible. Sauf... sauf à ce que ce signal provienne de communications artificielles. Des signaux semblables à ceux qui traversent notre galaxie, transmettant les messages de l'AG ou de nos com-X. Le Ministère attendait encore quelques analyses pour officiellement communiquer la nouvelle, mais cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : Il y avait de la vie de l'autre côté
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Cdt. Lee
Respect diplomatique : 594 19/03/1019 ETU 20:01 |
Score : 5
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Dans le Bureau du professeur Shmörk, divers linguistes s'affolaient et tentaient de déchiffrer les bribes d'ondes captées alentours du passage. D'après les informations préliminaires, il semblait que ces communications venaient d'une assemblée similaire à la nôtre, existant dans une autre galaxie vers laquelle menait ce passage. Cela pourrait être l'occasion d'observations, d'explorations, de partage et de commerce. Pourtant les visages étaient crispés, et sourcils froncés : tous étaient rassemblés autour d'un écran où les premiers mots déchiffrés étaient inscrits. Ils espéraient avoir fait une erreur dans leur transcription, car les mots qu'ils parvenaient à comprendre n'étaient pas bon augure... L'un des laborantins se décala et sur l'écran l'on put lire 3 petits blocs traduits, les seuls qui leur étaient parvenus : "Horreur Galactique", "souffrance" et "douleur"
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Cdt. ST-Net
Respect diplomatique : 113 19/03/1019 ETU 23:55 |
Score : 4
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Nous allons probablement procéder à des essais également... Dans les 36 à 48h qui viennent. Le consensus.
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