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Cdte. Ludmila Marszalek
Respect diplomatique : 103 20/04/1019 ETU 03:49 |
Score : 5
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« Qu’est-ce qui se passe ? » Le verre ne répondit pas. Comme toujours. Plus d’une semaine avait passé depuis cet épisode où, à la suite de l’annonce de l’opération pour mettre Alderak hors d’état de nuire à qui que ce soit, Alexia l’avait prise dans ses bras pour la laisser pantoise, la tête pleine de doutes. Plusieurs événements s’étaient produits entretemps qui prenaient une grosse part de son attention ; conquête et redistribution de mondes, intervention en secteur X, putsch qu’elle ne savait pas comment résoudre… mais tout la renvoyait vers Alexia. Et invariablement, elle se souvenait, interrogeant ce verre rempli de sacro-sainte Wodka censé lui ouvrir les portes de la sagesse. ⁂ Ludmila examine les découvertes qu’Alexia déploie devant ses yeux. Elle assemble minutieusement les informations dans son esprit. L’Apocalypse… déclenchée par les Héritiers de l’Histoire pour faire face aux hordes Renégates ? par le Renouveau Renégat pour contrer l’hégémonie Guildéenne ? Il est en tout cas question d’une arme, d’une technologie qui aurait tout déclenché et dont les uns ou les autres — voire les uns et les autres — se sont servis pour s’entretuer, emportant avec eux d’autres civilisations qui n’avaient rien demandé. Elle ne peut s’empêcher de penser à ce qui se passe en ce moment même en Paradoxe, où Alen et Alderak échangent des courtoisies apotiques qui coûtent la vie à des milliards de gens. Comme quoi rien ne change… Déclenchée par Dieu enfin, architecte jaloux de l’Univers, dans un dernier rappel aux espèces mortelles de Sa Toute-Puissance. La conclusion ne l’étonne pas, mais le déroulé est lourd d’implications. Dieu pourrait-il réellement être égalé… si oui, alors deux choses. La première : il pourrait être éliminé. Mais c’est un objectif qu’elle juge improductif. L’écart de puissance est trop grand : ce que l’exploitation brutale pourrait achever en des milliers de cycles l’Apocalypse le fait en un instant ; et l’arme ADM elle-même, pinacle de la technologie actuelle toutes civilisations confondues, n’atteint pas le centième de sa force. La seconde : les mortels pourraient lui survivre. L’objectif ultime de Ludmila, ni plus, ni moins. Nulle élimination d’un être qu’elle sait indépassable. Et c’est là que la dernière déclaration d’Alexia prend à ses yeux tout son sens. « Je pense que si nous voulons en finir avec l’Apocalypse, nous devrons devenir nous même des “Dieux”… Et… Haha ! J’ai planté ici la graine qui va démolir la Toute-Puissance de Dieu… Je vais montrer que la vie peut renaître dans nos galaxies mortes !! » Oui, c’est pour cela qu’elle est venue dans ce cimetière galactique. Pour entendre ça, pour savoir. L’Amirale est suspendue aux lèvres de son hôte, son corps est tendu tout entier ; elle veut la suite, avidement, pleine d’espoirs vains… « Et si nous faisions un peu la fête en attendant l’Apocalypse, les amis ? » AZGAUHGJIOAZPGJ !! Elle ne pousse pas le cri de frustration qu’elle a senti monter, mais elle le pense très fort. Bon. Elle prend une profonde inspiration. Ils ne vont pas mourir dans la minute et toutes ces révélations ont rendu l’atmosphère électrique. Autant prendre un verre pour la détendre, digérer toutes ces informations. Elle saisit une des coupes de champagne qu’un technicien du hangar vient leur apporter, et vient se placer à côté d’Alexia pour regarder la planète en contrebas. La bouteille que la reine de Céphée a jeté est déjà à peine visible, freinée par rien. La nomade de l’espace en elle s’en désole. « Vous avez eu tort de gaspiller cette bouteille, Kamarade. Le verre est précieux dans l’espace. » Elle sirote une petite gorgée, laisse pétiller les bulles sucrées sur sa langue habituée aux rations déshydratées. L’alcool ne produit aucun effet sur son organisme adapté à des concentrations extrêmes, mais par Lénine qu’est-ce que c’est bon… « C’est paradoxal de faire la fête maintenant. Quand je revois ce que l’Apocalypse a fait je serais mieux à la préparer que de boire à sa venue. Saloperie… Elle lâche un soupir désabusé. Devant l’imminence de la catastrophe, loin de ses hommes et du souci vital de maintenir son image, le vernis craque. Dans la Flotte nous avons une espèce de tradition. Nous sommes logés dans de petites cabines collectives, où l’on entasse le plus de personnes qu’on peut. Puisque nous avons plus d’occupants que de cabines, nous ne pouvons pas inscrire leurs noms autrement qu’en les gravant à même le métal des portes. Ce n’est pas très esthétique mais c’est pratique. Cela donne parfois une petite généalogie, quand des couples se forment ou quand une famille habite là. Nous gardons notre cabine toute notre vie et quand quelqu’un meurt, nous rayons son nom. … Je me demande combien de noms nous allons rayer cette fois. » Un silence s’installe. Forcément qu’il devait arriver, le plombage d’ambiance. Boire devant le cadavre hideux d’une capitale galactique n’a rien de joyeux, même en jetant ses ordures dessus. Hum, c’est vrai, c’est toute l’utilité que cette planète a désormais. Une décharge. Ludmila la pointe du doigt. « Vous pensez vraiment que nous pourrions faire revivre… ça ? » |
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Cdte. Alexia Nilsen
Respect diplomatique : 1129 28/04/1019 ETU 13:46 |
Score : 4
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Ambiance musicale conseillée : Joe Hisaishi - The Legend of Ashitaka Galaxie Clairvoyance Apocalypse dans 53 jours 15 heures 32 minutes 43 secondes... - Vous êtes sérieuse ?... - Ouais ! C'est exactement ce que je veux ! Si tu grimpes en haut de cet arbre, tu devrais y trouver un akène dans les feuillages. - Et pourquoi ce serait à moi de monter ? Je vous ai porté sur mon dos pendant la moitié du chemin, parce que soit disant, vous vous êtes foulé la cheville en glissant sur une feuille après avoir été surprise par un bruit quelconque dans cette forêt... - Non mais je te dis que c'étais un serpent long comme ça bordel ! Et fais pas ta récalcitrante... - Si c'était un serpent, il ne devrait pas être très loin alors... Marpessa eut un léger sourire sadique qui fendit ses lèvres quand elle vit Alexia se retourner inquiète et l'air aux aguets. L'Amazone déposa son sac par terre, contre un tronc mort. Elle y chercha un filin de sécurité et se prépara pour l'ascension. Bien qu'Alexia était plutôt grande avec son mètre quatre-vingt, Marpessa la dépassait d'une bonne tête. Et elle était deux fois plus large qu'elle avec ses épaules musclés. Bien qu'impressionnante, c'était aussi une femme très belle. Ses longs cheveux blonds tressés tombaient jusqu'au creux de ses reins. Sa peau était cependant couturée de multiples cicatrices, dont certaines étaient très impressionnantes. Stigmates des multiples combats qu'elle avait enduré. Très peu de personnes savaient comment Alexia avait réellement rencontré ces Amazones. On dit souvent qu'elle fut prise en otage par elles lors d'une de ses visite diplomatique sur une planète nouvellement conquise de son Empire, au tout début de la première colonisation du Secteur un. Mais les versions de l'histoire diffèrent toutes. Du moins, elles s'accordent sur le fait que les Amazones ont après coup fait serment d'allégeance à Alexia... Les deux femmes se trouvaient alors au beau milieu d'un immense oasis perdu sur une planète désertique, et se situant dans les confins de Clairvoyance. Elles avaient quitté le vaisseau Amiral Céphéen quelques cycles plus tôt. Et avaient uniquement prit une navette d'exploration pour se déplacer sur cette planète. Marpessa n'était pas du tout rassurée à l'idée de ne disposer d'absolument aucun armement spatial pour ce voyage, qui avait été décidé par Alexia sur un coup de tête. Alexia ne lui avait toujours pas révélé le but de ce voyage. Marpessa avait posé la question une seule fois avant de démarrer les moteurs de la navette, mais Alexia n'avait rien répondu, uniquement avec un haussement d'épaules. L'Amazone n'avait plus reposé sa question, laissant Alexia lui donner les détails en temps voulu, si elle les connaissait elle même. Elles avaient alors traversées toute la Galaxie de part en part pour finalement se rendre sur une planète nommée Al-Aqsa, qui signifiait dans la langue locale : "La plus éloignée". C'était donc une planète désertique située en bordure de l'Empire Céphéen. Elle n'avait rien de plus spécial qu'une autre, mais le peuple autochtone avait demandé à la recevoir dans le plus grand secret. En temps normal, elle ne se serait même pas déplacée en personne pour rallier un monde à son Empire, elle avait toute une armée de diplomates pour cela, mais devant l'insistance de ce peuple à la rencontrer, elle accepta. Et puis, elle avait envie de prendre un peu de congé... Les deux femmes étaient enfin arrivées en orbite de Al-Aqsa. Le vaisseau entra doucement dans l'atmosphère de planète. Alexia montra à Marpessa la localisation du village d'où venait l'appel. Lors d'un premier survol en altitude, elles se rendirent compte que le village était situé au milieu de nulle part, juste au fond de gigantesques gorges faisant plusieurs centaines de mètres de profondeur. Surement afin de se protéger de la chaleur extérieure et de profiter de l'ombre offert par les remparts de roche brut. Il y avait un petit court d'eau qui traversait le fond et permettait à toute une oasis de s'épanouir au milieu de cette fournaise. >> Paysage des gorges << Le vaisseau se posa en haut du plateau rocheux sur un espace relativement plat, faisant fuir tout un troupeau d'animaux étranges ressemblant à des chèvres. Lorsque la porte hermétique de la navette s'ouvrit, un souffle de chaleur humide percuta les deux femmes. Habituées à l'air sec et climatisé du vaisseau, elles enlevèrent toutes les deux les couches de vêtements qui n'étaient plus nécessaires. Alexia se retrouva en débardeur et pourtant, des petites perles de sueur commençaient à glisser sur son visage... Lorsqu'elle risqua quelques pas à l'extérieur, le soleil était tout aussi agressif et aveuglant. Elle demanda à Marpessa d'aller lui chercher ses lunettes de soleil. L'amazone rétorqua qu'elle ferait mieux de mettre aussi un chapeau si elle ne voulait pas avoir une insolation. Pendant ce temps là, Alexia se plaignait de l'extrême chaleur accentuée par la forte humidité de l'air. Elle se plaignait aussi à juste titre des centaines de petits insectes volants qui tentaient de se poser sur elle, attirés par l'humidité de sa propre transpiration. Et tenter de ne pas se faire envahir par ces espèces de mouches était sans doute pire que de supporter cette chaleur. Alexia avait l'impression de vivre un véritable cauchemar. Même Marpessa qui n'était pas du genre à se plaindre admettait que c'était vraiment infernal... La seule solution était de rester mobile. Elles suivirent le sentier qui semblait mener en direction du village situé en contrebas. Alexia gesticulait les bras et les mains dans tous les sens pour repousser les assauts de ces mouches. - Rhaaaaaa ! Rhrrrrheuuuh ! Krrrrroooff... Krrooff... Aaaaaah !! Putain !!! J'en ai avalée une... Rhaaaaa... Quelle horreur... Aaaaaarrrhhkkk... Quel pays de merde alors !!! - Ne vous arrêtez pas, nous arrivons au bord du plateau et j'aperçois les premières habitations, il faut descendre cet escalier et on sera arrivé... Alexia ne répondit pas de peur d'ouvrir la bouche et de gober un autre insecte. Elle se sentait tellement mal à cet instant, elle se demandait vraiment ce qu'elle faisait ici... C'est alors qu'elles arrivèrent en effet au bord du plateau. Une vue magnifique s'offrait à elles. Les gorges étaient vraiment impressionnantes. Le village se trouvait au fond, bordant un petit torrent qui avait creusé ce sublime paysage au fil du temps. On pouvait aussi voir quelques petits lacs et cascades entourés de verdure. Il y avait même quelques champs verdoyants agencés en terrasses. Les habitations étaient creusés à même la roche. Cette roche ocre et riche en métaux. Alexia et Marpessa ne prirent malheureusement pas le temps d'admirer tout ce-ci, elles filèrent en direction du large escalier qui avait été sculpté dans la pierre. Il semblait interminable, mais plus elles descendaient moins elles étaient agressés par les insectes et l'atmosphère se radoucissait, devenant de plus en plus agréable. Cela redonna du courage à Alexia qui semblait épuisée, elle était vraiment peu habituée à ce type de randonnée... C'est alors qu'une voix forte se répercuta en écho dans tout le canyon... - Al'Imam ! Algharba' !! Al'Imam ! Algharba'... Marpessa fit signe à Alexia de s'arrêter. Quelques instants plus tard, des hommes armés vêtus de turbans noir entourant presque intégralement leur visage déboulèrent de nulle part et tinrent les deux jeunes femmes en joue, hurlant des ordres quelconques dans leur propre langue que ni Alexia ni Marpessa ne comprirent. Tout le monde resta ainsi immobile durant plusieurs minutes. C'est alors qu'un vieil homme courbé arriva, accompagné par un jeune adolescent qui lui tenait le bras. Les soldats d'écartèrent du chemin pour laisser le vieil homme passer. Lorsqu'enfin il arriva devant elles, il joignit ses mains et s'inclina respectueusement. - Bismi Allâh, wa li Allâh al-Hamd... Salâm 'alaykum Reine de Caphée, que la paix soit sur vous. Merci d'avoir eu la bienveillance d'accéder à mon humble requête en vous déplaçant de si loin... Bismi Allâh ! Je me nomme Amin ibn Abd Allah, Imam de ce village. Dernier fils de Walid ibn Abd Allah le sauveur des croyants. Qu'Allâh ait son âme en Sa Miséricorde. Laissez moi s'il vous plaît vous inviter à vous rafraichir et à vous reposer. - Oh ouais putain sérieux ça s'rait cool... La tension s'évapora en un instant, Marpessa soupira de soulagement et Alexia rêvait déjà ce ce rafraichissement promit... Tout le monde suivit l'Imam qui allait à son propre rythme. Ils entrèrent dans une cavité troglodyte qui devait être l'habitation du vieil homme. La fraîcheur à l'intérieur était une véritable délivrance. La décoration était bien plus soignée qu'à l'extérieur. Les murs étaient enduits et sobrement peints. Des magnifiques colonnes sculptés dans la roche soutenait le plafond. Le sol était recouvert de tapis multicolores. Le vieil homme, toujours aidé par cet adolescent, s'assit à même le sol sur des coussins en satin. Il invita Alexia et Marpessa à faire de même. Le jeune homme leur apporta une petite table basse et puis trois verres en bronze, remplis de thé. Alexia, assoiffée, se jeta dessus, mais elle comprit tout de suite son erreur lors qu'elle se brûla la langue avec le liquide chaud... Rouge comme une pivoine, elle fit tant bien que mal semblant que tout allait bien, tout en maudissant intérieurement ces gens de lui avoir servit une boisson bouillante par ces températures... - Je sais que quelqu'un d'important comme vous ne se déplace pas habituellement pour des petites gens comme nous alors je vais aller droit au but. C'est pourquoi nous vous offrons tout notre respect et nous nous engageons à vous servir au sein de votre Empire. Mais j'aurais uniquement une condition. J'aimerais vous demander de devenir la gardienne de l'akène de l'Arbre-Monde... Laissez moi vous expliquer... Mon père, Walid ibn Abd Allah, était originaire de la galaxie Catharsis, avant qu'Allah ne mette mon peuple face à l'épreuve de la grande Apocalypse. En ce temps, nous étions dirigés par l'Émir Abu Safâ le Sage. Qu'Allâh ait aussi son âme en Sa Miséricorde, il disparut avant que l'Apocalypse nous touche. Mon père était l'un de ses fidèle conseiller. C'est lui qui nous guida à travers l'espace pour trouver cette oasis paisible où nous coulons des jours heureux. Mais avant tous ces funestes évènements, Wallid, mon père, était l'ami de plusieurs civilisations aujourd'hui éteintes. Il racontait souvent de merveilleuses histoires à leur sujet. Surtout sur une étrange sorcière qui s'appelait la "Mère des Esprits", ou plus communément appelée Kiwana Wambiri. Ils partageaient tous deux une forte amitié, belle et sincère. Mais la vie n'épargna malheureusement pas cette amitié et avant de disparaître à cause de la folie guerrière de ses ennemis, la "Mère des Esprits" légua ce qui lui était le plus cher au monde... L'Akène de l'Arbre-Monde... L'arbre au pouvoir de ressusciter la vie. L'arbre qui enferme le pouvoir d'un Dieu... J'aimerais que cet akène vous revienne à vous, Ô Reine de Céphée... Allah le Miséricordieux est venu me voir dans mon sommeil et Il m'a dit : "Yâ âyyouhâ an-nâsou înnâ khalaqnâkoum min dhakarin waounthâ waja'alnâkoum chou'ouban waqabâila lîta'ârafou înna âkramakoum 'inda Allâhi âtqâkoum înna Allâha 'alîmoun khabîroun. lkn 'am almajarat hi wahdaha alty ymknha 'an tueti alhaya..." Ce qui signifie : "Ô humains ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allâh, est le plus pieux. Allâh est certes Omniscient et Grand Connaisseur. Mais seule la Mère de la Galaxie peut donner la vie..." Je vous en prie, bismi Allâh, acceptez cette grande responsabilité, vous seule détenez le pouvoir de faire renaître l'Arbre-Monde...
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Cdte. Alexia Nilsen
Respect diplomatique : 1129 10/06/1019 ETU 01:23 |
Score : 4
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Ambiance musicale conseillée : Joe Hisaishi - Laputa the castle in the sky Galaxie Clairvoyance Apocalypse dans 51 jours 7 heures 28 minutes 16 secondes... Alexia avait été quelque peut abasourdie par la proposition du vieil Imam... Et à vrai dire, elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Surtout qu'elle ne détenait aucun pouvoir magique et elle n'était que mère adoptive d'un jeune enfant, certainement pas mère de la Galaxie toute entière... Ces paroles étaient plutôt énigmatiques... Ou bien, elles sortaient seulement de la bouche d'un vieillard sénile. Mais les gens de ce village semblaient quand même accorder un grand respect à ses mots. L'Imam s'était ensuite excusé, il était semble-t-il l'heure pour lui de réciter les prières de l'Adh-Dhouhr, la prière de la mi-journée quand le jour était à son zénith. Il avait ironisé sur le fait que la fatigue de l'âge le rattrapait et qu'il avait ensuite besoin de se reposer, mais qu'ils allaient ensuite se revoir pour partager le repas du soir. Il invita les deux jeunes femmes à rester quelques temps dans le village et à reprendre cette conversation après avoir prit le temps de réfléchir à sa demande. Il demanda à son jeune élève d'accompagner Alexia et Marpessa, afin d'accéder à toutes leurs demandes, mais aussi pour les guider dans le village. Le jeune adolescent s'inclina respectueusement et se présenta timidement. Il s'appelait Yusuf et il semblait parler parfaitement la langue commune. Le jeune adolescent, lui aussi très pieux, était un guide très passionné et amoureux de sa région. Il prit un grand plaisir à faire visiter les paysages environnants à Alexia et Marpessa. Même si la plus enchantée des deux était bien évidement l'Amazone... Alexia en avait un peu marre de randonner et proposa carrément à Yusuf de monter avec elles dans leur navette pour une visite depuis les airs. Ce fut la toute première fois pour lui qu'il vola dans un vaisseau spatial. L'expérience fut un total échec, le pauvre fut paniqué et malade tout le long du vol qui dura à peine cinq bonnes minutes, jusqu'à ce que Yusuf régurgite son repas sur la jambe d'Alexia... Malgré la mésaventure, Alexia ne lui en voulait pas, enfin pas trop... Ca faisait déjà deux cycles qu'elles étaient arrivés sur cette planète. Et à vrai dire, elle se sentait bien ici, les habitants étaient chaleureux et la traitait comme l'une des leurs. Un peu comme partout où elle allait, mais c'était généralement pour conquérir ses faveurs... Là, c'était une chaleur sincère qui habitait ces gens. Et Alexia trouvait cela tellement rafraichissant... Mais elle ne pouvait pas rester ici indéfiniment... Dans le creux d'une gorge étroite, une piscine naturelle peu profonde avait été creusée par l'eau. Les femmes du village s'y rendaient pour laver leur linge, ou elle même. Si ce n'était pas pour tout simplement se prélasser au frais et papoter avec les autres femmes. C'était leur sanctuaire, interdit aux hommes. >> Piscine naturelle << Cette fois, Alexia était seule. La veille, la moitié des femmes du village lui avaient tenu la grappe pendant plusieurs heures. Alexia ne comprenait rien à ce qu'elle disait, mais c'était un moment de joie, de rires et de détente. Les femmes lui racontaient des histoires, et elle en retour racontait les siennes, imageant son récit avec des gestes et des onomatopées, provoquant les réaction des autres. Mais aujourd'hui elle appréciait la solitude de l'endroit. Le soleil couchant inondait de lumière un bout de la paroi de roche rouge. L'eau était fraiche, mais au milieu de cet enfer thermique, c'était une bénédiction d'y passer un peu de temps. Alexia réfléchissait à la proposition de l'Imam. Elle se demandait pourquoi il l'avait choisi pour prendre cette graine... Pourquoi elle devait accepter cette responsabilité. Mais d'ailleurs, elle ne croyait pas dans les choses magiques. Alors pourquoi elle allait devoir accepter ? Si... Sans doute pour que l'Imam et son peuple accepte ensuite de faire parti de l'Empire Céphéen. C'est vrai qu'une planète en échange de la protection d'un gland, c'est plutôt un bon deal... Alexia ne resta pas plus longtemps dans l'eau, le soleil tombait vite à cette heure, et les températures aussi. Alexia se prépara pour le repas du soir. Elle avait laissé ses vêtements à laver et en échange les femmes lui avaient donné une abaya bleue foncé aux motifs dorés complexes. Ce n'était pas du tout son style, mais la robe lui allait parfaitement bien, et Alexia la trouvait d'ailleurs très confortable. Lorsqu'elle arriva dans la pièce commune, on l'invita à s'asseoir. On lui servit immédiatement du thé et on lui servit un magnifique tajine aux fruits secs. La viande fondait littéralement sous la dent. Alexia qui n'était pas une très grande mangeuse en redemanda. Le repas était bon enfant, tout le monde discutait et riait. C'était un moment très appréciable. Lorsque le repas fut terminé, quelques hommes et femmes prirent des drôles instruments de musiques et commencèrent à en jouer et à danser sur la mélodie. Alexia et Marpessa étaient toutes les deux captivés. La nuit commençait à tomber. Le vieil Imam récita alors la dernière prière de la journée. Alexia et Marpessa étaient les seules à ne pas pratiquer des gestes rituels, personne ne les avaient forcés. Lorsque cela se termina, Amin se leva, aidé de Yusuf. Alexia alla alors à sa rencontre. Merci encore Amin pour ton accueil... Tu remercieras tout le monde pour ce délicieux repas ! J'ai même beaucoup trop bouffé, là... Haha ! Enfin bref, nous passons vraiment du bon temps ici... Et je te serais toujours reconnaissante pour ça... Voilà... Je voulais aussi te dire que j'accepte de prendre la responsabilité de protéger l'Akène de l'Arbre Monde... Le regard du vieil homme s'illumina. On sentait qu'un poids s'envolait en lui. On devinait grâce à ses yeux humides toute l'émotion qu'il contenait. Avec ses vieilles mains courbés par l'arthrose, il prit celles d'Alexia et s'inclina face à elle. Hafidhaki Allahi, ma Reine... Qu'Allah te protège... Bbismallah arahman arahim, ātinā fid dunyā hasanatan wa fil ākhirati hasanatan waqinā azāban nār... Au nom de Dieu le clement, le misericordieux, accorde-nous une belle part dans ce monde ainsi qu’une belle part dans l’au-delà, et protège-nous contre le châtiment du Feu... Le viveil homme ne pu retenir son émotion plus longtemps et pleura à chaudes larmes. Alexia se sentit gênée, et elle sentait elle aussi l'émotion lui monter aux yeux. D'un geste bienveillant, elle posa sa main sur l'épaule d'Amin et la frotta légèrement en signe d'apaisement. Amin lui fit signe de s'approcher, et il chuchota à l'oreille d'Alexia. Lorsqu'il se retira, il parla une fois de plus dans sa langue natale, comme si il bénissait le ciel d'avoir envoyé ses hôtes à sa rencontre. Alexia resta quelques instants pensive. Lorsqu'elle se retourna, elle dit à Marpessa en la croisant... Nous partons d'ici demain matin à la première heure... Ambiance musicale conseillée : Joe Hisaishi - Kaze no Densetsu Dans leur navette, Alexia transféra les coordonnées à Marpessa de l'endroit où elle voulait se rendre. Marpessa avait donc déjà commencé à faire chauffer les moteurs. Tout le village était réuni pour leur dire au-revoir. Depuis le hublot, Alexia et Marpessa faisaient des signes de la main aux habitants. Dans un nuage de poussière, l'Amazone fit décoller le vaisseau. Après plusieurs minutes, elle s'approchèrent enfin de l'endroit exacte qu'indiquait les fameuses latitude et longitude. Elles survolaient désormais une dense et épaisse forêt. Elle était tellement dense que le sol était presque impossible à observer depuis le ciel. Et donc tout atterrissage était impossible. Il fallut qu'elle parcourent encore plusieurs kilomètres pour que Marpessa puisse trouver un endroit où poser la navette. Elle avait choisit le lit peu profond d'une rivière et s'était posé en plein milieu. Seul endroit dégagé de la forêt vierge. Cette forêt était couverte de plantes étranges, en particulier de ces gigantesque fougères qui ressemblaient fortement à des parasols. >> Forêt vierge << Depuis leur atterrissage, les deux femmes avaient marchés durant des heures et avaient même passé une nuit dans cette jungle. Dévorée par les moustiques, Alexia n'avait pas pu fermer l'oeil de na nuit. Et elle se plaignait constamment de tout et n'importe quoi. Sauf de l'espèce de bouillie en boîte que Marpessa lui donna pour se nourrir. Alexia était bien trop affamée pour dire quoi que ce soit. Le lendemain, elles étaient enfin arrivés à bon port, juste au pied d'un arbre gigantesque. - Vous êtes sérieuse ?... - Ouais ! C'est exactement ce que je veux ! Si tu grimpes en haut de cet arbre, tu devrais y trouver un akène dans les feuillages. - Et pourquoi ce serait à moi de monter ? Je vous ai porté sur mon dos pendant la moitié du chemin, parce que soit disant, vous vous êtes foulé la cheville en glissant sur une feuille après avoir été surprise par un bruit quelconque dans cette forêt... - Non mais je te dis que c'étais un serpent long comme ça bordel ! Et fais pas ta récalcitrante... - Si c'était un serpent, il ne devrait pas être très loin alors... Alexia s'était mise à bouder pendant que Marpessa préparait ses affaires. Selon ce que l'Imam lui avait chuchoté, il avait caché l'Akène au sommet de l'arbre le plus haut de la forêt. Il n'y avait pas de doute, c'était bel et bien celui-ci. Marpessa, qui était pourtant habituée de la forêt, était franchement époustouflée par la taille du tronc, aussi large et grand qu'une corvette spatial. Sa cime était tellement haute qu'il était impossible de l'apercevoir au travers des épais branchages des autres arbres plus petits. >> Arbre géant << Marpessa entama son ascension. Elle savait qu'elle en aurait pour un certain temps. Et de plus, elle ne savait pas quel genre d'akène elle devait trouver. Alexia elle même ne devait pas savoir. Et pourquoi tout ce cirque pour une graine pendant que la moitié de la Galaxie était entrain de s'embraser ? Qu'es-ce que ça avait de si important pour ce vieil Imam complètement sénile ? L'Amazone essaya de ne pas y penser et se concentra sur son objectif. Elle essayait tant bien que mal de traverser les branches des autres arbres qui encerclaient le tronc de cet arbre gigantesque. Elle ne voyait déjà plus le sol, mais elle entendait toujours Alexia qui lui demandait de se dépêcher. Marpessa n'avait pas daigné répondre, surtout que lorsqu'elle traversa enfin tout cet enchevêtrement de branches pour arriver dans la canopée, tout un groupe de perruches multicolores s'envolèrent à la vue de l'Amazone, surprise par cette soudaine envolée. Elle observa l'espace de quelques secondes le vol de ces superbes oiseaux, ainsi que le paysage alentour. Mais lorsqu'elle vit qu'il lui restait encore un long chemin à faire pour arriver tout en haut, elle soupira et continua à grimper. Après plusieurs bonnes minutes, Marpessa arriva enfin aux premières branches de la cime de l'arbre et entama la recherche d'un akène. Elle se déplaçait comme une funambule sur les branches. Observant attentivement afin de trouver une graine le plus rapidement possible. Mais après presque une demi heure de recherches infructueuses, Marpessa se demandait même si Alexia ne s'était pas trompée et que ce n'était pas tout bonnement une invention du vieil homme... Elle décida tout de même de grimper jusqu'aux plus hautes branches de l'Arbre. Et finalement, perché tout en haut de la plus haute branche, se trouvait une magnifique cosse. Elle était aussi grosse qu'un ballon et devait peser son poids vu comment la branche à la quelle elle était attaché ployait. Marpessa soupira de soulagement et monta la chercher. Mais le vent commençait de forcer de plus en plus. Et au loin on pouvait discerner des nuages noirs qui arrivaient dans sa direction. Elle fit vite, détacha la corde qui retenait l'akène et s'empara pour enrouler dans un tissu. Ca devait tout de même peser près d'une dizaine de kilos. Ce n'était pas grand chose pour la robuste Amazone, mais cela pouvait être handicapant lors de la descente. Elle sortit son filin de sécurité et cramponna la tête du crochet dans le tronc. Puis, elle s'arnacha. C'est alors qu'une violente bourrasque arriva par surprise et lui fit perdre ses appuis. L'Amazone commença à chuter rapidement dans le vide. Le cran de sécurité s'enclencha et elle fut violemment projetée contre le tronc, suspendue dans le vide. Légèrement sonnée, elle commença à maudire Alexia et ses idées farfelues d'aller chercher une cosse dans une foret perdue. Quelques instants plus tard, elle se retrouva enfin au sol, à bout de souffle, après une longue descente en rappel. - Hé ben ! T'en as mise du temps ! Tu pourrais répondre quand je t'appel ! Je m'inquiétais... Bref... Tu as la graine ? Marpessa lança un regard noir à Alexia et lui lança la cosse dans les bras. La jeune Commandante perdit presque l'équilibre lorsqu'elle la rattrapa. Elle se mit alors à pester son mécontentement sur Marpessa, qui était entrain de s'asseoir contre la base de l'énorme tronc, buvant un peu d'eau pour se désaltérer. Boudant devant le peu de réaction de sa garde du corps, Alexia se mit à tourner en rond. - Bon... Nous n'avons pas que ça à faire ! Nous rentrons ! Aller ! Nous n'avons pas de temps à perdre ! - Ce n'est pas la peine de s'exciter, nous restons dans cette forêt... - Hein !? Quoi ?? Mais t'es pas bien dans ta tête... C'est l'altitude qui t'as rendue complètement folle ? - Non... Ce sont ces nuages noirs que nous ne voyons pas du sol qui me font dire ça... Une immense tempête arrive sur nous. Et si nous ne trouvons pas un abri pendant le temps qu'elle durera, nous aurons quelques soucis... J'ai repéré une grotte juste à côté d'ici sur le scanner du vaisseau quand nous avons survolés l'endroit. Elle est un peu plus au Nord-Ouest de notre position. Nous pourrons nous y abriter. Alexia resta silencieuse. Généralement, Marpessa ne se trompait pas souvent en ce qui concernait la météo. Et si elle pressentait une tempête, il allait y en avoir une à coup sur. Même si au sol, Alexia ne pouvait ressentir qu'une faible brise, le mouvement de la canopée au grès du vent signifiait qu'elle avait raison. Elle se contenta de pouffer tout en caressant la coquille brune et rugueuse de l'akène. Au final, elles avaient ce qu'elles étaient venues chercher. Perdre un jours où deux, ça importait peu. Marpessa avait sorti son long couteau et trancha d'un seul coup vif un jeune arbre. Elle coupa aussi les branches afin de n'y garder que le tronc qu'elle éplucha à nu. Puis elle tailla l'une des extrémité en pointe afin d'en faire une lance. Elle tailla un autre bâton qu'elle utiliserai comme propulseur afin de lancer la lance avec plus de force. Elle allait devoir chasser afin de pouvoir tenir le temps que la tempête ne s'arrête. Marpessa fit signe à Alexia qu'elle était prête et les deux femmes se mirent en route. En effet, comme l'avait dit Marpessa, la grotte se trouvait à proximité de là où se trouvait l'arbre géant. >> Extérieur de la Grotte << Une falaise se dressait devant les deux femmes et au milieu, une cavité à peine perceptible se trouvait derrière les fougères. Marpessa sortit une lampe torche et commença à éclairer l'intérieur. L'espace était définitivement vide et allait être assurément un très bon abri. Un petit ruisseau s'engouffrait dans la cavité pour disparaitre dans les entrailles du sol calcaire. Marpessa abandonna Alexia pour chercher de quoi manger. Elle disparu alors agilement au beau milieu de la jungle sans faire le moindre bruit. Alexia soupira, elle chercha un coin sec et s'assit contre la paroi de la caverne et éclaira l'akène avec sa lampe. Elle le tenait précieusement contre elle, soulagée de l'avoir enfin trouvé. Depuis le début de cette guerre contre l'Empire de Verre, Alexia avait changée. Elle souriait de moins en moins. Elle broyait de plus en plus de noir, comme si sa colère et sa vengeance rongeait son coeur. Elle était de plus en plus résolue à faire le plus de mal possible à l'Empire de Verre, et à le faire uniquement appartenir à un bout de l'histoire de Clairvoyance. Elle sorti un inhalateur de sa poche et respira le produit contenu dans la capsule. Presque instantanément, elle se relaxa. Et fit divaguer son esprit ailleurs. Après quelques courtes minutes, elle s'endormit profondément. Ambiance musicale conseillée : Joe Hisaishi - Tatari Gami Marpessa avait eue du mal à trouver un animal à chasser. Et l'arrivée de la tempête n'arrangeait pas les choses. Il pleuvait des cordes et le vent semblait s'amplifier de minutes en minutes. Elle revenait avec un énorme cacatoès blanc qu'elle avait transpercé avec sa lance en plein vol. Marpessa jugea que l'animal allait être suffisamment gros pour qu'elles puissent se nourrir pendant deux jours. Elle avait un sac rempli de différents fruits et végétaux. La pluie ne cessait de tomber. Et déjà des torrents de boue coulait le long des collines couvertes de végétation. Marpessa se dépêcha de retourner dans la grotte, craignant une inondation. Et malheureusement, ses craintes étaient avérés. Le niveau du ruisseau qui s'engouffrait dans la caverne avait monté à tel point que l'entrée était presque totalement immergée. Son sang fit qu'un tour, elle se maudit de ne pas avoir pensé une seule seconde que la grotte pouvait se retrouver inonder ainsi. Sans aucune hésitation, elle plongea et se laissa porter par le courant quelques mètres avant de refaire surface. Elle aperçu la lampe d'Alexia juste à côté d'elle sur le promontoire de la caverne où elle s'était installée. Marpessa s'agrippa à une stalactite géante et se hissa hors de l'eau avec la plus grande peine du monde, glissant sur le calcaire poli. Finalement, trempée, elle arriva devant Alexia, toujours endormie. Elle la réveilla en sursaut, en lui donnant un coup de pied dans la jambe. La jeune femme grommela quelques paroles inaudibles et s'étira, baillant aux corneilles. - Bordel ! Réveillez vous !! Vous n'avez pas remarqué que la grotte est entrain de se faire complétement inonder !? Alexia eut un peu de peine à se lever et mit quelques secondes pour réaliser dans quelle situation elles étaient. Toutes deux prisonnières. - Bon... J'ai aperçu un espèce de boyau par ici tout à l'heure, nous allons y pénétrer. Nous verrons où ça nous mènera... De toute manière, si nous restons ici, nous nous ferons emporter d'ici quelques minutes par les flots... Bon sang ! Vous avez prit quoi encore pour être dans cet état !? Alexia ne répondit pas et pointa sa lampe dans la direction qu'avait indiqué Marpessa. En effet, une fente dans la roche se trouvait juste à côté d'elles. Un tout petit torrent en sortait, ce qui voulait dire que ce passage menait bien quelque part. Le chemin était glissant et très étroit. Alexia s'était déjà cognée quelques fois. Et elle avait les vêtements à moitié trempés après avoir glissé dans le torrent. Le passage semblait monter indéfiniment dans la couche rocheuse. Alexia commençait à s'épuiser et elle sentait ses muscles se raidir à cause du froid. L'eau dans la quelle elles progressaient était loin d'être tiède. Mais Marpessa avait reprit espoir car, elles pouvaient sentir une légère brise contre leur visage. Ce qui signifiait qu'il y avait une sortie non loin de là. Après un tout dernier effort, elles sortirent enfin de ce boyau froid et glissant. Elles arrivèrent dans une salle naturelle, remplie d'une eau limpide. La roche avait cependant une étrange teinte bleuté lorsqu'elles passèrent les faisceaux de leurs lampes dessus. >> Lac souterrain << Silencieuses, elles traversèrent ce lac souterrain. L'eau leur arrivait presque à la poitrine par moments. Ce qui n'arrangeait pas vraiment Alexia qui était déjà transie de froid. Soudainement, elle perdit l'équilibre et cette fois, elle fut bel et bien trempée de la tête aux pieds. Elle sortit la tête de l'eau en prenant une énorme inspiration et en pestant. Sa voix, amplifiée par l'acoustique de la grotte, se répéta en écho pendant plusieurs secondes. Marpessa aida Alexia à se redresser et l'agrippa par l'épaule. - Putain de merde ! J'en ai raz le bol de ce putain de trou à rat !! J'ai glissé sur cette saloperie de tuyau ! Marpessa regarda Alexia avec étonnement. Elle lui montra alors derrière elle le tuyau, sur le quel elle venait juste de glisser, qui sortait de l'eau vers un passage obscur. Marpessa en déduit forcément que si quelqu'un avait placé un tuyau ici, au milieu de nulle part, il avait dû rentrer et sortir non loin de là... Elles sortirent enfin de l'eau. Marpessa aurait bien demandé à Alexia d'enlever ses vêtements trempés afin qu'elle puisse se sécher et se réchauffer, mais sans combustible pour faire le moindre feu, elles allaient devoir continuer à avancer, espérant sortir le plus vite possible. Par chance, la température se réchauffait doucement à mesure qu'elles avançaient, longeant ce même tuyau. les concrétions devenaient de plus en plus impressionnantes. La couleur des cristaux ne faisait aucun doute, il y avait de l'Apotium à foison dans cette grotte. >> Concrétions << Alexia était époustouflée par la beauté des cristaux qui réfléchissaient la lumière de leur lampes. Elle n'avait jamais vu une mine d'Apotium et elle trouvait étrange que personne n'avait pas encore tout exploité ici. Mais c'était bien leur dernier souci. C'est alors qu'elles arrivèrent dans une cavité bien plus grande. Cette fois cela ne faisait aucun doute que des êtres vivants avaient bien été ici. D’immenses piliers retenaient le plafond. Au sol, trainait une multitude de câbles, de tuyaux, reliés à différentes machines. Allongés sur le sol, ou adossés contre les piliers et les machines, des formes humaines semblaient dormir. Mais ce n'était pas des êtres vivants c'était des robots... Elles déduisirent qu'elles étaient arrivées dans un espèce de laboratoire secret et complètement abandonné depuis très longtemps au vu de la technologie archaïque dont ces machines semblaient être dotées. C'est alors qu'un claquement retentit et les leds des machines s'allumèrent, tout comme leurs ventilateurs, vrombissant sourdement. Alors, un ordinateur s'alluma. L'écran éclaira une infime partie de la pièce ou on pouvait apercevoir des câbles placés ici et là n'importe comment, ainsi que d'autres objets étranges. Sur l'écran de l'ordinateur, on pouvait voir les lignes de code défiler à toute vitesse. Et puis plus rien. L'écran se figea. La petite lumière clignotante était passée au vert. Durant quelques secondes rien ne se passait. Alors soudain, une intonation résonna dans la salle. "Bip... Bip... BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP..." "Bip Bip Bip... Bip Bip Bip... Bip Bip Bip..." Un autre tuyau se mit à relâcher un nuage de vapeur dans un sifflement sourd. Dans le fin fond de l'obscurité, on pouvait entendre un long souffle rauque. Ce souffle s’accéléra au fur et à mesure. Deux grands yeux bleus s'ouvrirent, étincelant dans le noir. Ils semblaient apeurés, perdus, regardant n'importe où, cherchant un point de repère quelque part. Les uns après les autres, les câbles qui retenaient la créature se détachèrent dans un léger souffle de vapeur. Le masque à oxygène qui encerclait son nez et sa bouche resta bloqué, lui empêchant tout mouvement de la tête. La créature métallique s'agitait de plus en plus, se débattant pour se dégager. Ses bras et ses jambes étaient retenues par des liens en cuir. A force d'agitation, elle parvint à les arracher les uns après les autres. Alors, elle enleva d'un geste vif le masque qui retenait sa tête. La chose s'écroula sur les dalles de pierre dans un fracas métallique lourd. Alexia et Marpessa qui avaient assistés à la scène étaient bouche bée. Elles ne croyaient pas ce qu'elles venaient de voir. Marpessa était sur ses gardes et prête à commencer le combat. Mais Alexia se dirigea calmement vers la créature. - Vous faites quoi !? Ne l'approchez pas !! Mais Alexia n'écouta pas et continua à avancer. La créature cyborg recula, comme terrorisée par l'approche d'Alexia. Elle s'arrêta et s'accroupit lentement, tendant sa main vers la créature qui venant de s'animer devant elles. - Viens... Je ne vais pas te bouffer comme Marpessa ! Approche. N'aies pas la frousse de moi. Tu comprends quand je parle ? Approches et prends ma main, on va t'aider. La créature ne bougea pas d'un pouce et continuait à fixer intensément Alexia de ses yeux électroniques bleus. Après quelques instants, le timbre doux de la voix d'Alexia sembla détendre la cyborg et elle s'approcha lentement d'Alexia, dévoilant sa tête à la lumière. On pouvait voir les différents éléments qui composait son corps métallique. Ses créateurs avaient visiblement essayés de lui donner une forme humaine. >> Cyborg << La créature tendit sa main et la posa lentement dans celle d'Alexia. Le contact métallique était froid et étrange, mais cela n'empêcha pas Alexia de refermer délicatement sa main sur cette de la machine. - T'as un petit nom ma belle ? La créature cyborg pencha la tête après la question d'Alexia. Elle sembla réfléchir, fixant toujours aussi intensément Alexia. - T-26.4...
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