Au loin deux soleils rouge faisaient scintiller la glace laissant apparaître des teintes fushia bleutées.

BHRRRRHHH  Il frissonna de tout son long, Le vent glacial s’infiltrait par tous les interstices de son armure. En dessous une simple tunique de coton cachait ses énormes attributs. Il pensa au deux mille hommes qui devaient débarquer à sa suite dans la même tenue,son peuple ne connaissais pas l’hiver…

En marchant jusqu’à l’entré de l’imposant bâtiment, quelques débris éparpillés lui firent repenser aux derniers cycles. Tous ces hommes qui avaient donnés leur vies pour un avenir meilleur. Il s’agenouillat et écrivit quelque chose dans la neige « ∂SH∂ ».

Il se rappela ses promesses

Eviter un bain de sang pour l’ouverture du secteur 1 et l’expansion en secteur 0.

Se sacrifier pour combattre les brigands et établir un protectorat rapide.

Mettre l’ensemble des mondes conquit à disposition de ses compères.

Il fallait se presser.

Il repris ses esprits et continua son chemin jusqu’à l’entrée. 

Les connexions de l’Io avaient du être établies à l’heure qu’il était, l’IA l’attendait sûrement.. mais pourquoi ?

Il ne fallait plus attendre, tout le monde était convié.

Valeo* sentait de micro-cristaux de glace lui caressaient le visage. La brise lui lacérait les extrémités, mais il n’en avait cure. Il avait bien trop de chaleur en son for intérieur. Valeo était désormais Gouverneur de l’Io, ce n’était donc pas ce froid de canard qu’y allait le refroidir.

Ce n’était pas depuis la Contrebande que l’on pouvait admirer l’expansion des Mondes Libres. La surface de la planète est maculée d’un lait tourbé, épaisses tempêtes de neige en ballet rythmé. Peu de lumière s’y filtre, si bien que son atmosphère offre une protection déjà singulière.

Valeo s’était engouffré dans un immense brèche de glace. Dans l’escarpe s’enfonçait une longue fissure sombre, seul passage vers la Caverne. Il ouvrait le pas, suivi par sa garde rapprochée. Impossible de dire combien de kilomètres ils marchèrent dans l’obscurité, seuls éclairés par leurs lances magnétiques.

Valeo appréciait ce moment, suspendu dans le temps diffus du développement incommensurable de l’Io. Cela lui donnait curieusement de l’importance. Et quelle prestance dans cette armure argentée ! Il profita de cet instant introspectif, loin du paysage bouillonnant des macrostructures installées en tout point du secteur 0rigine.

Au bout du tunnel, vint la lumière : entrée secondaire du bâtiment secret. Au coeur de la grande salle, soutenue par de puissantes colonnes travaillées, seules des feux bleus offraient l’éclairage gothique qui donnaient cette dimension si dramatique.

Les gardes se postèrent de part et d’autre de l’autel. Valeo, le regard visé vers l’opposé, attendait Bélan. Et celui-ci arriva à point.

Valeo descendit les quelques marches, et s’avança prestement vers Bélan. Les gardes de part et d’autre restèrent figés, et se lancèrent corps et âmes dans les regards des autres.

Valeo tourna ses yeux verts vers son plus fidèle compagnon, signe d’aller chercher les mets et boissons pour tous. Valeo a ce visage déterminé, sourcil aux aguets du moindre froncement. Sa peau aux teintes brunes qui virent au violet, est complètement lisse. C’est donc ce subtil mélange entre le calme intérieur et cette vivacité méfiante qui transparait en le fixant. Chose que l’on déconseille, par ailleurs, de faire.

Alors que les troupes s’activèrent en arrière-plan, faisant grimper un bruit de fond vivant, Valeo et Bélan traversèrent lentement les arches de la coupole.

Ils s’arrêtèrent de choeur. Il avait besoin de se prendre les coudes. Il fallait former un bloc. Il fallait s’unir, par-delà tout ce qui peut les séparer. Et se le montrer.