Un beau farùk et une belle aleña se tenaient de part et d’autre d’un coffre immaculé. 

Rayon de lumière divin dans le dos, les deux adam et eve arborent des sourires avenants en fixant droit la caméra.

Une voix de crooner les enrobe. 

Assez curieusement, les deux acteurs écartent les bras et le coffre s’ouvre. La caméra bascule pour vous plonger dedans.

Encastrés dans une mousse noir, les compartiments sont nets : le moule est finement découpé. Sens du détail : l’ensemble est cohérent, entre teintes d’aluminium et de nacre. Les connaisseurs intègrent la marque IO au premier coup d’oeil.

Le champ de vision se pose d’abord sur une tunique lourde repliée. La voix décrit : « l’armure IO est multi-usage, elle est à la fois rempart contre les agressions naturelles ou lasers, mais également pratique pour l’usage quotidien de dignitaire de haut-rang ou de soldat de terrain. » Le plastron seul ne laisse pas deviner encore ce casque auto-moulant. Mais vint que celui-ci se lève et s’accroche, aimanté et quelque peu oppressant, sur l’épais farùk. La visière se déploie sur son visage. Ses jambes sont recouvertes. Bientôt tout son corps est habillé de ce linceul d’ivoire. La combinaison IO est autant une combinaison de plongée qu’une combinaison spatiale : « l’essayer, c’est l’adopter. »

La caméra revient sur l’aleña, elle aussi tout spécialement sexy pour l’occasion. Elle sort du coffre une mallette siglée IO. A l’intérieur : cadran de navigation spatiale, boussole multidimensionnelle, horloge hyperatomique, guide numérique d’exploration. Tous les objets sont sculptés à la précision du diamant, si brillants et finement détaillés que l’on veut immédiatement les avoir en main. « Tout le matériel nécessaire aux déplacements dans le Grand Vide. »

Un petit souffle est émis en refermant par magnétisme le matériel. Les forces de l’Io sont habitués à tant de travail de design.

Dans un plus petit coffre qui crache de la vapeur en s’ouvrant, on distingue des casiers. « Cryogenèse appliquée, refrigération multigradée, thermiques multiples, la cargaison intègre épices, encens, racines, insectes, offrant la diversité des Mondes Libres à vos chercheurs… Et gourmets ».

Le compartiment se referme par magie, le spot déroule désormais le conteneur de la pharmocopée. Bien ordonnés, cuves, échantillons diverses de vaccins sont remplis à ras-bord. « Nous offrons des doses réplicables d’Ark, de Kava et de Via — les trois substances essentielles des forces de l’Io. L’Ark décuple les capacités physiques et cognitives des espèces. Le Kava sert à déjouer le mensonge et permet l’apaisement des esprits. La Via permet les sauts extra-systèmiques et extra-sectoriels en toute tranquillité pour le corps. La combinaison des trois est la substance idéale pour les kamikazes… L’Arkavia. »

L’image dézoome en surplomb pour afficher l’ensemble du contenu. Eparses, logés dans les coins et les interstices : boitier X-Com facilement reconnaissable, commutateur de canal avec mIo, disque de base de données. « L’Io offre sans réserve ses connaissances, ses écritures, et ses renseignements diplomatiques grâce à son assistant virtuel connecté à Lui. 

Le container se referme. Les deux figurants arborent désormais la même armure blanche. La caméra zoome sur une poitrine, l’image se coupe sur l’ornement IO.