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Cdt. Arlzbern Baardalath
Respect diplomatique : 11 ![]() 25/06/1019 ETU 17:14 |
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Détails
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La flotte volait en formation serrée, en orbite d'une planète gelée, qui bordait les confins du système de la Contrebande. Bien que dénuée de ressources, la planète se révélait être un point stratégique d'importance. Toutes les précautions avaient été prises, mais ça n'était cependant pas un gage de victoire. L'ennemi encerclait les vaisseaux de Tyrr, dont la facture était supérieure, mais pas le nombre, qui rééquilibrait clairement le tableau. Une transmission entra alors. - Sachez que vous êtes cernés. Nous vous conseillons de vous rendre, chiens, annonça une voix venant de la grande flotte. La Contrebande est à nous. - Lancez les hostilités, montrez leur que nous ne plaisantons pas, déclara l'amiral de Tyrr. Ils sont peut-être plus nombreux, mais ils ignorent à qui ils ont affaire. Appliquez le plan de notre invité. - Bien, amiral Stragaryn ! La bataille commença, des tirs venant de toutes les directions. L'amiral se tourna vers un homme dont l'aspect était étranger à sa civilisation, vêtu d'une armure argentée recouverte d'une grande cape noire. Celui-ci semblait détendu. Il portait à sa main un calice, dont il but une gorgée. Il rendit son regard à Stragaryn, son impassibilité trahissant un léger amusement. Alors que l'affrontement faisait rage, la flotte ennemie se démontra plus coriace que prévu. Adoptant une formation audacieuse, les tirs qui auraient dû les réduire en charpie ne détruisirent que quelques uns de leurs vaisseaux. L'officier qui avait engagé les hostilités annonça : Ils se défendent bien... Ils ont changé de formation et se sont positionnés de façon à ce que des attaques de front soient dangereuses pour nous. L'homme en armure répondit. Intéressant, leur ténacité ne m'étonne guère, laissons les savourer ce moment. Leur réactivité à votre "don" est impressionnante. - Cela ne semble pas vous inquiéter, messire Arlzbern. Déclara une étrange femme, vêtue comme une oracle, qui restait en arrière de la salle de commandement. Arlzbern se contenta de répondre par un sourire. L'amiral répondit. Les dés ne sont pas encore jetés. - La réaction de notre adversaire vient de rendre caduque votre stratégie. La technologie se marie très bien avec les capacités psioniques de votre amie ici présente, peut-être trop d'ailleurs. Ce n'est pas comme cela que vous mettrez la main sur la Contrebande. L'amiral haussa un sourcil, tandis que l'oracle écoutait attentivement. Pensiez-vous que c'était un secret ? Dame Tyraslathryra n'est pas la seule à posséder de tels "pouvoirs". Votre Chef Suprême est doué, et je le remercie de m'avoir autorisé à l'assister dans sa conquête, mais même ses dons ne peuvent atteindre de telles distances. Puisque votre avantage a démontré ses limites, laissez-moi faire usage de quelque chose d'un peu moins subtil, mais de tout aussi ésotérique... - Que voulez-vous dire ? Il afficha un sourire poli, et but une nouvelle gorgée. Quelques vaisseaux alliés, qui avaient tenu jusqu'à présent, se virent dépassés et explosèrent dans le lointain. - Je dois dire que vous avez adapté notre technologie de manière tout à fait remarquable. Cependant, Il y a des règles dans cet univers que vous n'avez visiblement pas encore comprises. Si vous n'apprenez pas à les dompter, vous mourrez. Tyraslathryra croisa les bras, tandis que l'amiral attendait la suite d'un air renfrogné. - Comme je vous l'ai promis, vous allez voir quelque chose d'intéressant aujourd'hui, Amiral. - N'oubliez pas que vous n'êtes ici que comme observateur, Baardalath. Le Chef Suprême... - Je n'oublie jamais rien. Arlzbern s'approcha des commandes, et du bout des doigts activa un mécanisme secret. La planète eut une réaction étrange, et un gigantesque déluge d'énergie apparu d'un point précis, avant de se diriger vers le lieu de l'affrontement. Le cours de la bataille s'inversa, et nombre de vaisseaux ennemis explosèrent dans une gigantesque dévastation lumineuse, tandis que l'attaque frappa également une grande partie des vaisseaux de Tyrr. Dans le vaisseau-mère, protégé par un puissant bouclier énergétique, à l'instar de quelques autres vaisseaux alliés qui avaient miraculeusement échappé à la vague destructive, il fallu un temps aux officiers pour se remettre du spectacle. Ils se levèrent, l'air effrayés et impressionnés. Tyraslathryra fronça les sourcils, l'air concernée, mais resta malgré tout droite et digne. Protégez la devineresse ! Hurla l'amiral, qui dégaina un sabre et se rua sur Arlzbern. Celui-ci esquiva son attaque, saisit la lame par le haut et par la garde avant d'envoyer cette dernière heurter le menton du malheureux qui tomba en arrière. Se saisissant de l'arme, il la pointa dans la direction de son adversaire alors que sa cape activa un système de bouclier personnel qui rendait alors inefficaces tous les canons des armes de poing que les officiers présents pointaient sur lui. - Je suis véritablement désolé pour votre flotte, mais connaissant votre Chef Suprême, il comptait en sacrifier dix fois plus, n'est-ce pas ? - Qu'avez-vous fait, chien ?! Il se tourna vers la dévastation, qu'il observait d'un regard froid, empli d'une certaine tristesse. - Je pleure pour toutes les âmes perdues, mais peut-être seriez-vous un jour en mesure de comprendre la nécessité de mon action. Cette planète est instable, pour des raisons qu'il serait long d'aborder pour le moment. C'est ce qui a causé la perturbation de vos capacités psioniques, et qui a également rendu possible cette... réaction. Il désigna la lueur qui s'estompait peu à peu dans les étendues cosmiques. - Pensez-vous vous en sortir indemne ? Vous restez en infériorité numérique. Votre démonstration était impressionnante, mais que comptiez-vous prouver au juste ?... C'était inutile, certains de nos vaisseaux ont résisté à votre attaque et même si vous preniez celui-ci, vous n'irez nulle part. - Il semblerait qu'il soit venu le temps de parler de la capitulation. - En effet. Ne vous attendez pas à une quelconque faveur pour la démonstration de force que vous venez de faire. Le Chef Suprême désirera sûrement votre tête. - Je crains que vous n'ayez pas compris, amiral Stragaryn. Je parlais de votre capitulation. Stragaryn serra les dents, et fusilla Arlzbern du regard. Nous verrons combien de temps votre bouclier tiendra, misérable. Arlzbern n'eut pas de réaction notable, comme si il attendait quelque chose. A ce moment là, le tableau de contrôle du vaisseau détecta un signal d'entrée, et d'innombrables croiseurs apparurent. Portant l'insigne de l'Empire Doré, la flotte encercla rapidement ce qu'il restait de celle de Tyrr dans le système. Une transmission audio résonna alors dans la salle de commandement, et une image fit apparaître un homme à l'aspect puissant, droit et fier. Vêtu d'un uniforme couleur d'ébène armuré et orné d'une banderole écarlate, il s'exclama : - Votre Majesté Impériale, nous nous présentons à Vous en faisant montre de notre victoire. Arlzbern inclina la tête de façon cérémonieuse, offrant un sourire pâle et entendu à son vassal. - Nous ne sommes pas déçu de votre ponctualité, Grand Officier Dalgern. Votre éternelle dévotion Nous touche au plus profond de Notre âme. Vous êtes la fierté de l'Astre Impérial. L'officier tressaillit puis se dressa fièrement et cogna son poing. ... Un millénaire de gloire au Soleil de Baardalath ! Des cris martiaux de soldats retentirent de toutes les transmissions. Les officiers de Tyrr présents dans le vaisseau baissèrent les bras et soufflèrent d'incrédulité. L'amiral enragea alors que l'Empereur Arlzbern Baardalath se tournait vers lui, activant une carte holographique. Celle-ci, dévoilant le secteur dans son intégralité, affichait la Contrebande et le système natal de Tyrr qui basculait peu à peu dans les couleurs de l'Empire Doré. Tyraslathryra, silencieuse, écoutait et suivait la scène avec attention. Stragaryn serra les poings, fixant d'un regard haineux l'homme qu'il pensait avoir sous son joug. - Vous ne pensiez tout de même pas que mes flottes étaient détruites ou en fuite ? Il soutint son regard. Inutile de prévenir votre Chef Suprême de sa défaite, je crois qu'il est déjà au courant... Ce vieux tyran, non-content d'avoir usurpé son titre, n'a aucune notion du sacré, utilisant des choses qui le dépassent comme de vulgaires jouets. Alors, tandis qu'aux quatre coins du secteur les combats faisaient rage, Arlzbern fut rejoint par sa garde d'honneur, qui s'empara du vaisseau. Montrez-vous cléments envers ceux qui se soumettront à l'Empire, éliminez le reste. Il se tourna vers l'oracle, qui, l'expression indéchiffrable, lui rendit son regard, avant de prendre congé. _ Le calme apparent était revenu. Une grande salle ornée et impérieuse abritait l'Empereur et la Prophétesse, qui se muraient dans un certain silence depuis un temps. Observant un immense jardin du vitrail transparent qui écrasait l'endroit de sa splendeur, Arlzbern était plongé dans ses pensées. - Vous avez de l’ambition, Majesté. Mais qu'est-ce qui me prouve que je n'ai pas quitté le joug d'un tyran pour un autre ? - Absolument rien. Il laissa planer un temps avant de continuer. Cependant... il y a une chose que vous ignorez. - J'écoute. Arlzbern se retourna, puis s'approcha lentement de la grande table située au centre de la pièce. Il y déposa un étrange objet, une archive numérique. Quand celle-ci fut visionnée, le silence se fit à nouveau. La Prophétesse prit à nouveau la parole, après un temps. - Comment avez-vous découvert cela ? - Il y a un certain temps. Ce serait difficile à expliquer. - Vous y croyez ? - Oui. - Je comprends à présent pourquoi vous avez besoin de mes... dons. - Je suis vraiment désolé.
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