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Cdte. Aube Niflheim
Respect diplomatique : 350 02/10/1019 ETU 16:58 |
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La chambre d'Aube était simple. Selon les standards de beaucoup elle était même parfaitement indigne d'une impératrice. Un lit double, une armoire, un bureau, quelques bibliothèques enclavées dans un genre d'espace dédié à la lecture et relié à une salle de bain. Le tout dans une architecture curieuse rappelant un peu le baroque impérial et la simplicité d'une cabine d'officier de la marine. La priorité des verres en s'installant sur Palamenia n'avait pas été de reproduire le luxe de l'ancien Empire - d'autant plus que la majorité d'entre-eux étaient parfaitement acclimatés à l'aspect spartiate de la vie dans la flotte nomade. Même le palais impérial avait été créé dans une économie de moyens totale. L'idée était que chacun devait se serrer la ceinture. Les beaux jours reviendraient, un jour, mais en attendant... En attendant, à chaque fois qu'elle se réveillait, Aube prenait le temps de se demander ce qu'avaient pu ressentir ses ancêtres, chaque matin. Se rendaient-ils au moins compte du gigantisme et du luxe dans lequel ils baignaient ? Pourquoi l'avoir ne serait-ce que désiré ? Était-ce de l'art ? Voyaient-ils ça comme de l'art ? Pouvaient-ils vraiment profiter de tout ce confort ? Quel genre de peuple pouvait fonder l’entièreté de sa culture sur le gigantisme, le gâchis ? Un peuple stable, un peuple riche. Ils l'avaient voulus parce qu'ils vivaient bien, qu'ils pouvaient se le permettre. Il était souhaitable voir nécessaire d'en revenir là, de reprendre plaisir à vivre. Non plus par nécessité, par devoir envers ses proches ou la nation, mais parce que l'existence serait agréable en tant que telle. C'était généralement la réponse qui donnait à l'impératrice la force de se lever, après quoi elle entamait ses préparatifs. Aube avait toujours refusée les rituels matinaux consistant à ce qu'un serviteur privilégié aide le suzerain à se changer, faire sa toilette etc. A la réflexion ces rituels avaient été très minoritaires dans l'histoire de Verre. La plus-part des empereurs imitaient la première impératrice, or Alice était à l'origine une Kaiserdienne. Avant de fonder Verre, d'être intronisée, elle avait été éduquée dans une nation dont toute la culture se bornait à des notions de patriotisme spartiate, d'efficacité et de simplicité d'être. A en croire les livres d'histoire et les témoignages de contemporain, elle tentait d'imiter une forme d'idéal de cette culture, et ce même si elle était plutôt une créature de confort. Effort appréciable mais qui n'empêcha pas ses successeurs de pleinement jouir de la richesse de leur empire. Pour Aube la question se posait différemment. Gouverner, c'est porter un masque. Personne n'est dupe : ne dit-on pas qu'il n’y a point de héros pour son valet de chambre ? Ainsi, Aube n'avait pas de valet de chambre. L'image publique de l'Impératrice devait se confondre à la perfection avec son image privée. Et pour se faire, celle-là ne devait tout simplement pas exister. C'était généralement lorsqu'elle se trouvait devant son miroir que l'autre réponse à la question du gigantisme venait à Aube. Une réponse douloureuse, toujours la même. Un mot qui la hantait, accompagné des souvenirs de sa mère. Ses ancêtres avaient existé dans un luxe débordant parce qu'ils étaient décadents. Décadents. Décadents. Tout cette population, tout cet empire, tout ses ancêtres. Tous décadents. Et sa mère avait été la plus décadente du lot. Elle avait amenée l'Empire à l'âge d'or de sa culture, puis à son effondrement, par conséquent... Par conséquent elle avait eut une fille, qui héritait maintenant du pouvoir et d'une nation à reconstruire. Aube se fixait dans le miroir. Elle avait - objectivement et selon la plus-part des cultures galactiques - de jolis traits. Assez fine, vaguement androgyne, son regard et ses rares sourires avaient quelque-chose de réellement beau. Elle, cependant, se trouvait tout au plus "assez impériale". Elle passait presque une heure, chaque matin, à s'observer. Puis, à l'aide d'eau froide et de produits divers, elle se préparait pour la journée. Elle façonnait la glaise de son visage, de ses mains, et quittait le statut de femme pour celui d'Impératrice. Elle vivifiait, fortifiait, donnait un aspect sculptural, dominant, puissant, juste. Elle s'élevait ainsi par la simple apposition de ses mains sur ses chairs bassement terrestres. L’opération, si elle témoignait d'une certaine attention portée à sa propre apparence, était devenue une habitude. Aube la remplissant sans y penser. Et pendant que ses mains agissaient en parfaite indépendance de sa conscience, elle pensait aux affaires du jour. Elle avait lu les rapports durant l'une de ses insomnies. Ils étaient tombés à quatre heure, fuseau local. Palamenia était enfin en possession de moyens industriels suffisants pour entamer un programme colonial. En d'autres termes, elle allait devoir commencer à vraiment gouverner. Prendre des décisions. Éviter les pièges de la diplomatie internationale. Répondre aux attentes de son peuple. Les mains de l'impératrice tremblèrent, ramenant brièvement la femme au monde physique. Elle reprit ses préparatifs. Pourquoi. Pourquoi elle ? Parce que sa mère était l'impératrice. Elle avait voulu mettre fin au régime monarchique. Et ne l'avait pas fait. Et maintenant c'était à elle de mener tout un peuple. Elle n'en avait pas les épaules. Pourquoi accepter cette responsabilité ? Parce que des gens s'attendaient à ce qu'elle le fasse. Parce qu'elle était une personne bienveillante, qu'elle était sincère. N'était-ce pas une qualité nécessaire, la sincérité ? Pas forcement. Le pragmatisme, le machiavélisme, voilà ce qui créait des empires durables. Elle voulait le bien du peuple. Elle croyait pouvoir lui permettre d'un jour être fier de sa nation. Pourquoi était-ce important qu'il soit fier ? Parce qu'un peuple fier est un peuple qui a une bonne vie. Non. Ça c'est un mensonge. C'est vrai. En y repensant, les grands dirigeants de l'histoire verre, et même avant, ont rarement régné lors d'époques paisibles où le peuple vivait bien. Hismer était un dictateur à la tête d'un régime totalitaire. Alice avait dirigée une nation ouvertement héritière de ce régime. Alyse II avait été la maîtresse d’œuvre d'un conflit d'échelle galactique ayant balayé son empire et des milliards de vies. Pourquoi penser à eux ? Qu'est-ce qu'elle voulait vraiment ? ... Qu'est-ce qu'elle cherchait ? Qu'on se souvienne d'elle ? Être une héroïne pour son peuple ? Un nom connu même à l'étranger ? Non. Jusqu'à où pensait-elle être en droit d'aller pour y parvenir ? ... Jusqu'à mener des guerres ? Voulait-elle de guerres ? ... Voulait-elle seulement du pouvoir ? Oui. Aimait-elle diriger ? Oui ! ... Alors pourquoi ces questionnements ? Qu'espérait-elle faire durant règne ? Que voulait elle accomplir, comment comptait-elle procéder, sincèrement ? ... "Je ne sais pas. Nous verrons bien." Aube avait terminée. Elle observa son corps nu, longuement, puis son visage, et se força à prendre un air neutre. Il ne lui restait plus qu'à s'habiller et elle serait l'Impératrice de verre, prête pour une nouvelle journée de travail. Il allait y avoir beaucoup à faire. Peut-être faudra-t-il aussi préparer une allocution devant le Sénat pour parler de la campagne coloniale à venir. Et après ça... Tout irait bien. Il n'y avait pas de raisons qu'il en soit autrement. Aube ne pu s’empêcher de sourire face à cet énième mensonge. Tout irait bien. Mais bien-sûr. Et s'il en était autrement ? Elle ferait un effort. Et adviendrait ce qui adviendrait. |
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Cdte. Aube Niflheim
Respect diplomatique : 350 09/10/1019 ETU 13:58 |
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"Et vous vous trouvez ça satisfaisant ?!" Aube entendait les cris depuis le couloir. Les réponses qu'on leur donnait étaient pour le moment inaudibles. Elle soupira. Aujourd'hui, elle avait fait rassembler le conseil restreint - composé des têtes pensantes de son gouvernement et, par conséquent, de l'armée. Il s'agissait de faire le point sur les huit cycles de colonisation de Palamenia. Une simple formalité dont le but premier était de voir si les courbes de la démographie, du bonheur matériel, spirituel et ainsi de suite c'étaient inversées depuis la colonisation. Bien entendu il fallait se montrer un peu plus ambitieux que ça, ce pourquoi il allait aussi être question de productivité industrielle, de colonisation, de... De choses ennuyantes pour lesquelles Aube ressentait des sentiments contraires. D'un côté elle voulait avoir les outils de ses ambitions - bien que celles-là étaient en fait mal déterminées - de l'autre, elle ne se sentait tout simplement pas capable de mener à bien une politique permettant l'expansion de l'Enclave. Sur aucun plan que ce soit. Elle ne devait pas être la seule, à en écouter les cris qui continuaient de lui parvenir. Non. Pas des cris. Des grondements. Il y avait quelque-chose de profondément chtonien dans la manière qu'avait cette femme de s'énerver. Comme un tremblement de terre, une catastrophe naturelle. A côté d'elle, les servantes seelie qui l'accompagnaient baissaient les yeux, mal à l'aise. "C'est faible ! Insuffisant ! Nous ne faisons aucune avancée, aucune ! Demain nos voisins auront envahis l'ensemble du secteur que nous seront encore bloqués ici, à..." Quelqu'un dû l'interrompre. Elle reprit, plus menaçante. "Ils vont nous encercler et nous exterminer, voilà ce qui va se passer. Nous avons fait un faux départ dans une course qui ne permet pas de seconde chance, nous allons..." Aube cessa de faire attention au sens des mots. Cet avis était celui de beaucoup de personnes - d'elle aussi, dans une certaine mesure. Oui, il était vrai que la politique ne laissait pas de seconde chance aux peuples faibles. Et elle pensait avec fatalisme qu'en ce qui concernait son peuple il s'agirait plus de survivre que de briller. Maintenant si cet état de fait pouvait pousser quelques individus à la révolte c'était une bonne chose. Peut-être aurait-on des surprises. L'Impératrice était désormais devant la porte de la salle de réunion. Les lieux avaient des apparences de coursives. Et pour cause : tout le bâtiment n'était jamais qu'un vaisseau amiral posé à la surface de la planète. A côté d'Aube, l'une des servantes joignit les mains, attendant qu'on lui fasse signe d'ouvrir la porte et d'annoncer la venue d'Aube. Celle-là, pour le moment, était une fois encore perdue dans ses pensées. Elle fixait l'une des deux seelie, ce qui rendait la situation plus pesante encore. Des seelies. Des êtres qui, à en croire l'image populaire, étaient d'une grande délicatesse et d'une douceur unique. Parfaitement incapables de faire acte de violence. Cette image populaire était raciste et fausse. Les seelies étaient peut-être des perfectionnistes spirituelles, elles restaient aussi sujettes à la violence, au nationalisme et aux instincts de mort que la plupart des autres espèces. La femme qui hurlait, par exemple, déversant un flot non filtré de rage sur le conseil restreint, était une Seelie. L'amiral Érinyes. Talentueuse malgré de clairs soucis de caractères. Un leader qui s'énerve intempestivement sur ses hommes n'est pas un bon leader. D'une certaine manière, Érinye le savait puisqu'elle réservait ces explosions aux conseils restreints. Elle aussi tirait sa légitimité de la tradition. Elle avait été formée par celle qui avait été la chef d’État-major de la précédente impératrice, avait été son dernier aide de camp et avait été considérée par le collège d'amiraux ayant conseillée Aube lors de sa nomination comme la personne toute désignée pour prendre sa place. "Des successeurs... - Je vous demande pardon, majesté ?" L'une des servantes s'était retournée vers elle, son visage élégant affichait un air interrogatif. "Nous sommes un empire de successeurs." Cette remarque lui arracha un large sourire qu'elle ne comprit pas elle même et, sans attendre, elle entra dans la salle de réunion. "Veuillez excuser mon retard. J'ai été retenue par des affaires dont il me faudra discuter avec l'Amiral." Face à elle, une pièce à plafond haut, une table métallique en forme de losange, une dizaines de chaises et autant d'hommes et femmes en uniformes ou tenues d'usage. On avait dressé des draperies ici et là pour donner un aspect un tant soit peu "impérial" à l'ensemble. Les membres du conseil se levèrent comme un seul homme. La dite Amiral s'inclina légèrement, évitant soigneusement le regard de sa suzeraine. Elle savait pertinemment qu'Aube n'appréciait pas ses éclats de colère, quand bien même elle pouvait partager son avis sur certains sujets. C'était une femme de taille moyenne, au visage légèrement rond et au regard vif. Des traits vaguement asiatiques, avec des yeux en amande et un nez un peu épaté. Elle portait une tenue qui renvoyait directement aux beaux jours de l'Empire. Un long manteau sombre, une cape, un jabot blanc tenue par une broche indiquant son grade... Un tricorne reposait devant elle, sur la table. Encore une question qu'il faudrait traiter : les uniformes. Comme la flotte nomade avait recyclée tout le long de son existence, ne créant pour ainsi dire rien, certains officiers portaient des habits datant d'une période où d'une autre, issus des coutumes d'un monde ou d'un autre. On se retrouvait avec des hommes portants les uniformes gris et les casquettes de leurs ancêtres des forteresses de marbre, quelques-uns serrés dans des combinaisons plastiques d'A.T.L.A.S et d'autres coincés dans les élégantes tenues de chevaliers impériaux. Aube inclina un peu la tête en avant. "Rasseyez-vous, s'il-vous plait. Oh, sauf vous, amiral : si vous voulez bien me suivre." La dite amiral se saisit de son tricorne et approcha de l'impératrice, qui avait entreprit de traverser la salle de réunion pour se diriger vers une porte se trouvant à son opposée. Avant de partir, Aube pivota une dernière fois vers les membres de son gouvernement. "Pourriez-vous me faire une synthèse des informations dont nous allons traiter ? Je vous remercie. Je vois aussi que monsieur le représentant du Sénat manque à l'appel. Pourriez-vous le faire venir, lui où n'importe quel autre remplaçant ? Nous devons échanger à propos de la forme que prendra le nouveau gouvernement verre, maintenant que nous sommes plus soumis aux difficultés de l'errance." Sourire plein d'une excessive amabilité, petite courbette, Aube quitta les lieux, son amiral sur les talons. |
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Cdte. Aube Niflheim
Respect diplomatique : 350 31/10/1019 ETU 13:48 |
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Le Balcon se situait à proximité des quartiers des amiraux, où l’on avait installé le conseil restreint du gouvernement impérial. C’était une ancienne baie d’observation dont on avait remplacé les vitres par une grande verrière rétractable. Seul souci, l’appareil qui servait de palais improvisé, bien qu’échoué à terre, s’élevait tout de même à plusieurs dizaines de mètres du sol de telle manière que des vents violents avaient imposés aux architectes d’installer un petit bouclier atmosphérique visant à protéger le balcon lorsqu’il était en configuration ouverte. Pour citer le commentaire laconique qu’en fit Aube une fois le mal fait « C’est bien. C’est inutilement compliqué et le résultat est le même que la situation initiale. Très très Verre : j’adore. » Bien entendu elle avait gardé le commentaire pour elle et avait simplement sourit quand on lui avait annoncé la situation. Ouiiiii très bien. Merci pour le balcon ! J’apprécie, ahah. Super super. Mais bon. Bouclier atmosphérique hors de prix ou pas, Aube restait contente d’avoir un petit espace privé d’où elle pouvait 1) observer sa capitale et 2) s’isoler de temps à autres pour parler d’affaires privées et / ou ne concernant que certains membres du conseil restreint. Dans le cas présent, sa chef d’État-major. Érinye, justement, la fixait, bras croisés. « De quoi s’agit-il ? » Aube se figea. Une fois encore elle s’était enfouit dans son monde intérieur de réflexions et de commentaires au mépris de ce qui se passait autour d’elle. L’Impératrice se força à prendre un air détendu et se tourna vers Érinye. Pourtant, quand elle parla enfin, ses mots s’échappèrent de sa gorge comme s’ils l’écorchaient. « De la flotte perdue. – Bon sang. » Bon sang. Oui. Aube eut un pauvre sourire. La flotte perdue. Le gros de la puissance militaire de feu l’Empire Verre. Des technologies incroyables, des héros par milliers. Disparue le cycle même où les nomades étaient arrivés dans le système de ce qui allait devenir leur nouvelle maison. Et puis il y avait aussi… « Majesté, je ne pense pas que votre mère… – Elle a forcément laissée quelque-chose ! C’est impensable, elle ne peut pas simplement nous avoir abandonnée ! – Et pourquoi pas ? » La verre approcha de sa suzeraine, sentant chez elle une fragilité qu’elle connaissait pertinemment. « Aube. C’était une femme compliquée, mais c’était surtout une femme brisée. Une chef de guerre vaincue et une impératrice déshéritée par l’Histoire. La disparition de la flotte – si elle émane bien d’une volonté de votre mère – peut très bien ne rien vouloir dire. – Cependant... » La réponse d’Aube était tombée comme une espèce d’évidence silencieuse. Elle n’avait encore rien dit mais face à elle, la militaire savait déjà ce qui allait être exprimé. « Cependant il faut continuer à chercher. Pour être sûr. – Il en sera fait selon vos ordres. Mais puis-je parler franchement ? – Oui. – Nous devrions nous concentrer sur le présent. » Pas de réponse. Aube cligna des yeux. « Érinye. Puis-je avoir confiance en vous ? – Bien entendu. – Et en votre fidélité ? – Plutôt la mort que le parjure. – Alors écoutez-moi bien : je veux que vous déployiez tous les hommes non-assignés à des fonctions de maintien de l’ordre dans les jeunes colonies. Notamment ce monde industriel récupéré auprès de nos voisins. – Alors votre acharnement à le récupérer ne visait pas qu’à vous imposer comme une dirigeante capable ? – … Là n’est pas le sujet : mais des enquêtes préliminaires laissent entendre que les satellites locaux ont repérés ce qui pourrait s’apparenter à des traces de la flotte ; A sa trajectoire de départ. – Je ne savais pas que nous menions ce genre d'enquêtes. Sauf votre respect, pourquoi l'armée n'était-elle pas au courant ? » Une certaine crispation s'était emparée de l'amiral. Aube évacua la question d'un vague geste de la main. « La mission a été confiée aux chevaliers. » Les chevaliers, donc, qui ne répondaient qu'à la couronne. La militaire, qui se doutait de la réponse, se crispa encore un peu plus. « Le résultat de leur travail est arrivé juste avant le début du conseil restreint. Vous remarquerez que je n'ai pas tardé à vous informer. Et maintenant, j'ai besoin de vous. – Je vois déjà où vous voulez en venir. – Et vous n’aimez pas ça, n’est-ce pas ? – Je ferai le nécessaire. Je vais voir combien de vaisseaux sont disponibles. » Elle fit claquer ses talons et s'inclina un peu. L'impératrice joignit les mains devant elle. Avec sa grande robe et son demi-sourire, elle avait des airs de madone. « Merci, amiral. Découvrir ce qui est arrivé à la flotte est de la plus haute importance. » Érinye se redressa, se força à arborer l'esquisse d'un sourire, et quitta les lieux. Aube resta encore quelques minutes sur le balcon, à réfléchir. La flotte perdue, sa mère, et les secrets du passé. Voilà au moins une tâche qui ne demanderait pas trop de ressources à l'Enclave tout en la mobilisant entièrement. C'était à peu près tout ce dont elle était sûre. |
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