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Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 14/12/1019 ETU 16:45 |
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C’est la nuit, il fait froid, elle avance tranquillement le long d’une plage sauvage et déserte. Elle est pieds nus, vêtue d’une simple robe sans manches, pourtant, elle ne ressent ni le froid de la nuit, ni la peur du noir, ni la douleur des coquillages qui entaillent ses pieds. Elle est si loin dans ses pensées, qu’elle n’a plus aucune sensation physique. Le monde pourrait s’écrouler autour d’elle qu’il est impossible à dire si elle le remarquerait. Qui est-elle ? Cette question, sans réponse, insupportable, tourne en boucle dans son esprit. Plus elle s’approche, plus elle a la sensation d’entrapercevoir un souvenir et plus il s’éloigne. Et le pire dans tout cela ? Ce sont les trous noirs qui continuent à s’accumuler. Car oui, elle a oublié son passé, son passé lointain, mais elle a la sensation que son cerveau part en lambeau. Que certaines des choses qu’elle a vécues depuis son réveil dans cette galaxie ont également disparu, que les visages des gens qu’elle a connus, qu’elle connait, s’estompent beaucoup plus rapidement de son esprit qu’ils ne le devraient. Ce n’est pas normal. Que lui arrive-t-il ? Pourquoi son cerveau ne fonctionne-t-il plus comme il le devrait ? Toujours est-il que plus le temps passe et moins elle sait qui elle est. Elle s’assoie dans le sable, les pieds dans l’eau, et se met à lancer des petits galets qui lui tombent sous la main. Le bruit caractéristique signalant l’arrivée d’une notification ne suffit pas à la tirer de ses pensées. Elle ne prend pas la peine de vérifier. Sans doute encore une cargaison détournée. Elle rêvait d’offrir richesse et puissance à son peuple. Aujourd’hui, au moment où tout s’écroule à ses pieds, elle n’a qu’un seul regret, avoir failli dans sa tache à les protéger, les enrichir, leur offrir une vie de paix. Ce genre de choses vous donne une sacré leçon d’humilité, personne n’est indispensable, personne n’est irremplaçable, tout ce que vous possédez peut disparaître en l’espace d’un claquemet de doigts, pfiout, comme ça. Et au milieu de tout cela, la vie suit son cours, immuable, insensible, comme si de rien n’était…. De quoi a-t-on besoin pour être heureux ? De Leems ? De richesses ? De puissance ? Elle secoue la tête, tout cela semble futile et insuffisant. Alors quoi ? D’amis ? D’amour ? De confiance ? D’espoir ? De rêve ? De buts ? C’est quoi le bonheur ? Ne pas souffrir ? Accepter la vie telle qu’elle est ? Avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses tristesses, réussir à rendre les bons moments plus forts que les mauvais ? Entraînée par la musique qui résonne dans sa tête, sortie d’une enfance dont elle n’a pourtant aucun souvenir tangible, elle s’est avancée dans l’eau, un pas après l’autre, loin, toujours plus loin, les yeux fermés, bercée par l’eau et la chanson… quand soudain elle se met à s'étouffer et se sent aspirée ailleurs... loin de la douce quiétude de l'eau... Putain mais Louise tu fous quoi là ? On t’a cherchée partout. J’ai reçu de tes tonnes de comx de tes assistants paniqués. Elle sort de son état second en sursaut, trempée, glacée, frissonnante. Elle regarde partout autour d’elle sans comprendre. Où est-elle ? Que fait-elle ici ? Comment est-elle arrivée ici ? Qui vient de la rattraper ? La sauver ? Merde mais qu’est-ce qu’elle foutait là ? Elle se concentre, cherche dans sa mémoire. Elle ne se souvient de rien. Et lui, elle le connait ? Oui… C'est…hum Zapp ? C’est toi ?
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