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Cdt. Gal Sahad
Respect diplomatique : 186 23/12/1019 ETU 16:11 |
Score : 8
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Bienvenue en Unité. Un cauchemar en abyme ou s'abîment les âmes abimées, passagères ou sédentaires, nomades ou grandes figures. Elles sont ici pour assouvir leurs instinct de domination, leurs fantasmes de malice et de duplicité. Cet endroit paradisiaque est ma maison et ma geôle, et ce depuis une époque ou le temps lui même n'avait pas pris conscience de son pouvoir. Bienvenue en Unité. Un lieu marqué du sceau du destin ou chacun danse une sombre gigue, croyant tromper un temps les forces anciennes donnant le La macabre à des pantins se croyant rois. Ils gesticulent et vocifèrent, croyant connaitre les paroles, mais aucun ne sait que l'ultime râle de leur fragile enveloppe constituera la seule véritable note de cette antédiluvienne mélodie. J'ai vu le silence recouvrir mainte fois les cris de ceux portant l'armure et le glaive, et ma présence fut seule témoin de la déliquescence de la force et de la beauté qui se croyaient éternels. Aujourd'hui encore, le Jeu s'annonce avec des parures élégantes, à même de tromper celui qui dans sa peur souhaite croire. Unité renaissante, Unité renversant la Discorde. Une fois de plus, je serais là, arbitre silencieux, témoin éternel, tel un golem conservant sa face morte au début d'une nouvelle farce. L'Ange Alderak, le Heraut Deux-Museaux, le Bouffon Tarba, le Scribe Aspen Vegas : des figures tutélaires qui, comme les saisons sur ces rochers stellaires abritant parfois la conscience d'être, passent ce jour la main pour mieux revenir, mutés, changés dans leurs atours et leurs formes, mais conservant au final cette même saveur de fourmi sous une botte prête à l'écraser. Aujourd'hui encore, Celui-qui-parle-aux-étoiles s'amuse de ce jeu, insufflant en rêve des ambitions mortifères, chuchotant des ouragans dans le creux des Secteurs en souffrance. Mais aujourd'hui, sa mélopée a laissé entendre quelque chose de neuf, quelque chose d'inouï encore, et ce malgré mon écoute saturnienne du chant de la vie depuis ses origines. Aujourd'hui mon regard a frémi : j'ai senti le champs gravitationnel fluctuer autour de moi. Est alors apparu en moi un sentiment qui ne m'avait jamais habité : j’étais curieux, curieux de connaitre cette anomalie dans cette tapisserie de réalité que j'avais contemplé jusqu'à en connaitre le moindre canevas, le moindre fil, le moindre accroc. Curieux de saisir les enjeux de cette fluctuation de l'espace-temps. Depuis le cosmos infini de ma demeure, je ressentis -incroyable expérience !- le besoin de faire se mouvoir mes désirs afin de comprendre une donnée inconnue. Je décidai alors de fonctionner par étape : faisant converger ma volonté jusqu’à une planète proche, je tentais de la saisir. Un échec, la planète ne supporta pas la présence de mon entier et se désagrégea dans le vide. Des éons d'immobilisme m'avaient fait oublier la fragilité de la matière, il fallait m'y prendre autrement. Je décidai de choisir une autre planète, plus peuplée de vie que la précédente, et donc plus à même d'accepter ma volonté par le nombre sans se consumer devant moi. Un autre échec : la vie intelligente se mit a muter atrocement sous mon influence, et la vie non consciente qui ne gésit pas devint une engeance sans forme mue par une faim barbare. Les survivants m'adorèrent comme un Dieu, et leurs prières de sang et de vie m'insufflèrent une forme nouvelle d'énergie qui, bien que primaire, m'aida à concevoir une nouvelle esquisse de projet. Créer la vie est un acte ignoble, une hérésie envers les lois du Vide qui sont tout, mais il faut admettre qu'on y trouve de l'intérêt quand notre simple présence crée des bubons sur les corps et insuffle des actes impies dans l'esprit. Il me fallut pour créer un être saper l’énergie d'une étoile, afin de simuler une chaleur semblable a la vie. Je récupérais la chair et le sang des sacrifices qui étaient montés jusqu’à moi, et modélisait le projet à partir d'une énigmatique statue trouvée au cours de mes voyages dans ma demeure. Le processus fut douloureux, surtout pour ma créature, mais fut payé par la réussite du projet. J'avais une créature sanguinolente, pétrie de gémissements face à mon être, mais prompte à résister à ma présence sans se consumer en corps ou en esprit. Mon œuvre balbutia dans un langage primaire, demandant son nom. Je lui répondis qu'un instrument n'avait pas besoin d'une identité, seulement d'une fonction, et qu'il serait mon agent à partir de maintenant, qu'il aurait pour tâche de parler en mon nom, et en mon nom seul. Je lui fit montre de mes anciennes expériences sur la vie pour lui faire comprendre sa place dans notre relation : sa terreur fut telle que ses cheveux blanchirent en un instant. Prosterné devant moi, il demanda le nom de son maître. Saisissant délicatement sa volonté, je lui chuchotai un nom. Un nom interdit, venu des époques ou la première cellule n'envisageait pas la peur. Un nom-prison qui de part sa puissance saurait libérer ma volonté pleine et entière sur les mondes s'il venait à être entendu. Car j'etais l'###### Gal Sahad, l'######### qui-sommeille-entre-les-vides, et l'heure était venue d’éveiller ma volonté pour rejouer le Jeu de Dieu le faible. Car je suis ancien, et très roué. |
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Cdt. Gal Sahad
Respect diplomatique : 186 03/01/1020 ETU 23:53 |
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Score : 8
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Naître. Quelle souffrance ignoble que la naissance : on rampe dans une mare de fluides comme si je ne sais quel marais nous avait recraché de sa bourbe infâme. La peau ridée, les membres en souffrance, avec cet air qui vient pour la première fois bruler nos poumons. Les cheveux nous dégoulinent encore sur notre visage, et alors que nos yeux se font transpercer de lumière, quelle image vient s'incruster dans les pensées premières de ce qui sera désormais notre vie: une radiance crue, impitoyable qui vient tirer douloureusement sur nos pupilles. Non, personne n'a jamais demandé a souffrir du froid, de la faim et de toutes ces notions primaires qui font désormais de nous des "êtres vivants". Personne n'a demandé à naître. Mais LUI a rendu les choses différentes. IL m'a donné la vie avec un but précis, et en cela, je démarre mon insignifiante vie avec un avantage par rapport aux autres, aux "lumieres-esprit" comme IL les appelle. Quand je L'ai vu pour la première fois, j'ai senti mon âme hurler, grattant sous ma carcasse pour s'enfuir alors qu'elle ressentait le feu innommable de la peur primale. Alors que tout ce qui vit et meurt passe sa vie a chercher a comprendre les enjeux mêmes de l’existence, voila qu’étaient déversées en moi, alors aux premières aubes de ma vie, la somme de toutes les terreurs rappelant a mon embryon d'esprit l'insignifiance de la chair face a SA grandeur. C’était comme si... Imaginez un nourrisson, et étirez lui les jambes avec le plus vil instrument de torture : une fois ce procédé fait, prenez son esprit et alors qu'il envisage a peine sa notion d'être de souffrance, révélez lui toutes les connaissances passées, présentes et a venir tapies dans les recoins les plus secrets du vide interstellaire. En y réfléchissant, SA maîtrise de ce qui vit dût être a la hauteur de Dieu lui-même pour m'insuffler suffisamment de volonté afin que je ne sombre dans une démence a m'en arracher les veines avec les dents. Ainsi, empli de la douleur de vivre, face a LUI-Créateur, je demandai mon nom. Le vide prit alors une voix et IL parla comme (je le découvrirais plus tard) un millions d'ongles crissant sur le verre. Je pris ma tête entre mes mains pour contenir l'infâme message qui venait tinter dans mon crâne et L'entendit dire que je n'aurai pas de nom, mais que j'aurai un but, une fonction. Je serai SON Agent. C'est alors que tout les savoirs nécessaires affluèrent dans ma tête : un océan d'images et de sons qui passèrent devant mes yeux pour aussitôt se déverser dans les lobes de mon cerveau : la vie, la mort, et tout les secrets nécessaires a la réussite de SON œuvre. Un temps qui me sembla être cent vies passa alors que s'insufflait en moi le dessein de mon seul maître. Quand je me réveillai, j’étais allongé dans l'herbe d'une planète inconnue. Le climat était doux, et je sentais un vent léger passer sur mon visage. Une force qu'instinctivement je reconnus comme SON dessein m'indiqua le chemin de la première ville a proximité. Le monde me paraissait familier, comme si la tempête d'images m'avait suffisamment éduquée pour que je ne soit pas dans l'errance pour ma première mission. Au loin, une fumée industrielle indiquait l'emplacement d'un chantier spatial. Nouveau-né, innocent, je me dirigeais vers la fumée noire. Ma première mission m'attendait. |
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Cdt. Gal Sahad
Respect diplomatique : 186 05/01/1020 ETU 19:49 |
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{Compte rendu de l'assemblée extraordinaire du groupe Steelworks Co. Présents les actionnaires de Mondo Holding représentés en la personne du chargé de relation extérieure et gestion de crise Amazir Khan. Présents les actionnaires de Raynes Invest. Co représentés en la personne de la Directrice interimaire Elizabeth Raynes. Présent le représentant de l'antenne locale de Steelworks Co. Abenezer Gap. Présente la greffère Ulmina Wittstead, secretaire en chef de l'antenne locale de Steelworks Co. Absence avec excuse (cause de guerre intersectorielle) Floston Holding. Absence sans excuse (cause inconnue) le groupe de financement Okura. Invité sur autorisation du groupe Steelworks Co. le groupe d'investissement contrebande. La réunion débute sur un bilan des résultats de Steelworks Co : l'exercice 1019 ETU est bon, avec une progression nette du chiffre de 18%. Mr Khan se félicite de cette progression au vu des evenements récents. S'ensuit un résumé chronologique desdits évènements ayant amené à la présente réunion.} "Rreconnaissez vous ces plans Abe ? Mr Khan désignait une liasse de papiers déposés sur la table sur lesquels on distinguait des cotes et le design de vaisseaux ne laissant aucun doute. Le directeur de l'usine déglutit bruyamment, masquant le tremblement de ses mains en croisant bien maladroitement les bras. - Ce sont les plans que j'ai signalé au groupe car il me semblaient non conforme aux objectifs de l'entreprise. Comme vous le voyez, ces design sont issus d'une technologie et de moyens qui dépassent radicalement les possibilités et intentions de Steelworks." Mr Khan, la trentaine passée, peau halée que sublimait un léger accent lui faisant rouler les R, observa les plans, puis Abe Gap, et ces allers-retours continuèrent une bonne minute avant qu'il ne reprenne : - Bonne descrription Abe ! s'exclama-t-il. Et pourrtant ces plans tombés du ciel viennent totalement rreconsidérrer la vision strratégique de Steelworks. Avec ces design, c'est une nouvelle porrte qui s'ouvrre pourr cette compagnie et -je prrends mes collaborateurrs comme témoins- je gage que seul un imbécile verrrait ces plans comme quelque chose de négatif. -Nous sommes ici pour considérer la provenance de ces plans, Amazir. Leur portée pour Steelworks est un autre sujet qui sera débattu en seconde partie de réunion. Après tout, nous ne sommes jamais à l'abri d'une manœuvre perverse de manipulation, voire même d'espionnage. Il suffit qu'un dispositif mouchard se soit glissé dans ces plans pour que l’entière sécurité de nos groupes soit compromise. Après le départ de plus de 75% de nos effectifs, Raynes Corp ne peut pas, ne peut plus, se permettre ce genre de folies. La Panthère avait parlé, toujours avec cette justesse incisive qui venait castrer les plus virils des golden boys. -Vous avez rraison, chèrre Elizabeth (il appuya volontairement le compliment, exprimant ainsi son ironie). Ainsi ces plans sont apparrus dans cette usine "sans qu'on sache comment", pour reprrendre vos prropos Abe ? -Oui. Le serveur signale une intrusion dans la database datant d'il y a 8 jours. Lors de la dernière sauvegarde, ces plans n’étaient pas présent, et d'un coup, ils sont apparus. C'est la première fois que je vois ça. Une intrusion suppose du vol ou de la corruption de données, pas ce genre de "coup de pouce", si c'en est effectivement un. -Que donnent les simulations 3D de ces plans ? -Le design et la technologie de couverture radar... C'est du jamais vu. A croire que ces technologies ne viennent pas d'ici tellement ont est a des parsecs de ce qu'on connait. La rétro-ingénierie pourrait nous apporter une nette avance par rapport a nos concurrents. Rien que le dispositif de cam... -Il est ici des personnes qui n'ont pas besoin de ce genre de détails, souligna la Panthère en observant le représentant du nouveau groupe d'investissement, ce en quoi elle fut répondue par un sourire des plus cynique. Vous avez mené une enquête interne, comme c'est la procédure ? -Je l'ai fait. Les logs ont permis de nous donner la date et l'heure de l'intrusion. Or, celle ci s'est produite en pleine nuit vers 3h du matin. Personne n'occupe les bureaux a cette heure, personne sauf m... Abenezer Gap retint sa phrase. Merde. -Nous voulions en venir a ce point. Vous faites du bon travail Abe, et vous avez bien fait de prévenir le conseil, quoi qu'il vous en coute. -Attendez, non. Je dois tout à cette boite, j'y ai passé ma vie, on ne peut pas m'accuser comme ça de trahison ! Le visage de Khan ne souffrit d'aucun doute : -On peut, Abe, et c'est exactement ce qu'on fait en ce moment. Abenezer passa sa main sur son visage, comme s'il cherchait a se réveiller. Il ne chercha plus a masquer ses tremblements. -Je suis jeune et innocent. Khan retint un rire. Raynes leva un sourcil. Dans le fond, l'agent du groupe contrebande releva la tête. -Jeune et innocent ? Regardez vous : jeune, peut êtrre l'avez vous été, mais vos tempes sont grrises mon pauvrre ami ! -Jeune et innocent. Je suis SON Agent car IL est tout. IL vous. vous. vous-vous-vous-vouuus à fait un cadeau divin et vous avez l'impudence de contester SON présent !" Khan ne savait plus comment prendre le bonhomme, son discours ne correspondait à aucun des séminaires sur le licenciement auquel il avait participé. Son esprit RH était complétement taclé par les galimatias pseudo-prophetiques de Gap. Un Abenezer Gap qui semblait convulser tellement les tremblements de ses mains avaient pris le dessus sur l'entièreté de son corps. Voyant son patron faire une attaque, Ulmina Wittstead eu le geste très professionnel consistant à lâcher sa steno pour pousser un hurlement. L'agent du groupe contrebande esquiva la suite des événements, prouvant qu'il avait de l'instinct. La mère Raynes avait déjà vu son mari mourir subitement dans des circonstances tragiques, alors voir un directeur d'une usine paumée du le Secteur 6 doué de tremblotte baveuse lui faisait l'effet d'une légère démangeaison sur le nez. Abenezer bavait une mousse couleur pisse quand un horrible craquement interne se fit entendre. L'os frontal de son crâne avaient bougé, s’était allongé pour recouvrir ses orbites, rejoignant le nez pour fusionner avec le visage, plissant la peau de son front en une horrible ébauche d'humain dépourvu d'yeux. Les humains encore présent pour assister à ce spectacle sentirent leurs sphincters bosser à plein régime sous l'effet de la fascinante peur que la transformation insufflait en eux. Gap -ou la chose sans nom qu'il etait devenu- avait cessé de convulser et de vomir sa mousse jaunâtre et acide. Sa bouche s'ouvrit pour ne clamer aucun son, et sa langue commença a s'allonger, puis a se diviser en filaments, d'abord grossier et pendants, puis animé d'une vigueur musculeuse qui donnait l'impression que des tentacules sortaient de son orifice buccal. Ses bras s'etaient allongés, les os s'etant ressoudés et reformés pour sortir de la chair par endroit, les appendices formant un assemblage mi-main mi-pince. La créature qui n’était plus Gap se leva alors, et dans une voix de cauchemar dit : "Alors, on les construit ces vaisseaux ?" Le reste de l'assemblée extraordinaire ne fut que folie et sang, ainsi que l'avait voulu SON Créateur. |
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